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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 septembre 2016

Appel à la grève nationale le jeudi 6 octobre 2016 pour les psychologues des Fonctions Publiques (FPH, FPT et État), des secteurs conventionnés et du médico-social

Psychologues | Grève nationale jeudi 6 octobre

Rassemblement national devant le Ministère de la Santé à 13H30


Notre salaire doit être à la hauteur de nos responsabilités
Nous demandons :
· la revalorisation de notre grille de rémunération
· des emplois statutaires pour résorber la précarité
· l’accès facilité aux psychologues et la création de postes pour répondre aux besoins réels du public


En séance, étapes d’une psychanalyse (1/4)

19.09.2016
Pourquoi s'allonger sur le divan ?
Pourquoi un jour prendre la décision de consulter « quelqu’un » ?

Crédits : Horst P. Horst - Getty

Une série documentaire de Virginie Bloch Lainé, réalisée par Clotilde Pivin
Prise de son : Etienne Leroy, Laurent Lucas et Olivia Branger
Mixage : Manuel Couturier
Il ne sera question ni de thérapie comportementale, ni de développement personnel mais de psychanalyse. Au cours de quatre documentaires dont la progression suit celle d’une analyse, depuis le premier rendez-vous jusqu’aux adieux, cinq analysants et sept psychanalystes témoignent de ce en quoi consiste une analyse, de ce qui doit se passer entre ces deux individus pour que l’un écoute l’autre avec neutralité et bienveillance, et de ce qui s’invite en séance lorsque tout fonctionne bien : des larmes, de l’euphorie, de la colère, et parfois un morceau d’inconscient qui remonte à la conscience.

 La Chambre du fils
La Chambre du fils Crédits : Bac Films

Episode 1 : Pourquoi s'allonger sur le divan ?


Pourquoi décider de consulter « quelqu’un » ? C’est parfois moins un choc qu’une tristesse ou une angoisse anciennes et familières qui incitent à rencontrer un psychanalyste. « L’angoisse », dit ici le psychanalyste Patrick Guyomard, « ça prend au corps ». «Avoir des parents ou ne pas en avoir ; la violence de la sexualité masculine ; la violence du corps à corps féminin », voici quelques raisons parmi d’autres, qui incitent à consulter. On espère se débarrasser de chaînes qui nous entravent ou de symptômes somatiques, comme ce fut le cas pour Marie Cardinal qui, en 1975, a raconté son expérience dans Les Mots pour le dire et dont nous entendrons le témoignage extrait de l’émission Radioscopie. Nous entendrons aussi la voix de George Perec. Il fit quatre ans d’analyse avec J.B. Pontalis. Le texte de Perec intitulé Les Lieux d’une ruse, qui se trouve dans le recueil Penser, Classer, raconte, de biais, cette analyse. Pour quelques patients interrogés dans ce premier volet, il ne s’agissait de rien de moins que de parler à un psychanalyste pour ne pas mourir. Catherine Chabert souligne enfin l’importance d’un obstacle à la cure : le masochisme. Aller mieux ne va pas de soi.
« Les désirs sont sources de grande culpabilité, et quand on va mal, on paie. »
Avec :
Les patients Catherine Delarue-Breton (maître de Conférences en sciences du langage à l’ESPE de Créteil-UPEC), Alexandre (enseignant), Kamel (médecin urgentiste) DidierPourquery (journaliste), et Sophie Chauveau (écrivain, essayiste).
Les psychanalystes Patrick Guyomard, Catherine Chabert, Corinne Ehrenberg, Christophe Paradas, Sarah Contou-Terquem, Clarisse Baruch et le psychiatre Christophe du Fontbaré.
Extraits du film Annie Hall de Woody Allen
Archives Ina : Marine Decaens
Pour aller plus loin :

Newsletter Stop DSM du 19/09/2016 de Patrick Landman

RESERVATION : lesdebatspublics@gmail.com
PRESCRIPTION ET ÉTATS LIMITES
PRESCRIBING & BORDERLINE PERSONALITY DISORDER


Un point de vue australien très clair / An Australian point of view, very clear :


RÉSUMÉ : Un diagnostic précis est fondamental pour une gestion efficace du trouble de la personnalité borderline, mais de nombreux patients passent inaperçus. La gestion de première ligne pour le trouble de la personnalité borderline est un traitement psychosocial, pas de médicaments. Il y a de grands risques liés à la prescription, y compris la polymédication, le surdosage et l'utilisation abusive. Le traitement médicamenteux peut être justifié pour les patients qui ont des troubles mentaux concomitants comme la dépression majeure. Si un médicament est prescrit pour le trouble de la personnalité limite, il ne devra seulement être qu'un complément au traitement psychosocial. Il devra y avoir des objectifs clairs et de collaboration thérapeutique qui seront régulièrement  réexaminés avec le patient. Utiliser des médicaments uniques prescrits en quantités limitées pour un temps limité. Arrêter les médicaments qui sont inefficaces.


SANTÉ MENTALE ET RÉCESSION ÉCONOMIQUE
MENTAL AND ECONOMIC RECESSION



Cette étude montre le lien . This study shows the link:


PSYCHANALYSE / PSYCHOANALYSIS


La terminaison n'est pas la fin. Un témoignage clinique / A termination is not the end. A clinical testimony.

Irène Frachon, une combattante dans les salles obscures

Par Eric Favereau — 19 septembre 2016 

La pneumologue Irène Frachon,  le 16 mai 2013 au CHU de BrestLa pneumologue Irène Frachon, le 16 mai 2013 au CHU de Brest Photo FRED TANNEAU. AFP

Nous avons assisté à la rencontre entre la médecin qui mène une lutte contre les laboratoires Servier et leur Mediator et l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen, qui campe son rôle dans «la Fille de Brest».

C’est une scène troublante que celle entraperçue, samedi soir, dans la grande salle du cinéma le Gaumont Opéra à Paris : il y avait, assises côte à côte, l’héroïne et son double, Irène Frachon et Sidse Babett Knudsen, actrice danoise. Une scène bien déroutante car cette dernière joue magnifiquement le rôle de la première dans le film d’Emmanuelle Bercot la Fille de Brest, qui va sortir fin novembre en France.
Elles sont là, toutes les deux, hésitantes et si chaleureuses entre elles. On les sent aimantes, on les sent gênées. L’actrice disant de sa voisine : «C’est une personne qui m’inspire. Je ne suis pas comme ça, moi… Quelle créature peut être remplie à ce point de son combat, d’une mission ?» Irène Frachon écoute. Elle a voulu qu’une victime soit avec elle. Irène Frachon est tout sauf une héroïne. Bretonne, elle est terre à terre, sans faux-fuyant. Médecin jusqu’au bout des ongles, son histoire n’a rien de romanesque. C’est un combat qui lui est tombé dessus. Et ce film raconte l’histoire au plus juste de sa lutte contre le laboratoire Servier et le Mediator. Il a été tourné dans les lieux mêmes où le drame s’est déroulé, Irène Frachon participant à la rédaction du scénario et de ce fait récoltant de l’argent qui lui sert… à poursuivre le combat sans fin de l’indemnisation des victimes. Tout est donc si imbriqué, entre les faits et les images, que le recul manque. Que voit-on ? Un film ou son miroir ? Ou bien est-ce l’inverse ?
La réalisatrice Emmanuelle Bercot et l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen qui campe Irène Franchon dans «la Fille de Brest». Ici à San Sebastian, le 16 septembre.
La réalisatrice Emmanuelle Bercot et l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen, qui campe Irène Franchon dans «la Fille de Brest». Ici à San Sebastian, le 16 septembre.

Accouchement, psychothérapie infantile : les vertus insoupçonnées de la musique de Jean-Michel Jarre



C’est Jean-Michel Jarre, en tournée promotionnelle en ce moment pour son nouveau disque (en écoute intégrale par là), qui le raconte à notre ami Monsieur Simon : à la clinique de Montreuil, on peut accoucher en écoutant son album Oxygène qui, qualifié par certains de « cultissime », est quand même sorti il y a 40 ans.

Plus étonnant, le parrain de la musique électro raconte à Monsieur Simon que « sa musique est beaucoup utilisée dans le cadre de psychothérapie mais aussi pour soigner la schizophrénie infantile 

« Aujourd’hui addictologue, j’ai été toxicomane pendant quinze ans »

LE MONDE  | Par Pascale Krémer
Marie de Noailles, 41 ans, raconte son parcours d’ancienne toxicomane devenue psychologue dans « Addict ».

lelynx.fr

« ’herbe, l’ecstasy, la ­cocaïne, l’héroïne, l’alcool et les cachets, j’ai tout pris. Aujourd’hui, je suis psychologue spécialiste des addictions et psychothérapeute. Je voudrais donner de l’espoir à ceux qui sont restés dans cet ­enfer. Et briser un tabou. En France, les spécialistes de l’addiction qui sont passés par là ne veulent pas en parler.
Je n’ai aucune excuse. J’avais tout pour être heureuse. Je suis la seconde fille choyée du duc et de la duchesse de Noailles. Avec ma mère journaliste, mon père haut fonctionnaire, ma sœur aînée et mon frère, nous vivions dans un hôtel particulier parisien en bord de Seine, nous passions les week-ends au château de Champlâtreux, dans le Val-d’Oise. Je ­savais que j’avais de la chance. Mes ­parents étaient aimants – même si ma mère était peu démonstrative et mon père souvent absent. Ma famille ne dysfonctionnait pas davantage que les autres.

Le psychopathe, c’est moi !

Books     Robert Skidelsky      19 septembre 2016
 

Hannibal © NB

Le livre



The Psychopath Inside: A Neuroscientist’s Personal Journey into the Dark Side of the Brainpar James Fallon, Current, 2013


Un chef d’entreprise sur cinq serait psychopathe, selon une étude présentée la semaine dernière au Congrès annuel de la société australienne de psychologie. Soit la même proportion qu’au sein de la population carcérale. Les psychopathes présentent des troubles asociaux, sont égocentriques, dépourvus de morale et manipulateurs. Mais ils ne sont pas tous meurtriers. L’Américain James Fallon, neuroscientifique, entrepreneur et conseiller auprès du Département de la Défense, s’est ainsi autodiagnostiqué psychopathe, comme il le raconte dans The Psychopath Inside. C’est par hasard, en comparant des scanners de son cerveau (sans savoir qu’il s’agissait du sien) à ceux de psychopathes avérés, qu’il a découvert… les mêmes traits. La suite de ses recherches lui a appris qu’il possédait toutes les caractéristiques génétiques liées aux propensions à l’agressivité, à la violence et au manque d’empathie. Une enquête généalogique a également révélé l’existence de sept meurtriers parmi ses ancêtres.


mercredi 21 septembre 2016

Alzheimer : y a-t-il des raisons d'être optimiste ?

Du Grain à moudre Hervé Gardette

Aux Etats-Unis et en Europe, on constate depuis quelques temps une baisse du nombre de nouveaux cas de la maladie d’Alzheimer, mais qu’en est-il vraiment ?
900 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer en France aujourd'hui
900 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer en France aujourd'hui 
Crédits : Sébastien Bozon -
Saura-t-on un jour guérir la maladie d’Alzheimer ? Sans doute faut-il faire confiance à la médecine pour entrevoir une telle issue. Mais force est de constater qu’on en est encore très loin. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 47 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde (sachant que la maladie d’Alzheimer en est la forme la plus courante) 47 millions aujourd’hui : il y en aura le triple en 2050, toujours selon l’OMS. Pourtant, des signes encourageants sont enregistrés depuis quelque temps, aux Etats-Unis et en Europe de l’Ouest, où l’on constate une baisse notable de l’incidence de cette maladie (cad une baisse du nombre de nouveaux cas). De l’ordre de 20% sur la dernière décennie. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette baisse, notamment l’hygiène de vie et le niveau d’éducation. Faire du sport, manger sainement, stimuler son cerveau…contribuerait à retarder son apparition en réduisant les risques d’accidents cardiovasculaires.
Mais retarder ne veut pas dire éradiquer. En la matière, sans doute faut-il être un peu fataliste : nous vivons de plus en plus vieux, nous sommes donc de plus en plus vulnérables face à la perte d’autonomie. La médecine ne peut pas tout, la société doit aussi s’adapter à cette nouvelle donne. Question de moyens, mais aussi de regard sur une maladie avec laquelle il va bien falloir s’habituer à vivre.

Alzheimer précoce, un foyer pour ne pas les oublier

A Cesson, en Seine-et-Marne, un établissement prend en charge des patients de moins de 60 ans atteints par cette maladie mal connue, et pour laquelle il n’y a aucun traitement.

Il le dit sans hésiter : «C’est terrible, ils sont jeunes, 40-50 ans. Leur vie professionnelle, familiale, sociale était encore en pleine vie.» Jean Dautry, qui préside l’association Espoir Alzheimer, ajoute : «Pour eux, d’un coup, tout bascule, sans prévenir et sans que l’on fasse rapidement le diagnostic. Leur famille n’en peut plus, ils n’ont plus de travail, le maintien des relations est de plus en plus impossible. Devant ces urgences, que faire ? Il n’y avait rien.»

Réduire les admissions forcées en psychiatrie

20/09/2016
La proportion des hospitalisations forcées en psychiatrie « tend à augmenter dans la plupart des pays occidentaux » rappellent, dans JAMA Psychiatry, les auteurs d’une méta-analyse visant à « établir quelles interventions réduisent efficacement les risques d’hospitalisation sous contrainte » de patients adultes.

mardi 20 septembre 2016

Alzheimer : une incidence à la baisse des démences chez les femmes en France

Clémentine Wallace
| 20.09.2016    
Une revue de la littérature internationale, publiée ce mardi dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (« BEH ») de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), suggère une tendance à la baisse de l’incidence des démences au niveau internationale.
« Une meilleure prise en charge des facteurs cardiovasculaires, ainsi qu’une amélioration du niveau d’éducation et de l’hygiène de vie pourraient expliquer cette tendance », estime l’équipe menée par le Dr Catherine Helmer, de l’Institut de santé publique d’épidémiologie et de développement (ISPED) de l’université de Bordeaux.

Mort inattendue des nourrissons : congrès des centres de référence

CHU Saint-Etienne - 20 septembre 2013.

Chaque année 300 à 400 nourrissons décèdent de mort inattendue et probablement bien davantage. Anciennement dénommée « mort subite du nourrisson », la mort inattendue demeure un drame pour les familles éprouvées et pour les professionnels. Les causes sont connues mais en l’absence de campagne officielle de prévention, les spécialistes redoutent une nouvelle hausse des décès. Pour pallier cette carence, les centres de référence ont récemment uni leur force au sein d’une association nationale (ANCReMIN) et créé le premier observatoire national des Morts Inattendues de Nourrisson. Ils disposent désormais d’une base épidémiologique exhaustive qui leur permet de repérer les comportements à risque ou le matériel de puériculture dangereux.  Les premiers enseignements de cet observatoire seront présentés aux 250 experts lors du Congrès national des Centres de référence de la mort inattendue du nourrisson, organisé par  le Pr Hugues Patural* et Dr Olivier Mory, à Saint-Etienne, à la Cité du Design, le 27 Septembre 2013.


lundi 19 septembre 2016

Suicide à l’hôpital Pompidou : l’IGAS pointe des « manquements

LE MONDE  François Béguin
L’hôpital Georges Pompidou à Paris.
L’hôpital Georges Pompidou à Paris. THOMAS SAMSON / AFP
Le conflit entre médecins hospitaliers qui a conduit au suicide du cardiologue Jean-Louis Mégnien, le 17 décembre 2015, à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), n’a pas été correctement géré par les autorités médicales et administratives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). C’est le constat sévère que dresse l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans la synthèse d’un rapport publiée vendredi 16 septembre par le ministère de la santé.
La mission de l’IGAS liste « cinq manquements de portée inégale » dans le traitement du conflit qui avait débuté en 2012, l’année où M. Mégnien avait vu lui échapper le poste de chef de service du centre de médecine préventive cardio-vasculaire, qu’il estimait lui avoir été promis. Au fil des mois, le praticien hospitalier a progressivement fait l’objet d’une « mise à l’écart médicale», relève l’IGAS. Un médecin senior de l’hôpital décrivait ainsi au Monde en janvier la « descente aux enfers » vécue par son confrère, les infirmières et secrétaires du service ayant par exemple reçu pour consigne de pas lui adresser la parole.

samedi 17 septembre 2016

A l’Hôtel-Dieu, je panse donc je suis

LE MONDE IDEES  | Par Catherine Vincent
Cynthia Fleury, responsable de la chaire de philosophie de l’Hôtel-Dieu.
Cynthia Fleury, responsable de la chaire de philosophie de l’Hôtel-Dieu. Frédéric Stucin pour « Le Monde »
Dans un article devenu célèbre, au titre faussement interrogatif, « Qu’est-ce que la psychologie ? », le médecin et philosophe Georges Canguilhem se livrait, en 1958, à une critique féroce de cette discipline. « Quand on sort de la Sorbonne par [l’Institut de psychologie de] la rue Saint-Jacques, on peut monter ou descendre ; si l’on va en montant, on se rapproche du Panthéon, qui est le Conservatoire de quelques grands hommes, mais si on va en descendant, on se dirige sûrement vers la Préfecture de police », concluait-il. D’un côté la réflexion humaniste, de l’autre la répression. Pour Frédéric Worms, professeur de philosophie contemporaine à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris, la même caricature pourrait être faite à propos de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu.

Tu enfanteras dans la douceur

Par Catherine Mallaval, envoyée spéciale à Nancy — 16 septembre 2016 à 18:01
La sage-femme Marie Bichat s’occupant d’un nouveau-né, le 24 août à la maison de naissance de Nancy. 
A Nancy, l’une des premières maisons de naissance en France permet d’accoucher en marge du milieu hospitalier.
Un petit panneau «Chut, naissance en cours» a été collé sur la porte. En cette fin août à Nancy, depuis 10 heures du matin, un bébé s’efforce de voir le jour dans la toute récente maison de naissance, baptisée «Un nid pour naître». Sa mère Cyrielle, fabricante de bijoux, son père Mathieu, pisciculteur, l’attendent dans l’une des deux chambres de naissance de la maison. Ils ont choisi celle de couleur mauve qui s’ouvre sur un petit jardin. Musique douce. Poster de mer avec galets. Cyrielle porte une robe longue tee-shirt, Mathieu est en short. On les entraperçoit parfois qui vont et viennent à leur guise dans la pièce équipée d’une sorte de hamac pour se suspendre, d’un gros ballon pour faire rouler son bassin, d’une baignoire où se relaxer, et pourquoi pas accoucher.
«Ça va, elle tient le coup ? Et toi ?» s’enquiert la sage-femme Floriane Stauffer à chaque fois que Mathieu pointe le bout de son nez dans la cuisine commune de la petite maison. Il opine avec un air d’«on gère». Le silence et le calme sont impressionnants. Pas un cri. Seulement quelques respirations parfois plus fortes auxquelles la sage-femme postée dans une pièce attenante est attentive. «Une atmosphère sereine est très importante, cela favorise la libération d’ocytocine si utile à l’accouchement. Mathieu sait la masser, l’aider à souffler. Et puis quand les femmes sont libres de leurs mouvements, notamment parce qu’on ne les entrave pas avec une perfusion, seule la fin de l’accouchement est bruyante», explique Floriane qui suit le couple depuis des mois en «accompagnement global à la naissance» (des consultations prénatales au suivi post-partum, en passant par la naissance).
Accompagnement global : voilà l’un des concepts piliers de ce genre d’établissements, conçus comme des alternatives aux maternités hospitalières. Ici, on pratique le «une sage-femme pour un couple», toujours la même pour créer de «vraies» relations de confiance et un futur lien «mère-père-enfant le plus optimal» ; ici, les consultations durent au moins une heure ; ici, on prône l’accouchement physiologique, c’est-à-dire le plus «naturel possible», dans la position que l’on souhaite, debout, accroupie, qu’importe. Sans péridurale mais avec des techniques douces comme l’acupuncture contre la douleur. Ici enfin, le bébé qui vient de naître est laissé à sa mère autant qu’elle le souhaite, sans bruit d’appareil, sans examens exécutés à la chaîne, mais repart chez lui avec ses parents quelques heures (six en moyenne) après la naissance. Un condensé de babacoolitude dans un monde très médicalisé ? Pas de jugement hâtif.

Vers un secret mieux « partagé » ?

17/09/2016

Voici une évolution notable en matière de secret professionnel. Deux décrets du 20 juillet 2016 sont venus préciser les conditions dans lesquelles un professionnel de santé est autorisé à échanger des informations afin d’assurer la continuité des soins du patient.
Une piqure de rappel s’impose. L’article L.1110-4 du Code de la Santé Publique issu de la Loi Kouchner de 2002 permettait au professionnel de santé d’échanger « des informations » relatives au patient, après information de ce dernier.

Ce recours au « secret partagé » n’était concevable que dans l’hypothèse où le partage d’informations était « de nature à assurer la continuité des soins » du patient ou de «déterminer la meilleure prise en charge possible ».
Mais surtout, le secret ne pouvait être partagé qu’avec un autre professionnel de santé. En d’autres termes, le médecin ne pouvait, sans rompre le secret professionnel et s’exposer à des poursuites pénales et disciplinaires, échanger avec les professionnels du secteur médico-social.
Un secret qui peut désormais être partagé avec des non-professionnels de santé
Le décret n°2016-994 a pour objectif affiché de faciliter l’échange des informations qui sont strictement nécessaires à la prise en charge du patient.