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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 13 août 2016

Fethi Benslama : « Les médias ne devraient pas publier les photos du tueur de Nice »

LE MONDE  | Propos recueillis par Nicolas Truong
Membre de l’Académie tunisienne, Fethi Benslama est psychanalyste, professeur de psychopathologie à l’université Paris-Diderot. Auteur de Un furieux désir de sacrifice. Le surmusulman (Seuil, 160 pages, 15 euros), spécialiste de la « radicalisation », il insiste sur le risque d’amplification du crime de ces individus suicidaires si les médias révèlent et mettent en scène leurs identités.
Le carnage du 14 juillet à Nice franchit-il, selon vous, un nouveau palier dans l’exercice de la terreur ?
Il s’agit d’une nouvelle variante dans les actes de terreur, qui aggrave notre sentiment d’insécurité. Un banal camion que n’importe qui peut louer, pendant la grande fête nationale, dans un lieu complètement ouvert, pour tuer en masse des promeneurs paisibles, sans distinction, malgré la présence policière. Si l’on ajoute à cela que son auteur n’a pas été repéré par les services de renseignement, cette variante a la particularité de déjouer tous les paramètres habituels de la surveillance. Elle veut confronter l’Etat à l’impuissance et le pays au désespoir de pouvoir se protéger. Si c’est n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, avec n’importe quoi, alors le sentiment de vulnérabilité est radical, et la détresse peut conduire à des réactions de défense extrêmes qui sapent les fondements de l’Etat de droit et la cohésion de la nation. Le terrorisme appelle à une surenchère de protection, vers un type de défense auto-immunitaire où l’organisme se détruit lui-même en se défendant. Il faut de l’intelligence collective pour ne pas y céder, les Français ont des ressources pour y résister ensemble.

Nice : ces déséquilibrés qui passent à travers les mailles du système psy français

Le cas du tueur de Nice, dont on sait désormais quelques uns des troubles comportementaux, relevait du domaine de la psychiatrie. Comme beaucoup de Français (et d'autres) qu'il faudrait, dans l'idéal, pouvoir suivre... mais qui heureusement ne commettront (probablement) pas d'horreurs comparables.

MedecinDirect lancera des téléconsultations en ligne et par téléphone en septembre

Sophie Martos    19.07.2016

MédecinDirect, plateforme spécialisée dans la pré et post-consultation en ligne, lancera ses premières téléconsultations médicales par téléphone et via Internet le 1er septembre 2016.
La plateforme a obtenu le feu vert de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) le 16 juin dernier et une autorisation de l'ARS Ile-de-France en décembre 2015. « Ce nouveau service sera très sécurisé et permettra un gain de temps pour les patients et les professionnels de santé », précise le Dr Frédéric Dussauze, cofondateur de la plateforme.
Un million de patients concernés
Seuls les adhérents des mutuelles, assurances et entreprises partenaires de MedecinDirect bénéficieront de l'option de téléconsultation médicale, soit un million d'adhérents.

En “DrômArdèche” la psychiatrie ne respecte pas les limites départementales

Alternatives   Economiques
Le Rhône est-il une frontière ? Nous avions consacré un article intitulé Drôme et Ardèche ou DrômArdèche ? aux nombreuses politiques conduites en commun dans les deux départements, à contrario d’une construction intercommunale tendant à affirmer le Rhône comme frontière.
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En matière de santé, en tous cas le Rhône n’est pas considéré comme une limite pertinente. Nous l’avons vu avec les territoires de santé (voir Territoires de santé et force du département), puis, très récemment, avec les Groupements Hospitaliers de Territoire (voir En Auvergne Rhône Alpes, deux logiques dans le découpage des Groupements Hospitaliers de Territoire).
Cela est confirmé, comme nous l’apprend Hospimedia, avec la nouvelle organisation de l’offre de soins en psychiatrie. 49 communes drômoises relèvent du CH Sainte-Marie à Privas, dans l’Ardèche, établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic) qui relève de l’Association hospitalière Sainte-Marie, alors que 25 communes ardéchoises relèvent du CH Le Valmont à Montéléger dans la  Drôme.

Médicament et sérendipité Modafinil, de l'anti-sommeil au dopage intellectuel

Dr Isabelle Catala
| 09.08.2016   Les étudiants anglais en sont friands. Conçu initialement pour traiter la narcolepsie et l'apnée du sommeil, le modafinil est largement détourné pour ses propriétés de dopant intellectuel.
La petite histoire
Dans les années 1970, un laboratoire français, Lafon, décide de tester plusieurs nouvelles molécules sur des maladies du système nerveux central. Une quinzaine ont été sélectionnées et administrées à des souris par voie orale ou intra-péritonéale à des souris. Le comportement des animaux a ensuite été observé.
Cette expérimentation s’est révélée tellement décevante que le projet a été suspendu. Pourtant, les personnes chargées de l’entretien des souris avaient remarqué que l’une des substances, l’adrafinil, produisait une hypermobilité dose-dépendante chez l’animal.
Le neurobiologiste Michel Jouvet – qui le premier a décrit le sommeil paradoxal – a eu vent de cette découverte et a demandé au laboratoire Lafon de poursuivre ses recherches. Pour lui, ce traitement pouvait être adapté, notamment au syndrome de Pickwick, une hypersomnie retrouvée parfois chez des personnes obèses.
Il a demandé à utiliser ce traitement chez un jeune homme atteint de narcolepsie, puis d’autres patients ont été traités.
L’adrafinil a reçu l’AMM pour le traitement de la narcolepsie en 1986 sous le nom de Olmifon.
Des recherches menées par la suite ont montré que l’adrafinil était métabolisé en modafinil. Cette substance a été synthétisée à son tour comme la première molécule anti-sommeil sans effets secondaires, à l’inverse des amphétamines.
Le 24 juin 1992, le modafinil obtient une AMM dans les pathologies avec somnolence diurne excessive telles que la narcolepsie et le syndrome d’apnée du sommeil.

Sour El-Ghozlane L’EHS en psychiatrie opérationnel dès septembre Jumelage avec l’EHS Fernane Hanafi de Oued Aïssi en vue

16-08-16




L’établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie (EHS) de la commune de Sour El-Ghozlane sera opérationnel à partir du mois de septembre prochain.
C’est du moins ce que nous a assuré, récemment, le directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Bouira.




vendredi 12 août 2016

LE PRE-PROGRAMME DU MEETING DU 16 OCTOBRE 2016

                    

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« L’ENFANCE EFFACÉE ? … RÉSISTER INVENTER »
APPEL POUR UN MEETING ORGANISE PAR LE GROUPE ENFANCE DU COLLECTIF DES 39
MEETING Dimanche 16 octobre 2016 de 9h à 18h
à la PAROLE ERRANTE – Maison de l’Arbre – à Montreuil (93) 9 rue François Debergue, M° Croix de Chavaux
Accueil à 9h avec Musiciens et Comédiens (Aurélien Chaussade, Martine Irzenski, Claire Lapeyre Mazerat, Hélène Bouchaud et Théodora Marcadé), TOLTEN et la Fée Annabelle.
Jean-Michel Rodrigo, Réalisateur filmera ce meeting dans son intégralité.
Intervenants :
– Pierre Dardot  (Philosophe)
– Christian Guibert (Pédopsychiatre)
– Richard Hamon (Documentariste, présentera son film « Vitruve une école de la république » )
– Liliane Irzenski (Pédopsychiatre-Psychanalyste)
– Marie-josé Mondzain (Philosophe)
– Aurélien Vernant (Historien d’Art)

DISCOURS D’OUVERTURE ST ALBAN 2016



Texte de la présidente de l’association culturelle de Saint Alban
Pour ceux qui en doutent…
Unknown
Bonjour à tous,
Tout d’abord une pensée émue pour Dalila Idir Val et Pascal Crété qui ne pourront être là, mais qui ont déjà pris date pour nos prochaines Rencontres.
Jean Jacques Lottin, Michel Balat, Philippe Chavaroche s’excusent de ne pouvoir être parmi nous cette année ainsi que Sophie Pantel notre Présidente du conseil de surveillance.
Nous avons également une pensée pour tous ceux, qui retenus par leur institution ne peuvent se joindre à nous.
Nous remercions le CHFT, le Directeur de notre établissement, le Conseil Départemental, le conseil Régional, la municipalité de Saint Alban, et toutes les personnes de l’institution qui nous ont donné un coup de main.
Et merci à tous, d’être là, aujourd’hui.
L’Association Culturelle du Personnel de St Alban tenait aussi à remercier Mr Alain Peyrefitte, ministre de l’information, qui dans l’édition du journal télévisé du 20 avril 1963, présente aux citoyens que nous sommes, la nouvelle formule du journal du soir. Il annonce solennellement que « cette nouvelle formule qui supprime les commentaires pour laisser parler seulement les images ou les faits ou alors des dialogues marquera un progrès vers l’objectivité et la dépolitisation. »
Dans les raies de ce langage se dessinent les labours lessivés d’une politique néo-libérale.
C’est l’image d’une folie déchaînée que nous tentons tous les jours d’enchaîner ;
Celle d’une fracture entre le savoir et la pensée, qui nous a fourni une idéologie clef en main ;
Celle de la dévaluation locale des savoir-faire en matière de culture du soin psychiatrique ;
Celle d’un jeu qui n’est plus possible.
Mais il ne faudrait quand même pas oublier, que c’est grâce au système libéral que nous avons pu marcher sur la tête des rois. Alors ne lui devons-nous pas un peu de gratitude ?
Tentons alors raisonnablement de rétablir les choses.
Pour ceux qui en doutent, à St Alban, nous travaillons dans un hôpital psychiatrique.
Et pour preuve, nous baignons dans un milieu ambiant logique, cohérent, ordonné, parfaitement adapté à la folie que nous sommes censés soigner.
Le reflet de ce travail est informatisé, son image est précise, évacuant les résidus de doutes possibles.
Alors quoi de plus rassurant, quand vous êtes hospitalisé en psychiatrie, au prise avec votre délire, que d’être pesé, mesuré, tant par la taille que par votre périmètre abdominal. Ces marqueurs s’inscrivent alors à côté de votre nom et prénom.
Nous nous rapprochons ainsi de plus en plus du soin, tel que la médecine dite purement scientifique et le système financier le définissent, car notre réflexion s’élabore de moins en moins, laissant place au raisonnement, à la déduction.
Ainsi, l’échelle de la douleur est un préalable fixe, devant contenir votre souffrance, même si cette dernière prend des envolées jusqu’à 10, nécessitant ainsi une médication bien spécifique et qu’importe qu’elle retombe à 0 une demi-heure plus tard, les médicaments eux, peuvent mettre deux jours à arriver.
Cette systématisation du système nous veut du bien, pourvu que tout reste en place.

Violences en psychiatrie

04/08/2016

Dans la représentation classique de la maladie mentale ancrée dans le public (et même parmi les médecins), la place de la violence en psychiatrie demeure très importante, qu’il s’agisse de « simples » menaces verbales ou de passages à l’acte effectifs comme des agressions physiques. Et la médiatisation de faits divers tragiques (en particulier les tueries de masse) ne fait que renforcer cette conception caricaturale d’une violence qui serait consubstantielle aux maladies mentales, même si d’autres contextes (survivalistes, extrémistes religieux ou politiques) viennent parfois brouiller la donne.
Analysant des données recueillies pendant deux ans (mai 2010 à mai 2012) dans une unité de « soins psychiatriques intensifs » en Norvège, et portant sur 886 épisodes de violences commises par 230 patients (83 femmes et 147 hommes), une étude précise la fréquence de ces attitudes et comportements violents.
Les auteurs observent que les patients n’ayant connu qu’une seule hospitalisation en psychiatrie sont comparativement moins violents que ceux déjà hospitalisés à deux reprises (ou davantage). Autre constat : il existe une « différence statistiquement significative » entre le niveau d’études et celui de la violence, les comportements violents se révélant presque deux fois plus fréquents chez les sujets sans niveau d’études secondaires.

La Belgique récupère 3.000 cerveaux dont un hôpital de Londres voulait se débarrasser

9 août 2016


3.000 cerveaux de patients en psychiatrie sont stockés près d’Anvers. Ils ont été collectés depuis les années 50 et représentent une mine d’or pour les chercheurs qui s’intéressent au fonctionnement du cerveau.



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MOTS POUR MAUX : C’est fou ces 300.000 fous qui errent..!

ALGERIE               10 Août 2016

Finalement, nos  fous ne semblent  point  être sérieusement  et convenablement  pris en charge , ils errent au hasard des  jours ,ils ont juste  le ciel pour se couvrir  et la terre  pour se blottir au coin des  rues , en  attendant de finir  et d’en finir avec le triste  sort qui les malmènent  d’une ville à une autre !  Le brave professeur Mohamed Tedjiza, chef de service  de psychiatrie à l’hôpital « Drid Hocine » d’Alger, vient  de déclarer tout haut ce que tant d’autres préfèrent encore chuchoter tout bas  à propos  de la folie et des fous au pays…. Il a indiqué, lors d’une conférence de presse, que 300.000 malades mentaux, sans soins ni protection, déambulant à travers les rues d’Alger et des autres villes du pays. Cet amer constat fait peur et glace le sang. 



L'association américaine de psychiatrie demande à ce qu'on arrête de psychanalyser Trump

Repéré par Claire Levenson     

09.08.2016 

Donald Trump, le 5 août 2016 I Darren Hauck / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Donald Trump, le 5 août 2016 I Darren Hauck / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Dans les médias, plusieurs psychologues et journalistes ont fait des diagnostics sur la santé mentale de Donald Trump, une pratique condamnée par l'association américaine de psychiatrie.
Début août, une députée démocrate de Californie a lancé une pétition pour demander uneévaluation de la santé mentale du candidat républicain Donald Trump. Le texte a pour l'instant été signé par cent mille personnes.
«Notre campagne #DiagnostiquezTrump est une tentative très sérieuse pour attirer l'attention sur le comportement imprévisible, choquant et souvent compulsif de Trump», a expliqué la députée Karen Bass. 
Dans les médias et les réseaux sociaux, des professionnels de la psychiatrie et des journalistes non spécialistes s'aventurent à diagnostiquer Trump: les termes «trouble de personnalité narcissique» et «sociopathe» reviennent souvent.
Un professeur de médecine à Harvard a récemment tweeté:
«Trouble de personnalité narcissique. Non seulement Trump en souffre, mais il en est la définition même.»
Et le journaliste de la chaîne MSNBC Joe Scarborough a dit qu'il se demandait si Trump était un «sociopathe».

jeudi 11 août 2016

Autodiagnostic des parcours en psychiatrie et en santé mentale

mardi 19 juillet 2016


mardi 19 juillet 2016
L’outil d’Autodiagnostic des parcours en psychiatrie et en santé mentale est un outil de dialogue interne et externe qui permet de vérifier le niveau d’acceptation et d’engagement à s’inscrire comme intervenant actif dans le parcours de vie des personnes vivant avec des troubles psychiques chroniques.

Présentation de l’outil

L’outil est composé de 72 questions qui permettent d’interroger le positionnement de l’établissement, du service ou du pôle au regard des 5 « portes d’entrée » où sont constatés  les risques de rupture les plus fréquents dans le parcours de la personne :

lundi 8 août 2016

Si « Le Généraliste » était paru en 1909 Les psychoses chez les femmes qui votent

Alain Létot
| 08.08.2016

On sait qu’en Finlande les femmes ont le droit de voter et qu’elles comptent 17 députés au Parlement. Or, d’après le savant finlandais Onni Granholm, les psychoses sont bien plus fréquentes chez les femmes depuis la loi qui leur a accordé le droit de vote. À Nurmes, petite ville de 12 000 habitants, on ne trouvait chez les femmes, avant la loi électorale (en 1900) que 29 maladies mentales tandis qu’en 1907 on en comptait 67.

J'Y PENSE ET PUIS J'OUBLIE...

08-08-16

La mémoire est liée à notre identité et notre histoire. En étudiant ces troubles comme les amnésies ou la maladie d'Alzheimer, la recherche scientifique décrypte sa structure et son fonctionnement, en grande partie inconnus. Pourquoi oublions-nous ? Le temps ou les maladies la condamnent-ils à s'effacer ? Comment vivre lorsqu'on oublie ?

Flickr / Alastair Tse
  • Pr. Bruno Dubois, professeur de neurologie à l’Université Pierre et Marie Curie Paris 6 et directeur du Centre des Maladies Cognitives et Comportementale à l’Hôpital de la Salpêtrière. Directeur de l’unité Inserm «Cognition, Imagerie et Maladies du Cerveau» du CR-ICM. Président du Comité Scientifique de l’Association France Alzheimer et de l’IFRAD (International Fund Raising for Alzheimer Disease) - Paris -
  • Pr. Francis Eustache, directeur d’études à l’EPHE, directeur de l’Unité de recherche U1077 à l’Université de Caen/Basse-Normandie, directeur du GIP Cyceron - Paris

"Abus de la psychiatrie" : des manifestations ambigües dans l'Ouest

12/08/2016


La commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH) manifestent devant les hôpitaux psychiatriques de l'Ouest. Six membres de cette associations traversent la France à vélo, de Paris jusqu'à Rennes. Ils étaient à Caen (Calvados) le jeudi 11 août 2016. Ce collectif n'est pas un mouvement de patients, mais une émanation de la scientologie. Le personnel de l'hôpital dénonce une manipulation.

Jacqueline Sauvage veut «continuer à se battre»

12 août 2016


C’était un message fort pour les victimes de violences conjugales. Le 31 janvier, François Hollande accordait une grâce présidentielle partielle à Jacqueline Sauvage, 68 ans, condamnée en appel à dix ans de réclusion pour le meurtre en 2012 de son mari, qui la battait depuis des années. Depuis, son sort était entre les mains du tribunal d’application des peines de Melun (TAP, Seine-et-Marne). La grâce partielle présidentielle, qui supprime notamment la période de sûreté, lui permettait de présenter une demande de libération conditionnelle plus rapidement que prévu. Sans cela, Jacqueline Sauvage aurait dû attendre janvier 2017 pour faire la demande, soit à partir de la moitié de sa peine. Mais vendredi matin, le juge d’application des peines de Melun et ses assesseurs ont douché ses espoirs en rejetant sa remise en liberté. Dans une décision très motivée - un peu plus de quinze pages -, ils reprochent à Jacqueline Sauvage «de ne pas avoir confirmé qu’elle avait finalement choisi de commettre ces faits et de ne pas assez s’interroger sur son acte», ont rapporté ses avocates, MeNathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. Or, «nous n’avons eu de cesse de démontrer qu’elle n’avait eu d’autre choix que le passage à l’acte et qu’elle est une victime. La décision tend à dire que Jacqueline Sauvage n’a pas accepté le fait que c’est une criminelle, c’est intolérable»,s’emportent-elles.

dimanche 7 août 2016

LA REUNION : Les psy syndiqués brutalement virés


La Réunion     29 juillet 2016
Georges Onde et Patrick Tron, à gauche sur le cliché, dénoncent une éviction jugée brutale (photo T.S.).
SOCIAL. Remerciés de leur poste de chef de pôle à l’EPSMR, mi-juin, avant une grève, les docteurs Patrick Tron et Georges Onde dénoncent cette éviction. Ils réagiront ce jour à une conférence de presse.
Les psychiatres syndicalistes payent-ils le prix de leur engagement ? Deux d’entre eux répondent par l’affirmative. Les mots de Patrick Tron et Georges Onde laissent peu de place au doute. Respectivement conseillers régional et national pour l’outre-mer du SPH (Syndicat des psychiatres des hôpitaux), ces professionnels ont perdu leurs fonctions au sein de l’Établissement public de santé mentale de la Réunion (EPSMR), à Saint-Paul, le 17 juin dernier. Ils sortent la sulfateuse…
"Nous n’avons pas été renouvelés dans nos fonctions de chef de pôle ouest et intersectoriel suite à un mouvement de préparation de grève prévu le 27 juin dernier. Événement que vous aviez couvert dans vos journaux", lancent-ils. À l’époque, ces médecins entendaient protester contre la création du groupement hospitalier de territoire dans l’île. Ils commenteront leur éviction, aujourd’hui, en fin de journée, lors d’une conférence de presse.

Ce que j'ai appris des patients psychiatriques : la force de la sensibilité

05/08/16  

BELGIQUE

Entre un quart et un tiers des membres de notre société répond à un moment de sa vie aux critères d'un diagnostic psychiatrique. On qualifie parfois ce groupe de vulnérable.


Il est vrai qu'il s'agit d'une partie de la population qui doit avancer dans la vie en faisant preuve de vigilance, mais ces personnes possèdent aussi de nombreux talents susceptibles d'enrichir notre société et peuvent nous apprendre bien des choses sur notre mode de fonctionnement actuel. Si nous les abordons en respectant la force de leur sensibilité, nous leur épargnerons non seulement la souffrance supplémentaire de la stigmatisation, mais nous les aiderons aussi - et nous-mêmes par la même occasion - à apporter une contribution donnant plus de sens à notre société.
Tôt ou tard, nous avons directement ou indirectement affaire à des personnes confrontées à des défis d'ordre psychique. Ma fonction de psychiatre en formation m'amène à entrer chaque jour en contact avec ce groupe de personnes.

On les compare parfois aux canaris que les mineurs emmenaient avec eux pour détecter les émanations du dangereux méthane dans les entrailles de la terre. Hyper sensibles, les canaris perdaient rapidement connaissance en présence de faibles concentrations de grisou, avertissant ainsi les mineurs du danger imminent. Cette métaphore reconnaît que les personnes souffrant de symptômes psychiques ont quelque chose à dire à sur notre vie quotidienne effrénée. Mais je ne vois pas mes patients comme de petits canaris vulnérables. Ils sont à mon sens ceux qui sont inconsciemment suffisamment courageux et forts pour exposer quelques points sensibles de cette société.