blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 4 janvier 2016

« Faire la différence entre tuerie de masse et terrorisme est absurde »

LE MONDE |  • Mis à jour le 

Un officier de police étudiant des preuves situées à côté de la carcasse d'un véhicule impliqué dans les attaques de San Bernardino en Californie, le 3 Décembre 2015.
Un officier de police étudiant des preuves situées à côté de la carcasse d'un véhicule impliqué dans les attaques de San Bernardino en Californie, le 3 Décembre 2015. MARIO ANZUONI / REUTERS

Voilà un mois, les Etats-Unis se sont posé une question aberrante  : fallait-il voir la tuerie de San Bernardino seulement comme une tuerie de plus ou comme un attentat djihadiste  ? Les deux tueurs étaient-ils des déséquilibrés ou des terroristes, c’est-à-dire, au sens d’aujourd’hui, des islamistes radicalisés ayant prêté allégeance à l’organisation Etat islamique, qui a revendiqué les attentats du 13 novembre en France ?
La qualification d’acte terroriste a quelque chose d’absurde : suffit-il, pour y échapper, de se tenir à carreau sur Facebook ? De ne pas, au contraire d’un Amedy Coulibaly, d’un Fabien Clain, revendiquer des représailles au nom du « califat  » agressé par les « croisés  » ?
Poser cette question sous-entend que l’hypothèse du « coup de folie  » aurait quelque chose de rassurant – on se trouverait face à un massacre normal, familier, dont les tenants et les aboutissants seraient exclusivement domestiques. Un massacre acceptable ? De Columbine à Sandy Hook, d’Aurora à Virginia Tech, de Fort Hood à Chattanooga, le pays où je vis depuis dix ans est habitué à regarder les carnages en direct. Des gens meurent, hommes, femmes, jeunes, vieux, riches, pauvres, noirs, civils, policiers, soldats, blancs, hispaniques, asiatiques. On allume des chandelles, on pleure les morts en priant. On se demande si la légalité des armes à feu est le problème ou la réponse.
On oublie, jusqu’à ce que la même horreur recommence. Il y a un an, au lendemain des attentats de janvier 2015, j’avais demandé à mes élèves américains pourquoi l’organisation Etat islamique ne s’était pas encore attaquée à l’Amérique. Après le 13 novembre, l’un d’entre eux a réitéré sa réponse : « Parce qu’ils savent que nous nous entre-tuons très bien tout seuls. »
Je suis français et américain, et parce que j’aime la France et les Etats-Unis, je refuse cette différence entre terrorisme et tuerie de masse. Elle me paraît plus arbitraire aujourd’hui que jamais, pour trois raisons. D’abord, les attentats terroristes et les tueries de masse sont vécus par leurs auteurs comme des suicides. Le kamikaze, par définition, n’entend pas survivre à son acte ; le tueur « fou » non plus, qui se barricade dans une école, un campus universitaire, un centre commercial, en attendant l’assaut de la police.
Rares sont ceux qui prennent la fuite, et beaucoup plus nombreux ceux qui mettent fin eux-mêmes à leurs jours. Se supprimer, non pas seul dans son coin, sans faire de mal à autrui, mais en semant la mort et la désolation autour de soi : l’habillage politico-religieux a beau saturer le champ de notre interprétation dans le cas du terrorisme islamiste, son mode opératoire et son objectif sont les mêmes que ceux des assassins qui n’ont rien à revendiquer que leur folie.

Des spermatozoïdes sous influence

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Florence Rosier
Comment un traumatisme psychique ou un déséquilibre alimentaire d’un futur parent, avant même la conception, peut-il engendrer des effets sur plusieurs générations ? Fin décembre, une série d’avancées a été accomplie sur cette voie explorant un mode d’hérédité « buissonnier » : l’épigénétique.




Spermatozoïdes vus au microscope électronique.
Spermatozoïdes vus au microscope électronique. MEULLEMIESTRE / BSIP

L’épigénétique, ou comment chahuter les lois de l’hérédité classique : ce mode de transmission, en effet, n’est plus exclusivement fondé sur la sacro-sainte séquence de l’ADN. Avec l’épigénétique, c’est un héritage plus subtil – plus fragile aussi – qui est transmis au fil des générations : ce sont des « marques » qui jalonnent le génome, en des sites précis. Sensibles à des facteurs de l’environnement, ces marques « allument » ou « éteignent » nos gènes dans nos cellules. C’est ainsi qu’une cellule de notre cerveau est très différente d’une cellule de notre foie, de nos muscles, de nos os…
Publiées le 31 décembre dans Science, deux études ont examiné l’impact d’une alimentation perturbée chez la souris. Dans la première, l’équipe de Qi Zhou (Institut de zoologie, Pékin) a soumis des souris mâles à un régime très gras. Avec le sperme de ces rongeurs, les chercheurs ont fécondé des femelles nourries normalement. Les souris issues de cette manipulation ont développé une intolérance au glucose et une résistance à l’insuline, deux signes de prédiabète. Elles présentaient aussi une moindre expression de gènes impliqués dans le métabolisme des sucres.

Folie(s) en Méditerranée à l’ère de la colonisation : Regards croisés sur la psychiatrie en Afrique du Nord




Journée d’étude
Folie(s) en Méditerranée à l’ère de la colonisation
Regards croisés sur la psychiatrie en Afrique du Nord

12 janvier 2016, 10h-17h
Centre Alexandre Koyré
Folie(s) en Méditerranée à l’ère de la colonisation : Regards croisés sur la psychiatrie en Afrique du Nord
27 rue Damesme, Paris 13e
A partir des années quatre-vingt-dix du siècle dernier de plus en plus d’historiens se sont interrogés sur la mise en place d’une assistance pour les malades mentaux dans les pays colonisés ainsi que sur la construction théorique d’une branche spécifique de la discipline psychiatrique, qui naissait en concomitance avec l’entreprise coloniale. Après avoir été la cible des dénonciations de Frantz Fanon qui voyait dans le microcosme psychiatrique français en Algérie le fonctionnement de tout le système colonial, ainsi que le dispositif à dépasser, en récupérant les savoirs et les pratiques indigènes, pour certains professionnels de la santé mentale travaillant en Afrique, la psychiatrie coloniale est devenue depuis quelques décennies un enjeu historiographique complexe que les chercheurs interrogent sous plusieurs angles. 



PMA : les médecins face à « un paradoxe qui confine à l’absurdité »

LE MONDE | Par Julia Pascual
Cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. C’est la peine qu’encourt celui ou celle qui serait tenté « d’assister à des activités d’assistance médicale à la procréation » en dehors du cadre défini par la loi, c’est-à-dire un couple constitué d’un homme et d’une femme. En outre, le code de la santé stipule que « l’insémination artificielle par sperme frais provenant d’un don et le mélange de spermes sont interdits ».
Pourtant, dans le secret de leurs cabinets, il n’est pas rare que des médecins aient connaissance de projets d’homoparentalité qui ne cadre pas avec la législation française. La plupart du temps, des patientes leur demandent d’accompagner des parcours de PMA réalisées à l’étranger, à travers des prescriptions médicales, notamment d’examens ou de stimulation ovarienne. La plupart des professionnels assument ce rôle de coordination.
Une étude publiée dans la Revue d’épidémiologie et de santé publique, en août 2014, montrait aussi que parmi les médecins consultés par des couples homosexuels souhaitant devenir parents, 48,5 % l’avaient été, entre autres, « pour des conseils en vue d’inséminations réalisées par la femme elle-même ». L’échantillon de praticiens ayant répondu à l’étude est trop faible pour qu’il soit considéré comme représentatif, mais il pose une réalité.

Un bémol sur le lien entre marijuana et schizophrénie

QUEBEC MATHIEU PERREAULT 30 décembre 2015

«Je pense que les gens qui ont de... (PHOTO SETH PERLMAN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS)
«Je pense que les gens qui ont de la schizophrénie dans leur famille feraient mieux de s'abstenir de consommer», explique l'auteur principal du commentaire publié dans la revue Nature, Matthew Hill de l'Université de Calgary.
PHOTO SETH PERLMAN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Il est prématuré d'affirmer que la légalisation de la marijuana va augmenter le risque de schizophrénie, selon une étude parue cet automne. Oui, la marijuana semble précipiter la survenue de la maladie, mais le taux de schizophrénie n'a pas bougé malgré l'augmentation de la popularité de la marijuana.


Du gaz hilarant en cause dans le décès d'un étudiant infirmier dans les Vosges

05.01.2016

De plus en plus couru dans les soirées, où il a pour effet de faire rire et de modifier la voix de celui qui l'inhale, le protoxyde d'azote est probablement à l'origine du décès d'un jeune homme de 26 ans, lors d'une soirée entre amis la semaine dernière dans les Vosges, selon le procureur d'Epinal, Etienne Manteaux.

Si « Le Généraliste » était paru en janvier 1913 Du naphte pour s'enivrer...

05.01.2016

L’Amérique, la terre classique des excentricités de toutes sortes, vient de nous révéler un nouveau genre d’ivresse d’une nature originale. Il existe à Boston et dans les environs un nombre très considérable de manufactures de caoutchouc à la purification duquel le naphte est employé.

Schizophrénie : Le régime des body builders serait efficace

28.12.2015

Illustration d'un body builder.
























Illustration d'un body builder. - SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/

Des chercheurs avaient avancé l’hypothèse que l’arrêt du tabac ou encore levenin de serpent corail pouvaient contribuer à la diminution des symptômes chez les personnes atteintes de schizophrénie.
Mais un régime alimentaire très riche en matières grasses et pauvre en glucides -similaire à celui des body builders- pourrait lui aussi s’avérer efficace dans le traitement de cette maladie mentale.

Des tests probants sur les souris

La diète cétogène, qui utilise comme seules sources d’énergies les aliments riches en graisse, a particulièrement intéressé des scientifiques australiens de l’université James Cook.

Haïti : L’épineux problème des malades mentaux abandonnés à leur sort (Multimédia)

31 décembre 2015


















Par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

Ouanaminthe, 31 déc. 2015 [AlterPresse] --- Une malade mentale (une jeune femme) allongée, nue, au coin de la rue Espagnole à Ouanaminthe, aux côtés d’une marchande de vêtements usagés | photo de Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

En circulant dans les rues du centre-ville de Ouanaminthe (commune du département du Nord-Est d’Haiti), il est rare de ne pas remarquer des gens ayant des troubles de santé mentale graves, livrés à eux-mêmes au bord des routes du centre-ville de Ouanaminthe. Une source de distraction pour certains et un fardeau pour les proches. Un phénomène qui s’amplifie depuis quelques années dans la plupart des grandes villes du pays sous les yeux passifs des autorités.

Maladie mentale et extrême pauvreté font bon ménage en Haïti, au point qu’il est parfois difficile de faire la différence entre les malades mentaux et des personnes très pauvres, si l’on tient seulement compte de leurs vêtements sales et déchirés et leur hygiène corporelle négligée, fait remarquer le psychologue Frantzy Génard.

Allongés sur les trottoirs durant de longues heures, ou déambulant, souvent pieds nus sur le macadam chaud, s’arrêtant à des amoncellements d’immondices, les malades mentaux essuient les regards partagés entre insultes, indifférence et pitié des passants.


dimanche 3 janvier 2016

Suicide, burn-out des médecins : l’AP-HP lance un plan d’action pour prévenir les conflits

05.01.2016


Le directoire de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé lundi 4 janvier, lors d’une réunion exceptionnelle, de lancer un plan d’action visant à prévenir et traiter les situations conflictuelles sur l’ensemble des 39 établissements du groupe hospitalier.

Réuni à la suite du suicide du Pr Megnien à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) le 17 décembre, le directoire de l’AP-HP, présidé par le directeur général Martin Hirsch, compte « traiter les causes du mal » au-delà du cas du médecin cardiologue. « Trop de situations de conflits interpersonnels s’enveniment à l’hôpital et nuisent durablement à la qualité des soins et à la qualité de vie au travail », souligne l’instance dans un communiqué.

Emmanuel, le calligraphe, peintre fou guingampais découvert par Dubuffet

01/12/2015 par fanchlepivert

Dans les 60's, le Guingampais Emmanuel Le Dériennic, dit le calligraphe, devient une figure de l'art brut et du surréalisme. Il est découvert par Jean Dubuffet et André Breton.

Emmanuel Dériennic (à gauche) en compagnie de Pierre Maunoury, au début des années soixante, à l'hôpital de Quimper.
Emmanuel Dériennic (à gauche) en compagnie de Pierre Maunoury, au début des années soixante, à l'hôpital de Quimper.
Emmanuel Dériennic, né à Guingamp en 1908, est l’auteur de 200 oeuvres, aujourd’hui conservées au musée d’art brut de Lausanne, en Suisse. Son talent a été découvert par Jean Dubuffet dans un asile.
Dubuffet, peintre, sculpteur et plasticien de renom. En 1963, le théoricien de l’art brut parle d’Emmanuel Dériennic, alors interné à l’hôpital psychiatrique de Quimper.
En ces termes :
D’esprit supérieur, technicien magistral, un grand artiste
Dériennic un artiste ? Rien ne disposait pourtant ce Guingampais à recevoir cet éloge.
Il est né en 1908 dans une famille modeste. D’un père employé des Chemins de fer et d’une mère cuisinière au buffet de la gare de Guingamp. Ils sont originaires de Tréglamus-Pédernec et de Plouaret. A l’âge de 18 mois, une grave chute va faire d’Emmanuel un infirme.
A moitié paralysé. Jusqu’à ses 10 ans, il marchera à l’aide de béquilles avant de porter des chaussures orthopédiques.

Obsession, alcool et monomanie

Il suit sa scolarité à Brest où la famille a déménagé. Elève jusqu’à ses 17 ans, après avoir obtenu son certificat d’études primaires et suivi des cours commerciaux sans parvenir à une qualification. Sa carrière professionnelle débute dans un établissement bancaire. Rond-de-cuir, il fignole son écriture et bichonne sa signature.
Une de ses oeuvres.






samedi 2 janvier 2016

Philosopher avec Star wars « Je suis ton père »







Les Nouveaux chemins de la connaissance

Syndiquer le contenupar Adèle Van ReethLe site de l'émission
Emission Les Nouveaux chemins de la connaissance
du lundi au vendredi de 10h à 10h54 Durée moyenne : 53 minutes

Un homme s'apprête à en tuer un autre sans savoir que ce dernier est en réalité son père. Cela vous rappelle quelqu'un?
Ou encore: un fils veut venger son père en tuant celui qui l'a assassiné. Là encore, cela vous dit quelque chose? 

La philosophe et psychanalyste Clotilde Leguil évoque aujourd'hui les figures d'Œdipe et d'Hamlet, à la lumière des théories de Freud et Lacan, pour dénouer ce moment fondamental: celui ou Darth Vader devient effectivement père.

dernier combat entre Dark Vador et Luke Skywalker 



Allo Ménie, confidences sur les ondes






La Fabrique de l'Histoire

Syndiquer le contenupar Emmanuel LaurentinLe site de l'émission
du lundi au vendredi de 9h06 à 10h Durée moyenne : 53 minutes
Allo Ménie, confidences sur les ondesUn documentaire de Delphine Saltel et Véronique Samouiloff

Ménie Grégoire © UNIVERSAL PHOTO/SIPA
C’était à 15 heures, tous les jours sur RTL à partir de 1967. Des milliers d'auditeurs, des femmes surtout, allumaient leur transistor pour écouter Allo Ménie. L'émission commençait invariablement par une lettre d’auditrice lue à l’antenne. Epouses délaissées, mères débordées, vierges naïves confient leur difficultés personnelles à Ménie Grégoire. Ensuite, l'animatrice,  de sa voix distinguée, souvent indignée ou compassionnelle, jamais neutre, répond aux appels en direct. 






vendredi 1 janvier 2016

Correspondance. Samuel Beckett au tournant

LE MONDE DES LIVRES  | Par Bertrand Leclair (écrivain)

Les Années Godot. Lettres II 1941-1956 (The Letters of Samuel Beckett), de Samuel Beckett, traduit de l’anglais (Irlande) par André Topia, édité par George Craig, Martha Dow Fehsenfeld, Dan Gunn et Lois More Overbeck, Gallimard, 768 p., 
Samuel Beckett. Répétitions d'"En attendant Godot", New York, 1964. BRUCE DAVIDSON/MAGNUM PHOTOS
On se doutait que le brillant épistolier découvert dans le premier des quatre tomes annoncés de Lettres de Samuel Beckett (1906-1989) et couvrant les années 1929-1940 (Gallimard, 2014), sortirait changé des années de guerre. C’est une métamorphose, en vérité, à laquelle on ­assiste au long du deuxième volume, qui court de 1941 à 1956, années durant lesquelles Beckett opte pour le français comme langue d’écriture afin d’être « mal armé », écrit-il, après avoir réalisé qu’il lui fallait, à l’exact opposé de son aîné James Joyce tant admiré avant guerre, aller « dans le sens de l’appauvrissement, de la perte du savoir et du retranchement, de la soustraction plutôt que de ­l’addition ».

Communiqué de STOP DSM suite à la mort de Robert Spitzer

  • 1 JANV. 2016
  •  
  • PAR PITT CALAVES
  •  

    Suite à la mort de Robert Spitzer, père spirituel du DSM III, le communiqué de l'association STOP DSM offre un regard intéressant sur notre monde. Les conceptions de la folie, ainsi les disputes qu'elles engendrent, sont toujours un révélateur de la santé politique et démocratique d'une époque.

    DECLARATION DE STOP DSM
    Robert Spitzer vient de mourir à l'âge de 83 ans. Ce psychiatre restera dans l'histoire comme le maître à penser de la troisième édition du DSM le fameux DSM III.
    Robert Spitzer a cherché à moderniser la démarche psychiatrique et à rendre les diagnostics psychiatriques plus rigoureux et plus fiables afin d'améliorer la recherche et l'épidémiologie. Son grand concept était l'athéorisme car il pensait que les différentes théories et en particulier la psychanalyse étaient responsables du désordre qui régnait dans la sphère du diagnostic psychiatrique. Sa méthode «athéorique», inspirée par le pragmatisme, reposant sur la recherche de critères opérationnels, privilégiait l'utilité et la fiabilité des diagnostics au détriment de leur validité. Il a su également tirer profit, contre certains psychanalystes, de la bataille de l'homosexualité remportée par les activistes et certains professionnels gays qui ont réussi à imposer grâce à un vote au sein de l'American Psychiatric Association que l'homosexualité ne soit plus considérée comme une pathologie mentale, de même que le courant féministe a contribué au démembrement de l’hystérie.

Les psychothérapies efficaces pour soigner la dépression

Anne Prigent - le 01/01/2016

Une nouvelle étude vient souligner l'intérêt des thérapies cognitivo-comportementales dans le traitement de la dépression.
La France n'est plus championne d'Europe, mais la consommation d'antidépresseurs y reste particulièrement soutenue. Pourtant, il existe d'autres moyens efficaces pour soigner une dépression, même lorsqu'elle est sévère, comme vient nous le rappeler un travail publié début décembre dans le prestigieux British Medical Journal.

La Protection universelle maladie effective à partir de demain 1er janvier

31.12.2015

À l'occasion de son adoption en octobre dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine avait affirmé que la Protection universelle maladie (PUMA)  est une " réforme majeure qui simplifiera radicalement les conditions requises pour ouvrir le droit à remboursement ".

Les principaux objectifs de la Puma, qui entrera officiellement en vigueur demain 1er janvier, sont, en effet, de réduire au strict minimum les démarches administratives et les situations nécessitant de changer de caisse ; de supprimer les ruptures de droits et, enfin, d'offrir davantage d'autonomie et de confidentialité à tous les assurés concernant la prise en charge de leur frais de santé.

Une histoire sans fin

LE MONDE  | Par Nicolas Truong
Avec Patrick Boucheron, c’est l’histoire ouverte sur la pluralité des mondes et des aires géographiques qui s’affirme.

Avec Patrick Boucheron, c’est l’histoire ouverte sur la pluralité des mondes et des aires géographiques qui s’affirme. Dusault

L’époque est à la colère, à la déprime et au chagrin. Et le discours dominant martèle – jusqu’à l’épuisement – la rengaine du déclin. La résignation est de mise : l’impuissance politique, la désillusion économique, les états de violence permanents, l’anomie sociale, l’inégalité endémique, les opérations de police mondialisées, le nihilisme et le djihadisme mondialisé seraient notre horizon, presque notre destinée. Orient contre Occident, islam versus chrétienté, eux contre nous : la guerre des mondes serait une fatalité.
Or l’Histoire revient. Tragiquement, le plus souvent, comme lors des tueries qui ont « ensanglotées » Paris en janvier et en novembre derniers. Malgré le fracas des armes, elle fait aussi entendre d’autres possibles, comme en témoigne le combat mondial pour endiguer la dévastation planétaire, du réchauffement climatique aux projets de « développement » aberrants. Et l’histoire, entendue comme la science du passé, fait aussi un retour remarqué sur la scène des idées.
L’entrée de Patrick Boucheron au Collège de France est l’un des signes manifestes de ce mouvement. Ce n’est donc pas un hasard si, lors de sa leçon inaugurale du 17 décembre, l’historien débuta son discours destiné à fixer le cap de sa chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale XIIIe-XVIsiècle » par une histoire bien vivante : celle de la place de la République de Paris où se recueille le peuple d’une ville-monde à nouveau meurtrie par les massacres du 13 novembre.
Cette leçon – dont nous reproduisons ici des extraits choisis avec l’auteur – est symbolique pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’avec Patrick Boucheron, c’est l’histoire ouverte sur la pluralité des mondes et des aires géographiques qui s’affirme. Tout comme son collègue au Collège de France, l’Indien Sanjay Subrahmanyam, Patrick Boucheron préfère, en effet, le décentrement du monde au choc des civilisations, l’histoire globale au roman national et l’histoire connectée à l’obsession de l’identité (Histoire du monde au XVe siècle, Fayard, 2009 et L’Entretemps, Verdier, 2012).