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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 14 janvier 2016

La foi est-elle une maladie comme une autre ?

16 janvier 2016
C’est une question qui ne se pose pas dans les cabinets médicaux, mais qui pourrait pourtant éclairer de nombreux comportements face à la maladie. Pratiquez-vous régulièrement une religion  ou tout au moins croyez-vous en Dieu ? L’influence du fait religieux et de la spiritualité est en effet indéniable, comme le rappelle le docteur Luc Perrino sur son blog Pour raisons de santé hébergé par le Monde. « La foi intrinsèque ou mysticisme intrinsèque est la croyance profonde en une divinité toute puissante qui influence les cours des vies et des pathologies» observe le praticien.

Désistance* : Santé et justice croisent leurs compétences

16/01/2016

L’incarcération des petits délinquants n’apparaît pas toujours une réponse satisfaisante pour restreindre la récidive. Chez les personnes souffrant de toxicomanie, l’enfermement pourrait même retarder la possibilité d’un sevrage. Aussi, dans de nombreux pays occidentaux, s’est engagée une réflexion sur les alternatives à la prison face à certains profils particuliers de délinquant, notamment ceux qui présentent des addictions. Ainsi, au Canada sont nés dans les années 90 des « tribunaux de traitement de la toxicomanie », dont l’objectif est d’éviter l’incarcération aux délinquants non violents souffrant d’une addiction et de les intégrer dans des programmes de sevrage (sous la surveillance des instances judiciaires). Ce type de dispositif qui suppose une collaboration inédite entre les autorités médicales et judiciaires est aujourd’hui expérimenté en France, dans un climat où beaucoup réclament pourtant un durcissement des sanctions pénales. Premiers partenaires de cette initiative, les responsables de la Fédération Addiction nous en présentent les principes.

Au secours, j’ai besoin d’un psy!

SUISSE 

Texte de Patricia Meunier 14.01.2016


Zoom. Pour être admis dans le cabinet d’un psychiatre en Valais, il faut être en crise aiguë. Peu de thérapeutes répondent à un appel de détresse psychique. En cause, des agendas pleins, un point Tarmed faible et trop peu de praticiens pour la demande existante.
«Nous ne prenons pas de nouveaux patients, nous n’avons plus de place libre.» Ces mots, beaucoup de patients en détresse les ont entendus en Valais. Car, dans ce canton, pour consulter un psychiatre ou un psychologue psycho­thérapeute, mieux vaut prendre son mal en patience.

Par manque de place ou parce que la maladie n’est pas jugée suffisamment grave selon l’échelle des priorités définies par les urgences, il faut jouer des coudes pour décrocher un rendez-vous.
Un rapide tour des cabinets privés montre des agendas complets. «Il y a actuellement un manque certain de psychiatres dans le privé. Les régions de Sierre et de Martigny sont moins bien loties que celles de Sion et du Chablais et la densité est également plutôt faible dans le Haut-Valais. Pour un patient en demande, surtout dans l’urgence, c’est une sorte de parcours du combattant», confie le docteur Gustavo Basterrechea, président du Groupement des psychiatres-psychothérapeutes du Valais.

Le réseau social médical Hey Doctor signerait-il la fin de Doctissimo ?

La plateforme communautaire Hey Doctor met en lien les étudiants de la filière santé et les praticiens et permet au grand public de s’informer via un forum. Un Doctossimo plus pro.


Aujourd’hui, les rendez-vous avec son médecin se prennent sur Doctolib et dans les villages les plus reculés comme dans les villes pour les gens pressés, les consultations se font par écrans interposés. Le numérique n’a pas épargné la médecine et de nombreux sites permettent, bien souvent à tort, de s’auto-diagnostiquer tandis que pléthore d’objets connectés permettent de se monitorer, en permanence.
A l’ère numérique et des réseaux sociaux, est née Hey Doctor, la première plateforme communautaire où professionnels de la santé, étudiants en médecine et patients peuvent imaginer de nouveaux liens, de nouvelles opportunités de communication et d’échange. Le docteur Michael Thanacody, médecin généraliste à Strasbourg a ainsi créé avec l’agence DGS Création ce réseau social d’un nouveau genre qui propose au grand public des informations et un forum santé et qui offre la possibilité aux médecins et étudiants d’échanger et de s’informer.

Mal-être accru chez les adolescents

13.01.2016

On savait déjà que l’adolescence était un âge difficile, mais visiblement cela ne va pas en s’arrangeant. D’après une étude Ipsos pour le compte de la fondation Pfizer pour la santé de l'enfant et de l'adolescent, les adolescents d’aujourd’hui se disent davantage sous pression et mal dans leur peau que leurs aînés au même âge. Au total, 16% des ados déclarent aller mal, c'est-à-dire qu'ils évaluent à 0 leur bien-être sur une échelle de un à dix. Une proportion équivalente chez les filles et les garçons. À noter que la moitié des ados qui vont mal est au lycée.

mercredi 13 janvier 2016

Psyoutai, un clip pour sauver le service de psychiatrie à Thonon

Par Françoise GRUBER Publié le 13/01/2016


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Si l'heure est grave au sein des Hôpitaux du Léman, l'humour et l’inventivité demeurent. Très inspirés par Stromae, les soignants de l'unité psychiatrique de l'établissement ont réalisé un clip pour dénoncer les menaces de délocalisation qui pèsent sur leur service, entonnant le refrain :”la psy où t'es…” Une nouvelle initiative qui se conjugue avec celles du collectif “Psychiatrie sacrifiée dans le Chablais : Hôpital public en danger !”


Saint-Venant : l’EPSM doit réduire son déficit, 120 emplois supprimés en 2 ou 3 ans

PATRICIA MERCIER (CLP) 13/01/2016

Déjà avant l’arrivée d’un nouveau directeur, des mesures étaient à l’étude pour réduire le déficit de l’établissement public de santé mentale de Saint-Venant. 2,5 millions d’euros à résorber. Le plan passe par une suppression progressive d’emplois, sans nuire à la qualité des soins, promet la direction.

Personne ne dira le contraire, l’EPSM est un établissement en santé mentale de référence dans le Pas-de-Calais. N’empêche : il accuse un lourd déficit et l’heure est à trouver des pistes pour l’enrayer. Le nouveau directeur, Chritian Burgi, a dans son équipe 1 200 salariés se répartissant, pour l’activité principale, à l’EPSM, l’IFSI, l’ITEP et l’addictologie. L’EPSM comprend 530 lits dont l’occupation est de l’ordre de 80 % à l’année. 20 000 personnes sont suivies dont 15 000 adultes et 5 000 enfants.

mardi 12 janvier 2016

Les djihadistes, des adolescents sans sujet

Le Monde.fr

Dounia BOUZAR, Directrice du Centre de Prévention contre les dérives sectaires . Certains islamistes radicaux repentis sont revenus en France et livrent leur expérience au sein de ce régime qu'ils qualifient de nazi (BONNE PIOCHE).
Dounia BOUZAR, Directrice du Centre de Prévention contre les dérives sectaires . Certains islamistes radicaux repentis sont revenus en France et livrent leur expérience au sein de ce régime qu'ils qualifient de nazi (BONNE PIOCHE). BONNE PIOCHE Raymond Cahn
Le 24 novembre 2015 Olivier Roy a publié un article intitulé : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste », éclairant les différents aspects de son radicalisme absolu. Il se trouve que mes conclusions rejoignent les siennes dans un ouvrage à paraître (au chapitre intitulé « La dimension du négatif dans la subjectivation ») consacré essentiellement à l’étude psychanalytique de l’adolescence. J’y montre que la pathologie de bien des conduites chez le jeune d’aujourd’hui illustre caricaturalement les perturbations observées dans les premières relations mère-enfant, avec la dimension qu’elle comporte de l’attaque contre les autres mais plus encore contre soi-même révélant ainsi ses difficultés extrêmes, voire son incapacité à organiser ses tensions en conflits tolérables, à maintenir la cohésion du Moi.
Une pathologie jusqu’alors inconnue a surgi il y a quelques années concernant les seuls garçons et dont le côté inattendu et tragique a bouleversé le monde entier, d’autant qu’aucun éclairage, aucun repère habituel ne venait à notre secours pour l’expliquer. En dehors de l’explication par l’influence – effectivement assez considérable – des appareils électroniques et d’internet, il m’a semblé cependant qu’une hypothèse étiologique pouvait en être proposée à partir de la théorie psychanalytique qu’offre l’étude des premières relations.

Le suicide du Pr Jean-Louis Megnien à l'AP-HP appuie l'idée d'encadrer le mandat de chef de service

LE FAIT

Un chef de service peut-il rester à vie en poste ? Un peu extrême, la question reflète pourtant une certaine réalité dans nombre d'hôpitaux. Et le suicide du Pr Jean-Louis Megnien à l'AP-HP la relance. Car ces médecins occupent désormais une telle place managériale qu'ils se doivent d'être plus sérieusement évalués et de rendre des comptes.

L'ANALYSE

Parmi les mesures énoncées le 4 janvier après le suicide du Pr Jean-Louis Megnien par défenestration sur son lieu de travail à l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), le directoire de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a notamment émis son intention de "rétablir une durée limite au mandat de chef de service", avec une évaluation médicale et paramédicale avant tout renouvellement (lire ci-contre). Sollicité parHospimedia, le CHU francilien a toutefois précisé qu'aucune durée précise n'a encore été définie, laissant juste entendre que l'établissement souhaite suivre les orientations du projet de loi de modernisation de notre système de santé, qui table sur une durée limite de quatre ans. Présenté d'ailleurs en fin d'année aux intersyndicales de praticiens hospitaliers, le projet de décret — dont Hospimedia a obtenu copie (à télécharger ci-contre) — prévoit précisément que "les responsables de services, de départements, de structures internes ou d'unités fonctionnelles sont nommés pour une période de quatre ans renouvelable"*. Par ailleurs, "dans les deux mois suivant leur nomination, le directeur propose aux praticiens nommés dans les fonctions de responsable de services, de départements, de structures internes ou d'unités fonctionnelles une formation adaptée à l'exercice de leurs fonctions". Enfin, il est également inscrit que le règlement intérieur définit "les principes de la formation et de l'évaluation des fonctions des chefs de service et des responsables des départements, unités fonctionnelles et autres structures internes".

L'AP-HM et le CH Édouard-Toulouse ouvrent une unité de soins intensifs pour adolescents

Une unité d'accueil, d'évaluation et d'orientation des adolescents en situation de crise a ouvert ses portes le 5 janvier dans le cadre d'un partenariat entre le CH Édouard-Toulouse, établissement public de santé mentale à Marseille (Bouches-du-Rhône), et l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), informe le CHU dans un communiqué. Cette unité doit être inaugurée le 13 janvier en présence notamment de représentants de la Fondation Hôpitaux de Paris-hôpitaux de France, qui a apporté une subvention de 500 000 euros (€) au projet, pour financer les travaux de l’unité et l'acquisition d'équipements hôteliers adaptés.

De la difficulté d'être soi-même Entretien avec Marcel Gauchet



Consultez le sommaire du magazine Numéro anniversaire : 25 ans  


Selon Marcel Gauchet, l'individualisme contemporain a pris une nouvelle tournure au début des années 2000. L’accent porte désormais sur la quête de soi, l’expression des émotions et la recherche de la reconnaissance.

Dans l’un de vos articles célèbres, Essai de psychologie contemporaine (1998), vous analysiez l’émergence d’un « nouvel âge de la personnalité ». Maintenez-vous cette thèse ?


Si je réécrivais ce texte aujourd’hui, il serait plus radical encore. Je crois en effet que nous avons affaire à une révolution anthropologique. Tout a changé : notre identité personnelle, notre rapport au corps, notre rapport aux autres et la façon dont nous nous inscrivons dans la société. (…) Plusieurs éléments ont rendu cette mutation possible. 

L’Association européenne de psychiatrie invente l’Erasmus des psychiatres

Par Adrien Renaud 12 janvier 2016 | 
Les jeunes psychiatres européens peuvent effectuer des stages d’observation courts dans des établissements étrangers. C’est le Gainging experience programme développé par l’Association Européenne de Psychiatrie (EPA). Une opportunité encore méconnue en France. 

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage », écrivait Joachim du Bellay au XVIe siècle. Sauf que pour les médecins, rares sont les occasions d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. C’est ce qui fait l’intérêt du Gaining expérience programme.

Développée par l’EPA, cette initiative permet à tout jeune psychiatre européen d’être accueilli pendant deux à quatre semaines dans un établissement étranger. « Il s’agit de développer son expérience, de connaître d’autres cultures de soins », explique le Dr Olivier Andlauer, jeune psychiatre français installé à Londres qui dirige le comité des jeunes de l’EPA.
« En psychiatrie, les systèmes diffèrent encore plus d’un pays à l’autre », explique Olivier. « Prenons par exemple la contention : elle fait débat en France, alors qu’elle n’existe pas en Angleterre. C’est intéressant de voir à quel point il est possible de soigner autrement ».



lundi 11 janvier 2016

Unité d’hospitalisation psychiatrique "Maloya" : indignation d’artistes réunionnais

Manuel Yepes 11.01.2016

Plusieurs artistes réunionnais dénoncent le choix de "Maloya" comme nom d’une unité d’hospitalisation psychiatrique du CHU de Terre Sainte.


Des artistes contre le nom "Maloya" pour une unité psychiatrique
Depuis sa rénovation en juillet 2015, l’unité hospitalisation psychiatrique du CHU de Terre Sainte porte le nom "Maloya". Un choix pas approprié selon un certain nombre d’artistes péi, dont Kaf Malbar, Daniel Waro, ou encore Davy Sicard.
"Pou moin, Maloya li renvoie un histoire collective, personnelle. Donn à une unité psychiatrique un nom comme ça, mi trouv que lé dangereux, paske na encore des choses lé en construction, que lé en devenir, dan’ maloya".
L’artiste estime qu’il s’agit d’une maladresse de la part de l’hôpital, et qui ne pensait pas à mal. "Mi doute pas que le ban’ demoun que là voulu donn le nom-là zot té veut un nafer positif, peut-être comme un l’inspiration".
"Maloya lé comme un bien patrimonial"
Davy Sicard d’expliquer la raison pour laquelle il a décidé de rejoindre les autres artistes. "Maloya lé comme un bien patrimonial. Nou devré poz à nou la question comment nou protège bann bien immatériel comme ça".

Comment prouver le harcèlement moral ?

LE MONDE | Par Francis Kessler (Maître de conférences à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne)


L’employeur est responsable de l’intégrité personnelle du salarié, même en l’absence de faute de sa part, des faits de harcèlement commis sur un salarié par un autre salarié, y compris par un représentant du personnel, dans l’exercice de son mandat.
L’employeur est responsable de l’intégrité personnelle du salarié, même en l’absence de faute de sa part, des faits de harcèlement commis sur un salarié par un autre salarié, y compris par un représentant du personnel, dans l’exercice de son mandat. REUTERS/JO YONG-HAK

Mettre un terme au harcèlement moral en entreprise relève de la responsabilité de l’employeur. Il existe même une procédure de médiation ad hoc pour agir dans les plus brefs délais. Pourtant, le sujet est aujourd’hui souvent abordé devant les conseils de prud’hommes.

Créons un état de légitime défense différée

Le Monde.fr Par Valérie Boyer et Nathalie Tomasini

Des femmes se réunissent, le 25 novembre 2008 place du Capitole à Toulouse, pour dénnocer les violences faites aux femmes dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes. Le collectif national des droits des femmes (CNDF) a appelé à un rassemblement près de l'Assemblée nationale le 25 novembre pour soutenir sa proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes, a annoncé le 24 novembre le collectif dans un communiqué. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP / REMY GABALDA
Des femmes se réunissent, le 25 novembre 2008 place du Capitole à Toulouse, pour dénnocer les violences faites aux femmes dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes. Le collectif national des droits des femmes (CNDF) a appelé à un rassemblement près de l'Assemblée nationale le 25 novembre pour soutenir sa proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes, a annoncé le 24 novembre le collectif dans un communiqué. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP / REMY GABALDA REMY GABALDA / AFP

Sur notre territoire, c’est chaque année plus de 216 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, qui sont victimes de violences psychologiques, physiques, et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (mari, concubin, pacsé, petit-ami…).
Que ce soit à travers des insultes, des critiques incessantes, des remarques désobligeantes, des comportements de mépris, d’avilissement ou d’asservissement de l’autre, toutes les attaques qui touchent l’intégrité psychique de la partenaire sont, en fait, des actes de torture mentale qui privent ces femmes de toute estime d’elles-mêmes.
De par ces agissements, le conjoint dit « violent » porte atteinte au principe de respect de la dignité de la personne humaine. Bien souvent, ce phénomène s’inscrit dans la durée à travers un processus de répétition de violences à la fois psychiques et physiques qui positionnent la femme en situation de faiblesse l’isolant du reste du monde. La victime devient alors prisonnière de cette situation qu’elle subit.

Le stress, une fonction essentielle à la vie

LE MONDE | Par Margherita Nasi
"Le stress au travail. Un enjeu de santé", de Patrick Légeron (Odile Jacob, 2015, 400 pages, 23,90 euros). Odile Jacob
Lorsque le psychiatre Patrick Légeron publie son premier ouvrage sur le stress au travail en 2001, la France est en retard sur la question par rapport aux pays d’Europe du Nord, qui ont fait dès les années 1990 du bien-être au travail une stratégie autant économique qu’humaine.
Aujourd’hui, le contexte semble avoir changé : les drames liés au harcèlement moral et la macabre série de suicides au sein de prestigieuses entreprises ont entraîné une prise de conscience. Les rapports sur le stress au travail se multiplient, la question des risques psychosociaux devient omniprésente dans les entreprises, et les médias accordent une grande importance aux manifestations de la souffrance au travail.
« Mais tout cela suffit-il ? » se demande Patrick Légeron dans son nouvel ouvrage, Le stress au travail. Un enjeu de santé. Rien n’est moins sûr : les plus récentes études indiquent que la souffrance au travail est en progression, les troubles mentaux plus fréquents.

La prise en charge des addictions en UHSA n'apparaît pas comme orientation prioritaire des soignants

Une enquête de l'OFDT sur la gestion des drogues en unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) montre que la prise en charge des conduites addictives n'apparaît pas prioritaire par rapport au traitement des crises psychiatriques aigües. Cette question ouvre cependant une réflexion sur le champ de la thérapeutique en addictologie.
Une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) sur la gestion des drogues en unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), dont les résultats sont présentés et commentés dans une note de 16 pages publiée le 5 janvier, constitue "une première en France", selon l'observatoire. "Ce caractère inédit résulte notamment du caractère récent d’un dispositif encore peu investi par les chercheurs", est-il souligné. La méthodologie de l’enquête repose sur des observations ethnographiques et des entretiens, "qui présentent certaines limites : l’exploration du fonctionnement de sept UHSA sur la question des drogues repose sur la parole d’acteurs représentant institutionnellement leur structure", commente l'OFDT. Elle souligne cependant que la méthodologie optimale, à savoir une immersion, aurait été "très coûteuse en termes de temps". Le dispositif d’enquête permet néanmoins de dresser une cartographie des positions des professionnels en UHSA et une vision du fonctionnement de toutes les structures existantes en France, estime l'observatoire.

A quoi ressemblait l’ancêtre de Néandertal et de l’homme moderne

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy

Crane
Reconstitution du crâne de l'ancêtre commun à l'homme moderne et à son cousin Néandertal. © Mounier et al./Journal of Human Evolution.

Un entretien avec Aurélien Mounier

Aurélien Mounier.
Paléoanthropologue à l'université de Cambridge (Royaume-Uni) au sein du Leverhulme Centre for Human Evolutionary Studies, Aurélien Mounier cherche à établir comment Homo est devenu sapiens, comment les individus de cette lignée ont acquis les caractéristiques qui sont les nôtres aujourd'hui. En collaboration avec Marta Mirazon Lahr, qui dirige le projet "In Africa" sur le rôle de l'Afrique de l'Est dans l'évolution de l'homme, il vient de publier un article dans le Journal of Human Evolution, où ces deux chercheurs décrivent comment ils ont, à l'aide d'un modèle numérique, reconstitué le crâne de l'ancêtre commun à l'homme moderne et à son cousin Néandertal. Aurélien Mounier a aimablement accepté de répondre à mes questions sur ce "fossile virtuel" reproduit sous deux angles différents au début de ce billet.

Que sait-on de l'ancêtre commun à Homo sapiens et à l'homme de Néandertal ?

Nous savons que nous avons un ancêtre commun avec les Néandertaliens. Cet ancêtre, ou plutôt cette population ancestrale qui est généralement appelée Homo heidelbergensis, vivait au Pléistocène moyen (période qui va d’environ 800 000 ans à 200 000 ans avant notre ère), en Afrique et probablement en Eurasie. Malheureusement, pour une période de temps si large et pour une zone géographique si étendue, nous ne disposons que de quelques dizaines de fossiles. De ce fait, il y a beaucoup de débats sur la définition de cette population : quelle espèce ? Quelle répartition géographique ? Et bien sûr une des questions principales est de déterminer à quel moment les deux lignées, celle des hommes modernes et celle des Néandertaliens se sont séparées.