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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 22 septembre 2015

INC Day 2015

INC Day 2015
L'INC Day est dédié cette année aux multiples utilisations de la Réalité Virtuelle en Neurosciences, Psychologie et Psychiatrie, et organisé en partenariat  avec les Masters Biomedical Engineering – Paris, Psychologie Cognitive Fondamentale et Appliquée et Informatique Paris Descartes.

Comment Ikea se transforme en cauchemar pour les couples

Le Monde Blogs 

REUTERS
REUTERS
Ikea, enfer moderne du couple. Une journaliste du mensuel américain The Atlantica tenté de trouver la réponse à une terrible question : pourquoi est-ce que les visites chez le célèbre marchant suédois et/ou les montages de meubles qui s'ensuivent donnent-ils lieu si souvent à des disputes entre des gens qui s'aiment ?
Des professionnels se sont posé la même question. Une étude a même été menée par une psychologue américaine, Ramani Durvasula, frappée par le nombre de couples qui, venant la consulter, mentionnaient le fabricant de meubles à bas coûts dans les raisons de leurs disputes. 
L’univers idéalisé de la maison promu par Ikea est “littéralement la carte d’un cauchemar pour une relation”, expliquait-elle en avril au Wall Street Journal, chaque section du magasin renvoyant à des sujets propices aux querelles conjugales : la répartition des taches ménagères, l’éducation des enfants, etc.
Pour Maisie Chou Chaffin, une psychologue londonienne interrogée par The Atlantic, les couples ont aussi “tendance à extrapoler à partir des petits conflits qui surgissent au moment du shopping ou du montage des meubles”, allant jusqu’à se demander s’ils “sont finalement faits pour être ensemble”.
Lutte de pouvoir
Selon Scott Stanley, professeur de psychologie à l’université de Denver (Colorado), l’assemblage des planches peut carrément prendre des tournures de lutte de pouvoir. Toujours dans The Atlantic, il explique :

“Même si vous avez réussi à décider entre vous qui allait mener les opérations, il y a forcément des moments où l’assistant voit ce que le chef fait mal. Et bien que l’on sache qu’on s’améliore quand on nous fait des commentaires constructifs, personne n’aime entendre ce genre de choses.”

Pourquoi les Françaises allaitent-elles moins et moins longtemps que leurs voisines ?

Par Eric Favereau — 
A Paris en 2009, lors de la «grande tétée».
A Paris en 2009, lors de la «grande tétée». Photo Thomas Coex. AFP

Ce mardi matin, le BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire) publie une étude qui analyse l'allaitement sur 18 000 mères.

En France, on adore débattre de l’allaitement. Et pour cause, rarement une pratique n’a été autant chargée d’idéologie, d’affirmations péremptoires voire de malentendus, en même temps qu’elle est entre les mains d’une seule personne qui a, sur ce sujet, ses propres désirs et secrets.
«Il faut allaiter», tranche l’Organisation mondiale de la santé. Les raisons sont connues, et on les répète à satiété.«Le lait maternel couvre à lui seul les besoins nutritionnels du nourrisson pendant les six premiers mois de la vie, il a également des effets bénéfiques sur la santé du nourrisson ainsi que sur celle de sa mère». Qui dit mieux ? De ce fait, l’OMS recommande un allaitement maternel exclusif (de tout autre aliment ou boisson) jusqu’à l’âge de 6 mois, suivi d’un allaitement partiel jusqu’à l’âge de 2 ans.
Ce n’est pas tout à fait le cas dans l'Hexagone. Et ce mardi, une vaste étude (1) est publiée dans le BEH, montrant que les femmes allaitent certes un peu plus qu’avant et un peu plus longtemps, mais qu'on est loin des objectifs. Ainsi,«parmi les 70% de mères ayant initié un allaitement, la moyenne de durée d’allaitement était de 17 semaines et celle de l’allaitement prédominant était de 7 semaines». Et à six mois, moins d’un enfant sur cinq recevait encore du lait maternel.

lundi 21 septembre 2015

Au Danemark, les cours d’éducation sexuelle incitent à faire plus de bébés

Le Monde Blogs 

Le Danemark avait un taux de fertilité d'1,7 naissance par femme en 2013. Regis Duvignau
Le Danemark avait un taux de fécondité de 1,7 naissance par femme en 2013. Régis Duvignau
Au Danemark, on fait de moins en moins d'enfants, et de plus en plus tard : 1,7 enfant par femme en 2013 contre 2,6 en 1960, malgré un léger redressement depuis le milieu des années 1980 ; et un premier enfant à 31 ans en moyenne, contre 26 à 27 ans jusqu'au début des années 1980. Le pays entend donc remédier par tous les moyens à ces courbes déclinantes, craignant un vieillissement de sa population et une pression sur ses services sociaux publics.

Depuis l'année dernière, rapporte le magazine en ligne Quartz, le programme des cours d'éducation sexuelle prévoit quelques conseils en matière de fécondité, par exemple de ne pas attendre trop longtemps avant de concevoir son premier enfant. Au lieu d'insister sur les risques d'une grossesse non désirée – qui ne concerne que 0,5 % des adolescentes danoises, soit six fois moins qu'aux Etats-Unis – ou autres embûches d'une sexualité non maîtrisée.


Emma sous le divan Emma la clown


Emma sous le divan

Emma la clown

samedi 26 septembre 2015 à 20h30

Meriem Menant, alias Emma la clown, nous régale toujours de son regard amusé sur le monde qui l'entoure. Aujourd'hui c'est sur le divan de la psychanalyse qu'elle choisit d'allonger ses élucubrations. Au passage, elle "freudonne" le lapsus, mâchouille l'égo, compte les actes manquants, malmène son thérapeute pour mieux abattre enfin les portes de l'inconscient et de l'imaginaire. 

Coup de pouce financier en vue pour les PH ?

19.09.2015


Il faut mieux payer les PH ! C’est en substance ce qu’un rapport conseille à la ministre de la Santé pour améliorer "l'attractivité de l'exercice médical à l'hôpital public". La hausse des salaires de début de carrière des praticiens hospitaliers pourrait, selon son auteur, Jacky Le Menn, être un bon moyen de pallier à la pénurie annoncée. Selon différentes études, 30% des praticiens hospitaliers devraient en effet partir à la retraite d'ici 2020.

Un café le soir retarde l’horloge circadienne

17.09.2015


On savait déjà que la caféine stimulait l’éveil et perturbait le sommeil. Des chercheurs viennent de montrer qu’elle influence également l’horloge circadienne humaine. L’équivalent d’un double expresso pris trois heures avant le coucher habituel retarde l’horloge de 40 minutes. Une découverte aux implications thérapeutiques.

Coupes claires dans la santé publique

 |  PAR YVES FAUCOUP


Un centre de soins, à destination des étudiants, est menacé à Toulouse : créé voici 25 ans, il assure un réel service de santé publique mais, dans un contexte de restrictions budgétaires, les décideurs comptables envisagent de le démanteler. Et de privilégier des alliances avec le secteur privé lucratif.
 Le Centre de Soins Saint-Sernin est situé dans le quartier éponyme, à Toulouse, près de la splendide basilique romane Saint-Sernin (qui héberge les reliques de Saturnin, son saint patron). La rue du Taur, qui la relie à la place du Capitole, a vu non seulement le saint écartelé par des taureaux, d'où son nom, mais aussi les réfugiés espagnols y séjourner après la Retirada. Dans l'actuelle Cinémathèque, ancien bureau de bienfaisance, subsiste une fresque peinte par ces républicains, révolutionnaires inscrivant dans leurs œuvres picturales les paroles de l'Internationale.
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Basilique romane Saint-Sernin et fresque des réfugiés espagnols rue du Taur, dans l'ancien bureau de bienfaisance devenu Cinémathèque : "demain l"Internationale sera le genre humain" sur la banderoles des angelots [Photos YF]
Le Centre de Soins, à l'ombre d'un lycée, dans une ruelle populaire, a pour toute indication sur la porte d'entrée : "c'est ici". Et ici on accueille des étudiants et lycéens (à partir de 16 ans) de jour et 5 de nuit. La file active sur l'année comprend 460 patients. L'équipe soignante est composée de 10 infirmiers, d'une éducatrice spécialisée, d'un agent des service hospitalier, et des temps partiels de psychologue, d'assistante sociale, de secrétaire, de médecin et de 5 psychiatres. Deux répétitrices (en littérature et en science) soutiennent les pensionnaires dans leurs études. Le lieu est chaleureux, il dispose d'une cour et d'un jardin. L'emplacement permet un accès facile pour tous, en bus ou en métro.
La maison mère est l'Hôpital Marchant qui dispose de 350 lits et de quelques structures externes dont le Centre de Post-cure Maignan, lui aussi menacé, dont j'ai déjà parlé ici (1).
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On l'aura compris, l'activité de ce centre s'inscrit dans la politique de sectorisation de la psychiatrie, c'est-à-dire dans une démarche qui consiste à instaurer une pratique de soins au plus près de la population, en évitant autant que faire se peut l'internement, l'enfermement, et en fondant l'efficacité du soin essentiellement sur la qualité de la relation thérapeutique (y compris avec un soutien médicamenteux si nécessaire).
L'équipe soignante est en lien avec de nombreux partenaires (infirmières scolaires, médecins traitants, service universitaire de santé, etc…), dont certains sont à l'origine de l'orientation du jeune sur le centre.

Les patients présentent des troubles du comportement, parfois sévères (2), relevant le plus souvent de la psychose, parfois d'une dépression, sans pour autant qu'ils soient empêchés de mener une vie (presque) normale. Certains sont issus de l'immigration, de tous les coins du monde, y compris des sans-papiers. Cette installation de soins hors les murs permet de faciliter l'accès aux soins, d'assurer un suivi thérapeutique et de favoriser une vie sociale dans la cité. La plupart suivent leur scolarité en lycée ou leurs études à l'Université, et s'y accrochent. Ils ne sont pas enfermés et peuvent à tout moment sortir (quitte à être incités à ne pas le faire quand ils vont très mal). La jeunesse de ces patients fait que leurs pathologies sont évolutives et que l'accompagnement thérapeutique ne consiste pas à gérer un quotidien installé mais à soigner réellement, avec l'espoir, dans bien des cas, d'amélioration.  L'accueil de nuit permet aux jeunes d'éviter des décompensations plus graves comme des passages à l'acte à l'encontre d'eux-mêmes ou d'autrui, d'éviter des bouffées délirantes, des tentatives de suicide. La structure est un ensemble patchwork regroupant centre médico-psychologique (CMP), hôpital de jour, centre de post-cure (CPC), centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) et hospitalisation de nuit.

Le SMPS réclame "un plan d'accompagnement en urgence" des GHT pour les directeurs et cadres



Alors que les groupements hospitaliers de territoire annoncent un véritable "big bang territorial et managérial", Jérémie Sécher, conforté président du SMPS, a insisté ce 17 septembre pour qu'au préalable soit créé un plan d'accompagnement des équipes de direction. Histoire de rassurer des personnels dans le flou quant au devenir de leur métier.

Tout juste reconduit à la présidence du SMPS avec "une légitimité indubitable" (lire ci-contre), Jérémie Sécher a ouvertement alerté ce 17 septembre à Paris le DGOS Jean Debeaupuis du "cercle vicieux de démotivation et de désinvestissement collectif" qui pourrait sous peu gagner les directions hospitalières. Raison pour laquelle, alors que nombre de directeurs s'inquiètent de leur sort à l'aune des prochains groupements hospitaliers de territoire (GHT), il a réclamé dans son discours d'ouverture du 69e congrès du syndicat "un plan d'accompagnement en urgence" sur la mise en place de ces coopérations pour les directeurs, cadres et ingénieurs hospitaliers. Et cela, à l'entendre, doit être "un préalable" à la constitution même des groupements : "Je ne transigerai pas !", a-t-il mis en garde, alors qu'un véritable "big bang territorial et managérial" s'annonce. En corollaire, c'est d'un nouveau protocole indemnitaire et indiciaire dont ont aujourd'hui besoin les corps de direction, sachant que deux-tiers des directeurs sont, selon le syndicaliste, "potentiellement" concernés par la mobilité via ces GHT.

Le handicap invisible enfin reconnu

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 



Une chute de l’escabeau en faisant du bricolage, un ballon de rugby sur la tête, un accident de moto… On compte 155 000 traumatismes crâniens en France chaque année. Les cas graves sont pris en charge par les services d’urgence, la réanimation, la neurochirurgie, puis la rééducation… Un réseau bien balisé. Mais pour le reste, 80 % des cas, les « traumatismes crâniens légers », les conséquences ne sont pas forcément bénignes, et l’absence de prise en charge peut conduire à des « handicaps invisibles ».

De quoi parle-t-on ? Le traumatisme crânien léger est défini par un score de Glasgow (indicateur de l’état de conscience) entre 13 et 15, mesuré dans les trente minutes suivant le choc. Avec ou sans perte de connaissance immédiate, il est associé à une amnésie post-traumatique de une à vingt-quatre heures. Il comprend une série de symptômes, très variables d’un cas à l’autre : céphalées, douleurs cervicales, vomissements, vertiges, fatigue, troubles cognitifs et de la mémoire, de l’attention et de l’humeur, qui peuvent apparaître dès la phase aiguë du traumatisme.

Les infirmiers et kinés libéraux accusent la Cour des comptes de les "jeter en pâture"


 - HOSPIMEDIA

Sans surprise, le rapport annuel de la Cour des comptes sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale (lire ci-contre) a suscité par communiqué une levée de boucliers chez les infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes. Pas question pour la Fédération nationale des infirmiers (FNI) de laisser les infirmiers libéraux "se faire jeter en pâture". Au Syndicat des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), on s'insurge également contre un travail "aux conclusions hâtives" ne prenant en compte "que des données partielles". Ses responsables rappellent par exemple que les régions à forte activité infirmière sont celles où se trouvent des populations à la fois plus âgées, plus dépendantes (bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie) mais aussi plus fréquemment atteintes d’affections de longue durée ou prises en charge en chirurgie ambulatoire. "Autant de facteurs qui expliquent un plus fort nombre d'actes par patient", ajoute le syndicat, dénonçant "une méconnaissance totale de la réalité du métier d'infirmier libéral". Outre la réalisation d'une vraie étude sur la profession, le Sniil espère toutefois que le rapport ouvre la voie à des travaux attendus de longue date : actualiser la nomenclature des actes (NGAP), réviser les critères de zonage démographique, reconnaître toutes les compétences "par l'adjonction de la notion de missions en complément du décret d'actes"...

Alzheimer : une fiction pour apprendre




Studio 4 diffuse à partir d’aujourd’hui la splendide websérie Michaëlle en sacrament.
À l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, Studio 4 a décidé de programmer ce lundi la diffusion sur son site de Michaëlle en sacrament, une websérie québécoise qui traite de cette maladie.

Rapports sexuels et antécédents cardiaques : pas d’incompatibilité, confirme une étude

22.09.2015
Que les cardiaques se rassurent, faire l’amour a rarement déclenché un infarctus. Et ceux qui auraient déjà eu une crise cardiaque peuvent de nouveau et sans crainte avoir des rapports sexuels. Si besoin était de s’en convaincre, une étude publiée lundi dans une revue américaine en apporte la preuve. « Sur la foi de nos données, il paraît très improbable que l’activité sexuelle provoque une crise cardiaque », explique le Dr Dietrich Rothenbacher, professeur à l’Institut d’épidémiologie et de biométrie médicale à l’Université allemande d’Ulm, et principal auteur de l’étude.

Marisol Touraine donne son aval pour reconstruire la maternité des Lilas à Bagnolet

Pour la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Marisol Touraine, le projet de reconstruction de la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) sur la commune voisine de Bagnolet auprès de la Clinique Floréal "présente à présent les critères de faisabilité qui doivent permettre sa réalisation". Pour le ministère, comme il l'a signifié à Hospimedia, le rapport d'étude fourni par l'établissement privé non lucratif, géré par l'association Naissance, confirme que la construction sur le site privé lucratif "permettrait (...) de garantir la poursuite de son projet médical et (...) de créer un cadre favorable à des coopérations". Par conséquent, l'ARS Île-de-France "soutiendra" la maternité dans cette période de finalisation de son projet d'implantation, "où seront définis le montage juridique qui associera les deux structures, la trajectoire de redressement financier de l'établissement, ainsi que les modalités de renforcement de la gestion de cette structure".

Les hommes plus déprimés que les femmes par le chômage

20.09.2015

Le chômage augmente le risque de dépression... et la dépression augmente aussi le risque de chômage. Une récente étude de la Dares établit cette double causalité. Un quart des hommes (24%) ayant vécu une période de chômage entre 2006 et 2010 ont signalé des épisodes dépressifs, alors que ceux qui ont été en emploi durant cette période n'étaient que 13% à connaître cet état, détaille l'enquête du service des statistiques du ministère du Travail, réalisée auprès de 11.000 personnes. Et plus la durée du chômage est longue, plus ils sont nombreux à présenter des symptômes de dépression: 36% de ceux qui n'ont pas travaillé pendant au moins un an, contre 18% quand le chômage est inférieur à 6 mois.

Alzheimer : un médecin contre les médicaments inefficaces

Par Eric Favereau — 

Depuis bientôt dix ans, le professeur Olivier Saint-Jean pointe l'absence de toute efficacité des médicaments utilisés contre la maladie.

Ce lundi, journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, tout le monde va vanter les mérites de la recherche. Comme d’habitude… Sauf au moins un. Olivier Saint-Jean, chef de service de gériatrie à l’hôpital européen Georges-Pompidou, a souvent une position à part. Lui, l’universitaire pourtant féru d’études et d’analyses, détonne. Et dans la prise en charge de la maladie Alzheimer il a longtemps été isolé.
Olivier Saint-Jean, depuis près de dix ans, s’est en effet montré sceptique sur l’efficacité de ces médicaments (1) que l’on prescrit en masse à nos vieux malades atteints de cette maladie. «Je n’avais rien contre, au départ», lâche-t-il. Aujourd’hui, alors que toutes les études se sont accumulées pour montrer l’absence de toute efficacité thérapeutique, on continue pourtant de les prescrire. Et c’est de 60 à 80 000 vieux malades qui en prennent. «Pendant des années, ils ont été encore plus prescrits, cela coûtait à la collectivité près de 300 millions d’euros par an, alors que cela ne servait à rien. Pire, ils pouvaient même être toxiques», s’alarme ce médecin.

dimanche 20 septembre 2015

FEMMES, DE MAL EN PSY

Par Robert Maggiori 16 septembre 2015


Au congrès international de psychanalyse, à Weimar en 1911, avec, notamment, Lou Andreas-Salomé (au centre, avec la fourrure), et Emma Jung (assise deux places à droite). Entre elles, au second plan, Sigmund Freud. 
Au congrès international de psychanalyse, à Weimar en 1911, avec, notamment, Lou Andreas-Salomé (au centre, avec la fourrure), et Emma Jung (assise deux places à droite). Entre elles, au second plan, Sigmund Freud.  Photo DR
Dans la Disparition du complexe d’Œdipe, Sigmund Freud, après avoir parlé du jeune garçon, ajoute : «Comment le développement correspondant s’accomplit-il chez la petite fille ? Notre matériel devient ici, d’une manière incompréhensible, beaucoup plus obscur et plus lacunaire.» Propos maintes fois répété. Dès qu’il s’agit de la femme, de la féminité, le fondateur de la psychanalyse avoue son trouble, sinon sa nescience, parle d’ombres, de voiles, de mystères. Son biographe Ernest Jones rapporte les mots qu’il adresse à Marie Bonaparte : «La grande question restée sans réponse et à laquelle moi-même n’ai jamais pu répondre malgré mes trente années d’étude de l’âme féminine est la suivante : "Que veut la femme ?"»

«Corps révolté»

Freud était pourtant entouré de femmes. Parmi elles, nombreuses sont celles qui, à commencer par sa propre fille Anna, sont devenues analystes. L’ont-elles aidé à faire quelque lumière sur ce «continent noir» qu’était pour lui la féminité ? La question n’est pas simple, mais elle permet au moins de diriger l’attention sur ce cercle de femmes, parfois oubliées, qui, participant dès l’aube viennoise à l’aventure tourmentée du freudisme, apporteront un «autre regard» sur le désir féminin, la sexualité, l’amour, la maternité, l’enfant… C’est ce à quoi invite l’ouvrage d’Isabelle Mons, Femmes de l’âme, les pionnières de la psychanalyse, qui dresse les portraits croisés de quatorze «défricheuses» des terres de l’inconscient : «les égéries russes»,Lou Andreas-Salomé, Sabina Spielrein et Tatiana Rosenthal, «les partisanes en lutte», Emma Eckstein et Margarethe Hilferding,«les femmes "d’à côté" indispensables à l’homme qu’elles ont accompagné, qu’il fût père ou époux», à savoir Anna Freud et Emma Jung, «les avocates des voix de l’enfant», Hermine von Hug-Hellmuth, Sophie Morgenstern, Melanie Klein et Françoise Dolto, et enfin «les conquérantes», Eugénie Sokolnicka, Marie Bonaparte et Helene Deutsch.
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