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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 27 mai 2015

Sans-abri Chopine et dépendances

ELSA MAUDET ENVOYÉE SPÉCIALE À MARSEILLE 



Un «pschitt» s’échappe de la canette fraîchement ouverte, rapidement suivi d’un rot sonore. Il est 6 h 20. Alors que la plupart des résidents sont encore sous la couette, l’aide-soignante apporte sa première bière à Philippe. «La nuit, je bois pas !» se félicite dans un grand sourire l’homme de 60 ans qui n’a plus ni dents ni cheveux. Il carbure à «quatre ou cinq bières de 50 centilitres par jour, à 8 degrés», et se promène toujours avec une canette coincée entre sa cuisse et son fauteuil roulant, où un AVC l’a scotché il y a cinq ans. Auparavant, il en descendait «une dizaine ou une vingtaine» chaque jour. Désormais, c’est l’unité Saint-Roch de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) Saint-Barthélémy, à Marseille, qui gère sa consommation et lui distribue ses canettes au fil de la journée.

ANTHROPOLOGUE DES SANS-ABRI

L’unité Saint-Roch, où Philippe réside, est spécialisée dans l’accueil de personnes sans domicile fixe. Trente-quatre pensionnaires sont hébergés, sur des critères de précarité et pas nécessairement de dépendance. Il n’existe que quatre maisons de retraite de ce type en France, les autres étant situées à Nanterre, Dijon et La Rochelle. Mais Saint-Roch est la seule à intégrer l’alcool dans l’accompagnement. Les choses n’ont pas toujours fonctionné ainsi. A l’ouverture de l’unité, en 2006, l’alcool était interdit, à l’exception du quart de vin servi lors des repas. «C’était une évidence, se souvient Olivier Quenette, le directeur de l’Ehpad. On avait une approche très archaïque.» Si certains soignants feignaient de ne pas voir les bouteilles circuler, d’autres les vidaient sous les yeux de leurs propriétaires. «On leur demandait de boire à l’extérieur, donc ils buvaient vite et beaucoup. Résultat, on avait pas mal de violence, des bagarres dans la salle à manger, des éclats de voix. Ça créait un climat délétère», raconte le directeur. En ville, certains résidents passablement alcoolisés chutaient et étaient ramenés par les pompiers ou atterrissaient aux urgences.

Microscope (Micro-Satellite à traînée Compensée pour l’Observation du Principe d’Equivalence)


L'ONERA a développé l'instrument T-SAGE permettant d’éprouver la théorie de la relativité générale dans l’espace : le test du Principe d’Equivalence avec une précision de        10-15Ce test est réalisé à bord du satellite de la mission MICROSCOPE premier micro-satellite du CNES dédié à la physique fondamentale.


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Les enjeux du satellite Microscope

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mardi 26 mai 2015

Le masculin bousculé, cancer de la prostate et accompagnement psychologique

Le Monde.fr | 
Par Anne-Sophie van Doren, Laboratoire PCPP, EA 4056, Université Paris Descartes, Paris V et Marc Olivier Bitker, service d’Urologie, groupe hospitalier Pitié Salpetrière – Charles Foix. APHP. UPMC Paris VI. Paris

« Il n’est point d’homme qui ne veuille être un despote quand il bande ! ». Le psychanalyste Jacques André commente cette citation du Marquis de Sade ainsi : « La première contribution de la psychanalyse à la compréhension de la domination masculine suit le mouvement de l’érection. L’homme est un homo erectus, le pouvoir appartient à ceux qui se dressent, pas à ceux qui se baissent ». Derrière ceux qui se baissent, il est assez aisé d’entendre des résonnances fantasmatiques avec la maladie, la vieillesse que Chateaubriand qualifie de naufrage. Même si « se baisser » peut avoir une valence active, de choix assumé ou consenti, on peut également y voir les figures de la passivité, de la soumission voire de l’infamie. C’est en gardant ceci à l’esprit, qu’il convient d’écouter et d’entendre les patients porteurs d’un cancer de la prostate. Ces hommes cherchent tant bien que mal à rester debout ou à se relever après s’être nécessairement baissés pour sauver leur vie, après avoir accepté de sacrifier « une partie » pour sauver le tout, ce qu’ils vivent et ressentent, parfois à mots couverts, comme la honte de ne plus être virils.

Au carrefour des espaces somato-psychique et psychosexuel, le cancer de la prostate est susceptible de mettre au travail des concepts clés de la psychanalyse comme la pulsion et l’angoisse de castration. Mais il interroge également quant aux effets psychiques des traitements curateurs mais castrateurs que l’on propose aux patients. Paradoxalement, cela reste une clinique encore taboue et boudée des psychologues et psychanalystes qui s’intéressent plus volontiers au cancer du sein, peut être car les femmes se livrent plus volontiers. Mais alors que la psychanalyse est régulièrement taxée de phallocentrisme, que le sexuel est un élément nodal du fonctionnement psychique, comment se fait-il qu’elle ne se penche pas ou si peu sur le cancer de la prostate ?


Caché dans la maison des fous

L’histoire : 1943, asile de fous de Saint-Alban en Lozère. Deux psychiatres organisent la résistance à l’embrigadement des fous et à leur négation. L’un, Tosquelles, a fui l’Espagne franquiste ; l’autre, Bonnafé, communiste, est un ami des surréalistes. Ils cachent les résistants blessés de la région. Ils y accueillent une jeune fille juive résistante, Denise Glaser, en même temps que le poète Paul Éluard et sa compagne Nusch. Éluard y passe huit mois, avec cette double menace de l’enfermement des êtres et de l’enfermement du monde dans la barbarie, cette double résistance à la normalité et à la folie. 


RENCONTRES 2015 « STOP AUX IDÉES FAUSSES SUR LES PAUVRES » : DEMANDEZ LE PROGRAMME !



PUBLIÉ LE 23 MARS 2015

Les idées reçues sur les pauvres vous révoltent et vous cherchez des arguments pour les combattre ? Ne manquez pas les Rencontres 2015 du 27 au 31 mai à Montreuil, nous vous avons concocté un programme riche en débats, rencontres autour de livres, projections cinéma, expositions, animations diverses.
Cinq journées pour alerter sur l’état de la pauvreté en France, informer sur les projets innovants pour mettre fin à l’exclusion et proposer des pistes d’engagement au public. Cinq grands débats  sur les résistances d’hier et d’aujourd’hui, l’emploi, l’éducation, la participation et l’école en présence de personnalités et de spécialistes.Quatre réalisateurs venus spécialement pour échanger avec tous à la suite desprojections de leurs films et autant d’expositions réparties sur tous les lieux des Rencontres. Des ateliers sur les thèmes des vacances et de la fracture numérique, des rencontres autour de livres à foison et des animations diverses viennent compléter ce programme particulièrement riche.

Jacques Lacan, sur la crise de la Psychanalyse, entretien avec Emilia Granzotto (1974)

OLIVIER DOUVILLE

Emilio Granzotto. On parle de plus en plus souvent de crise de la psychanalyse. Sigmund Freud, dit-on, est dépassé, la société moderne a découvert que son oeuvre ne saurait suffire pour comprendre l'homme, ni pour interpréter à fond son rapport avec le monde.

Jacques Lacan. Ce sont des histoires. En premier lieu, la crise. Elle n'existe pas, il ne peut y en avoir. La psychanalyse n'a pas tout à fait trouvé ses propres limites, pas encore. Il y a encore tellement à découvrir dans la pratique et dans la connaissance. En psychanalyse, il n'y a pas de solution immédiate, mais seulement la longue et patiente recherche des raisons. Deuxièmement, Freud.
Comment le juger dépassé alors que nous ne l'avons pas entièrement compris ? Ce qui est certain, c'est qu'il nous a fait connaître des choses tout à fait nouvelles, qu'on n'aurait pas même imaginées avant lui. Depuis les problèmes de l'inconscient à l'importance de la sexualité, de l'accès au symbolique à l'assujettissement aux lois du langage.

Sa doctrine a mis en question la vérité, c'est une affaire qui concerne tous et chacun personnellement. C'est bien autre chose qu'une crise. Je le répète : nous sommes loin de Freud. Son nom a aussi servi à couvrir beaucoup de choses, il y a eu des déviations, les épigones n'ont pas toujours suivi fidèlement le modèle, il s'est créé des confusions. Après sa mort en 1939, certains de ses élèves ont aussi prétendu exercer autrement la psychanalyse réduisant son enseignement à quelque formule banale : la technique comme rituel, la pratique restreinte au traitement du comportement, et comme moyen la réadaptation de l'individu à son milieu social. C'est la négation de Freud, une psychanalyse de confort, de salon.

Il l'avait lui-même prévu. Il y a trois positions intenables, disait-il, trois tâches impossibles : gouverner, éduquer, et exercer la psychanalyse. De nos jours, peu importe qui prend la responsabilité de gouverner, et tout le monde se prétend éducateur. Quant aux psychanalystes, Dieu merci, ils prospèrent, comme les mages et guérisseurs. Proposer aux gens de les aider signifie un succès assuré, et la clientèle se bousculant à la porte. La psychanalyse, c'est autre chose.


Margaret Lock : « En santé, il y a un lien entre nature et culture »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Propos recueillis par 

Margaret Lock est anthropologue à l’université McGill de Montréal. Ses études sur la ménopause des femmes japonaises, menées dans les années 1980, ont été couronnées de plusieurs prix dont le prestigieux prix Staley de l’Ecole de recherche américaine. C’est à partir de ce travail que la Canadienne a forgé le concept de « biologie localisée », à l’origine d’un nouveau courant de l’anthropologie médicale. Visant à étudier les variations du corps humain en relation avec son environnement social, culturel et économique, ce courant est en plein essor, sous l’impulsion des découvertes en épigénétique – discipline qui entend décrire l’influence de l’environnement, au sens large, sur l’expression du programme génétique.

Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont le plus récent, The Alzheimer Conundrum (Princeton University Press, 2013), explore la frontière ténue entre le vieillissement et la folie, en revisitant le thème philosophique du normal et du pathologique.

Invitée à Genève pour un colloque de sciences humaines organisé par la Fondation Brocher sur le thème « Epigénétique et environnement », elle s’inquiète des implications politiques des études en épigénétique. Avec l’ensemble des participants du colloque, elle lance un appel à la collaboration entre chercheurs en sciences sociales et épigénéticiens, afin que soit mieux prise en compte la complexité des interactions entre génome et environnement.

Vous êtes à l’origine du concept de « biologie localisée », forgé à la suite des études que vous avez menées au Japon sur la ménopause. Pouvez-vous développer ?

Ces études m’ont permis de montrer que, si la ménopause survient au même âge chez les femmes japonaises et chez les femmes nord-américaines, certains symptômes qui lui sont associés diffèrent. Les bouffées de chaleur ou les suées nocturnes sont moins fréquentes chez les femmes japonaises que chez les femmes vivant au Canada et aux Etats-Unis, au même titre que l’ostéoporose, les maladies cardiaques et le cancer du sein, comme cela avait été montré précédemment. La perception de la ménopause diffère également  : le terme employé dans la langue japonaise évoque une évolution vers une période de vie plus spirituelle, et la fin des menstruations n’en est qu’un élément, une vision positive très différente de la nôtre.

lundi 25 mai 2015

Reconnaître le burn-out, un travail de longue haleine

AMANDINE CAILHOL 

«Tous les Français connaissent quelqu’un qui a déjà craqué, s’ils n’ont pas eux-mêmes déjà basculé.» Benoît Hamon, député PS des Yvelines, en est convaincu : le burn-out gagne du terrain. Pour contrer cette «casse» qui touche les salariés de tous secteurs d’activité, l’ex-ministre plaide pour que l’«effondrement professionnel», en version française, soit reconnu comme une maladie professionnelle (lire ci-contre). En France, ils seraient plus de 3,2 millions de salariés «en situation de travail excessif et compulsif», selon Jean-Claude Delgènes, directeur du cabinet Technologia, spécialiste des risques professionnels. Soit 12% de la population active au bord du burn-out. Chaque année, pourtant, seule une poignée réussit à faire reconnaître le caractère professionnel de ce mal s’attaquant à la fois aux ressources physiques et psychiques. Et pour cause, le burn-out n’a aucune définition officielle et n’apparaît pas dans les tableaux des maladies professionnelles utilisés par les médecins de la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) pour reconnaître automatiquement la cause professionnelle d’une pathologie. Seule solution pour les victimes : passer par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), habilités à instruire les dossiers au cas par cas. Sauf que pour être traités, ces derniers doivent répondre à des critères drastiques - apporter la preuve du lien «essentiel et direct» entre la maladie et le travail et justifier d’une incapacité permanente partielle de plus de 25%. Un taux très élevé laissant peu de chances aux requérants. En 2013, ils ne sont que 239 à avoir obtenu une prise en charge par la branche accident du travail et maladies professionnelles (ATMP) de la sécurité sociale. Les autres, obligés de s’en remettre à la branche maladie, moins avantageuse, «sont sortis par la petite porte», estime Jean-Claude Delgènes.

«Je n’avais plus de vie, j’étais prise dans une spirale»

AMANDINE CAILHOL 


«Aujourd’hui j’assume, j’arrive à le dire : je suis en burn-out.» Ce mot, Nicole (1), la quarantaine, l’a longtemps tu. Par «honte» ou«culpabilité». Celle d’avoir abandonné son travail, de ne «pas avoir été assez forte». Employée d’une PME dans l’Oise, elle a longtemps cumulé les casquettes - comptable, chargée des ressources humaines, responsable de la clientèle - et les heures de travail. Pendant «deux années d’enfer, totalement prise par [s]on travail»,elle enchaîne des journées non-stop au bureau, de 7 h 30 à 18 heures, avant de se scotcher à nouveau à son ordinateur jusque tard dans la soirée. Même chose le week-end. Et le reste de l’année, excepté pendant l’unique semaine de congé que cette mère de famille s’accorde, en août. «Mon travail avait pris une telle ampleur ! J’y pensais tout le temps. J’avais même un stylo à côté du lit, je faisais les plannings au milieu de la nuit.» Jusqu’à ce qu’elle s’effondre.

La revue de l'Association Psychologie Clinique N° 39


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La revue de l'Association Psychologie Clinique
La revue psychologie clinique, créée en 1996, poursuit sa parution aux Éditions EDK.
Dans le projet de défendre et d'illustrer la question du sujet et de l'institution, psychologie clinique présente des dossiers consacrés aux cliniques de la filiation, de l'identité, aux rapports du sujet à son corps et à son langage, aux effets des ruptures violentes de la culture et de l'histoire sur les subjectivités, et rend compte des innovations au sein des dispositifs cliniques et institutionnels et des recherches actuelles marquantes en psychologie clinique. 


Formation à une approche psychanalytique en psychiatrie

Ecole de Ville Evrard 
eve

QUI EST EVE ?

Présentation générale
Un certain nombre de membres et sympathisants de l‘Association Lacanienne Internationale exerçant en psychiatrie publique dans le département de la Seine-Saint-Denis se sont réunis autour d’un projet commun. En collaboration avec le service de la Formation Permanente de l’hôpital de Ville-Evrard, ils se proposent d’offrir un enseignement, d’accès libre et ouvert à tous, portant sur les modalités d’une approche psychanalytique en psychiatrie. Le champ de la psychiatrie publique s’offre aujourd’hui à une kyrielle de techniques disparates venant éluder des questionnements ouverts par la psychanalyse en tentant de faire valoir une efficacité sur le seul plan pragmatique ou en se fondant sur des formalisations quasi scientistes. La « folie », comme toutes les manifestations psychiques, ne se réduit pas à une interaction moléculaire, pas plus que toute relation inter-humaine ne se réduit à une simple logique binaire de la communication. De même, l’étude de ce qui est appelé « maladie mentale » ne doit pas se réduire au champ clos du médical mais peut aussi questionner tout un chacun. Nous sommes tous conduits à une meilleure appréhension du registre des psychoses, ne serait-ce qu’à considérer qu’un certain nombre de caractéristiques qui lui appartiennent en propre trouvent de plus en plus souvent des modalités d’expression dans les discours véhiculés par nos sociétés contemporaines. La psychanalyse, en même temps qu’elle permet la recherche d’une réponse adaptée à chaque cas, offre un appareil conceptuel suffisamment articulé et étayé pour permettre d’aborder des questions très diverses et ce dans un vocabulaire maintenant reconnu de tous.

La future « salle de shoot » parisienne à Lariboisière

LE MONDE  | Par 


Les associations de riverains du 39, boulevard de La Chapelle, dans le 10e arrondissement de Paris, auront finalement eu gain de cause. La future salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus connue sous le nom de « salle de shoot », ne sera pas implantée à cette adresse, mais quelques centaines de mètres plus loin, sur le terrain de l’hôpital Lariboisière. « C’est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital », annonce au Monde Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la santé, soucieux de « banaliser le dispositif » afin d’en « élargir l’adhésion politique ».



La Différence Homme/Femme dans la sexuation



BURSZTEIN Jean-Gérard


La Différence Homme/Femme dans la sexuation
La psychanalyse lacanienne se caractérise par son approche de la question de la différence homme/femme en termes de différence de jouissance – ce qu’elle définit comme jouissance phallique et Autre jouissance – plutôt qu’en termes de conduites sexuelles et sociales.

Foucault et la psychanalyse Quelques questions analytiques à Michel Foucault



SQUVERER Amos, LAUFER Laurie (dir.)



Foucault et la psychanalyse

Michel Foucault a entretenu avec la psychanalyse une liaison tumultueuse, faite d’attraction et de rejet. Fasciné par l’œuvre de Freud dans laquelle il reconnaît la rupture essentielle qu’elle représente avec la psychiatrie et la médecine de la fin du XIXe siècle, le philosophe devient, à partir des années soixante-dix, résolument critique. Dispositif disciplinaire contrôlant les corps et les désirs, discours normalisateurs et non réflexifs, voilà ce que représente dès lors la pratique analytique pour Michel Foucault. 

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Décès accidentel de John Nash, le mathématicien qui avait inspiré le film "Un homme d'exception" (VIDEO)

Le mathématicien John Nash, interprété par Russell Crowe en 2001 dans le film "Un homme d'exception", vient de mourir dans un accident de voiture. Il avait souffert toute sa vie d'une maladie mentale mais avait poursuivi ses travaux et obtenu le Prix Nobel d'économie en 1994.
Le mathématicien John Nash et sa femme Alicia, aux Oscars en mars 2002. ©Fred Prouser/Reuters

[...] Dans la vie privée, ce mathématicien de génie souffrait depuis la fin des années 50 de schizophrénie paranoïde, une maladie mentale qui allait l'obliger à suivre de nombreux séjours dans des hôpitaux psychiatrique tout au long de sa vie, tout en continuant ses recherches et ses travaux.

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Lilith, avatars et métamorphoses d'un mythe entre romantisme et décadence

le comptoir des presses d'universités

Lilith, avatars et métamorphoses d'un mythe entre romantisme et décadence

Pascale Auraix-Jonchière

Lilith, la première femme tirée de la terre tout comme Adam dans la tradition juive, est figure contestataire et volitive, mue par un désir d'absolu. Présente dans les textes sacrés, et plus tard dans les colonnes des dictionnaires et encyclopédies, elle n'émerge vraiment dans la littérature française qu’au 19e siècle, où elle s'impose par son étrangeté et sa constante ambivalence. Entre Romantisme et décadence, jusqu'à l'aube du 20e siècle où elle perdure en s'intégrant au monde moderne, Lilith incarne alternativement ou conjointement les pulsions obscures de la psyché et le rêve d'idéal.

dimanche 24 mai 2015

Au plus près des médecins urgentistes qui pilotent le Samu

Jean-Luc Nothias - le 18/05/2015


Mis en place dans les années 1970, avec les moyens du bord, sous l'égide de Pierre Huguenard, le Samu est devenu une référence mondiale.
Le centre névralgique du Samu de Paris se trouve dans un bâtiment de l'hôpital Necker-Enfants malades. Le poste de pilotage, où opèrent les régulateurs, se trouve au dernier étage. «Réguler, c'est répondre au 15, le numéro du Samu. Accueillir chaque appel, tenter de résoudre chaque problème médical qui m'est soumis, imaginer le patient, en fait le créer virtuellement…» 
Suzanne Tartière, auteur avec Xavier Emmanuelli (entre autre cofondateurde Médecins sans frontières et du Samu social), du livre «En cas d'urgence, faites le 15», sait de quoi elle parle. C'est un médecin régulateur chevronné (trente ans de métier). Elle en a vu, des situations d'urgence. Exceptionnelles comme le massacre à Charlie Hebdo, l'accident de la gare de Lyon, l'attentat de la station Saint-Michel, la catastrophe de Brétigny… Et d'autres plus quotidiennes. Avec leurs lots de cocasseries et de drames.
Suzanne se souvient: «J'ai tout de suite compris qu'il y avait deux types d'appel. Les faciles: ils témoignent à l'évidence d'une situation qui est “grave”ou “pas grave du tout” et, entre les deux, il y a une zone grise où se trouvent des appels plus subtils, plus complexes où “ça pourrait être grave” ou “ça pourrait ne pas l'être”.»
Parmi les quelque 600 appels reçus chaque jour en moyenne, il y a des perles peu flatteuses pour le genre humain. Comme celui-ci: «Dépêchez-vous, mon bébé de six mois ne respire plus.» Une équipe est aussitôt envoyée. «Une fois sur place, le médecin me rappelle, quelque peu laconique: le bébé a bien six mois, mais c'est un magnifique épagneul qui s'est bien remis d'un petit malaise.»

Prendre langues avec l’autre

ALEXANDRA SCHWARTZBROD 

Le 11 janvier, la télévision l’a immortalisé distribuant aux manifestants qui convergeaient vers la place de la République des affichettes sur lesquelles on pouvait lire «Je suis Charlie» en français, en arabe («ana Charlie») et en hébreu («ani Charlie»).Pour Gérard, être présent ce jour-là dans la foule avec ce message en trois langues était une évidence : «l’esprit Charlie», tant décrié aujourd’hui par certains, il le pratique au quotidien depuis qu’il a contribué à créer, il y a onze ans, l’association Parler en paix, qui enseigne l’arabe et l’hébreu. «Pendant la dernière Intifada, au début des années 2000, je participais aux réunions de Shalom Ahshav [la Paix maintenant, ndlr], un mouvement qui milite pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, mais on était quelques-uns à sentir que le militantisme ne faisait plus rien avancer et, pire même, qu’il nous enfermait. On a eu envie de créer quelque chose de concret et d’utile, c’est ainsi que l’idée de Parler en paix est née. Etudier l’hébreu et l’arabe tous ensemble, chrétiens, juifs, musulmans, athées, agnostiques, croyants, non-croyants, c’est la meilleure façon d’apprendre à se connaître et à échanger, bien plus efficace que de nous perdre dans des débats stériles.»