blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 26 décembre 2014

«L’accumulation est un pouvoir, un signe de réussite sociale»

CATHERINE MALLAVAL


On s’est empiffrés comme des empaffés. On s’est rués sur les cadeaux (huit en moyenne par Français) dont on a délacé les rubans avec un soupir d’aise. Hum, encore un objet. Encore de quoi assouvir notre inextinguible soif d’accumulation. Car oui, nous avons beau patauger dans la crise économique, rien ne semble limiter notre appétit d’amonceler, quitte à en passer par le marché en pleine expansion de l’occasion. Et qu’importent les discours ambiants qui louent à l’envi le développement durable, le tri, le recyclage, le partage (covoiturage, partage d’outils, couchsurfing…) on s’échine encore à acquérir jusqu’à plus soif. Même à l’heure du numérique et de la dématérialisation, on en redemande. Mais pourquoi ce besoin de jouer les petits cochons stockeurs ? C’est ce que tente d’analyser un ouvrage collectif qui convie la sociologie, l’anthropologie, l’histoire… Intitulée Boulimie d’objets : l’être et l’avoir dans nos sociétés, cette somme tombe à pic en cette période encore plus orgiaque que d’ordinaire.
Entretien avec Valérie Guillard, 40 ans, maître de conférences à l’université Paris-Dauphine, spécialiste en marketing et déjà auteure en 2013 deGarder à tout prix : décryptage d’une tendance très tendance, qui a dirigé cet ouvrage.
Sommes-nous à ce point devenus des accumulateurs ?
Observez votre lieu de vie, vos placards, vos caves… Ils sont remplis d’objets. On les oublie car chacun a sa place, mais il suffit d’un déménagement ou d’un emménagement avec une autre personne pour mesurer à quel point nous accumulons. Même ceux qui affirment tout jeter gardent certaines pièces «parce que, elle, c’est pas pareil, elle est spéciale». Difficile d’avoir une idée quantitative du phénomène, mais il y a des indices qui ne trompent pas. On assiste à une multiplication des espaces de stockage, du plus banal comme les sacs (à main ou en plastique que l’on distribue à 100 milliards d’unités par an) aux espaces physiques comme les box de stockage et les garde-meubles qui affichent de forts taux de remplissage. Sans compter la prolifération des conseils en management de l’espace.

L’Acédie, le vice de forme du christianisme De Saint Paul à Lacan





Paru en : Septembre 2009
L'acédie ? Tout d'abord, que veut dire ce mot quasiment inconnu du grand public et absent de la langue courante comme de ses dictionnaires ? Eh bien absolument tout et n'importe quoi dans son opiniâtre confusion avec la tristesse, la paresse, la mélancolie et même... la dépression, chevauchant des domaines aussi distincts que la théologie, la philosophie, la littérature et la psychologie. 

jeudi 25 décembre 2014

Samah Jabr : les « traumatismes cachés » de la vie sous occupation


Emmanuela Eposti 4 décembre 2014


JPEG - 48.7 ko
Samah Jabr est née et a grandi à Jérusalem. Après avoir suivi ses études de médecine en Palestine et en France, elle s’est ensuite spécialisée en psychothérapie à l’Institut israélien de psychothérapie psychanalytique
Samah Jabr, l’une des premières femmes psychiatres de Palestine et une psychothérapeute qualifiée en psychanalyse, a passé sa vie à témoigner et à traiter les effets psychologiques de l’occupation israélienne sur la population palestinienne.

Non contente de s’en tenir simplement à la pratique de la médecine, Jabr est aussi une militante déclarée, une femme écrivain et une universitaire faisant campagne pour une plus grande reconnaissance de la situation désespérée des Palestiniens. Elle se bat aussi pour une approche plus holistique [considérant la personnalité comme formant un tout - NdT] des soins de santé mentale dans les territoires occupés.

Nous nous nous sommes rencontrées au Child Health Institute à Bloomsbury, qui fait partie de l’University College London (UCL), où elle participait à un atelier de quatre jours dans le cadre du Harvard Global Clinical Scholars Research Training Programme. Bien que seulement à Londres pour un court moment, Jabr a cependant trouvé le temps non seulement de parler à Middle-East Monitor, mais aussi de donner deux conférences sur le bien-être psychosocial des Palestiniens, une à la SOAS et une au Tavistock and Portman Trust - un signe certain de sa passion et de son engagement pour la cause de la santé mentale.

« L’un des reproches que j’ai reçus [du public], c’est que je parle seulement de la perspective palestinienne . Bien sûr, c’est ce que je veux. Je ne suis pas là pour représenter le point de vue israélien, » me dit-elle alors qu’elle boit lentement un thé chaud pendant une pause durant la conférence.

Née et ayant grandi à Jérusalem, Samah a suivi ses études de médecine en Palestine et en France, et elle s’est ensuite spécialisée en psychothérapie à l’Institut israélien de psychothérapie psychanalytique. Elle déplore le sous-développement du champ de la santé mentale en Palestine, surtout depuis qu’elle en est arrivée à considérer que le bien-être psychologique est lié à d’autres facteurs sociaux et politiques.

« J’ai une vision affirmée de la santé mentale. La santé mentale ne peut pas être garantie à quiconque sans justice et sans droits. Donc cela fait aussi partie de mon engagement. J’essaie de mettre en lumière les violations en matière de droits et l’absence de justice pour les Palestiniens, parce que je les considère comme des éléments importants pour que la nation palestinienne accède au bien-être », affirme-t-elle.

En particulier, son propre statut en tant que Palestinienne de Cisjordanie qui vit maintenant et travaille à Jérusalem-Est, lui donne un aperçu de la souffrance et des traumatismes psychologiques infligées par l’occupation à la population. Des questions telles que l’absence de liberté de mouvement, l’emprisonnement systématique et la négation de l’identité nationale font toutes partie de la réalité quotidienne des Palestiniens vivant sous le regard constant des forces de sécurité israéliennes.


Les handicaps de l’enfant en hausse continue

22/12/2014


La prévalence des handicaps de l’enfant est un élément de décision et d’évaluation de la politique de santé publique. Pour suivre son évolution dans le temps, il faut disposer d’outils de surveillance tels que les registres de handicaps RHEOP et RHE31 en France, ou l’enquête sanitaire continueNational Health Interview Survey [NHIS] aux USA.


Depuis 1957, la NHIS recueille année par année des informations sur la santé d’un échantillon de la population américaine, au moyen de questionnaires assez stables. Une analyse secondaire des données de la décennie 2001-2011 sur les foyers avec enfants et sur un de leurs enfants, a permis de dégager quelques tendances fortes sur les handicaps avant l’âge de 18 ans. Dans cette analyse, les handicaps sont définis par des limitations d’activité au cours d’affections chroniques, des troubles de la mémoire, ou une éducation/des soins spécialisés, et les résultats sont « poolés » par deux années consécutives.



La prévalence globale des handicaps déclarés par les parents est en hausse. De 2001-2002 à 2010-2011, elle a crû de 6,87 % à 7,94 % de la population. Cet accroissement représente un sixième (15,6 %) des enfants handicapés ne vivant pas en institution en 2010-2011.

Un trouble de la personnalité ne pousse pas «au meurtre», dit un psychiatre

QUEBEC  LOUISE LEDUC 24 décembre 2014 
Ce ne sera pas une nouvelle affaire Turcotte. Les troubles de la personnalité manifestes de Luka Rocco Magnotta n'auront pas suffi à le faire innocenter, ce qui n'étonne pas le psychiatre Paul-André Lafleur, de l'Institut Philippe-Pinel.




Ce qui a été étonnant, y compris pour les psychiatres, selon lui, c'est au contraire que le cardiologue Guy Turcotte ait réussi à être acquitté sur la foi de son trouble de l'adaptation, en démontrant que ce trouble de la personnalité avait atteint un tel degré qu'il avait perdu totalement la maîtrise de ses actes, indique le Dr Lafleur.
Mais en psychiatrie, ajoute-t-il, le trouble de la personnalité - qui fait en sorte qu'une personne a du mal à fonctionner et qu'elle entre souvent en conflit avec les autres - n'est pas considéré sur le même plan qu'une réelle maladie mentale. «C'est comme un ongle incarné, illustre-t-il. Un trouble anxieux, par exemple, c'est douloureux, mais ça n'amène pas quelqu'un à commettre un meurtre», illustre le Dr Lafleur.
Et non, il ne faut pas penser que la psychiatrie offre sur un plateau d'argent une échappatoire à quantité de meurtriers. «À ma connaissance, une très petite minorité plaide l'aliénation mentale, cette défense est peu utilisée», dit-il.
 

Qui mange le plus gras et pourquoi ?

01.10.2014


Les hommes sont plutôt attirés par le "gras-salé", alors que les femmes sont un peu plus "gras-sucré", selon des résultats de l’étude NutriNet. Selon cette nouvelle étude, "les fumeurs et les buveurs réguliers d'alcool sont plus attirés par le gras-salé".

Les auteurs observent aussi chez les femmes enceintes une attirance pour le gras, qui pourrait être lié à la physiologie pour protéger le foetus, en prenant des kilos. Autre constat de cette étude faite sur plus de 37.000 d'adultes français : les jeunes sont plus attirés par le gras que les plus âgés. Enfin, l'étude confirme que l'attirance pour le gras (salé et sucré) est plus répandue dans la population à faibles revenus.

Les chercheurs vont suivre maintenant l'effet de ces attirances sur les fluctuations de poids et, à terme, l'état de santé des volontaires pour voir si ceux qui se rangent dans le plutôt "sucré" développent un diabète de type 2 (le plus courant) ou davantage d'hypertension pour ceux aimant le "salé

Lammily, l’anti-Barbie, une poupée à la silhouette de femme «normale»

Libération Next AFP





Plus petite, brune, avec des formes anatomiques réalistes et même de la cellulite en option: la poupée Lammily, qui se veut l’anti-Barbie en reflétant la silhouette d’une jeune femme «normale», est bientôt disponible à la vente aux Etats-Unis.
Un jeune graphiste de Pittsburgh (est), Nickolay Lamm, 26 ans, a créé la poupée qu’il commencera à expédier à ses acheteurs la semaine prochaine, pour montrer qu'«être une femme normale, c’est beau», comme l’affirme le slogan de son produit.
«Je me souviens avoir cherché à acheter une poupée pour faire un cadeau», dit le jeune homme à l’AFP, «elles ressemblaient toutes à des top models»«Je n’ai rien contre les top models mais ça donne l’impression que quelque chose cloche chez vous. J’ai voulu montrer que c’était très bien de ressembler à une personne normale», ajoute-t-il.
Le jeune graphiste avait au départ réalisé par ordinateur une simulation de poupée reflétant les mensurations moyennes d’une jeune femme de 19 ans -163,3 cm, 68 kg et 85 cm de tour de poitrine- constatées par les statistiques de l’agence fédérale des CDC (Centre de Prévention des maladies). Les Françaises mesurent, elles, 1m63 et 63 kg, selon l'Insee.
Lire la suite ...

Handicap mental : ils donnent la main aux malades

France-Antilles.fr POINTE-À-PITRE
Franck BRELANDLundi 15 septembre 2014
Suzy Cadrot, chef de service au pôle de Basse-Terre, André Duplessis, directeur, et Chantal Gros, en pleine séance de travail. (F.B.)
Depuis six ans, le Service d'accompagnement médico-social pour adultes en situation de handicap psychique (Samsah) oeuvre aux côtés des familles de personnes en situation de handicap psychique. Découverte d'un service qui travaille dans l'ombre.
Lire la suite ...

La Défense ne parvient à recruter des spécialistes en santé mentale

CANADA 16 septembre 2014 
Quarante postes, ou près de 10% des effectifs des services de santé mentale des Forces armées canadiennes, demeurent vacants près de neuf mois après que le ministère de la Défense nationale eut promis de faire de l'embauche de personnel dans ce domaine une priorité.





Une série de courriels, rendus récemment publics, démontre que l'armée se démenait, avant la présentation du dernier budget fédéral, pour éviter de nouvelles coupes dans sa division médicale alors qu'elle était aux prises avec une vague de suicides chez ses soldats.

Polémique à propos de la nomination du chef de service

08.12.14 






ALGERIE

L’opération de choix de postes de chef de service hospitalo-universitaire pour le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Mahfoud Boucebci (Chéraga) suscite la polémique.

Lors de l’assemblée, tenue le 25 juin dernier, un maître de conférences en psychiatrie pour adultes a émis le vœu d’être à la tête du service de psychiatrie pour enfants. Sitôt le souhait émis, une levée de boucliers contre sa nomination n’a pas tardé. Des psychiatres se sont rassemblés, le 18 novembre dernier à l’hôpital de Chéraga, pour mettre en garde contre ce qu’ils considèrent comme une «grave dérive».
«Ce service de psychopédiatrie ne peut pas être géré par une personne qui n’est pas du domaine. Nous contestons le fait qu’un psychiatre pour adultes, qui n’a jamais traité ou pris en charge des enfants, soit mis à la tête de ce service», avaient-ils expliqué lors de cette manifestation.

« Il est possible de former et d’effacer des souvenirs »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO Propos recueillis par 


Pierre-Marie Lledo.

Le neurobiologiste Pierre-Marie Lledo dirige le département des neurosciences de l’Institut Pasteur (Paris) et le laboratoire Gènes, synapses et cognition du CNRS. En 2003, son équipe avait mis en évidence l’existence de cellules souches dans le cerveau adulte, bouleversant un dogme de la neurobiologie. Depuis, elle a caractérisé les fonctions de ces néoneurones dans les mécanismes d’apprentissage et de mémorisation.
Pierre-Marie Lledo a été le premier en France à utiliser l’optogénétique, cette nouvelle technique alliant optique et génétique, qui permet d’activer ou d’inhiber l’activité d’un neurone précis. Il est par ailleurs l’auteur, avec Jean-Didier Vincent, d’un ouvrage grand public, Le Cerveau sur mesure (Odile Jacob, 2012).

EducLever Le savoir à la carte

CHRISTOPHE ALIX

C’est la grande promesse du numérique dans un monde de l’éducation en pleine mutation : proposer un apprentissage réellement personnalisé s’adaptant aux besoins et au rythme de progression de chaque élève. De l’enseignement sur-mesure que les Américains, jamais à court de mots pour incarner de nouveaux concepts, ont baptisé adaptive learning (l’apprentissage adaptatif, en français).
«Blocage». Très en vogue, cette nouvelle approche dans laquelle se sont engouffrés de gros acteurs du secteur Outre-Atlantique (Knewton, la plateforme Aleks rachetée par l’éditeur scolaire McGraw-Hill Education) est également celle de la start-up française Educlever. En parallèle de Maximours, un service de soutien scolaire en ligne créé dès 2000, la société dirigée par Patrice-Benjamin Magnard - le fils de l’éditeur Robert Magnard et pionnier de la librairie en ligne avec Alapage - s’est elle aussi lancée dans cette aventure très technologique En collaboration avec des laboratoires de recherche en sciences de l’éducation (le LIG à Grenoble, Liris à Lyon et l’Inria de Sofia-Antipolis), elle s’est lancée dans un très ambitieux programme de «cartographie des savoirs», socle de sa nouvelle plateforme d’enseignement sur-mesure en ligne.
Pour expliquer cette approche encore peu connue mais extrêmement innovante, le fondateur d’Educlever aime bien faire l’analogie avec les GPS embarqués dans les voitures. «Cette aide à la conduite optimise votre trajet en s’adaptant en temps réel à des données que vous ne maîtrisez pas, comme l’état du trafic, explique-t-il. La cartographie des savoirs suit une logique similaire en identifiant pour chaque notion tous les prérequis qu’elle suppose. Lorsqu’un élève bloque par exemple sur une opération comme la division, poursuit-il, elle permet d’y remédier par élimination en repérant les notions mal acquises précédemment. Notre cartographie permet d’isoler très précisément la ou les causes du blocage et, à partir de là, de réparer les lacunes de chaque élève de manière individualisée.»

Une mentalité saine

QUEBEC 15 décembre 2014

Nathalie Shuh de l'école secondaire publique Le Sommet

La santé mentale est aussi importante que la santé physique. Des comportements négatifs envers la santé mentale polluent nos écoles et il faut changer cela dès aujourd’hui.
De nos jours, il y a plusieurs types de maladies mentales : les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, la schizophrénie, les troubles de l’alimentation, les troubles de la personnalité, la démence et les troubles déficitaires de l’attention avec et sans hyperactivité. Mais, toutes les personnes qui ont ces troubles sont des personnes normales comme toi et moi. Les méchancetés envers eux ne sont pas acceptables. Environ un Canadien sur cinq a eu des problèmes de santé mentale à un moment donné de sa vie. C’est beaucoup!

La philosophie à l’épreuve de la viande

LE MONDE CULTURE ET IDEES |  | Par 


Certes, la Journée internationale sans viande (Meat Out Day), fixée chaque année autour du 20 mars, suscite l’intérêt croissant du grand public et des médias. Certes, scientifiques et politiques sont chaque jour plus nombreux à dénoncer l’aberration pour l’environnement que représente la production mondiale de viande (302 millions de tonnes en 2012, soit cinq fois plus qu’en 1950), l’une des grandes causes de la déforestation, du réchauffement climatique et de la pollution de la planète. Certes, de grands chefs cuisiniers prennent position, tel le Français Alain Ducasse, qui a supprimé la viande de la carte du Plaza Athénée, son restaurant parisien. Certes, le nouveau livre du moine bouddhiste Matthieu Ricard, Plaidoyer pour les animaux, est un joli succès de librairie… Et après ?




Après, rien. Ou presque. On sait, et on continue. On évoque avec pessimisme la crise écologique, on s’indigne du scandale des élevages industriels, mais on ne renonce pas à son bifteck. Ni à sa dinde de Noël. Tout juste réduit-on un peu sa consommation… Mais si peu ! Un effort infime au regard de l’essor fulgurant qu’a connu l’industrie de la viande depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En France, alors que la population est passée de 40 millions d’habitants à près de 70 millions aujourd’hui, la quantité de viande consommée par personne a presque doublé entre 1950 et 1980, grimpant de 50 à près de 100 kg par an. Elle a, depuis, légèrement régressé, mais avoisine toujours les 90 kg par personne et par an. Soit près de 500 000 bovins, ovins et porcins tués chaque jour dans les abattoirs, tandis que les végétariens plafonnent à 2 % de la population.

Des limites du calcul… à l’oracle de Turing

Par  le 17/12/14 


En décembre, le New Scientist a sorti un numéro spécial consacré aux idées scientifiques les plus importantes : au menu, entre autres, le nombre de dimensions, la mécanique quantique, l’infini… et un article nous proposant de réfléchir à la manière de penser la computation. Un texte court et peu détaillé, mais qui a le mérite de pointer dans des directions qui méritent d’être explorées.
En effet, qu’est-ce que la computation ? On ne saurait la limiter aux ordinateurs tels qu’on les connaît. Comme le souligne le New Scientist, on peut calculer avec plein de choses et de beaucoup de manières différentes : avec une abaque on fait déjà de l’informatique. Dans nos colonnes, nous avons plusieurs fois mentionné ces différents modes de calcul, qui ne recourent en rien aux machines telles que nous les connaissons : on peut calculer avec des systèmes collectifsde l’ADN, et mêmes des animaux comme des crabes. Et ne parlons pas de l’ordinateur quantique
Dans la question annuelle de The Edge 2014, rappelons que Neil Gershenfeld allait encore plus loin, en affirmant que non seulement les ordinateurs traditionnels ne calculaient pas de la seule manière possible, mais que celle qu’ils employaient constituait un mauvais exemple. Précisons que Neil Gershenfeld, très connu pour avoir formalisé le concept de Fablab, est avant tout un scientifique qui s’est fait remarquer pour son intérêt pour les formes non conventionnelles de computation, tels les ordinateurs à bulle, purement liquides, implémentés dans un milieu microfluidique (vidéo).
Le New Scientist pointe deux aspects de la théorie de la science informatique. L’une concerne les limites des “machines de Turing” et l’autre, l’hypercomputation, traite d’un moyen possible de déplacer ces limites.
Statue d'Alan Turing au Bletchley Park museum
Statue d’Alan Turing au Bletchley Park museum

Les limites de la computation

Le problème de l’arrêt est une de ces limites fondamentales. Il démontre qu’il est impossible à un programme de prédire avec certitude quand (et même si) un autre programme va s’arrêter, ayant terminé sa tâche. Cela a l’air très abstrait comme ça, mais ce problème peut avoir des conséquences pratiques et même… fatales, selon l’étude (.pdf) menée par l’éthiciste Matthias Englert, comme nous le rapporte Motherboard. En effet, les dilemmes moraux sont précisément de la classe des problèmes qui restent “indécidables” et où le “calcul ne s’arrête jamais”. Cela pose la question de savoir comment des machines susceptibles de sauver des vies, ou pire, d’en prendre (comme les robots soldats) réagiront face à ces dernier

De l’addiction au whisky glaçon à celle aux Google glass

18/10/2014







San Diego, Californie, le samedi 18 octobre 2014 - Une équipe américaine du département de santé mentale du centre de médecine navale de San Diego, rapporte dans la revue Addictive Behaviors (1) le premier cas d’addiction aux Google glass.
Rappelons que ces lunettes High Tech, encore en phase d’expérimentation, permettent de se connecter à internet et comportent un écran et une branche tactile. Ce dispositif, qui fonctionne aussi à la voix, permet également de prendre des photos et de faire des vidéos.

Moins de crimes sous antipsychotiques

Publié le 08/10/2014
Les patients souffrant de schizophrénie et de psychoses apparentées  ont un risque de commettre  des crimes violents 4 fois supérieur à celui de la population générale. Au cours des troubles bipolaires, ce risque est également plus élevé en cas de toxicomanie concomitante. Cependant on ne sait pas vraiment si les traitements médicamenteux de ces pathologies ont un impact sur ces comportements agressifs. En effet, peu d’études spécifiques y ont été consacrées et leur réalisation demeure problématique, notamment d’un point de vue éthique. Une équipe suédoise a donc décidé de mener une étude pharmaco-épidémiologique nationale sur la période 2005-2009, en s’appuyant sur les données de plusieurs registres et en effectuant les comparaisons chez un même individu (avec ou sans traitement). Leur objectif était de tester 4 hypothèses : les antipsychotiques et les stabilisateurs de l’humeur (acide valproïque ou valproate, lamotrigine, carbamazépine, oxcarbazépine et lithium) réduisent la fréquence des actes violents ; le taux de diminution varie selon le type de trouble mental ; l’association antipsychotique-thymorégulateur a un effet bénéfique encore supérieur et les antipsychotiques retard (injectables) ont une action plus importante que leurs homologues administrés par voie orale.

Lien mère-enfant, il n’y a pas que le contact physique !

Publié le 16/10/2014


Certaines femmes éprouvent des difficultés à créer une relation adaptée avec leur nouveau-né. La théorie du lien décrite par Klaus et Kennell en 1976 avait pour but de promouvoir un contact physique précoce entre la mère et l’enfant ; depuis, il a été montré que ce contact n’était pas toujours nécessaire et que les difficultés rencontrées pouvaient être lié à la séparation physique mais aussi au manque de disponibilité émotionnelle de la mère.
Aux États-Unis, un questionnaire comportant 25 items, le PBQ (Postpartum Bonding Questionnaire) permet d’évaluer le lien mère enfant mais du fait de sa taille il est difficile à utiliser dans de larges études d’où l’intérêt d’en mettre une version courte en place. Le S(hort)-PBQ comporte 10 questions, les scores s’étalent de 10 à 50 et plus le score est élevé, plus le lien mère enfant est important.

Ruban pourpre et turquoise, pour un débat public

Publié le 17/10/2014






On sait qu’il existe divers insignes montrant l’empathie de leurs porteurs pour certains malades, notamment le ruban rouge contre le SIDA et le ruban rose contre le cancer du sein. Mais qui connaît aux États-Unis (et ailleurs), s’interroge The American Journal of Psychiatry, l’existence d’un ruban similaire, « pourpre et turquoise », destiné à dénoncer un autre problème de société, « responsable de plus de morts que les accidents de voiture » ?
Prenant aux États-Unis chaque année « deux fois plus de vies que l’ensemble des meurtres » (statistique déjà effrayante dans un pays où la législation sur les armes est pour le moins laxiste !) et « plus de 800 000 vies annuellement dans le monde », le responsable de cette hécatombe planétaire est le suicide. Mais, demande l’auteur, « où est le large débat public que cette force de destruction massive devrait susciter ? » Indépendamment des raisons humanitaires pour combattre le suicide, les psychiatres devraient ajouter une dimension personnelle à leur engagement pour prévenir ce fléau : en effet, des études ont confirmé l’impact néfaste du suicide chez les psychiatres ayant traité ces patients ! Le tiers des psychiatres ayant perdu un malade par suicide éprouvent ainsi « des troubles de l’humeur ou du sommeil ou même un mal-être important. »[1],[2]. Des aspects égoïstes doivent donc rejoindre les motivations philanthropiques pour amplifier la prévention du suicide. Car les taux de suicide sont en augmentation et la souffrance des parents ou amis du suicidé se révèle « inconcevable. »

Psy (28 mars 1986) par Pierre Desproges



A écouter ici ...


Handicap mental : plus de 30% des Malgaches victimes

NewsMada Les Actus de Madagascar

Selon les statistiques du ministère de la Santé publique, plus de 30% de la population malgache sont déclarées avoir déjà été atteintes d’une maladie mentale au moins une fois dans sa vie. Certaines personnes sont atteintes d’une aliénation mentale passagère si d’autre doivent vivre avec cette maladie à cause du manque de traitement.
Par ailleurs, les dernières statistiques ont révélé que 10% des Malgaches sont handicapés. Le handicap peut être visuel, moteur, auditif, intellectuel ou encore psychique et peut être causé par plusieurs facteurs. Selon les statistiques du ministère de la Santé publique, 16% des personnes sont atteintes alors qu’elles étaient encore dans le ventre de leur mère si 4% des personnes le sont à cause d’une complication durant la naissance. En effet, seulement 49% des femmes enceintes se font suivre durant leur grossesse alors que ce suivi est nécessaire afin que l’on puisse savoir avant l’accouchement les risques. 65% des cas de handicap chez une personne sont causés par une maladie si 13% sont dus au traumatisme causé, par exemple, par un accident de la route.
Seulement 13 psychiatres pour tout Madagascar
Pour en revenir aux maladies mentales, leur prise en charge n’est pas encore gratuite dans les hôpitaux et les centres de santé publique de base. Or, le traitement de ce genre de maladie est coûteux.