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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 21 octobre 2014

Quand Facebook et Apple fixent la date de l'accouchement

Par Hélène Périvier  20 OCTOBRE 2014


000_APP2000120186859Préparation des ovocytes, avant la micro-injection des spermatozoïdes. Photo prise le 30 novembre 2000 au Cécos de Rennes. Photo Marcel Mochet. AFP.
Certaines grandes entreprises proposent des aides importantes aux parents (crèches, primes de naissance…). Elles se livrent même à une course aux droits pour devenir l’employeur le plus attractif aux yeux des plus talentueux, et surtout des plus talentueuses. Mais apparemment cela ne suffit pas pour les femmes les plus qualifiées, dites à «haut potentiel» pour lesquelles la maternité reste un frein à la carrière : «Having a high-powered career and children is still a very hard thing to do» comme le dit Brigitte Adams
Facebook et Apple ont trouvé la solution à ce problème : ne pas avoir d’enfant pendant sa carrière, mais après, une fois toutes les étapes professionnelles franchies. Pour cela, ils proposent de couvrir les frais liés à la congélation des ovocytes pour permettre aux femmes de reporter leur grossesse… Bref, pour accroître la présence de femmes dans les lieux de pouvoir, une des solutions serait de leur permettre de repousser au-delà des limites du biologique la possibilité de maternité. Ce faisant, ces grandes entreprises attireraient les femmes les plus productives en leur permettant de concilier leur carrière et leur maternité. Avec ce type de mesures, ces apprentis sorciers des politiques dites «family friendly» ne franchissent-ils pas un pas de trop ?
Rappelons tout d’abord que les femmes maîtrisent leur fécondité, via la contraception et le droit à l’avortement, et donc elles peuvent aujourd’hui déterminer le moment de leur grossesse. Ce qu’elles ne maîtrisent pas, du moins pas complètement, c’est la division sexuée des rôles qui s’instaure après la naissance de l’enfant : ce n’est donc pas la naissance de l’enfant qui pose problème, mais le temps qu’il faut lui consacrer une fois qu’il est né. Or les femmes réorganisent leur temps de travail à l’arrivée d’un enfant, ce que les hommes ne font pas (voir Pailhé et Solaz, 2009).

Est-ce aux femmes de s’adapter à l’entreprise ou l’inverse ?

20 OCTOBRE 2014
TRIBUNE
Le discours, qui accompagne la proposition de Facebook et Apple «d’offrir» à leurs salariées les frais de congélation de leurs ovocytes, se veut féministe alors que c’est tout l’inverse : il s’agit, selon ces entreprises, de lutter contre la discrimination dont les salariées sont victimes en leur offrant la possibilité de reporter une éventuelle grossesse. Plus besoin d’opposer ainsi carrière et enfants : grâce à ce «cadeau», les femmes, autour de la trentaine, pourront se consacrer totalement à leur carrière, sans se préoccuper de leur horloge biologique et de la baisse de fertilité après 35-40 ans.

La procrastination procréative, symptôme de notre modernité ?

GENEVIÈVE DELAISI DE PARSEVAL

Quel bel et bon sujet qui, pour une fois, n’est pas près d’être balayé en quelques jours par le suivant… Deux multinationales américaines offrent une jolie somme à de brillantes jeunes femmes afin qu’elles congèlent leurs ovocytes ; ce, afin de les inviter à procrastiner le plus tard possible la conception de leur premier enfant. Ainsi, plus d’arrêts pour maternités intempestives, grossesses pathologiques ou congés pour des rhinopharyngites du nourrisson. Il est facile de se gausser de ces Américains malades du progrès, victimes irréfléchies de la loi de Gabor («Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé»). Qu’on se rassure : il n’y a pas, en France, de risque qu’une telle dérive advienne puisque c’est interdit ! S’il existe chez nous ce type de candidateswork addict, elles n’ont qu’à aller en Espagne faire congeler leurs ovocytes, à leurs frais bien entendu (4 000 euros environ).

Conférence de Neuropharmacologie Psychiatrie : les noms des médicaments sont trompeurs

par
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Publié le 20 Octobre 2014



Les noms des médicaments psychiatriques devraient être modifiés, estime une équipe internationale de neuropsychiatres. Les appellations telles que "antipsychotiques" peuvent induire en erreur les patients.

Le nom des traitements pour soigner les troubles mentaux sont méconnus et peuvent aboutir à des confusions qui nuisent aux patients. Il serait donc judicieux d'actualiser la terminologie des médicaments. Telles sont les conclusions de la Conférence européene de Neuropharmacologie qui s’est tenue dimanche dernier à Berlin. 




lundi 20 octobre 2014

FINI LA CONVERSATION, LE SMARTPHONE NOUS A TOUS EU

20 oct 2014

Quand le photographe britannique Babycakes Romero immortalise la société 2.0, celle qui vit, dort et respire avec son téléphone ou sa tablette, ainsi que celle qui est née avec un smartphone dans les mains, ca nous calme! Voici la mort de la conversation, illustrée en quelques photos prises dans la rue et des dans endroits publics à Londres.
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L’EAU POTABLE DANS LE MONDE [INFOGRAPHIE]

Chanceux sommes nous qui pouvons boire, nous laver les dents, nager ou faire notre douche à chaque jour avec de l’eau potable. Car à la vue de cette infographie réalisée par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies aux Etats-unis (CDC – Centers for Disease Control and Prevention), beaucoup de personnes sur la planète n’ont pas cette chance. La solution est alors d’avoir la possibilité de faire bouillir l’eau pendant 60 secondes (cela tue tous les germes) ou 3 minutes à 2000 m d’altitude et plus.
eau potable

Infecté puis guéri d'Ebola, un humanitaire repart aider des malades en Sierra Leone

Par Pauline Fréour - le 20/10/2014



© POOL New / Reuters/REUTERS
William Pooley, guéri de la fièvre Ebola, est reparti en Sierra Leone pour porter assistance aux malades africains.
 


Rapatrié en août pour être soigné à Londres, le Britannique William Pooley est retourné quelques semaines après à Freetown pour poursuivre sa mission d'infirmier auprès des malades.

William Pooley a survécu à l'enfer d'Ebola mais a souhaité s'y confronter de nouveau. Cet infirmier britannique de 29 ans a été rapatrié fin août à Londres après avoir été contaminé par le virus de la fièvre hémorragique au chevet des malades sierra-léonais dont il s'occupait. Déclaré guéri, le jeune homme n'a attendu que quelques semaines pour repartir sur le terrain.

L’artiste russe Piotr Pavlenski se coupe un bout d’oreille à Moscou

L'artiste russe Piotr Pavlenski se coupe un bout d'oreille à MoscouVoir la galerie "Image du jour"

L’artiste russe Piotr Pavlenski, connu notamment pour s’être cloué les testicules sur la place Rouge [10 novembre 2013], a de nouveau fait parler de lui. Dimanche 19 octobre, il est monté nu sur le mur de l’institut psychiatrique Serbskiï à Moscou et s’est coupé à l’aide d’un couteau le lobe de son oreille droite, après quoi il est resté assis immobile jusqu’à ce que la police vienne le déloger et le conduise à l’hôpital « non psychiatrique ».
Baptisée « séparation », la performance visait à protester contre l’utilisation de la psychiatrie à des fins politiques, souligne l’artiste. « Le couteau sépare le lobe de l’oreille. Le mur en béton de l’institut sépare la société saine d’esprit des malades mentaux. En utilisant de nouveau la psychiatrie à des fins politiques, l’Etat policier s’approprie le droit de fixer la limite entre raison et folie », est-il indiqué dans l’annonce de Pavlenski.

Chlef : Le nouvel hôpital psychiatrique au ralenti

le 20.10.14

ALGERIE

Bien qu’il ait été inauguré officiellement par l’ancien ministre de la Santé, en novembre 2012, le nouvel hôpital psychiatrique de Ténès n’assure que les consultations; Il n’accueille pas les malades nécessitant une hospitalisation pour deux raisons.

 

De plus en plus de Français se passent de complémentaire santé

LE MONDE | Par 
C’est sa baisse de revenus, une fois à la retraite, qui avait décidé Solange Tetaud, âgée de 77 ans, à se passer de complémentaire santé. « Je me suis dit : prions le bon Dieu, je n’ai jamais été malade… », explique l’ancienne aide à domicile et auxiliaire de vie. C’était en 2000. De fait, pendant treize ans, cette habitante de Cognac n’a eu qu’« une ou deux grippes ». Jusqu’au jour où une chute l’a conduite aux urgences, où lui ont été détectés des problèmes de vue, de diabète et de cholestérol. « J’avais passé toutes ces années à me négliger. Dentiste, ophtalmo, gynéco… Je n’y allais plus vraiment », reconnaît-elle. Elle est désormais de nouveau couverte par une mutuelle.
Pour une personne qui s’assure de nouveau, combien arrêtent ? En 2012, 3,3 millions de Français n’avaient pas de complémentaire, soit 500 000 de plus que deux ans auparavant, a calculé la Mutualité française – qui regroupe 95 % des mutuelles –, à partir de la dernière enquête de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes). Un chiffre qui inquiète, alors que le gouvernement dit vouloir mettre l’accent sur l’accès aux soins, en ne touchant pas aux remboursements dans le cadre du budget de la « Sécu » dont l’examen commence mardi 21 octobre à l’Assemblée, et en inscrivant le tiers payant pour tous dans la future loi de santé.

13 000 SENEGALAIS SUJETS A LA SCHIZOPHRENIE

Cheikh Tidiane MBENGUE | 13/10/2014

Conformément aux recommandations de l'Oms, le Sénégal a célébré hier  la journée mondiale de la santé mentale avec comme thème : « vivre avec la schizophrénie ». Trouble psychique se développant généralement  à l'âge adulte et caractérisée par la perte de contact, des comportements bizarres et des discours délirants, la schizophrénie est classée dans la catégorie des maladies de la vieillesse. 1 % de la population soit 13 000 Sénégalais souffriraient de ces troubles psychiques et  comportementales. Le malade perd le contact avec la réalité, délire et sa pensée est modifiée en reflet de son  langage et de son comportement.
 
Maladie affectant la pensée, les sentiments et les émotions, tout comme la perception et les comportements des personnes atteintes, la schizophrénie touche 21 millions de personnes dans le monde. 
 
Selon  l’Oms qui précise que jusqu'à présent la cause exacte n’a pas été trouvée, seuls les facteurs de risques sont pour l'instant connus des spécialistes qui estiment  qu’1% de la population serait  atteint au Sénégal. D’après le Professeur Mamadou Habib Thiam, Chef du service psychiatrique de l’hôpital de Fann qui s’exprimait hier, à Dakar, sur cette pathologie en marge de la journée mondiale de la santé mentale,  l'hérédité est un des facteurs de risque de la schizophrénie.  Ce qui n'inclue pas qu'on l'hérite forcément d'un parent atteint. Le deuxième facteur selon lui est d’ordre phycologique, car dû au développement de l’individu depuis sa naissance jusqu’à son adolescence. Car tout ce qui s’est passé dans son environnement peut être le lit d’une pathologie mentale. Le troisième groupe de facteurs de risque de la schizophrénie sont les facteurs sociaux. Et le Professeur de citer d’une manière générale les grèves, les guerres, les accidents, les inondations, les catastrophes naturelles ou surnaturelles et tout ce qui peut bouleverser la psychologie de l’individu ou qui peut entrainer des états de physico traumatismes. 


SANTE ISOLEMENT, ENTRAVES ET AUTRES CONTRAINTES EN PSYCHIATRIE

« Nous qui privons nos concitoyens de leur liberté »

Estelle FERNANDES. 16-10-14
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Pourquoi un patient est-il mis en chambre d’isolement (il y en a 30 au CHS de Sarreguemines), sous entraves ? Le débat invite à réfléchir sur ce qui motive ces restrictions de liberté.  Photo Thierry NICOLAS
Pourquoi un patient est-il mis en chambre d’isolement (il y en a 30 au CHS de Sarreguemines), sous entraves ? Le débat invite à réfléchir sur ce qui motive ces restrictions de liberté. Photo Thierry NICOLAS

Pourrait-on se passer des moyens de contention ? Les mises en chambre d’isolement sont-elles toujours justifiées ? La psychiatrie s’interroge sur ses pratiques, dont le cadre légal est assez flou, lors d’une conférence à Sarreguemines.


Appel au FORUM : Fonction soignante et Pratiques du Collectif

16 octobre 2014


« Patient et soignant sont tous deux des humains. Ils arpentent tous deux la route dangereuse, imprévisible et finie de la vie. Peu de chose, symboliquement, les différencient. En pratique, ce qui les sépare est leur situation. Le patient est un humain tombé dans un fossé (un ravin, un gouffre) et souffre. Il demande de l’aide à ses proches et, parfois, à un soignant. Le soignant est un humain qui dispense des soins. Parfois c’est un geste spontané, désintéressé ; parfois, c’est un métier choisi et il en vit. Dans un cas comme dans l’autre, c’est son attitude qui fait de lui un soignant, et non son statut. » Ces paroles de M. Winckler lors de la Conférence d’éthique clinique à Paris en avril 2014, situent d’emblée les enjeux de ce qui nous rassemble : notre humanité commune (patients et soignants) et l’hospitalité nécessaire à la souffrance psychique.

Pour nous, la relation est première dans toute démarche de soin. Seule garantie d’une prise en charge cohérente, elle repose sur l’existence d’espaces de travail et d’élaboration collectifs dans lesquels chacun s’engage, s’appuyant sur ce collectif dans les difficultés auxquelles le travail le confronte. Pour nous, ceci est nécessaire aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé (libéral et institutionnel. Car, l’existence d’une fonction soignante ne va pas de soi, elle doit être remise en cause chaque jour pour chaque patient. Pas de recette à priori, mais une élaboration des expériences du quotidien, tant dans leur banalité que dans leurs impasses, et de façon régulière avec d’autres soignants.


On constate de plus en plus un manque d’attention à l’égard des patients et des familles, des contraintes pour imposer aux patients une continuité de ce qui ne peut plus avoir le nom de « soin ». Car le soin consiste avant tout à travailler la qualité du lien thérapeutique, ce qui est le contraire de la démarche qualité qu’on nous impose aujourd’hui. En effet, le soin ne peut être de qualité que si est pris en compte le lien des soignants avec les patients, leur famille, leur environnement ainsi que le lien des patients entre eux et celui des soignants dans l’institution qui les abrite.
Or il n’y a plus d’abri pour le soin aujourd’hui.


Comment en est-on arrivé là ?
Depuis 2007, avec la Révision Générale des Politiques Publiques, puis avec la Loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST), suivie en 2012 par la Modernisation de l’Action Publique (MAP), les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de transformer le Secteur et le Médicosocial en entreprises soumises à la concurrence du privé dans des missions de service public. Ils ont ainsi transformé ceux qui se trouvent sur une route difficile, du fait de multiples facteurs autant subjectifs que sociétaux, en simples clients auxquels est faite l’offre d’un panel de réponses codifiées : le modèle hégémonique proposé est celui d’un homme dont la vie et l’existence sont réduites à un ensemble de neurones à médiciner et de comportements à rééduquer, réduisant les professionnels de la santé et du médicosocial à n’être que de simples « techniciens ».
La Haute Autorité de Santé (HAS), avec son volet «Psychiatrie» dont nous demandons la suppression, est une machine qui produit en continu des normes et des techniques qui n’ont rien à voir avec le lien thérapeutique tel que nous l’entendons, patients, familles et soignants réunis dans le Collectif des 39. La notion de « profession » et celle de « soin » sont abolies dans cette orientation


Enfance et Partage lance le guide Agir contre la maltraitance

Enfance et Partage
 
Enfance et Partage lance Agir contre la maltraitance, un guide juridique destiné aux professionnels de l’enfance
Agir contre la maltraitance est un guide d’une quarantaine de pages organisées en 4 grandes parties présentant de manière synthétique les différentes formes de maltraitance, devoir d’agir et secret professionnel, comment signaler un cas de maltraitance et auprès de qui, et les suites administratives et judiciaires d’un signalement.

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Cancer : «Ce que je veux, c’est choisir le moment et la manière»

20 OCTOBRE 2014
Anne, la cinquantaine, a un cancer des ovaires. Et elle l’a depuis près de quatorze ans. Anne, très vite, n’a plus de cheveux, porte un joli turban bleu. Et elle ne quitte pas son joli sourire. «Il faut que cela tombe sur moi, moi qui ne suis pas combattante du tout.» Elle se confie à la caméra de son amie Anne Kunvari, réalisatrice. Elle est vivante, se pose ouvertement les questions de la suite, de la fin, de la mort. «Aller en Suisse ? J’y pense, il faudrait que j’aille les voir, j’aimerais voir un peu leur tête là-bas, en Suisse», dit-elle en évoquant cette association qui, légalement, aide au suicide assisté. «Soit j’y vais toute seule et c’est un peu tristouille, soit j’y vais avec quelqu’un mais personne n’a envie de m’accompagner.»

Au départ, la réalisatrice Anne Kunvari ne voulait pas faire un film sur la fin de vie, mais sur la chronicité du cancer. «Anne voulait réfléchir sur cette question pour mieux la vivre, explique la documentariste. C’est la vie et la mort d’Anne qui ont imposé ce film.» Sa voix off murmure :«Aujourd’hui, je suis seule avec ces images tournées ensemble. On avait décidé en mars de le faire, et tu es morte en juillet.» Le film s’intitule le Moment et la manière (1).

dimanche 19 octobre 2014

Il ne reste plus qu’un seul expert psychiatre au tribunal

Par Arlyne Jeannot  
ARDENNES. Ce vendredi, le Dr Belvèze a livré une de ses dernières expertises psychiatriques devant la cour d’assises. L’expert de Michel Fourniret prend sa retraite.

Karen Kubena

Après 30 ans de service, le docteur Paul Belvèze, 66 ans, a livré ce vendredi, à huis clos, l’un de ses derniers rapports d’expert en psychiatrie en cour d’assises. Après son départ, il ne restera plus qu’un seul expert psychiatre au tribunal de Charleville-Mézières. Rencontre.
Où en est votre carrière actuellement ?
J’ai pris ma retraite de l’hôpital de Belair en avril. Je suis praticien depuis 1977 et j’ai commencé l’activité d’expert auprès des tribunaux en 1983. J’ai demandé à ne plus être inscrit auprès des tribunaux au mois de juin. Je termine actuellement mes derniers dossiers. Cela prend parfois deux ans entre l’expertise et le passage en justice.
Certains cas vous ont-ils marqués ?
Oui, celle d’un gringalet, d’à peine 25 ans, tout mignon, qui a assené à son copain 96 coups de couteau. En prison, la personne était parfaite. Pourquoi cette violence inouïe ? Aucune explication. Les cas pour lesquels je n’ai pas trouvé d’explication psychologique à des crimes suspects de perturbations mentales m’ont marqué.
Qu’est-ce qui vous a plu ?
Le fait de chercher s’il y a du sens dans un crime. S’il s’agit d’un trouble mental et si oui, comment il se soigne. J’ai été l’expert de Fourniret et de Monique Olivier. Elle était beaucoup plus difficile à expertiser que lui…
Aviez-vous beaucoup de dossiers ?
Parfois une avalanche de dossiers, parfois moins. Actuellement, je reçois au moins une demande d’expertise par jour. Je suis obligé de répondre que je ne suis plus expert auprès des tribunaux. »

La justice et la psychiatrie à armes inégales

SUISSE 16 octobre 2014

(Keystone)

Une expertise psychiatrique jetée aux oubliettes et son contenu discrédité en audience publique alors que ses auteurs n’ont même pas été entendus au procès. Cela s’est passé à Genève la semaine dernière


C’est assez exceptionnel pour être relevé. Une expertise psychiatrique jetée aux oubliettes et son contenu discrédité en audience publique alors que ses auteurs n’ont même pas été entendus au procès. Cela s’est passé à Genève la semaine dernière dans l’affaire du gérant de fortune qui voulait faire tuer sa femme.


LA MAISON ROUGE : BRUNO DECHARMEART BRUT / COLLECTION ABCD






du 18 octobre 2014
au 18 janvier 2015
présentation
Depuis plus de trente ans Bruno Decharme assemble sa collection d'Art Brut. Elle compte aujourd’hui 3 500 pièces, recense 300 artistes du milieu du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle réunit des œuvres de nombreux pays, produites dans un cadre asilaire ou dans la solitude des villes et des campagnes, des productions dites médiumniques et des objets...


Bonjour Dr Google

18/10/2014






Mountain View - Imaginez que vous êtes un passionné de la peinture à la renaissance italienne et que vous cherchez des précisions sur les pigments utilisés par un Botticelli, un Raphaël ou un Carpaccio. Il n’est pas tout à fait sûr qu’internet vous offre obligatoirement les réponses que vous attendez à moins que vous n’ayez la chance (assez fréquente sur le web) de dénicher la thèse d’un étudiant en histoire de l’art. Depuis quelques mois, ces longues heures obstinées à rechercher une information aussi précise ont été remplacées par un nouveau système baptisé « Helpouts ». Accessible aux utilisateurs de Google +, ce dispositif (qui se développe peu à peu dans tous les pays mais qui demeure d’abord américain) consiste à mettre en relation les internautes avec des « experts » dans différents domaines (art, musique, cuisine, fitness et autres) lorsqu’ils présentent certaines requêtes. Ainsi, en tapant « pigment + Botticelli + Carpaccio », les abonnés de Google + ayant connaissance de Helpouts peuvent être mis en relation avec un expert de ces questions  moyennant finance ou visionner une vidéo préenregistrée (également payante) sur la beauté de la renaissance italienne.

N’auriez-vous pas besoin d’un médecin ?

Elargir « Helpouts » à la médecine ne pouvait évidemment que tenter la firme Google, qui s’est déjà investie à plusieurs reprises dans ce domaine. Ainsi, depuis quelques semaines aux Etats-Unis est testée une nouvelle fonctionnalité. Le système est le même mais n’est pas seulement réservé aux adhérents de « Google + » familiers d’Helpouts. Plus simplement, l’internaute qui pris d’une douleur à l’annulaire tape frénétiquement (mais avec neuf doigts) sur google « douleur annulaire » voit s’ouvrir une petite fenêtre qui lui propose : « Il semble que vous tentez d’avoir une réponse à une situation médicale. Nous pouvons si vous le souhaitez vous proposer une conversation vidéo avec un médecin ». Et voici l’internaute affligé de son annulaire ankylosé, rassuré ou pas par un vrai praticien et non embarqué dans la lecture de la prose des dizaines d’utilisateurs de forums ayant tôt fait d’attribuer n’importe quelle douleur à l’apparition d’un cancer fulgurant ou les sites internets préconisant la méditation, le choux rouge et la liberté d’esprit comme seul vrai remède aux souffrances articulaires.

Un fol-en-Christ, saint patron des malades mentaux

Publié le 10/10/2014

Quel rapport entre la psychiatrie et la ville d’Homs en Syrie, au cœur de l’actualité tragique dans ce pays, depuis 2011 ?The British Journal of Psychiatry rappelle qu’au VIème siècle après J.C, Syméon Salos (ou Salus), dit aussi « Le Fou en Christ » (ou Syméon le Saint Fou) vécut dans cette ville, alors dénommée Émèse. Or l’hagiographie de ce personnage (particulièrement pittoresque) partage « certains symptômes de maladies mentales » qui lui ont valu de devenir le « saint patron des fous. »

Longtemps anachorète ou presque (il aurait vécu 29 ans dans le désert en compagnie d’un unique ami), il se rend ensuite dans la ville d’Émèse, ayant « ressenti l’appel divin pour sauver les âmes. » Mais dès son arrivée, il se fait remarquer par des enfants qui crient « Hé, c’est un moine fou ! » car il traîne derrière lui le cadavre d’un chien trouvé sur un tas de fumier. Puis il se conduit bizarrement, en perturbant l’office par ses troubles du comportement : il éteint les chandelles et jette des noix sur les femmes de l’assistance. Expulsé de l’église, il ne trouve alors rien de mieux à faire que de renverser les étals des pâtissiers installés à proximité, ce qui lui vaut une sérieuse correction infligée par ces artisans courroucés !