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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 10 septembre 2014

" Infirmier soignant un blessé allemand, reconnaissance boche "

1914-1918
Carte postale de propagande alliée représentant un infirmier soignant un officier allemand qui le tue ensuite. 


LES ENFANTS DE LA ROSE VERTE

Un document sur le traitement des enfants et des adolescents autistes.

Qui soigne-t-on, que soigne-t-on, comment ça soigne ? Comment communique-t-on avec des enfants qui ne parlent pas ou peu, qui semblent indifférents à la relation humaine quelle qu'elle soit ? Comment l’enfant autiste peut-il sortir de sa bulle ? Comment les parents vivent-ils la souffrance de leur enfant et la thérapie au long cours dont il bénéficie ? 

Dans un hôpital de jour d’un secteur de pédopsychiatrie, nous avons filmé librement les enfants et leurs soignants dans leurs activités thérapeutiques et éducatives, ainsi que des parents.

Sortie nationale le mercredi 24 septembre 2014 :
Au Cinéma La Clef, 34 rue Daubenton à Paris (75005).
Projection de presse le jeudi 4 septembre 2014, à 10h30 au Cinéma Le Lincoln, 14 rue Lincoln à Paris (75008).
Merci de demander votre invitation auprès de 
François Vila, attaché de presse,
au 01 43 96 04 04 / 06 08 78 68 10 ou à l'adresse francoisvila@aol.com
Ou télécharger le carton d'invitation ICI.


LA CLINIQUE DU DOCTEUR BLANCHE

vendredi 12 septembre à 20h50 (93 min)

 Rediffusion vendredi 26.09 à 3h10
Au milieu du XIXe siècle, Émile Blanche, aliéniste comme son père, prend sa succession et s’essaie à de nouvelles méthodes... Un téléfilm inspiré, porté par ses acteurs (de Stanley Weber à Grégoire Leprince-Ringuet, en passant par Serge Riaboukine et Bruno Lochet), qui restitue les débats de la psychiatrie de l’époque.

LE MAL DE VIVRE

vendredi 12 septembre à 23h20 (54 min)

 Rediffusion mercredi 24.09 à 2h35
Comment faire face au suicide d’un proche, ou à sa propre volonté de mourir ? Souvent lié à des états dépressifs ou à des troubles psychiques, ce profond et intime mal de vivre demeure difficile à endiguer. Un documentaire qui aborde avec pudeur un sujet encore largement tabou.

mardi 9 septembre 2014

L’appli de l’infirmier

Nouvelle génération d’application : 3 fonctions pour exploiter et personnaliser votre application... 1. Consulter – 2. Créer – 3. Exporter/réceptionner
Loïc CADIOU | Laurent FACON | al.


Prix de lancement jusqu’au 31 octobre 2014 : 7,99 € au lieu de 14,99 €
Nouvelle génération d’application : 3 fonctions
pour exploiter et personnaliser votre application
1. Consulter – 2. Créer – 3. Exporter/réceptionner

« L’appli de l’infirmier » est destinée aux étudiants en soins infirmiers (ESI) et aux infirmiers diplômés d’État (IDE). En cours, en stage, en ville, en clinique ou à l’hôpital (pré et intrahospitalier), « L’appli de l’infirmier » organisée en 3 rubriques liées (Items A-Z, outils, AFGSU) propose un accès rapide et simple aux informations utiles et indispensables liées aux activités de l’infirmier au quotidien (médicaments, anglais/français, alimentations, scores, échelles, douleurs, réparations aux examens, valeurs biologique, calculs de doses et de débit)…
En plus du mode de consultation traditionnelle, cette nouvelle génération d’application permet la création de fiches automatiquement hiérarchisées et aussi, l’exportation et/ou la réception de fiches vers et/ou venant d’autres utilisateurs.

1. La consultation en 3 rubriques (hors connexion)
La rubrique « Items A-Z » organisée par ordre alphabétique présente 60 fiches enrichies de tableaux et de photos. Liste non exhaustive de la rubrique :

lundi 8 septembre 2014

Maladie d'Alzheimer : entretien avec l'infirmier coordinateur d'A Spannata à Ajaccio

08/09/2014

(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - Nouvel éclairage sur l’association A Spannata, et plus particulièrement sur l’UADJ, l’Unité d’Accueil de Jour qui porte le même nom. Celle-ci, située dans les locaux de l’ADMR à Ajaccio, reçoit des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer et autres maladies apparentées. Cette structure, financée par le Conseil Général et l’Agence Régionale de Santé, dispense à ses bénéficiaires des activités thérapeutiques non médicamenteuses afin de maintenir au mieux les possibilités cognitives de ces derniers. Une unité qui vient également en aide aux aidants et aux familles, qui peuvent trouver ainsi une épaule sur laquelle se reposer.
Après la présidente d’A Spannata, écoutez l’infirmier coordinateur Bernard Di Scala.

Autonomie : Touraine mise sur le maintien à domicile, lors d’une visite d’un foyer logement

 08/09/2014

Alors que doit démarrer mardi 9 septembre l’examen du projet de loi sur l’autonomie à l’Assemblée nationale, la ministre de la Santé Marisol Touraine a visité ce lundi le foyer-logement pour personnes âgées du Clos Lamotte, au Pré Saint Gervais (Seine-Saint-Denis).
Ce foyer, créé en 1976 initialement pour offrir un cadre de vie proche de Paris aux jeunes retraités, représente aujourd’hui un modèle d’adaptation de la société et de l’habitat au vieillissement : 73 logements disponibles à la location, des possibilités de restauration et d’animation, et des jeunes médecins disponibles 24h/24.

L’Italie autorise la production du cannabis à des fins thérapeutiques

 08/09/2014
Crédit photo : AFP
L’adoption la semaine dernière d’un dispositif gouvernemental autorisant la culture du cannabis à des fins thérapeutiques, a brisé un tabou qui pénalisait les patients et plombait les comptes de la sécurité sociale italienne.
« Il ne s’agit pas de libéraliser la marijuana mais de faire preuve d’ouverture d’un point de vue pharmacologique et médical », a toutefois souligné la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin. Selon l’accord peaufiné à la fin de l’été par les ministères de la Défense et de la Santé, seule l’armée pourra cultiver la marijuana et dans des conditions particulières.

Amour, gloire et bétadine - Plus près de toi...

05.09.14

L'infirmier Morisot, notre San Antonio en blouse blanche, démarre la rentrée en pleine forme si l'on en croit la nouvelle chronique qu'il nous propose aujourd'hui. Cette nouvelle histoire, désopilante malgré le contexte - et néanmoins vraie - aux allures de veille funèbre à la mode Sister's Band Orchestra devrait stimuler vos zygomatiques... et vos abdominaux...  Quoi de mieux pour commencer la semaine !

L’obsolescence programmée est un fléau qui ne touche pas seulement le monde fragile de l’électroménager, il nous concerne tous également. Mais contrairement à un bête réfrigérateur, les homo-sapiens ne sont pas égaux devant la mise au rebut ; il y a en effet différentes manières de dégager la piste et certaines sont plus conviviales que d’autres…     
Nous sommes bien d’accord, un couvent n’est pas une école de sumos. Les modes de vie sont d’ailleurs bien différents d’un endroit à l’autre, les habitudes alimentaires monastiques, par exemple, n’incitant pas vraiment à la boulimie. Cela dit, certaines religieuses appliquent parfois les consignes de frugalité avec un zèle un peu excessif. En tout cas, c’est ce que nous constatons aujourd’hui en accueillant une sœur qui débarque aux urgences sans crier gare. La pauvre ne devait en effet pas trop s’exciter sur la fourchette ; grasse comme un vélo, elle paraît minuscule sur le brancard. Mais comme dit le gars qui rentre du boulot (en avance) et découvre son meilleur copain (à poil) dans le placard de la chambre, tout s’explique : avec la sonde de gavage qui dépasse de son nez, elle n’allait sûrement plus au réfectoire depuis belle lurette. Car il y a des lurettes plus ou moins belles, et celle-là est magnifique.   
La pauvre ne devait en effet pas trop s’exciter sur la fourchette ; grasse comme un vélo, elle paraît minuscule sur le brancard
Bref, la pauvre femme (en phase terminale de cancer) est dans un triste état. Petite anecdote recueillie en faisant son entrée, j’apprends qu’elle doit fêter ses 50 ans de vie religieuse à l’automne prochain.  Comme dirait l’autre, c’est pas gagné… Un demi-siècle en CDI, à notre époque où le marché du travail ressemble à un parcours du combattant tracé sur un champ de mines, je m’incline en silence devant tous ces trimestres de cotisation. Mais pas trop longtemps non plus, car la rupture de contrat paraît imminente. Je suis d’ailleurs étonné que cette échéance se passe chez nous et non pas à la maison. D’habitude, dans son cas, les fins de vie professionnelle se passent à domicile, au monastère. Mais la petite sœur est vraiment trop mal, elle gémit et dérouille à chaque inspiration. Nous faisons donc le nécessaire pour la soulager. En comptant ses narines - et en faisant l’inventaire de celles disponibles - j’en trouve une pour y installer une sonde à oxygène. De son côté, Annie pose la perfusion et les cocktails destinés à arroser sa fin de carrière.
Ses copines, serrées dans un coin de la salle, nous regardent en récitant le chapelet. Choc des cultures. D’abord silencieuse, la prière monte d’un cran et vient bientôt s’échouer dans nos conduits auditifs... Moment de flottement, car cette ambiance particulière nous change de notre fond sonore habituel où les cantiques se font entendre aussi fréquemment que le requiem de Mozart dans un salon de massage thaïlandais.  
Un demi-siècle en CDI, à notre époque où le marché du travail ressemble à un parcours du combattant tracé sur un champ de mines, je m’incline en silence devant tous ces trimestres de cotisation
Lorsque nous quittons la pièce, l’assemblée - qui semble gagner en confiance - monte la sono et entonne « Mon âme a soif de toi », titre incontournable lorsqu’on atteint sa date de péremption. Moi qui suis un farouche défenseur d’une laïcité intransigeante, j’esquisse pourtant le début de commencement d’un sourire en me disant que - après tout - ce début de mutation chez Saint-Pierre ressemble finalement à quelque chose.      
En attendant, nous apercevons dans le couloir un de nos collègues, Emmanuel, militant syndical depuis sa première communion, date à laquelle le brave garçon a remanié en profondeur sa vision du monde… Manu qui marche tranquillement croise soudain sœur Marie-Thérèse de l’Incarnation qui trottine pour rattraper son retard au concert. Deux mondes se frôlent, dans un silence assourdissant… Nous rejoignons notre petit camarade à l’office, trop content de bouffer du curé. Il se verse un café en rigolant : on en apprend chaque jour ; je savais pas que Batman avait une frangine... Il a également un frère : je vois un homme, habillé tout en noir, à l’accueil. C’est un prêtre, qui se présente avec un grand sourire et une extrême-onction. Bonjour, je viens pour la sœur qui a été amenée chez vous… on m’a demandé de lui apporter le sacrement des malades…

Des objets pour nous influencer ? Faut-il croire que les objets connectés seront nos nouveaux gourous ?

Par  le 08/09/14 

PSFK livre une intéressante discussion avec Maria Bezaitis (@mariabz), chercheuse en expérience utilisateurs au laboratoire d’ethnographie d’Intel, sur l’avenir de l’internet des objets et sur comment ces objets vont créer de nouveaux types d’engagement pour les utilisateurs. Elle esquisse la fusion entre l’internet des capteurs et le nudge, ce “coup de pouce” cher à l’économie comportementale, et explique comment l’internet des capteurs va nous aider à adopter des comportements positifs…

Le design de la rétroaction

Tout le problème, estime la chercheuse, est de trouver le bon équilibre dans la conception de la rétroaction personnalisée que produisent les objets sur le comportement des gens. Les capteurs dans les objets changent leur nature en leur permettant de devenir sociaux, mais “les objets deviennent nôtres seulement quand nous savons comment exercer un contrôle sur eux”. Cela signifie que les “gens attendent de leurs interactions avec ces technologies d’être claires et transparentes. Si un système partage de l’information ou recommande quelque chose, les gens veulent comprendre comment il en est venu à cette conclusion”, explique la chercheuse en soulignant le danger de systèmes trop automatisés.
Les utilisateurs ont besoin de savoir comment les systèmes savent ce qu’ils savent, pourquoi ils proposent ce qu’ils nous proposent, comment ils utilisent nos données pour y parvenir, quelles données les aident à arriver à ces conclusions… “Pensez à la façon dont les gens interagissent avec d’autres personnes”, souligne Bezaitis. “Quand nous acceptons une rétroaction ou des conseils de nos pairs, nous avons une certaine compréhension de ce qui les motive à travailler la direction qu’ils nous donnent. Nous faisons confiance dans ce que nos pairs ont à nous dire, ou pas, en partie parce que nous comprenons comment leurs préjugés, leurs processus de pensée, leur vision du monde les influence.”

Les limites des objets gourous

bossy

Des objets pour nous influencer ? Faut-il croire que les objets connectés seront nos nouveaux gourous ? C’est ce que suggère Bossy, un prototype imaginé par le designer Lucas Neumann qui consiste en un dispositif semblable à un presse-papier que l’on pose sur son bureau et qui vous aide à réaliser vos objectifs quotidien en se connectant à vos applications en ligne et en générant des messages ou des rappels pour tenir vos résolutions. Autre exemple avec l’iBag développé par une société de crédit australienne, un sac à main qui se ferme quand vous êtes à proximité de vos magasins préférés et que votre compte bancaire est à découvert.

pavlok2
Bienvenue donc aux objets qui vont surveiller nos comportements. C’est ce qu’Intel et PSFK dans un récent rapport appellent “le web du monde réel”. Reste à prendre garde à ses limites. Pavlokest un bracelet connecté imaginé par un développeur Maneesh Sethi qui délivre un choc électrique si vous ne faites pas ce que vous aviez prévu.

Les rapetissés de la marche au pas cadencé (allez savoir si ce n'est pas une contrepèterie dixit le blogger)

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Chez les dauphins, quand il y a de la bagarre non pas dans l’air mais dans l’eau, les groupes qui synchronisent leurs attaques l’emportent. Chez les chimpanzés, on se met à brailler en chœur pour manifester la cohésion de la troupe. Et chez une autre espèce de primates, les meilleurs combattants se recrutent parmi les individus qui marchent au pas cadencé. Un, deux, un, deux, section… halte !
Plusieurs travaux ont montré que la synchronisation des comportements renforçait le lien et la coopération dans le groupe. A l’occasion d’une étude publiée le 27 août par Biology Letters, un duo d’anthropologues américains (parfaitement coordonnés) s’est quant à lui demandé si la synchronisation chez Homo sapiensn’avait pas des effets cachés dans la perception des autres, notamment en cas de conflit. Le raisonnement de Daniel Fessler et Colin Holbrook, de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), est le suivant : si on se sent plus fort en agissant à l’unisson, ne va-t-on pas percevoir l’adversaire comme moins dangereux et moins baraqué qu’il n’est ?
« INTUITION VISUELLE »
Les zones de guerre ne manquent pas de par le monde mais, n’étant pas sûrs de pouvoir contrôler en même temps les conditions expérimentales et l’étanchéité de leur épiderme, MM. Fessler et Holbrook ont préféré mener leur test sur le campus de l’UCLA. Une centaine d’étudiants ont été enrôlés pour une étude qui taisait son but véritable et se présentait comme une évaluation du lien entre exercice physique et, je cite, « intuition visuelle ». Seuls des cobayes mâles ont été choisis car ceux-ci, dit l’article, s’avèrent « particulièrement sensibles à la possibilité d’une action violente de groupe ». Pour le dire autrement, les garçons sont experts ès baston.
Deux par deux, 96 hommes ont parcouru un petit quart de kilomètre. Dans une moitié de la cohorte – le groupe témoin –, les sujets marchaient librement, tandis que, dans l’autre moitié, ils devaient synchroniser leurs pas. Dans la foulée, si l’on peut dire, tous les « cobayes » remplissaient le questionnaire sur l’intuition visuelle.
PALETTE DE SIX SILHOUETTES
Parmi les tests futiles semés ici et là pour brouiller les pistes (combien y a-t-il de couleurs différentes dans cette boîte de bonbons photographiée en noir et blanc ? quel est l’âge maximum que vous donneriez à cette femme ? – oui, pour égarer un mâle, on lui parle de filles et de friandises), il y avait plusieurs questions reliées au portrait d’un supposé criminel, un homme dont seul le visage détouré était visible. L’individu patibulaire fixait l’objectif, sourcils froncés et lèvres pincées, avec l’air de se demander s’il allait vous découper à la scie sauteuse ou à la tronçonneuse.
Les participants devaient évaluer, je cite encore, les « attributs corporels » de ce bougre, c’est-à-dire estimer, sur une palette de six silhouettes, sa taille (de nabot à double mètre) et sa musculature (de gringalet à Rambo). Les hommes qui s’étaient déplacés au pas cadencé ont rapetissé le pseudo-méchant par rapport aux résultats du groupe témoin. Comme si avoir fait corps avec un autre homme (en tout bien tout honneur, voyons…) rendait tout à coup l’ennemi moins menaçant, moins impressionnant, plus « prenable ».

En conclusion, les auteurs en viennent même à se demander si la synchronisation des comportements, en diminuant la perception du risque qu’il y aurait à se battre, ne provoquerait pas une augmentation des attitudes belliqueuses, y compris dans les stades. De la ola au hooligan, n’y aurait-il qu’un pas, celui de l’oie ?

Robots-chirurgiens : halte à la supercherie !

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
Par 
Depuis plus de dix ans maintenant, les tenants de la chirurgie robotique ­assènent sans vergogne des contrevérités sur l’intérêt des robots dans leur domaine chirurgical. Comme l’a souligné Ezekiel J. Emanuel, ancien conseiller à la santé de la Maison Blanche et chroniqueur pour le New York Times, cette pseudo-innovation consiste à augmenter les coûts sans améliorer la qualité des soins (New York Times, 27 mai 2012).
Prenons l’exemple emblématique du cancer de la prostate, pathologie qui a servi de fer de lance à la diffusion des différents robots chirurgicaux. Plusieurs ­travaux ont clairement montré l’existence d’un surtraitement pour les cancers les moins agressifs. Les conclusions d’une des études les plus abouties provenant de l’agence canadienne du ­médicament se résument à recommander une augmentation du nombre de patients à opérer afin d’amortir le coût du robot, de sa maintenance, mais aussi des consommables pour chaque intervention (« Technology Report » n° 137, Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, 2011). Cela revient pour le cancer de la prostate à ­aggraver le surtraitement qui existe déjà à des fins purement économiques.
INTÉRÊT CONTESTABLE POUR LE PATIENT
Lors de la présentation d’une étude au dernier ­congrès américain d’urologie de l’American Urological Association (AUA), en mai, il a été mis en évidence une ­corrélation entre l’augmentation nette d’ablations de la prostate et l’installation de robots dans les centres chirurgicaux. Ainsi, entre 2002 et 2010, le nombre moyen de systèmes de chirurgie robotique par Etat américain est passé de 2 à 26,3. Dans le même temps, le taux de chirurgie a augmenté de 37,5 % à 52,4 %, et ce principalement aux dépens de patients atteints de cancer de la prostate à un stade très localisé (Eggener et al., congrès de l’AUA, 2014). En ­miroir, en 2013, dans un des grands centres de chirurgie ­robotique parisien, 60 % des ­patients ayant eu une ablation de la prostate ­appartenaient au groupe de plus faible risque de progression de la maladie.

En mai, une étude effectuée sur 6 000 patients et publiée dans le journal de référence de cancérologie, le Journal of Clinical Oncology, n’a montré aucune différence de résultats en termes d’efficacité sur l’ablation complète du cancer et sur ses effets secondaires – incontinence, troubles de l’érection postopératoires (Gandaglia et al., Journal of Clinical Oncology, 10 mai 2014).

Hypocondriaque

LE MONDE Par 
La France souffre, et son mal s’est aggravé ces dernières semaines. Les symptômes sont là : finances exsangues, industrie déclinante, tissu social abîmé, moral dans les chaussettes. A tel point que le malade semble paralysé, incapable de lever le petit doigt.
Mais de quel mal souffre notre beau pays qui plaît tant à tous ceux qui n’y habitent pas qu’ils s’y précipitent pour venir le visiter ? Dans une de ses chroniques du New York Times, le « Prix Nobel » d’économie Paul Krugman a trouvé l’explication : le patient souffre d’hypercondrie.
Plongeons dans les manuels de médecine. Il s’agit d’une « douleur morale qui s’exprime en termes de pathologie organique et conduit le patient à l’exercice d’une relation ambiguë avec le médecin, sollicité et rejeté par un malade qui détient seul le secret de son mal et le savoir de son remède. » Bien trouvé. La France a un problème d’ordre psychiatrique. Elle se voit à l’article de la mort dès que sa balance commerciale pique du nez et que sa dette grimpe au plafond. Alors que d’autres seraient plus à plaindre.
Le pays est attractif, et pas seulement pour les touristes, ses citoyens épargnent comme des fourmis et travaillent plus chaque semaine que leurs collègues néerlandais, rarement pris pour des fainéants. Ses grandes entreprises réussissent sur tous les continents et le pays dispose de start-up parmi les plus dynamiques d’Europe.