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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 7 juillet 2014

Le doux parfum de la couche-culotte (pleine)

LE MONDE | 
Par 
Selon une interprétation évolutionniste, le dégoût est un comportement qui confère un avantage aux personnes qui y sont sujettes : en s’éloignant de l’immonde, en fermant les yeux ou en se pinçant le nez, on se met à l’abri des microorganismes pathogènes.
Il est toutefois, dans la vie, des circonstances où l’on surmonte son dégoût, soit pour accéder à la sainteté en avalant les crachats de tuberculeux, soit pour accéder à son téléphone portable tombé dans les toilettes à la turque d’une aire d’autoroute. Et, en dehors de ces cas exceptionnels (mais véridiques), il arrive aussi de passer outre ses haut-le-cœur sur une base quotidienne, parce qu’il faut changer la couche de bébé.
Dans une étude publiée en 2006 par la revue Evolution and Human Behavior, une équipe australo-américaine s’est demandé si les stations répétées devant le plan à langer parvenaient à amadouer le dégoût. Pour le dire prosaïquement, s’habitue-t-on au doux parfum de la couche-culotte remplie par sa généreuse progéniture ?

Bon sang ne saurait faiblir

LE MONDE | Par 
Ni ordre ni caste, la classe (sociale) n’a pas de frontières bien définie. Les passages d’une classe à une autre sont possibles et la mobilité sociale fait partie des sociétés de classes. Mais quelle est son ampleur, se demandent, depuis plus d’un siècle, les sociologues ?
S’il est un domaine extrêmement technique de la sociologie, c’est bien l’étude de la mobilité sociale. Les articles relient le plus fréquemment deux générations, pour déceler la relation entre la position sociale des parents et de leurs enfants au même âge.
Dans The Son Also Rises. Surnames and the History of Social Mobility  (Princeton University Press, 2014), l’économiste Gregory Clark et une douzaine de ses étudiants ont utilisé un indicateur indirect de mobilité sociale qui se prête à des études sur le long terme, voire parfois sur plusieurs siècles. Ils s’appuient sur le nom de famille. Ces noms – particulièrement ceux des élites – sont stables au cours des siècles. Le prestige est associé au nom, et une bonne identification assure transmission des héritages et reconnaissance par l'Etat. 
Ainsi en Suède – pays où la mobilité sociale semble importante –, les familles nobles (créées avant 1800) déclarent encore aujourd’hui des revenus plus élevés que les non-nobles, et sont six fois plus fréquentes parmi les avocats que le reste de la population. En Grande-Bretagne, les noms de famille surreprésentés chez les riches en 1860 (dont la fortune au décès était plus de 200 fois la fortune moyenne) sont, encore aujourd’hui en 2010, quatre fois plus riches que la moyenne. Il y a régression vers la moyenne, mais elle est lente. Le statut social semble s’hériter sur de longues périodes.
De manière ironique, Clark écrit alors : « Après avoir, pendant des années, regardé avec dédain mes collègues sociologues obsédés par des illusions telles que la classe sociale, je dus me rendre à l’évidence : les chances d’un individu peuvent être prédites non seulement à partir du statut des parents, mais aussi à partir de celui des arrière-arrière-arrière-grands-parents. » Il repère l’effet d’un « indéniable substrat hérité, ressemblant suspicieusement à de la classe sociale ». Le sociologue en moi salue cette clairvoyance.

Le cancer touche aussi l'enfance et l'adolescence

Le Monde.fr | Par 
Récemment, quelques voix se sont élevées pour dénoncer la façon dont sont pris en charge les enfants atteints de cancer en France. Le sujet est important. A chaque enfant, à chaque famille, concernés par cette épreuve si douloureuse, nous devons apporter un éclairage sur ce qu'il en est réellement. Les cancers des enfants et des adolescents représentent au total moins de 1% de l'ensemble des cancers. Les chances de guérison d'un enfant sont très différentes selon le type de cancer, l'étendue de la maladie, l'âge de l'enfant. En France, le taux de survie des enfants atteints d'un cancer dépasse 80% mais le cancer demeure la première cause de décès par maladie chez les enfants de moins de 15 ans.
La prise en charge des cancers de l'enfant est très différente de celle des adultes. Les pathologies ne sont pas les mêmes et leurs traitements doivent donc être spécifiques. L'organisme des enfants étant en croissance, certains traitements peuvent entraîner des séquelles importantes à long terme. L'impact psychosocial de la maladie sur un adulte en devenir et sa famille implique une attention encore accrue englobant les aspects psychologiques, éducatifs, familiaux jusqu'à l'insertion professionnelle et sociale. Chaque type de cancer ne touchant qu'un faible nombre d'enfants, ils constituent une constellation de maladies rares qui imposent une collaboration internationale pour progresser.

RETOUR SUR "L'HOLOCAUSTO BRASILEIRO"


 
 1979 : Franco Basaglia est au Brésil pour une série de conférences. Basaglia, souvenez-vous, c’est ce médecin qui, par son œuvre et par sa pratique, a bouleversé la psychiatrie de son pays. En 1973, naît ainsi la « Psichiatria democratica » : les soins « hors les murs ». Le mouvement s’étend à toute l’Italie et devient un mouvement social qui interpelle les forces politiques et syndicales.
Franco Basaglia est donc au Brésil. Le psychiatre d’une exploitation minière dans l’État du Minas Gerais, Anthony Simone, lui fait visiter un certain nombre d’hôpitaux publics. Parmi ceux-ci, la « Colônia » où il y eu 60 000 morts en 50 ans. À la fin de la visite, Basaglia convoque une conférence de presse :« Je suis allé aujourd’hui dans un camp de concentration nazi. En aucun lieu au monde, je n’ai assisté à une telle tragédie. »
Cela eut de fortes répercussions au Brésil. Étouffer le scandale devenait difficile et la pression sur le gouvernement d’alors s’accrue. En 1979, la « chose » était certes déjà connue mais non prise en compte par l’opinion publique. Les pouvoirs souhaitaient alors plutôt étouffer la « chose ». C’est ainsi qu’Anthony Simone, l’organisateur de la visite, failli voir son diplôme de psychiatre révoqué par le Conseil Régional de Médecine, l’équivalent de l’Ordre des Médecins en France. Les institutions, notamment médicales, surtout quand elles ont un passé trouble, n’aiment pas les scandales les concernant.
Il faut savoir qu’au début des années soixante, au Brésil, un photographe, Luiz Alfredo, qui avait pris les clichés terribles à l’Hospice – la « Colônia » - revint à la rédaction de son journal et vida son sac devant son chef : « Ceci n’est pas un accident, c’est un assassinat de masse ». Bien que cette dénonciation fut publiée dans la revue à plus fort tirage de l’époque, le silence à ce propos reprit ses droits, et la réalité psychiatrique d’alors n’allait changer que deux décennies plus tard, à partir des années quatre-vingt, et suite précisément à l’intervention de Basaglia.
En France, pareillement, l’abandon à la mort des 76 000 fous internés sous le régime pétainiste, s’il n’était après la seconde Guerre mondiale connu que de quelques-uns, ne fut réellement révélé au public que par le livre de Max Lafont, L’extermination douce, en 1987, 40 ans plus tard. Livre issu d’une thèse de médecine soutenue en 1981. Livre qui ne trouva d’autre éditeur qu’une fondation : l’AREFPPI et qui fut réalisé par une communauté de psychanalystes,  d’informaticiens, de poètes, de danseurs, de mathématiciens, d’historiens et d’un groupe de jeunes personnes en soin. Livre qui suscita, à la faveur d’un article de la psychiatre Escoffier-Lambiotte (voir le billet précédent) publié dans Le Monde, de grands débats et beaucoup de protestations dans l’institution psychiatrique. Livre qui tomba dans l’oubli, comme au Brésil avant l’intervention de Basaglia, jusqu’en 2001. Date où furent réédités et L’extermination douceet Le train des fous de pierre Durand (initialement publié lui aussi en 1987). C’est alors, à cette date, en 2001 donc, qu’une historienne, Isabelle von Bueltzingsloewen, entrepris une recherche. Recherche semble-t-il commanditée par les autorités scientifiques d’un hôpital psychiatriques : celui du Vinatier, dans le Rhône. Celui particulièrement analysé par Max Lafont dans son livre et particulièrement cité et dénoncé par Mme Escoffier-Lambiotte dans Le Monde.


Ecole maternelle : des nouveaux programmes plus ludiques ?

LE MONDE | Par 
Colcanopa pour Le Monde
La maternelle peut-elle redevenir une « petite école » sans renoncer à l'ambition ? Tourner le dos à la tendance à la « primarisation » dénoncée par les enseignants, tout en propulsant les enfants de 3 à 6 ans – un âge auquel la scolarisation n'est pas encore obligatoire – sur le chemin des savoirs ? Le projet de nouveaux programmes publié jeudi 3 juillet tente la synthèse – le grand écart, diront certains – en proposant un mariage de raison.
« Ne pas exclure les connaissances au profit du développement de l'enfant, ne pas exclure le développement au profit des connaissances », résume Isabelle Racoffier, la présidente de l'Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques (Ageem), qui entraperçoit dans ces propositions une « volonté de tenir les deux bouts ». Et de ne fâcher personne.
« APPRENDRE, GRANDIR ET S'AFFIRMER COMME SUJET SINGULIER »
Qui pourrait ne pas se satisfaire d'« une école bienveillante », « juste pour tous et exigeante pour chacun » ? Une maternelle s'attaquant aux « inégalités de réussites scolaires », y compris celles entre filles et garçons au sujet desquelles le gouvernement dément faire machine arrière ? L'école maternelle de demain, dont la loi d'orientation 2013 a réaffirmé la spécificité en créant un cycle unique – de la petite à la grande section, alors que cette dernière était jusqu'à présent rattachée au cours préparatoire (CP) –, définit « des objectifs d'apprentissage qui ne sont ni prématurés ni anticipés ». Une formulation on ne peut plus prudente.

Isolement : « La solidarité, ça ne s'enseigne pas »

Le Monde.fr | Propos recueillis par 
Près d'une personne âgée sur quatre est seule, révèle, lundi 7 juillet, une enquête (PDF) de la Fondation de France. Philippe Pitaud, docteur en sociologie de la santé, directeur de l'institut de gérontologie sociale de Marseille et directeur de l'ouvrageSolitude et isolement des personnes âgées (Eres, 2010), commente ce phénomène.
Cette forte augmentation du nombre de personnes âgées isolées  (27 % en 2014 contre 16 % en 2010) vous surprend-elle ? 
Philippe Pitaud : Le phénomène est ancien. Mais la société française n'en a réellement pris conscience qu'en 2003, lors de l'épisode de la canicule. Une situation jusqu'alors latente est arrivée à la conscience d'une nation. Aujourd'hui encore, les responsables politiques en restent comme tétanisés.
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Les gens sont reliés à des tas de réseaux sociaux avec leurs écrans et leurs téléphones mais sont de plus en plus isolés. Nous sommes dans une société individualiste, très productrice de souffrance. Car la solitude, ce n'est pas simplement le fait d'être isolé, c'est d'abord avoir le sentiment de ne compter pour personne. Et ce, quel que soit l'âge.

Nouveaux traitements de l’hépatite C : le hold-up des labos

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

Manifestation contre le coût élevé des nouveaux traitements de Gilead contre l'hépatite C, le 29 avril à Montpellier.

L’arrivée de nouvelles molécules, appelées antirétroviraux d’action directe (AAD), change la donne pour traiter voire éradiquer l’hépatite C. Seul inconvénient : leur coût est jugé exorbitant. 
Ces nouveaux traitements – dont fait partie le Sovaldi (sofosbuvir), du laboratoire américain Gilead –, autorisés en Europe fin 2013, sont nettement plus efficaces et ont beaucoup moins d’effets secondaires que le traitement de référence actuel, qui associe l’injection d’interféron pégylé (agent renforçant la réponse immunitaire, modifié pour persister plus longtemps dans l’organisme) à la prise orale d’un antiviral, la ribavirine, pendant 24 semaines. L’efficacité sur la réponse virologique est en effet de 90 %. « Il n’est donc pas abusif de parler de révolution thérapeutique », soulignait dans nos colonnes Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (« Science & médecine » du 4 juin). 

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande d’utiliser ces traitements pour les patients ayant atteint les stades sévères de la maladie, ayant développé une cirrhose (stade F4) ou atteint le stade de fibrose hépatique sévère (stade F3), a-t-elle indiqué mardi 1er juillet. La HAS préconise aussi de traiter ainsi les malades infectés concomitamment par le virus du sida. Elle a en outre estimé que le Sovaldi apportait une améliorationimportante du service médical rendu.
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Handicap mental : une association porte plainte contre Disneyland Paris




L'Unapei raconte avoir été alertée par de nombreuses familles et associations pour des "actes de discriminations manifestes" dans ce parc d'attractions.

Le château de la Belle au Bois dormant, à Disneyland Paris.
Le château de la Belle au Bois dormant, à Disneyland Paris. © AFP

Après plusieurs plaintes de parents ayant fait état de discriminations à l'encontre de visiteurs handicapés mentaux à Disneyland Paris, l'association Unapei a annoncé jeudi le dépôt d'une plainte, une démarche qui "surprend" beaucoup Disney. L'Unapei, fédération de familles et proches de personnes handicapées mentales, raconte avoir été alertée par de nombreuses familles et associations de personnes handicapées mentales pour des "actes de discriminations manifestes" dans ce parc d'attractions.
"La première discrimination est le délit de faciès", explique Thierry Nouvel, le directeur général de l'Unapei. En effet, "lorsqu'une personne handicapée mentale se présente devant une attraction, elle est refoulée, doit obtenir un pass dit prioritaire, ce qui équivaut à une heure et demie de formalités", dit-il.

Troubles mentaux: 12% des femmes et 6% des hommes en activité touchés (étude)

01/07/14
(AFP) - Environ 12% des femmes et 6% des hommes de 30 à 55 ans ayant un emploi en 2006 disaient souffrir d'un trouble mental, indique mardi une étude, qui montre que 4 ans après, près de 20% d'entre eux avaient perdu leur travail.
L'enquête du service statistique des ministères sociaux (Drees) montre que dans la population déclarant des troubles mentaux (définis ici comme des troubles anxieux généralisés ou épisodes dépressifs caractérisés), le maintien dans l'emploi est moins fréquent que pour le reste de la population.
Ainsi, 86% des femmes et 82% des hommes disant souffrir de ces troubles avaient conservé une activité professionnelle en 2010, contre respectivement 92% et 93% des personnes non touchées.

Par-delà nature et culture

PHILIPPE DESCOLA

Collection Bibliothèque des Sciences humaines, Gallimard
Parution : 15-09-2005

Les Français de plus en plus touchés par la solitude

AFP

Un Français sur huit est seul : en 2014, la solitude touche désormais 5 millions de personnes, un phénomène qui s’est surtout aggravé chez les plus âgés, même s’il n’épargne plus les jeunes, révèle lundi une enquête de la Fondation de France.
Les Français sont un million de plus qu’en 2010 à ne pas avoir de relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage), souligne cette étude. Si un Français sur huit est aujourd’hui seul, un sur trois risque de le devenir, poursuit l’enquête. De toutes les générations, les plus de 75 ans ont subi de plein fouet cette montée de la solitude depuis quatre ans : en effet, une personne âgée sur quatre est désormais seule (27% en 2014 contre 16% en 2010).
Selon l’enquête, tous leurs réseaux de sociabilité se sont affaiblis et le phénomène s’est notamment amplifié dans les grandes villes. Ainsi, 33% des personnes âgées résidant dans une ville de plus de 100 000 habitants sont en situation d’isolement, contre 21% de celles résidant au sein d’une commune rurale. Sans surprise, la perte d’autonomie et la maladie«jouent de manière très négative sur le maintien ou le développement de la vie sociale».

dimanche 6 juillet 2014

La brindille dans l'oreille, à la mode chez les chimpanzés

LE MONDE Par 

En s’introduisant un brin d’herbe dans l’oreille, ces grands singes auraient inventé une pratique qui se transmet de génération en génération, alors qu’elle n’est associée à aucun but.

Les chimpanzés sont-ils victimes de la mode ? En s’introduisant un brin d’herbe dans l’oreille, ces grands singes auraient inventé une pratique qui se transmet de génération en génération, alors qu’elle n’est associée à aucun but. C’est ce que révèle une étude publiée le 11 juin dans la revue scientifique Animal Cognition par Edwin van Leeuwen et son équipe de l’institut Max-Planck d’anthropologie évolutive de Nimègue (Pays-Bas).
La découverte surprend les spécialistes des primates sociaux, habitués à observer des comportements ayant une fonction clairement établie chez les chimpanzés sauvages, notamment avec l’utilisation d’une large palette d’outils pour casser des noix ouvertes ou pêcher des termites.
En revanche, dans le cas rapporté par les Néerlandais, ces grands singes font preuve d’un étonnant comportement qui n’aurait pas d’autre effet que de se conformer à une tendance de groupe, comme s’ils suivaient la mode. Ils ramassent un brin d’herbe, l’adaptent à leur convenance et l’introduisent dans leur oreille avec la main, spontanément ou après avoir vu faire un congénère.« Ils laissent la brindille dans leur oreille, même lors des séances de toilettage et de jeu avec leurs congénères, parfois pendant des périodes assez longues », précise Edwin van Leeuwen.

samedi 5 juillet 2014

Meurtre d'Albi : « Le psychisme humain n'est pas préparé pour assumer cela »

Le Monde.fr Propos recueillis par 
our Claude Halmos, psychanalyste et écrivain, le traumatisme vécu par les enfants de l'école maternelle d'Albi, qui ont vu leur maîtresse tuée à coups de couteaux vendredi matin, est « majeur ».
Selon cette disciple de Françoise Dolto, spécialiste de l'enfance et de la maltraitance, leur processus de reconstruction risque d'être long.
Quelles conséquences un drame pareil peut avoir sur les enfants ?
Claude Halmos : Ce que ces enfants viennent de vivre est un traumatisme majeur. Le propre d'une scène traumatique est de surgir brutalement dans le quotidien, on n'y est pas préparé, donc la soudaineté de l'événement est d'une violence inouïe. Une telle scène est de l'ordre de celles que les enfants en voient en règle générale dans les films et les cauchemars, mais celle-là est arrivée dans la réalité. Le psychisme humain, celui d'un adulte ou d'un enfant, n'est pas préparé pour assumer cela. C'est comparable à un attentat : on le vit tout en étant en partie déconnecté de soi-même, sans en être conscient en quelque sorte. C'est un réflexe de survie. Donc quand on dit de façon générale que l'on va mettre en place une cellule de secours pour permettre de parler, les gens imaginent à tort que cela va résoudre tous les problèmes.

Albi : meurtre à l'école, dans la classe, devant les élèves

LE MONDE | Par 
« Adieu à une super-maîtresse. » Le message a été écrit sur une photo de classe. On y voit Fabienne Terral-Calmès, souriante, auprès des enfants de sa classe. Un souvenir d'un de ses élèves de l'année 2011-2012 déposé en guise de condoléances devant la porte de l'école.
Vendredi 4 juillet, à Albi, cette jeune institutrice en grande section de maternelle, âgée de 34 ans, a été poignardée dans sa classe par la mère d'une de ses élèves.
Il y a aussi quelques roses blanches et des lys. Des voitures qui passent devant l'école Edouard-Herriot sans s'arrêter. Des parents qui viennent avec leurs enfants, les visages sont graves. Un petit garçon est venu avec sa grande soeur. « Elle a été ma maîtresse, elle était sympa ! », dit le petit garçon en débitant les noms de tous les enfants sur la photo. Christel D., elle, n'a pas d'enfant dans cette école. Mais elle y a fait toute sa scolarité dans les années 1980 et elle se destine au métier d'enseignante. « Choquée », elle est venue déposer une petite carte.

Bébé poignardé à Ganshoren: pour les psys, la maman était démente et doit être internée

A. B.
Belgique
La maman qui a tué son bébé de 18 mois en le poignardant, le 13 février dernier, mais aussi tenté d’étrangler sa fille aînée de 8 ans, se trouvait à ce moment dans un état de démence la rendant pénalement irresponsable. C’est la conclusion du rapport de l’expert psychiatre requis par la juge d’instruction, qui vient d’être déposé. On se dirige donc vers un internement de la maman, Nasreen, qui est toujours sous mandat d’arrêt.

Justice : Parricide à Bagneux : "Il a tué sa mère pour la sauver"

04 juillet 2014


Ce matin, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Angers, la personnalité du jeune homme qui avait tué sa mère de 22 coups de couteau était examinée.

Les faits remontent au 10 janvier 2013, près de Saumur. Un homme de 33 ans, dont les premières bouffées délirantes remontent à l'âge de 20 ans, avait brutalement poignardé sa mère, au domicile qu'il partageait avec elle, à Bagneux.
Ce matin, les psychiatres qui l'ont examiné ont rendu leurs rapports : cet homme calme, gentil, d'humeur triste souffrait bien de schizophrénie "à géométrie variable".

Les soutiens de la célèbre maternité des Lilas ne veulent pas d’un déménagement à Montreuil

04.07.2014



  • Les soutiens de la célèbre maternité des Lilas ne veulent pas d’un déménagement à Montreuil - 1

Le sort de la célèbre maternité des Lilas continue de faire débat. Dans un courrier à la ministre de la santé, les parlementaires Front de Gauche Laurence Cohen et Marie-Georges Buffet et l'élue régionale EELV Laure Lechatellier réclament une table-ronde en urgence. Ce courrier a également été signé par Marie-Laure Brival, chef du service gynécologie-obstétrique à la maternité, et par Maya Surduts, de la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et la contraception (CADAC) et du Collectif National Droits des Femmes (CNDF).

Les problèmes psy n’aident pas à garder son emploi, surtout quand est un homme

05.07.2014

On a plus de risques de perdre son travail quand on est en dépression que quand on est en pleine possesion de ses moyens psychiques. Ce constat posé par la dernière étude du service recherche et statistiques du ministère de la Santé -la DREES- n’a en soi rien d’étonnant. Tout le mérite des chercheurs de l’avenue de Ségur est néanmoins de le quantifier et de mettre des chiffres sur des maux. Du moins, ils ont tenté de le faire. Puisqu’après avoir évalué à 12% et 6% la proportion respective de femmes et d’hommes qui déclarent un trouble anxieux généralisé (TAG) ou un épisode dépressif caractérisé (EDC), ils nuancent aussitôt leur découverte en se demandant si les hommes ne seraient pas "amenés à sous-déclarer ces troubles en raison de normes et représentations sociales fortes."

En finir avec le suicide chez les jeunes homosexuel-le-s.

MIKE NIETOMERTZ JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN

TRIBUNE
Le corps d’un jeune homme de 21 ans, Peter, dont le nom nous est caché sans que je ne me l’explique, a été retrouvé le 28 juin 2014 dans la station de sports d’hiver de Valmorel, en contrebas d’un pont. Ce jeune homme avait été hébergé deux mois par l’association Le Refuge, structure d’accueil et de soutien aux jeunes majeurs victimes d’homophobie ou transphobie. L’association déclare que dix mois avant les faits, Peter avait écrit «Mes parents deviennent de plus en plus hard dans leurs prières latines contre le diable. De toute façon, plus rien ne m’étonne après qu’ils aient fait appel à un prêtre exorciste pour me faire changer de bord.» C’est donc tout naturellement qu’elle avance l’hypothèse du suicide de ce jeune homme, thèse soutenue par les associations de défense des homosexuel-le-s par la voix du porte-parole de l’inter-LGBT, Nicolas Rividi, qui affirmait lors de la Marche des Fiertés Parisiennes, le 28 juin 2014, «un jeune s’est jeté d’un pont parce que sa famille le rejetait.»
Il faut savoir qu’en France, chaque année, 30% des homosexuel-le-s de moins de 25 ans tenteraient de se suicider, d’après un rapport rendu au Sénat en 2013. En se référant au vieux rapport Kinsey (1948 et 1953) qui mesurait le pourcentage d’homosexuel-le-s dans la population générale (soit 10%) et le décompte de la population française d’après l’Insee en 2013 (soit 30,6% sur 65 542 916 Français qui revient à 20 056 132 jeunes de moins de vingt-cinq ans), ce sont donc potentiellement 601 683 jeunes homosexuel-le-s qui sont chaque année candidat-e-s à la mort. Combien de temps allons-nous encore laisser cette épidémie toucher une partie de la jeunesse de France sans réagir? Combien de jeunes homosexuel-le-s va-t-il falloir trouver en contrebas d’un pont pour que les pouvoirs publics agissent contre cette hémorragie dans la population?

vendredi 4 juillet 2014

Assistance publique des hôpitaux de Marseille : coups de colère des infirmiers de la psychiatrie

Depuis plus de trois semaines de nombreux infirmiers, sur les quelque deux cents des services de psychiatrie de l'APHM, ont engagé un mouvement contre la suppression en cours de treize postes. Ils sont soutenus par les syndicats CGT, FO et SUD.
La direction, pour justifier le non-remplacement de tous les partants, et évaluer le nombre d'infirmiers nécessaires, a fait un calcul alambiqué qui ne prend pas en compte les absences pour accidents, maladies et maternités et obtient ce qu'elle appelle « l'effectif cible ».

Grève : à l’hôpital psychiatrique de Villejuif, c’est le gros, gros bordel

Ramses Kefi 



La mini-plage dans la cour d’honneur de l’hôpital psychiatrique de Villejuif, le 30 juin 2014 (Ramsès Kefi/Rue89)
Un jeune homme joue à la console de jeux dans les bureaux de la direction pour tuer le temps. Il ne glande pas, il est gréviste et volontaire, comme d’autres, pour occuper les locaux de sa hiérarchie afin d’accentuer la pression sur celle-ci.
Depuis le 2 juin, une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique Paul Guiraud de Villejuif est en grève. Elle proteste contre le projet qui vise à faire passer, dès le mois prochain, les journées de travail de plus d’un millier d’agents hospitaliers de 8 à 7h36 et en contrepartie, à leur supprimer 9,5 jours de RTT – sur les 27 dont ils bénéficient actuellement.
Vendredi après-midi, des ambulances ont été refoulées à l’entrée de l’hôpital et redirigées vers d’autres établissements.
Quelques heures plus tard, des grévistes ont décidé de « virtuellement » libérer des centaines de patients en manipulant le système informatique.
A 23h32, Henri Poinsignon, le directeur, a envoyé un e-mail de « haute importance » à tous les agents de Paul Guiraud. Extrait :
« Des incidents graves empêchent à nouveau le fonctionnement normal du dossier patient informatisé, notamment la sortie massive du logiciel CPage [un logiciel qui collecte des renseignements sur les patients, ndlr]. Nos hôpitaux sont ainsi vidés virtuellement et informatiquement, mais aussi juridiquement. »
Il n’y a pas eu d’évasion, mais l’objectif de faire péter un plomb aux chefs est atteint.

« Les hôpitaux vidés informatiquement »

Quand on entre dans le bureau d’Henri Poinsignon – sur la porte duquel les grévistes ont accroché une caricature de lui –, il prend une feuille blanche et dessine un schéma pour résumer l’incident.
Un ou plusieurs individus se sont connectés à CPage, avant de mettre la quasi-totalité des quelque 500 patients de l’hôpital en statut « sortants ».


Santé mentale : Arrêtons la stigmatisation

04/07/2014


Malade-mentale
A l’occasion du 5ème Forum «IMPACT Mental Health», qui s’est tenu à Casablanca du 24 au 26 juin, à l’initiative de Sanofi et l’Association Mondiale de Psychiatrie Sociale, les praticiens ont lancé un appel à changer notre regard sur la maladie mentale. Il s’agit d’une pathologie comme une autre ; le malade peut avoir une vie normale, il suffit qu’il bénéficie d’une prise en charge convenable et au moment opportun.
Quarante-cinq experts en santé mentale, venus de 20 pays, ont fait le déplacement pour prendre part aux travaux de cet évènement. L’occasion de partager des expériences sur les programmes de prise en charge des troubles mentaux dans différents pays, mais aussi d’attirer l’attention sur ces troubles mentaux, de rappeler les chiffres, et de s’arrêter sur des situations déconcertantes.
Les questions de la guérison en santé mentale et de la réhabilitation psychosociale des patients étaient à l’ordre du jour.
Oui, une personne atteinte d’une pathologie mentale peut être soignée, elle peut être intégrée dans la société, avoir une vie familiale et professionnelle quasi-normale, si elle est suivi, si elle a accès à la thérapeutique et si elle le soutien de ses proches. Aujourd’hui, les nouvelles générations de soin, hélas très coûteuses, donnent d’excellents résultats. Dans le cas contraire, c’est l’isolement, l’exclusion, la déchéance sur tous les plans. De nombreuses familles ont éclaté parce qu’un membre était atteint d’une maladie mentale. «On accorde beaucoup d’importances aux maladies infectieuses comme le Sida, ou chroniques, comme le diabète, l’HTA… mais on ignore souvent les maladies mentales. Pour autant, la schizophrénie est la maladie la plus dévastatrice», a déclaré Pr Tom Graig, président de l’Association Mondiale de Psychiatrie Sociale. Et de poursuivre : « Les troubles mentaux représentent la deuxième cause de morbi-mortalité dans les pays en développement. Environ 80% des personnes atteintes de troubles mentaux sévères dans ces pays ne reçoivent aucun traitement. Et pourtant, avec des soins adaptés et un soutien psychosocial approprié, la guérison est possible pour la plupart d’entre elles».
L’impact de la non prise en charge des troubles mentaux sur la croissance socio-économique est indéniable. C’est un véritable problème de santé publique. «Il ne faut jamais prendre à la légère une dépression», explique Pr. Moussaoui, directeur du centre psychiatrique Ibn Rochd à Casablanca.