C’est un chirurgien cancérologue. Et il le dit presque avec mesure : «J’ai eu une formation classique, puis à un moment, j’en avais assez d’opérer des femmes pour leur cancer du sein et de les mutiler. Je me suis dit : il faut prendre le ou la malade dans son ensemble.» Et c’est ainsi qu’il est devenu un des cancérologues français les plus partisans du jeûne… thérapeutique.
Un excité, le docteur Michel Lallement ? Nullement. «J’ai fait le constat, comme tant d’autres, que les cancers explosent. Que faire ? J’ai choisi de travailler sur le terrain de la personne, l’alimentation en particulier.» Et il n’est pas le seul. Depuis peu, se développe tout un courant pour vanter les mérites cliniques du jeûne, en particulier pour soigner de graves maladies mentales, mais aussi bon nombre de cancers. Il y aurait des dizaines d’essais en cours en Europe, aucun en France. Toute une école médicale est en train de se structurer ; un documentaire sur Arte a été récemment diffusé et, la semaine prochaine, la très sérieuse maison d’édition La Découverte publiera le Jeûne, une nouvelle thérapie ? du documentariste Thierry de Lestrade (1).