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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 17 janvier 2013






Jean-Pierre Winter, 

Transmettre (ou pas ),

Ce livre a retenu mon attention car il traite de la transmission et du transfert, objets que j’ai travaillés récemment dans un cursus de recherche universitaire en psychanalyse  [i]. D’autre part, il est écrit par un auteur qui m’avait déjà beaucoup « transmis » dans ses écrits et interventions. Enfin, ces textes sont l’occasion pour l’auteur de se  livrer  un peu plus sur son parcours intime, ce qui est relativement nouveau. Cinq parties scandent ce texte : une « Introduction », 1:« Qu’est-ce que lire ? », 2 :« Des transmissions paradoxales dans les familles », 3 :« Intermezzo », 4 : « Transmission et religion ».


Les bébés débutent l’acquisition du langage dans l’utérus

Soins psychiatriques : la France en retard par rapport à ses voisins

« Au regard de ses voisins européens, la situation française présente un certain retard en matière d’intégration de la psychiatrie à l’hôpital général, mais aussi et surtout en matière de développement des structures d’hébergement et services d’accompagnement de la psychiatrie à l’hôpital général, mais aussi et surtout en matière de développement des structures d’hébergement et services d’accompagnement de la personne souffrant de troubles psychiques dans sa vie quotidienne », souligne l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) dans une étude récemment publiée portant sur l’évolution des dispositifs de soins psychiatriques en Allemagne, Angleterre, France et Italie.

Les États-Unis lanterne rouge des pays riches en matière de santé


Les Américains sont en moins bonne santé et meurent en moyenne plus tôt que les habitants des autres pays riches, selon un rapport de l'Institut de médecine publié hier mercredi. Pour la première fois, une comparaison a été faite en matière de santé entre les États-Unis et 16 nations riches dont l'Australie, le Canada, le Japon et l'Europe occidentale. Or, dans ce groupe, les États-Unis sont au dernier rang ou presque dans la mortalité infantile, les blessures graves et les homicides, la grossesse des adolescentes, les infections transmises sexuellement, les décès liés à la drogue, l'obésité, le diabète, ou encore le taux de personnes handicapées. Les États-Unis ont par ailleurs le taux de mortalité à la naissance le plus élevé de tous les pays riches ainsi que la plus grande proportion de naissances prématurées et de décès d'enfants avant cinq ans tandis que les adolescents meurent plus fréquemment dans des accidents de la route ou des homicides. Les auteurs de l’étude estiment que près des deux tiers de la différence dans l'espérance de vie entre les États-Unis et les autres pays riches peuvent être attribués à des décès avant l'âge de 50 ans. C’est le paradoxe américain, puisqu’en 2011, le pays a consacré aux dépenses de santé 17,9 % de son PIB (ou 8 700 dollars per capita), soit beaucoup plus que la France (11,6%) et deux fois plus que la moyenne de l'Union Européenne (9 % du PIB). Seul motif de consolation pour les Américains : le rapport souligne qu’ils meurent moins d'attaque cérébrale et de cancer.
A l'hôpital de Chartres, des "biographies thérapeutiques" pour retisser sa vie
LE MONDE | 

M. Gilles, patient de l'hôpital Louis-Pasteur à Chartres, avec la biographe Valéria Milewski.
M. Gilles, patient de l'hôpital Louis-Pasteur à Chartres, avec la biographe Valéria Milewski. | Benjamin Leclercq

Monsieur Gilles promène à petits pas sa perfusion à roulettes dans le large couloir, entre dans ce qui ressemble à une chambre d'hôpital, s'assoit, réajuste ses bretelles et braque un regard impatient vers son interlocutrice. Au portemanteau, une blouse blanche, et face à lui, une biographe.
Point de blouse ni d'examens médicaux, juste un stylo et un grand cahier bleu. Point de maladie non plus, ce n'est pas le sujet. M. Gilles, 68 ans, "papi trois fois", est là pour son "petit bouquin", comme il l'appelle. Tous les quatorze jours, c'est le même rituel. Une fois lancée la séance de chimiothérapie, il file à son tête-à-tête avec Valéria, pour ajouter quelques pages de plus à son récit de vie, et faire grandir le petit bouquin.
Depuis 2007, le service de cancérologie du centre hospitalier Louis-Pasteur de Chartres propose aux patients en situation non curative d'écrire l'histoire de leur vie, récit à une voix, celle du malade, et à deux mains, celles de Valéria Milewski, biographe. Une démarche qui tient en un proverbe, griffonné sur le tableau de son bureau : "Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens." Le fil conducteur d'un complément à la médecine allopathique : "Bâtir avec ces personnes morcelées un tuteur sur lequel ils peuvent se reposer, au moment où les circonstances de leur vie font émerger un fort besoin de spiritualité, de transmission, de bilan", témoigne la biographe.

L'argent fait (un peu) le bonheur

Le Monde.fr | 
Le bien-être dépend-il de la seule taille du portefeuille ? Le rapport de la Commission sur la mesure des performances et du progrès social, dit "rapport Stiglitz", du nom de son directeur, Prix Nobel d'économie, mettait déjà en évidence en août 2009 la nécessité de ne pas s'arrêter aux simples feuilles de salaire et à la couleur de la carte bancaire pour mesurer le bien-être d'une personne. 

Cela semble aller de soi, et pourtant les indicateurs économiques mis à la disposition des évaluateurs de politiques publiques, que ce soit le PIB par habitant ou l'indicateur de développement humain échouaient jusqu'alors à en rendre compte.

Pour pallier ce vide, l'Insee a publié, mardi 8 janvier, les résultats d'une étude visant à mesurer l'impact sur le bien-être de plusieurs indicateurs de qualité de vie mentionnés par le rapport Stiglitz. L'étude, réalisée en 2011 sur un échantillon de dix mille Français de métropole âgés de plus de dix-huit ans, rapporte que "les adultes vivant en France métropolitaine évaluent leur sentiment général de bien-être, sur une échelle de 0 à 10, à un niveau moyen de 6,8". Dans la cohorte étudiée, les "faiblement satisfaits" sont somme toute peu nombreux : seuls 7 % des personnes interrogées ont déclaré un niveau de bonheur inférieur à 5, tandis que 13 % ont donné une note supérieure à 8.
La téléconsultation souffle sa première bougie en Picardie

10/01/13 - Priorité des pouvoirs publics, la télémédecine est vue comme un remède à la désertification médicale. Le Quotidien du médecin cite la région Picardie, où la densité médicale est la plus faible de France, comme la bonne élève dans le domaine. Le CHU d'Amiens a mis en place à partir de décembre 2011 des téléconsultations avec plusieurs établissements publics et privés de la région et du Nord-Pas-de-Calais, qui permettent de pallier le manque de praticiens et de gagner du temps dans le transport pour les patients mais aussi pour les nombreuses réunions de concertations pluridisciplinaires. "Confrontée à l'insuffisante attractivité de la région, l'ARS a eu la conviction qu'il fallait trouver une alternative", explique le directeur du groupement de coopération sanitaire (GCS) e-santé de Picardie, porteur du projet. "La télémédecine est un complément à la médecine de proximité". Environ 1 000 patients sont pris en charge tous les mois par une centaine de professionnels de santé grâce à la plateforme spécifique dont les établissements se sont dotés. Ces consultations à distance concernent actuellement la dermatologie programmée, la diabétologie (suivi du pied diabétique) et le dépistage de la rétinopathie. Le GCS e-santé prévoit de développer la téléconsultation dans les prisons de Picardie mais aussi dans des maisons et pôles de santé, des cliniques et des EHPAD. Le principal frein au déploiement du dispositif concerne les modes de rémunération des professionnels libéraux qui nécessitent un éclaircissement juridique. 
Une histoire de l'éducation
LE MONDE TELEVISION | 



mercredi 16 janvier 2013

Fronde médicale contre 150 millions de coupes sombres à l’AP-HP

Nouveau coup de chauffe entre les médecins et la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), en raison du tour de vis budgétaire qui se profile en 2013. Le retour à l’équilibre financier du premier hôpital de France, non atteint en 2012, devra l’être en 2014 : ainsi en ont décidé les tutelles. Pour tenir l’objectif, le CHU francilien doit comprimer ses dépenses tous azimuts.

L’isolement social fait autant souffrir que les contraintes financières

Les contraintes financières ne sont pas les seules à peser négativement sur le sentiment de bien-être ressenti des Français. D’autres aspects de la qualité de vie comme la faiblesse des liens sociaux ou le stress dans la vie courante jouent autant, sinon davantage, comme le montre l’enquête de l’INSEE réalisée en mai 2011 auprès de 10 000 personnes de plus de 18 ans vivant en métropole.

Le gouvernement veut gagner la bataille de l’IVG... sur Internet !


Alors que l’IVG est désormais remboursée à 100 %, depuis la publication au Journal officiel (juste avant les vacances de Noël) du PLFSS 2013, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem réfléchit à un site web et une ligne téléphonique dédiés pour pallier le manque d’information sur le sujet.

Infirmiers et aides-soignants refusent d'être des "pigeons"

Le Monde.fr avec AFP | 
Un collectif d'infirmiers et aides-soignants baptisé "Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" lancé sur Facebook pour dénoncer les conditions de travail de ces professions appelle à des rassemblements lundi 7 janvier dans plusieurs villes de France.

La psychiatrie en péril. Il faut supprimer la HAS et la loi HPST

Lundi 7 janvier 2013

Entretien avec Thierry Najman, psychiatre des hôpitaux, chef de pôle (Hôpital psychiatrique de Moisselles), co-auteur de Malaise dans la famille (érès, 2006). Propos recueillis par Guy Benloulou
Revue LIEN SOCIAL n°1084 - 29 novembre 2012


Selon certains collectifs (collectif des 39, la Nuit sécuritaire, etc.) la psychiatrie aujourd’hui semble être en situation « de dépérissement ». Est-ce également votre analyse de la situation ?

Absolument. Deux lois votées durant le précédent quinquennat ont fait basculer la psychiatrie publique dans un autre registre. La loi Hôpital patient santé et territoire (HPST) de décembre 2009 a profondément modifié l’organisation interne des hôpitaux en entérinant le modèle de l’entreprise privée pour l’hôpital. Cette loi sous-entend que la santé est une marchandise comme une autre. Les hôpitaux sont désormais soumis à des contraintes semblables aux entreprises privées, en particulier en matière budgétaire, sans avoir par ailleurs les prérogatives du privé, puisqu’en même temps, les hôpitaux sont soumis à des directives fortes de l’Etat. En réalité, ce système n’a qu’un seul objectif de nature financière.

Les médecins du Mozambique en grève pour leurs salaires

Les médecins du Mozambique ont lancé ce lundi matin un mouvement de grève national de cinq jours pour exiger une revalorisation de leurs salaires et de meilleures conditions de travail.
« Nous sommes en grève pour cinq jours renouvelables, jusqu’à ce que le gouvernement réponde à nos demandes », a déclaré à l’AFP le président de l’Association des médecins mozambicains, Jorge Arroz.
« La grève est le derniers recours pour que les médecins se fassent entendre, même si nous nous assurons que les services d’urgence fonctionnent. Nous n’allons pas descendre dans la rue, nous resterons chez nous », a-t-il ajouté.

Revendication salariale

En réponse à l’appel à la grève, le ministère de la Santé avait indiqué dimanche qu’aucune loi n’autorisait les employés d’un service public essentiel à faire grève. Les médecins demandent un salaire minimum de 90 000 meticals (2 300 euros), alors que le gouvernement propose entre 20 000 et 38 000 meticals (510 à 970 euros), selon la presse.
Le Mozambique compte 1 200 médecins dans les secteurs public et privé, soit seulement un praticien pour 22 000 habitants. En 2011, les Nations unies ont placé le Mozambique au 184e rang sur 187 dans leur classement du développement humain dans le monde.
La rédaction (avec AFP)
 07/01/2013
L'éducation à la française, un modèle outre-Atlantique

Dans un livre, une Américaine s'enthousiasme pour ces petits Français «si bien élevés».

Foin de la morosité ambiante et des critiques récurrentes visant les parents français, «qui ne savent plus tenir leurs enfants», et autres affirmations dont nous aimons nous autoflageller. Les Américains, eux, scrutent avec envie l'éducation à la française. Le livre de la journaliste Pamela Druckerman intitulé French Children Don't Throw Food («les enfants français ne jettent pas leur nourriture») paru ce mois-ci suscite moult commentaires et controverses dans les journaux anglo-saxons.

mercredi 19 décembre 2012

"Entre la justice et la psychiatrie, la confiance est rompue"

Créé le 18-12-2012 
Par 

Le président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), Jean-Claude Pénochet, réagit à la condamnation d'une psychiatre dont le patient avait commis un meurtre.

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mardi 18 décembre à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire une psychiatre dont le patient avait commis un meurtre. Une première en France. Et un dangereux précédent selon Jean-Claude Pénochet, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH).
Comment réagissez-vous à la décision du tribunal correctionnel de Marseille à l'encontre de Danièle Canarelli ?


A Marseille, la psychiatre d'un patient meurtrier condamnée à un an de prison avec sursis

Le Monde.fr avec AFP | 
Danièle Canarelli, 58 ans, psychiatre à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse, poursuivie pour homicide involontaire.
Danièle Canarelli, 58 ans, psychiatre à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse, poursuivie pour homicide involontaire. | AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mardi 18 décembre à un an de prison avec sursis Danièle Canarelli, 58 ans, psychiatre à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse, poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients schizophrène.

La psychiatre et l'assassin : un jugement courageux

LE MONDE | 

Le jugement rendu, le 18 décembre, par le tribunal correctionnel de Marseille mérite que l'on s'y arrête. Dans cette affaire, un meurtrier, Joël Gaillard, avait été considéré comme pénalement irresponsable de l'assassinat qu'il avait commis en 2004. En réaction au non-lieu prononcé, logiquement, par les juges, le fils de la victime a porté plainte. Et la psychiatre, Danièle Canarelli, médecin du futur assassin, vient d'être déclarée coupable d'homicide involontaire et condamnée à un an de prison avec sursis.
"L'impunité de principe ne saurait exister, l'opinion publique ne le supporte pas", a rappelé le président du tribunal de Marseille. Chaque fait divers mettant en cause un malade mental ou un condamné récidiviste en fournit la démonstration : l'opinion a besoin de désigner un responsable. Surtout lorsqu'un tel drame est exploité politiquement.

Vieux-Condé : l'adolescent qui "avait envie de tuer" hospitalisé en psychiatrie

Le jeune homme de 15 ans, qui a blessé à coups de marteau deux collégiennes vendredi matin à Vieux-Condé, a été hospitalisé en psychiatrie. Une information judiciaire va être ouverte dans les prochaines heures. 
Le parquet de Valenciennes indique que le suspect a reconnu les faits et qu'il s'en souvient très précisément. Il a déclaré avoir envie de tuer depuis plusieurs jours. 

Originaire de Vieux-Condé et âgé de 15 ans, il a agressé à coups de marteau deux collégiennes vendredi matin avant 9h00. L'une d'elles était toujours hospitalisée hier soir, souffrant d'une fracture crânienne au niveau du rocher, l'os se situant derrière l'oreille. Ses jours n'étaient pas en danger.

L'autre adolescente aurait eu deux doigts fracturés en se défendant pour s'enfuir.

Le suspect est actuellement hospitalisé en psychiatrie puisqu'une première expertise médicale (faite en garde à vue) l'a déclaré irresponsable. Le maire de Vieux-Condé a donc pris un arrêté d'hospitalisation d'office. Néanmoins, une information judiciaire va être ouverte dès lundi 17 décembre précise le parquet de Valenciennes, ce qui va avoir pour effet de nommer un autre expert psychiatre qui validera ou non le premier diagnostic.

Le suspect n'encourt rien s'il est reconnu irresponsable ou risque la perpétuité pour tentative de meurtre (avec aménagement de peine puisqu'il a moins de 16 ans).

Le parquet de Valenciennes, estimant le dossier urgent, espère que le deuxième expert psychiatre rendra ses conclusions dans le courant de la semaine qui arrive. 
  • Par Emmanuel Pall
  • Publié le 15/12/2012

L’Afssaps dresse un état des lieux de la consommation des benzodiazépines en France - Communiqué

16/01/2012
L’Afssaps dresse un état des lieux de la consommation des benzodiazépines en France et de son évolution. Les benzodiazépines sont des médicaments très consommés par les français puisque chaque année, un sur cinq consomme au moins une benzodiazépine ou une molécule apparentée. Ces médicaments, qui agissent sur le système nerveux central, sont nécessaires pour de nombreux patients mais peuvent aussi présenter des risques. Ce constat a déjà conduit les autorités sanitaires à mettre en place des mesures visant à favoriser leur bon usage. Depuis 10 ans, on observe une stabilisation voire une diminution de la consommation des benzodiazépines en France. Cependant les risques liés à leur usage persistent et l’existence d’un lien entre benzodiazépines et démence est en cours d’étude. A la lumière de ces nouvelles données, l’Afssaps proposera des mesures pour renforcer le bon usage des benzodiazépines, limiter les risques liés à leur consommation et diminuer leur surconsommation.

mardi 18 décembre 2012

Malgré le rapport Sicard, l’Elysée veut une nouvelle loi


Le rapport Sicard sur «la fin de vie» exclut toute légalisation de l’euthanasie. La mission déplore le mésusage de la loi Léonetti et propose d’aller un peu plus loin en suggérant une «sédation terminale». En revanche, le rapport ne plaide pas en faveur du suicide assisté. L’Elysée va maintenant saisir le Comité National d’Ethique et annonce un projet de loi sur la fin de vie en juin, contrairement aux recommandations du rapport.

La mission du Professeur Didier Sicard a fait un choix. Pas de nouvelle loi, mais des modifications à apporter. « Nous appelons à un changement culturel majeur. Le déni de la mort dans notre société est une situation qui est mauvaise », a expliqué Didier Sicard. Appelé par le président de la République à apporter une réflexion sur « la fin de vie », le Pr Didier Sicard a conduit une mission composée de philosophes, professionnels de santé et juristes qui a fini par formuler après six mois de travaux des propositions qu’elle a présentées mardi matin à François Hollande. Le Président avait en effet demandé qu’une réflexion soit menée sur la fin de vie pour éventuellement envisager de légiférer et d’ouvrir la voie à une « assistance médicalisée pour terminer sa vie de fin vie », comme indiqué dans la proposition 21 de son programme présidentiel. Une dizaine de « débats citoyens » plus tard, les conclusions restent prudentes et proposent peu de changement.

En Suisse, l'aide au suicide plutôt que l'euthanasie

Mis à jour le 

C'est dans cette maison située dans la banlieue de Zurich (Suisse) que l'association Dignitas pratique le suicide assisté.
(SEBASTIAN DERUNGS / AFP)

EUTHANASIE - La maison bleue ne désemplit pas. Depuis plus de dix ans, l'association Dignitas, basée à Zurich (Suisse), propose d'aider à se suicider les personnes qui le souhaitent. 
La Suisse n'autorise pourtant pas l'euthanasie. Mais avec le suicide assisté, elle propose une autre voie. Et reste l'un des seuls pays d'Europe à autoriser une telle"prestation", pour reprendre la terminologie de l'association. 
Comment se déroule ce service de l'extrême ? Francetv info s'est penché sur la question.
Adhérer pour avoir droit au suicide assisté
Le Code pénal suisse autorise l'assistance au suicide, à condition que celle-ci ne soit pas motivée par un "mobile égoïste". L'assistance au suicide (ou suicide assisté) se distingue de l'euthanasie car elle désigne le fait de fournir à une personne les moyens de se suicider. La mort n'est donc pas déclenchée par un tiers, mais par le patient lui-même.
Deux grandes associations proposent d'aider ces personnes déterminées. Exit, qui ne s'adresse qu'aux Suisses, et Dignitas, qui accueille aussi des étrangers. Cette dernière est membre de la Fédération mondiale des associations pour le droit à mourir, dont fait également partie l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), principale association française pro-euthanasie et pro-suicide assisté.
Pour bénéficier des prestations de Dignitas, il faut auparavant adhérer à l'association. Si celle-ci reçoit principalement des personnes atteintes de maladies incurables, son fondateur controversé, l'avocat Ludwig Minelli, revendique le droit à un accompagnement élargi. Seule condition : "Avoir une maladie." Une définition floue qui va donc au-delà de l'euthanasie telle qu'elle est pratiquée en Suisse. Une Française filmée par la TSR en 2011 s'est ainsi suicidée avec l'aide de Dignitas alors qu'elle était encore valide et s'exprimait sans difficulté.


 

Tout sauf l’euthanasie : qu’est-ce que le suicide assisté ?

Le professeur Didier Sicard a rendu lundi le rapport de la Commission de réflexion sur la fin de vie en France à François Hollande, qui servira de « guide » pour un examen parlementaire en 2013. Il n’est toujours pas question de légaliser l’euthanasie, mais la porte au « suicide médicalement assisté » est désormais ouverte.
La loi Leonetti (2005) était jugée insuffisante et trop éloignée de l’engagement 21 du candidat à la présidentielle. Durant la campagne, François Hollande ne s’est jamais prononcé en faveur de l’euthanasie :
« Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
Fin octobre, 86% des Français s’étaient déclarés favorables à la légalisation de l’euthanasie dite active (enquête Ifop pour Pélerin magazine).
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Quelle différence avec l’euthanasie ?

Le patient, auteur du geste
C’est cette solution d’une assistance médicalisée que retient le rapport Sicard. Lors d’un suicide assisté médicalement, c’est le patient lui-même qui effectue l’acte provoquant la mort et non un tiers, comme lors d’une euthanasie.
Selon The World Federation of Right to Die Societies, l’association internationale pour le droit de mourir dans la dignité (voir ici l’ADME française), qui milite pour la légalisation du suicide assisté), « le suicide assisté doit être clairement demandé par le patient » :
« Les requêtes sont basées sur la liberté de conscience de ce dernier et sur l’évolution dramatique inévitable de sa pathologie, lui faisant subir des souffrances morales et physiques intolérables. »
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Quelles sont les procédures dans les pays où il est autorisé ?

Il existe différentes formes de « suicide assisté ». Elles varient selon les législations des pays l’autorisant.
  • suicide assisté sans geste médical : le patient s’administre la potion létale, prescrite par le corps médical, sous le contrôle de ses proches, souvent dans son environnement familial ;
  • suicide médicalement assisté : le corps médical est omniprésent tout au long du processus. Il accompagne également le patient lors de l’auto-administration.
Depuis la remise du rapport, deux pays autorisant le suicide assisté sont cités en exemple. La Suisse et l’Etat américain de l’Oregon. Mais il est aussi autorisé dans deux autres Etats, le Montana et Washington. Sachant qu’en Europe, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg autorisent eux l’euthanasie.
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Le suicide assisté sans geste médical

L’exemple suisse
La procédure suivie en Suisse se fonde sur un vide juridique. A savoir la libre interprétation de l’article 115 du code pénal helvète, selon lequel il est possible d’aider quelqu’un à mourir à condition que le tiers n’en retire aucun intérêt personnel.
En Suisse romande, le recours au suicide assisté est conditionné à l’adhésion à l’ADMD nationale. « C’est totalement gratuit à condition d’être membre », explique l’un de ses responsables. C’est l’association qui centralise les demandes, les étudie, et accompagne le malade.
En plus de son adhésion, ce dernier doit remplir quatre conditions :
  • avoir tout son discernement,
  • faire une demande répétée et détaillée,
  • transmettre l’intégralité de son dossier médical,
  • avoir une maladie au pronostic fatal, ou ressentir une souffrance intolérable.
Si tous ces critères sont remplis, la procédure peut aller à son terme relativement vite, explique l’ADMD suisse :
« Pour les patients les plus sévèrement atteints, cela peut prendre trois à quatre semaines. »

Expertise psychologique

Le suicide assisté sans geste médical compte six grandes étapes :
  • le malade fait une demande répétée et adhère à l’association ;
  • l’association reçoit le dossier médical complet du malade, un médecin conseil de l’association étudie le dossier ;
  • une expertise psychologique peut-être demandée si les motivations du demandeur doivent être précisées ;
  • le médecin conseil prescrit la potion létale par ordonnance ;
  • c’est un bénévole de l’association qui porte la potion létale au malade puis s’entretient une dernière fois avec lui, puis avec sa famille ;
  • si le patient n’a pas changé d’avis, il boit la potion létale, du pentobarbital, unanesthésique puissant, et décède en moins de dix minutes.
Dans le pays, l’association Dignitas assiste, non gratuitement, les malades venus de l’étranger.
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Le suicide médicalement assisté

L’exemple de l’Oregon (Etats-Unis)
C’est la procédure actuellement en vigueur dans l’Etat américain de l’Oregon. Et la solution évoquée par le professeur Didier Sicard.
Selon le quotidien La Croix, l’Oregon est le premier Etat américain à avoir légalisé l’assistance au suicide. Elle y est autorisée depuis 1998. Les Etats de Washington et du Montana l’ont également intégrée dans leur législation, depuis 2009.

Le dernier geste, sous contrôle médical

Comme en Suisse, les conditions à remplir sont nombreuses :
  • pporter la preuve de sa majorité (18 ans) et résider dans l’Etat ;
  • faire une demande orale d’ordonnance létale devant un premier médecin ;
  • faire une demande écrite au même médecin, devant deux témoins. Le médecin peut refuser ;
  • s’adresser à un autre médecin, qui doit à son tour accepter la demande ;
  • le patient doit s’entretenir avec les deux médecins des alternatives possibles, comme les soins palliatifs ;
  • il s’administre lui-même la substance létale, sous contrôle médical.
Quelle que soit l’issue du prochain débat parlementaire, l’intervention du corps médical dans la procédure de suicide assisté rassure le législateur et le grand public. Mais elle divise encore les médecins. Ces derniers se verraient en effet confier un rôle majeur dont ils ne veulent pas forcément.