blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 10 octobre 2012





Revue de presse culturelle d'Antoine Guillot

Syndiquer le contenupar Antoine GuillotLe site de l'émission
du lundi au vendredi de 21h20 à 21h25
Ecoutez l'émission5 minutes

L'impossible satisfaction du désir bondien

09.10.2012 - 21:20 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Alors que le jubilé de la Schaubühne n’a guère intéressé que Brigitte Salino dans Le Monde, je vous avais narré hier ses folles nuits berlinoises, le cinquantenaire de James Bond passionne la presse, et nombreux sont les journaux qui, à la veille de la sortie d’une nouvelle bonderie, le Skyfall de Sam Mendes, célèbrent l’anniversaire de 007, le premier film de la série, James Bond contre Dr No étant sorti en 1962. Ainsi de Technikart, avec cette question en couverture, qui annonce un dossier de 8 pages : « James Bond est-il encore regardable ? » “Qu’est-ce qu’un fan de Bond ?, s’interroge le chef de rubrique cinéma du mensuel, Léonard Haddad. Quelqu’un qui a passé sa vie à voir, revoir et aimer passionnément les films de la saga, tout en les trouvant tous un petit peu nuls, à la recherche d’une émotion et d’un temps perdus dont la lucidité nous force à reconnaître qu’ils n’ont jamais vraiment existés. […] La déception Sisyphesque serait la règle, poursuit-il, et la satisfaction du désir bondien, la rarissime exception. […] Au fil des vingt-deux – presque vingt-trois films – de la série vus en direct ou en différé, il est arrivé qu’un petit bout du puzzle soit à la bonne place, mais l’ensemble reste un bordel sans nom, jamais tout à fait réussi, jamais tout à fait accompli. James Bond est une idée, une promesse, un fantasme inassouvi, une quête perpétuellement mise en échec, non seulement pour les spectateurs, mais aussi pour les producteurs et les metteurs en scène concernés, obsédés par la question de ce que doit être un Bond et de ce que pourrait être un bon Bond. […] Selon nos calculs, estime Léonard Haddad, comme vrai grand « James Bond », il y aurait donc Goldfinger, et puis c’est tout. Un. Sur vingt-deux. Et encore, même pas un « James Bond » absolu, puisqu’il est le dernier film de la série à ne pas avoir été tourné en Panavision ou en Scope. Comme quoi, il y a toujours un truc qui cloche – et c’est aussi pour cela que cette série diffuse ce parfum d’obsession.”

Lire et écouter la suite ...





 Concordance des temps

Concordance des temps

Syndiquer le contenupar Jean-Noël JeanneneyLe site de l'émission
Emission  Concordance des temps
le samedi de 10h à 11h




Les rêves : quand la science s'en empare (1800-1950)

06.10.2012 
Au IVe siècle avant Jésus Christ, le philosophe chinois Tchouang-Tseu écrivait ceci : « Jadis, une nuit, je fus un papillon, voltigeant, content de son sort. Puis je m’éveillai étant Tchouang-Tseu. Qui suis-je en réalité ? Un papillon qui rêve qu’il est Tchouang-Tseu ou Tchouang-Tseu qui s’imagine qu’il fut un papillon ? » Voilà bien sur le rêve un regard lui-même onirique qui peut conduire à des rêveries sans fin. Des rêveries auxquelles nous allons nous efforcer, ce matin, sans excès d’impérialisme de la raison, d’imposer certains éclairages de la réflexion historique, tout en nous gardant bien (oh oui !) d’oublier le charme spécifique d’un sujet qui a fécondé tant d’œuvres littéraires, du romantisme au surréalisme, 

Ecoutez l'émission58 minutes



diva-divan.jpg
Dès le 23 septembre, Gulli diffusera chaque dimanche à 20h45 "La diva du divan", une série inédite en France dans laquelle Callie Thorne interprète avec brio et humour le Dr Dani Santino, psychologue talentueuse et sexy au caractère bien trempé. Suite à un divorce compliqué, sa vie confortable dans une banlieue chic est totalement remise en question.

Drogue : une salle de shoot prête à ouvrir à Paris


Permettre de consommer de la drogue dure dans des conditions sécurisées au sein d'une structure dédiée et encadrée par des professionnels. Voilà le projet présenté ce mardi par les associations Médecins du Monde et Gaïa. 


Autisme: deux parlementaires demandent la fin des subventions à la psychanalyse

Deux Parlementaires demandent au gouvernement de ne plus financer la psychanalyse dans le cadre de l'autisme. Daniel Fasquelle et Gwendal Rouillard estiment qu'on pourrait gagner plus de 10 milliards d'Euros.



lundi 8 octobre 2012

Manifestation samedi 6 octobre : Pour notre Santé, le changement c’est urgent 
de : Notre santé en danger 
vendredi 5 octobre 2012 

Manifestation nationale le samedi 6 octobre des hôpitaux Cochin- Saint Vincent de Paul à Matignon !
Rassemblement à partir de 12H30 place de l’observatoire avec des témoignages
La population, les associations et les syndicats sont dans l’attente d’un changement profond en matière de politique de santé publique et de financement.
En effet, près d’un tiers de la population de notre pays est, dans les faits, laissé pour compte de l’accès aux soins pour des raisons de coût (dépassements d’honoraires, franchises, forfaits, augmentation des complémentaires-santé…) et de difficultés d’accès aux structures de soins publiques (désertification, fermetures de structures de proximité, délais d’attente…). C’est le constat accablant auquel nous sommes confrontés chaque jour.

Lire la suite ...

Le nouvel hôpital de Saint-Égrève sur de bons rails

Le 1er pavillon du nouvel hôpital, construit en 2009. Photo DL
Le 1er pavillon du nouvel hôpital, construit en 2009. Photo DL
1 / 2
  • Le 1er pavillon du nouvel hôpital, construit en 2009. Photo DL
  • Pascal Mariotti, directeur du Centre hospitalier Alpes-Isère, devant la parcelle où sera construit le nouveau bâtiment de la filière TED (“troubles envahissants du développement”). Photo DL


En effet, d’ici 2017, l’hôpital psychiatrique, qui compte à ce jour plusieurs dizaines de bâtiments répartis sur son site historique de Saint-Égrève (21 hectares), va vivre un chantier permanent avec la construction de nouveaux pavillons et la démolition de la plupart des anciens bâtiments. Pour un investissement global de 75 millions d’euros.À peine sortis d’une dizaine de jours de manifestations célébrant le bicentenaire de l’établissement de Saint-Égrève, et qui ont remporté un énorme succès, le Centre hospitalier Alpes-Isère (Chai) et son directeur, Pascal Mariotti, se sont replongés dans ce qui reste l’actualité du moment, et le sera encore plusieurs années : le dossier du nouvel hôpital.
La première pierre fin 2012
L’hôpital comprend aujourd’hui 350 lits dont 275 lits de psychiatrie générale adulte, les autres étant destinés aux adolescents, à l’accueil post-urgence, aux patients souffrant de “troubles envahissant du développement” (TED) et à l’addictologie. En 2017, le nouvel hôpital passera à 300 lits de psychiatrie adulte (11 unités de 25 lits dans des bâtiments neufs, et une unité dans l’actuel pavillon Fodéré, restructuré en 1967), et ce en accueillant 25 lits en provenance du Chu.
Deux unités du nouvel hôpital ont en fait été mises en service en 2009. C’est maintenant le chantier de la zone logistique qui va débuter ces prochaines semaines (pour être opérationnel fin 2013), suivi de près par le début de la construction du nouveau pavillon des TED (4 unités, soit 3 x 14 lits “adultes” et 14 lits “enfants”) : c’est là que sera officiellement posée la 1 re pierre du nouvel hôpital, d’ici la fin de l’année. Les nouvelles constructions s’enchaîneront ensuite jusqu’en 2017, avec démolition des anciens bâtiments une fois que ses occupants auront rejoint les nouveaux.

Les Livres de Philosophie

ALLIAGE n°70 : L'imaginaire dans la découverte
n°70 - Juiillet 2012


Le rôle de l'imaginaire dans la découverte. Regards croisés sur les sciences et les arts. Par Sylvie Catellin et Xavier Hautbois

Autisme et Psychanalyse : une orientation politique
AGNÈS AFLALO
Agnès Aflalo aborde, en avant goût de  la 42ème édition des Journées de l’Ecole de la Cause freudienne, qui aura lieu ce week-end, de ce couple contemporain : l’autisme et la psychanalyse.
42journéesJ’ai interprété le titre : « Autisme 
et psychanalyse » 
à l’aune de son sous-titre : 
« Politique de la psychanalyse». Éclairer ce choix demanderait une série de développements. Pour aller vite, j’évoquerai seulement deux points : d’une part, du début à la fin de son enseignement, Lacan n’a cessé de se référer à la politique de la psychanalyse (c’est-à-dire au choix qui porte chacun de nous à consentir ou non à savoir de quoi est fait son inconscient, choix que les symptômes manifestent à notre insu) comme à un enjeu essentiel du discours analytique. La politique n’est donc pas une pièce rapportée de la psychanalyse, mais en est une partie intégrante. D’autre part, l’orientation politique de ces Journées s’impose d’elle-même si l’on prend au sérieux cette assertion de Lacan que Jacques-Alain Miller a commenté à son Cours et selon laquelle : « L’inconscient, c’est la politique » (Lacan J., Le Séminaire, livre XIV, « La logique du fantasme », leçon du 10 mai 1967, inédit). Le titre de ces Journées se laisse donc aborder de multiples façons selon l’idée que l’on se fait de la politique.

Lire la suite ...


L'Essai et la revue du jour

Syndiquer le contenupar Jacques MunierLe site de l'émission
du lundi au vendredi de 6h35 à 6h42
Ecoutez l'émission7 minutes

Papa, maman, le juge et moi / Revue Langage et société

04.10.2012 - 06:35 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Georges Juttner : Papa, maman, le juge et moi. Le travail d’un pédopsychiatre expert auprès des tribunaux (Gallimard) / Revue Langage et société N° 141 Dossier Jeunes et parler jeunes : des catégories en question (Editions MSH)

Georges Juttner : Papa, maman, le juge et moi. Le travail d’un pédopsychiatre expert auprès des tribunaux (Gallimard)

C’est un document exceptionnel et à ma connaissance, une démarche complètement inédite. L’auteur, pédopsychiatre et psychanalyste, est expert judiciaire depuis 1980. Il revient sur son expérience et en tire les leçons pratiques et théoriques tout en produisant plusieurs rapports complets ou des extraits d’expertise d’enfants, âgés de neuf à dix-sept ans, dans pratiquement tous les cas de figure où ils sont confrontés à la justice, à l’occasion du divorce de leurs parents, en tant que victimes d’une agression ou comme auteur d’un délit. L’expertise encore dite « médico-psychologique » pour éviter le terme « psychiatrique », est réclamée par le juge pour éclairer une décision qui va engager l’avenir de l’enfant, et pour établir avec davantage de certitude où se situe son intérêt, en particulier le juge aux affaires familiales, ou encore pour révéler une dimension du dossier inconnue du juriste jusque là. Tout au long du livre, on peut observer le parfois difficile ajustement des deux approches, judiciaire et psychiatrique, ce qui fait dire à l’auteur qu’un « travail de formation des magistrats reste à entreprendre pour leur faire accepter les fondamentaux de la profession de pédopsychiatre ou de psychologue d’enfants ».

Les frontières du vivant

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
La mondialisation avec sa standardisation effrénée, ses moyens de communication toujours plus efficaces imagés par cette « toile » ou ce « village planétaire » (pour ceux qui y ont accès), qui s'affranchit des frontières géographiques, côtoie de nouveaux murs, de nouvelles frontières, sociales, économiques, culturelles, rigides, difficiles à estomper, suscitant ou découlant de la peur de l'autre, de la peur du temps d'après, quelquefois motivé par la nostalgie du temps passé.
En biologie aussi, la notion de frontière est importante. Entre « soi » et « non soi » ou entre inerte et vivant, par exemple. Le concept du vivant a longtemps été exclusif. Une entité était vivante ou ne l'était pas. Macroscopiquement, nous savons distinguer ce qui est vivant de ce qui ne l'est pas. Un arbre, un animal sont vivants, un caillou ne l'est pas. Cette distinction binaire entre vivant et non vivant se complique à l'échelle microscopique. Ne parlons pas de l'échelle atomique, où les frontières s'estompent pour laisser place à l'énigme d'un continuum qui s'impose plus qu'il ne s'explique. Les sciences du vivant nous apprennent que les conceptions purement dualistes ne sont pas tenables, des « zones grises » étant de plus en plus mises en évidence.

Les Livres de Philosophie



Les matérialismes et la chimie. Perspectives philosophiques, historiques et scientifiques

François Pépin, Laurent Boiteau, François Henn, Bernard Joly, Joachim Schummer, Luc Peterschmitt, Jean-Pierre Llored


 Octobre 2012 - Editions matériologiques 
"Collection "Sciences & Philosophie" 

Un schizophrène condamné pour meurtre

AFP Publié 


dimanche 7 octobre 2012

Josef Schovanec, ambassadeur hors normes

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Josef Schovanec, docteur en philosophie. Paris, septembre 2012.
Josef Schovanec, docteur en philosophie. Paris, septembre 2012. | Jean-François Joly pour Le Monde

Je suis né le 2 décembre 1981, le même jour et la même année que Britney Spears. J'ai vu le jour à Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne, non loin de l'ancienne Maison royale, un asile psychiatrique. C'est là qu'est mort le marquis de Sade, un 2 décembre. Depuis la naissance, je suis marqué !" Posez n'importe quelle question à Josef Schovanec et vous obtiendrez en général une réponse fleuve, brillante, désarmante parfois.
Assis devant un jus d'orange dans un café près de la place Denfert-Rochereau, à Paris, le jeune homme, diplômé de Sciences Po et docteur en philosophie, se prête au jeu du portrait sans effort apparent et avec le sourire. Il y a quelques années, une rencontre dans un tel endroit aurait été impossible. Trop de bruit, trop de monde. Josef Schovanec est autiste de haut niveau, atteint du syndrome d'Asperger.
Longtemps, il a passé ses journées dans sa chambre, restant parfois un mois sans sortir. Pendant cinq ans, il fut même sous "camisole chimique", étiqueté schizophrène. Depuis, il a appris à communiquer avec les neurotypiques (non-autistes), a intégré presque tous les codes de la "comédie sociale". Josef Schovanec est aussi devenu un grand voyageur ; à l'étranger, dans le cadre de colloques ou de cours ; et en France, où il est convié pour parler d'autisme dans des conférences. De retour d'une session universitaire à Samarcande (Ouzbékistan), cet éternel étudiant, passionné de langues anciennes et de religions, se réjouit des contacts avec des gens trilingues qui passent d'une langue à une autre dans la même phrase. "Cette richesse culturelle, c'est aussi l'acceptation de la différence", sourit-il.

Trisomie 21 : vers la fin de l'amniocentèse

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Aux Etats-Unis, où leur commercialisation a démarré à l'automne 2011, ils s'appellent MaterniT21 ou Harmony Prenatal Test. En Suisse, Allemagne et Autriche, ils sont disponibles depuis quelques semaines sous le nom de PrenaTest. En France, où deux protocoles d'études sont en cours, il va encore falloir patienter. Mais certaines femmes enceintes n'hésitent pas à faire le déplacement chez nos voisins européens et à dépenser environ 1 200 euros pour en bénéficier.

Taubira brandit un sondage sur la prison non publié par ses prédécesseurs

Le Monde.fr avec AFP | 
Christiane Taubira a dit, samedi 6 octobre, qu'elle voulait "partir à la reconquête de l'opinion" concernant la prison et les sanctions pénales, en s'affirmant "optimiste" au vu d'un sondage commandé mais non publié par ses prédécesseurs à la Chancellerie, dont elle a révélé l'existence.
"Je vais vous donner un vrai scoop", a déclaré la ministre de la justice lors d'un colloque au Sénat. Elle a dit avoir "découvert, il y a quelques jours", qu'une étude avait été "commanditée par le ministère de la justice" et réalisée par l'institut Ipsos auprès de 3 000 personnes. "77 % de ces personnes considèrent que la prison ne permet pas de lutter contre la récidive ni de la prévenir, et 64 % estiment que les aménagements de peine constituent un levier important pour éviter la récidive", a-t-elle affirmé.
"Cette étude n'a pas été publiée", pas plus que "le numéro du magazine de la Chancellerie" qui devait y être consacré, a-t-elle ajouté. Son entourage a précisé à l'AFP que ce sondage avait été réalisé en 2009, à l'appui d'une étude finalisée en 2011.
L'OPINION PUBLIQUE "RESTE LUCIDE"
La Chancellerie a publié le mois dernier une circulaire de politique pénale destinée à rompre avec le "tout carcéral", notamment en encourageant les aménagements de peine. La ministre a également lancé une "conférence de consensus" sur la prévention de la récidive, visant à rechercher des "réponses pénales efficaces".
"Je souhaite un consensus qui nous permette de partir à la reconquête de l'opinion publique, qui a été fortement endoctrinée, qu'on a convaincue que la petite délinquance, c'était juste des crimes en miniature et que la prévention c'était d'enfermer le plus longtemps et le plus sévèrement possible", a déclaré la ministre.
Or, le sondage resté dans les tiroirs de la Chancellerie prouve, selon Christiane Taubira, que cette opinion publique "reste lucide" et ne dit pas forcément à propos des délinquants: "qu'on les mette tous en prison!""Cela me conforte dans l'idée que dans ce pays (...) il y a des fondamentaux que même un ou deux quinquennats n'arrivent pas à démolir", a-t-elle commenté.

Ordre infirmier: Mme Touraine en faveur d'une adhésion facultative
PARIS — La ministre de la Santé Marisol Touraine a estimé vendredi que l'adhésion des infirmiers à l'Ordre national infirmier (Oni) devait devenir facultative puisque cet organisme, soutenu par les professionnels libéraux, est assez largement rejeté par les salariés.
Le Monde  

Après cinq ans de thérapie, il tue sa psy

LE MONDE | 
Illustration
Illustration | Olivier Bonhomme

C'est une de ces tragédies rares que la presse peine souvent à retracer. Parce que s'y mêlent la douleur humaine, le secret médical et les difficultés de la justice à trancher entre la responsabilité et la folie. Parce qu'elle raconte la confrontation ordinaire de milieux universitaires, médicaux, "psy", à la dérive mentale d'un jeune homme devenu meurtrier. Parce que ni les professeurs, ni les soignants, ni les proches, ni les familles ne veulent témoigner à visage découvert et qu'il faut se contenter d'initiales ou de simples prénoms. Cette histoire s'est passée à la fin de l'été, le 29 août, en plein Paris.
Psychiatres, avez-vous le moral ?
Menée auprès de plus de 2 000 personnes travaillant en milieu psychiatrique (1 054 infirmières, 135 médecins, 44 psychologues, 82 « thérapeutes occupationnels » (occupational therapists), 86 travailleurs sociaux, 111 cadres de santé (team leaders, services managers), etc.), une étude britannique évalue le sentiment de « bien-être » et de « satisfaction » des personnels exposés à la détresse d’autrui, ainsi qu’à leur propre stress et « parfois à des menaces » dans leur activité professionnelle.

Décrite dans The British Journal of Psychiatry, cette enquête y fait également l’objet d’un éditorial intitulé « Où sont les hypothèses quand on en a besoin ? »[1] Cette question du «moral des troupes » est importante, car les aidants (quelle que soit leur fonction) doivent se sentir eux-mêmes « bien dans leur peau » pour œuvrer efficacement. Pour les auteurs, c’est d’ailleurs un « problème pressant » dans les services de santé mentale au Royaume Uni (et bien sûr ailleurs), en particulier dans les structures d’hospitalisation aiguë. Et au lieu d’interpréter systématiquement les difficultés des professionnels en termes de « demande de soutien » (comme dans les préconisations récurrentes d’analyses de pratiques, en France), il conviendrait « simplement d’être honnête à propos de ce qu’on attend des personnels » et surtout de cesser le feu nourri des « critiques et de la réorganisation permanentes » des services de psychiatrie.

Cette étude révèle « deux composantes principales » déterminant le moral des professionnels : l’une « paraissant refléter leur tension émotionnelle », et l’autre « un engagement positif dans leur travail. » En analyse de régression multiple [2], on observe ainsi une tension émotionnelle plus importante chez les personnels qu’on appellerait en France les équipes de secteur extrahospitalières (community mental health team, CMHT) et chez ceux des unités de soins psychiatriques intensifs (psychiatric intensive care unit, PICU), chez les professionnels les moins expérimentés (ayant moins de 45 ans), les moins autonomes, ou en cas de « soutien limité » des collègues, de la hiérarchie ou des gestionnaires. À l’inverse, l’engagement le plus positif est observé quand l’autonomie du personnel est élevée, quand le soutien d’une équipe est manifeste, chez certains membres de « communautés ethniques, Noirs ou Asiatiques » (travailleurs vraisemblablement très motivés pour s’intégrer dans la vie professionnelle britannique), chez les cadres de santé et les psychiatres eux-mêmes (sans doute aiguillonnés par une motivation pour leur métier et des responsabilités accrues) et paradoxalement (car on verrait a priori dans l’expérience des vertus stimulantes, plutôt qu’une source de désabusement !) une plus faible ancienneté dans la fonction (shorter length of service).

[1] Tom Burns : “Where are the hypotheses when you need them?” Br J. Psychiatry 2012; 201: 178–179.
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gression_lin%C3%A9aire_multiple
Dr Alain Cohen
Johnson S et coll.: Morale in the English mental health workforce: questionnaire survey. Br J Psychiatry, 2012; 201: 239–246.

Publié le 04/10/2012

Ecstasy et téléréalité: un cocktail made in London

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
L'écrivaine Lionel Shriver, flimée par les caméras de la chaîne Channel 4, s'apprête à passer une IRM après avoir pris de l'ecstasy.
L'écrivaine Lionel Shriver, flimée par les caméras de la chaîne Channel 4, s'apprête à passer une IRM après avoir pris de l'ecstasy. | Channel4

Une drogue peut-elle s'inviter dans une émission de téléréalité sous couvert d'une expérience scientifique ? Avant même sa diffusion (mercredi 26 septembre et jeudi 27 septembre) sur la chaîne de télévision britannique Channel 4, un show inédit intitulé "Drugs live : the ecstasy trial" a fait polémique dans les médias anglais. On y voit des volontaires, dont l'acteur Keith Allen, l'écrivaine Lionel Shriver, un ancien membre du Parlement britannique, un vicaire et un ex-soldat, absorber du MDMA (méthylène dioxyméthamphétamine, le produit actif de l'ecstasy) puis se prêter à des examens médicaux, IRM fonctionnelle et tests psychologiques.
Dans sa présentation de l'émission sur son site Internet, Channel 4 insiste sur le caractère scientifique de la démarche et son encadrement éthique.
Nombre croissant des assistances au suicide

Genève (Sipa) Le nombre des assistances au suicide a régulièrement augmenté depuis 10 ans, passant de 34 (dont 17 en Suisse romande) en 2001 à 111 l'an dernier, selon le dernier bulletin d'Exit, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. Les causes des demandes d'assistance se répartissaient l'an dernier principalement entre les cancers divers(45), les pathologies neurologiques (22), les polypathologies invalidantes (22), les pathologies vasculaires (12) et les pathologies respiratoires(6).

LECTURES ANACHRONIQUES DES TEXTES DE L’ANTIQUITÉ: THÉORIE LITTÉRAIRE ET SCIENCES HUMAINES (SÉMINAIRE ANACHRONIES)

EVÉNEMENT

Information publiée le jeudi 27 septembre 2012 par Frédérique Fleck

Vendredi 24 mai 2013, Paris, ENS
_blank

Séminaire transversal DSA - LILA (ENS), en collaboration avec l’Atelier de théorie littéraire de Fabula


Lire les actes du séminaire dans l'Atelierde Fabula: Anachronies. 

Séance 8 :
Lectures anachroniques des textes de l’Antiquité : théorie littéraire et sciences humaines

Vendredi 24 mai 2013, 14h-16h
ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris
salle Cavaillès

Coordination : Marie Daney de Marcillac.
Intervenants : Pierre Bayard, Marie Daney de Marcillac, Sophie Rabau.

L’objectif de cette séance est d’ouvrir le questionnement portant sur la rencontre entre les textes anciens et la théorie moderne aux sciences humaines. Il s’agira en effet d’interroger le type de lectures anachroniques que proposent certaines sciences humaines modernes des textes de l’Antiquité, en particulier la philosophie et la psychanalyse. Comment les commentaires et les usages des textes de l’Antiquité par ces deux dernières disciplines s’articulent-ils avec la théorie littéraire ? La philosophie et la psychanalyse inventent-elles un type spécifique de lectures anachroniques ou s’inspirent-elles de ce qui est parfois pratiqué par la théorie littéraire ? L’une des hypothèses que nous déploierons ici est que l’allégorie comme mode d’actualisation constitue un mode de lecture anachronique susceptible de circuler dans ces différents types de textes. Pourquoi l’allégorie apparaît-elle plus problématique dans les sciences humaines ?
Deux études de cas seront plus particulièrement développées : les lectures philosophiques de l’oeuvre d’Homère ainsi que les lectures psychanalytiques de l’oeuvre de Sophocle eu XXe siècle. Ces dernières seront confrontées respectivement à la pratique des lectures allégoriques dès l’Antiquité ainsi qu’aux méthodes de lectures paradoxales inventées par Pierre Bayard de la littérature appliquée à la psychanalyse au plagiat par anticipation.

Bibliographie :
- Bayard, Pierre, Peut-on appliquer la littérature à la psychanalyse ? Paris : Minuit, 2004, « Prologue », p. 11-21, et chapitre « Freud et la littérature », p. 23-34.
- Bayard, Pierre, Demain est écrit. Paris : Minuit, 2005 ; voir la seconde partie : « Hypothèses ».
- Bayard, Pierre, Le Plagiat par anticipation. Paris : Minuit, 2009, chapitre « Pour une histoire littéraire autonome », p. 105-113.
- Buffière, Félix, Les mythes d’Homère et la pensée grecque. Paris : Études anciennes série grecque, 2010, « Introduction ».
- Citton, Yves, Lire, interpréter, actualiser : pourquoi les études littéraires ? Paris : Amsterdam, 2007, chapitre XIII, « Actualisations », p. 265-278.
- Pépin, Jean, Mythe et allégorie. Les origines grecques et les contestations judéo-chrétiennes. Paris : Montaigne, 1958, « Introduction ».

NB : La bibliographie est restreinte à dessein pour que les participants puissent prendre connaissance de l’ensemble de ces textes, qui serviront de base commune à la discussion.

illustration : Pasolini, Oedipe roi (1967)