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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 22 juin 2012


La naissance de l'hystérie


22.06.2012 - 10:00

Emission Les Nouveaux chemins de la connaissance
du lundi au vendredi de 10h à 11
Comment fut inventée l'hystérie???? 
Pourquoi l’hystérie ? Pourquoi observer les hystériques ? Pourquoi les photographier ? C’est une étrange idée en effet que de vouloir tout voir et consigner ainsi la grammaire des passions humaines ? Il est possible que cette idée ait germé dans la tête des littérateurs avant de se concrétiser dans la neurologie. Elle a sans doute pris forme aux alentours des années 1830 et s’est confirmée après 1850. [...]



jeudi 21 juin 2012

Les actes de la XVème Journée Nationale de l’Hospitalisation A Domicile
Le 8 décembre 2011, s’est tenue, la XVème édition de la Journée Nationale de l’Hospitalisation A Domicile, réunissant plus de 400 personnes appartenant au monde de la santé, gestionnaires d’établissements, membres des administrations ou des organismes payeurs, professionnels de santé libéraux ou hospitaliers, autour du thème de « l’éthique au cœur des pratiques » et d’Emmanuel HIRSCH, grand témoin de cette matinée.
La FNEHAD vient de publier les actes de cette manifestation qui transcrivent les riches échanges pluri-professionnels de cette journée, tenus au cours des trois tables rondes qui ont permis d’apporter des éléments de réponse à ces questions fondamentales : Comment concilier les exigences de l’hospitalisation à domicile et le respect des choix du patient ? Comment préserver l’équilibre familial dans un projet de soins complexe qui sollicite tant les aidants ? Comment concilier viabilité économique des établissements et progression du coût des prises en charge ?
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Réseau infirmier, un nouveau réseau social professionnel



mercredi 20 juin 2012

« Gériatre, un métier d’avenir ! »


Il a la voix douce, presque chuchotante, des gestes calmes et une drôle de manière de retrousser son nez en appuyant son index dessus lorsqu'il réfléchit. Alfred Nabalma, 58 ans, est le gériatre de l'hôpital d'Avallon. Il est arrivé en France à la fin des années 90, après des études de médecine au Niger et quelques années d'activité professionnelle dans son pays natal, le Burkina.
Au début, il exerçait en radiologie. L'hôpital d'Avallon avait alors une maternité, un bloc de chirurgie, un service de réanimation et même un département pédiatrie. Un à un, ces services ont fermé. Pas assez rentables, mal adaptés, désertés. Comme le confiait l'ancien préfet de ville, Mourad Chenaf, "les gens d'ici disent tous qu'il faut absolument préserver un hôpital à Avallon mais 65 % de ceux qui vivent sur le bassin vont se faire soigner ailleurs".
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La leçon de vie des autistes sur les planches

LE MONDE | 

Les Amants de Séville, opéra-bouffe écrit par le psychiatre Gilles Roland-Manuel et mis en scène par Tristan Petitgirard.
Les Amants de Séville, opéra-bouffe écrit par le psychiatre Gilles Roland-Manuel et mis en scène par Tristan Petitgirard. | D.R.

Un peu avant le filage du spectacle, elle avait prévenu : "Pour moi, le chant c'est... ça me fait revivre !" Avec son grand regard vert et décidé, Patricia, une jeune femme autiste de 31 ans, se prêtait à l'exercice de l'interview avec vivacité mais cherchait ses mots. En la voyant sur scène incarner Chérubin et entonner, en italien, un air célèbre du Mariage de Figaro, de Mozart, tout est devenu limpide. Soutenue dans le chant par Bénédicte, son éducatrice, Patricia est allée chercher des notes très hautes, sans casser sa voix, ouvrant ses bras vers la comédienne Lori Armenia, à qui elle donnait la réplique, et aussi vers le public. C'était un beau solo de chant lyrique, puissant.
Cette force, on la retrouve tout au long des Amants de Séville, l'opéra-bouffe présenté cette semaine au Théâtre Monfort, à Paris, à l'occasion du Festival du futur composé, parrainé par les chanteurs Natalie Dessay et Laurent Naouri, avec la journaliste Anne-Sophie Lapix. Imaginé par le psychiatre Gilles Roland-Manuel et mis en scène par Tristan Petitgirard, ce spectacle a la particularité de réunir sur scène de jeunes handicapés mentaux et des chanteurs, comédiens, musiciens et danseurs non handicapés comme Benjamin Penamaria ou Anas Seguin. Une distribution mixte, pour un opéra créé "sur mesure" par un psychiatre passionné de chant lyrique et animé par l'envie de valoriser les qualités artistiques de ses patients.
"En écrivant le livret de ce spectacle, j'ai voulu faire se rencontrer le Don Juan de Mozart et Carmen, de Bizet : deux héros sévillans. J'ai aussi ajouté le personnage de Chérubin et des airs du Mariage de Figaro, qui est également sévillan !", explique Gilles Roland-Manuel. A la fois imaginatif et cohérent, cet opéra iconoclaste baigne également dans l'atmosphère du flamenco et même de la tauromachie. "J'avais envie de composer quelque chose pour ces jeunes, que je vois tous les jours dans des circonstances trèsdifférentes. Ni eux ni moi ne sommes formatés pour nous lancer dans un projet pareil. Mais l'idée est justement de se dire qu'à titre exceptionnel nous allons faire quelque chose d'impossible. Car il y a chez ces jeunes des énergies, des possibilités parfois gigantesques, qui ne sont pas toujours les mêmes que celles de la plupart des gens", poursuit ce psychiatre charismatique de 65 ans, connu aussi pour avoir créé avec Dris El- Kesri et ses patients autistes d'Antony le journal Le Papotin.

Répétition des "Amants de Séville"

Si l'objectif des Amants de Séville est d'abord de présenter un spectacle "à la hauteur" des attentes du public d'un théâtre réputé, il s'agit aussi de promouvoir l'implication de jeunes gens souffrant de troubles autistiques ou apparentés dans des pratiques culturelles exigeantes. "Ce n'est pas une fête de fin d'année", avertit Christophe, l'un des éducateurs participant au spectacle et veillant à accompagner l'effort des jeunes autistes : "On les aide pour les placements, pour le chant... Mais leschoses peuvent aussi se passer dans l'autre sens. Parfois, ils nous soufflent le texte, car certains d'entre eux ont une bien meilleure mémoire que la nôtre."
Membre de la chorale d'Al, rassemblant des chanteurs autistes, Patricia rappelle avoir "épaté" Catherine Boni, sa professeure de chant, en apprenant vingt opéras en seulement deux ans. Comme Nathanaël, lui aussi autiste, et comédien professionnel au Théâtre du Cristal, elle espère que cet opéra sera un tremplin pour d'autres propositions. "On ne joue pas pour nous-mêmes, on joue pour le public", dit le jeune homme, qui incarne brillamment Leporello (le valet de Don Juan).
Soucieux de trouver les mots justes, il ajoute avec douceur et conviction : "On est habités par ce spectacle, par le flamenco... Et je pense que, lorsqu'on est sincères avec nous-mêmes, l'émotion passe mieux !" Confiant justement avoir reçu "la plus grande claque émotionnelle et humaine" de sa vie, le metteur en scène, Tristan Petitgirard, reste admiratif face à la capacité de dépassement de soi des jeunes autistes avec lesquels il répète depuis près d'un an.
Pour lui, c'est comme si la musique passait à travers leur pathologie, jusqu'à les transcender. "L'une des caractéristiques des autistes est d'être renfermés sur eux. D'une certaine manière, ce spectacle parvient à montrer le contraire", dit-il, avant de balayer une autre idée reçue : "Souvent, dans les spectacles joués par des handicapés, on a envie d'une sorte de légèreté absolue, parfois niaise. Ce n'est pas le cas dans cet opéra. Car en fait ils sont comme nous, ils aiment toucher à des sujets profonds, des personnages complexes."
Sans chercher à dissimuler leurs troubles, Patricia, Nathanaël et les nombreux autres interprètes des Amants de Séville, quittent ainsi leurs oripeaux de handicapés (parfois très lourds) pour incarner d'autres personnages, le temps d'un opéra, captivant et stimulant. "Il ne faut pas oublier que, dans le domaine de l'autisme, on améliore, on participe à des progrès, mais on n'a jamais guéri personne. C'est quand même dur", conclut le psychiatre Gilles Roland-Manuel avec lucidité.
Les Amants de Séville, dans le cadre du Festival du futur composé, au Théâtre Monfort, 106, rue Brancion, Paris 15e. Jusqu'au 24 juin, à 20 h 30 (le dimanche à 16 heures), réservations Fnac, 25 € tarif plein/16 € tarif réduit. Durée : 2 heures environ avec entracte.

RTC
TELE LIEGE

Liège: un service mobile de soins psychiatriques à domicile

Le Centre hospitalier régional La Citadelle et ISoSL, l'Intercommunale de soins spécialisés de Liège, lancent un nouveau service dans le secteur de la santé mentale: l'ETAC, Equipe de traitement ambulatoire de crise.
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Et si l’on créait un vrai congé de paternité?

18 juin 2012 
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Comment réinventer la solidarité

LE MONDE | 

De la dynamique qui l'avait porté au pouvoir en 2007 à l'entre-deux-tours de la présidentielle, le discours politique de Nicolas Sarkozy aura été marqué par la stigmatisation des assistés. Ceux-ci n'ont cessé d'être désignés comme boucs émissaires de toutes les colères et de toutes les frustrations prêtées aux travailleurs modestes qui n'arrivent plus à s'en sortir, mais sans pour autant bénéficier de l'aide de l'Etat.
Nicolas Sarkozy s'est fait le héraut du ressentiment des couches populaires envers des assistés qui se trouvent juste au-dessous d'eux dans l'espace social. Sans retenue ni ménagement, il a entretenu, exploité, élargi une faille qui existe bel et bien, au sein même des catégories les plus modestes, entre ceux qui émargent dans les systèmes publics d'assistance et ceux qui vivent d'emplois précaires.
De ce point de vue, sa présidence a entériné la fin du consensus républicain autour de l'assistance. La réforme portant création du revenu de solidarité active (RSA), votée le 1er décembre 2008, de manière symbolique vingt ans jour pour jour après la création du revenu minimum d'insertion (RMI), avait pour fonction de tourner officiellement la page. Malgré celle-ci, la promesse de faire reculer la pauvreté d'un tiers en cinq ans n'a pas été tenue.
Au contraire, avec 8,2 millions de pauvres (13,5 % de la population en 2009), chiffre en augmentation et dont l'évolution future risque d'être encore plus dramatique du fait de l'augmentation continue du chômage et de la précarité, la question sociale s'inscrit au premier plan des enjeux qui attendent le nouveau pouvoir.
En matière sociale, Nicolas Sarkozy laisse un héritage à la fois politique et institutionnel que le président nouvellement élu, François Hollande, devra profondément amender s'il veut mettre en oeuvre la politique de justice sociale, centrée notamment sur la jeunesse, qu'il a mise au coeur de son ambition pour la France. Pour le comprendre, il faut d'abord rappeler dans quelle dynamique sociale et politique les réformes sociales de Nicolas Sarkozy se sont inscrites avant d'en mesurer les effets et d'en déduire les défis du quinquennat qui s'ouvre.
Depuis trois décennies maintenant, la situation du modèle français est marquée par la déconnexion profonde entre deux piliers de la protection sociale. Il y a d'un côté l'assurance, celle des travailleurs, reposant sur les cotisations et les institutions de sécurité sociale, et de l'autre l'assistance, celle des pauvres, financée par l'impôt et placée sous conditions de ressources. L'indemnisation des grands risques sociaux définis après-guerre d'un côté, les prestations compensatoires de "solidarité" qui n'ont cessé de s'étendre depuis la création du revenu minimum d'insertion (RMI) en 1988 de l'autre.
Les résultats du RSA, trois ans après sa création en 2009, ne sont pas à la hauteur des espérances. Ce dispositif a-t-il cependant permis de mettre en fin à la stigmatisation de l'assistanat ? Rien n'est moins sûr, les diatribes du ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez sur le "cancer de la société française" en mai 2011 et la fin de la campagne électorale ont marqué la résurgence d'une tension fondamentale et qui ne disparaîtra pas avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. Avant d'invoquer, sans doute trop rapidement, "l'insécurité culturelle" ou "identitaire" dont le vote Front national serait le symptôme, la persistance d'un malaise vis-à-vis de l'assistance au sein même des couches sociales qui en sont les plus proches doit nous conduire à identifier les défis du prochain quinquennat en matière sociale.
Tout le défi pour le gouvernement est en effet de réconcilier lutte contre la pauvreté et lutte contre la précarité. Comment apporter du soutien à ceux qui sont privés d'emploi sans susciter le ressentiment des travailleurs précaires ? Comment recréer de la solidarité sans accroître les brèches qui ont été ouvertes et sciemment élargies entre pauvres et moins pauvres ?
Ces défis obligent la gauche à un aggiornamento profond par rapport à des politiques (RMI, couverture-maladie universelle, etc.) qui constituent une grande partie de son héritage en matière sociale lors des périodes où elle a exercé le pouvoir. Sans renier ces aides, il faut les réinscrire dans une ambition plus globale de solidarité, qui ne se limite plus à l'assistance, qui est à la fois insuffisante pour ceux qui la reçoivent et insupportable pour ceux qui en sont privés pour quelques euros de trop. La lutte contre la pauvreté passe d'abord par la fin des discriminations dues à l'âge en vigueur actuellement. En France, aujourd'hui, les 18-25 ans sont les plus touchés par la pauvreté.
Frappés par le chômage dans des proportions près de deux fois supérieures à celles des autres catégories d'âge, dépourvus de toute aide de grande ampleur, les jeunes sont les grandes victimes d'une protection sociale qui distribue d'abord la richesse vers ceux qui ont acquis les positions les plus solides et vers les générations qui ont bénéficié d'une présence stable sur le marché du travail. Pis, avec le quotient familial, ces jeunes sont considérés comme devant être protégés par le biais de leur famille.
Or les inégalités entre celles-ci sont très fortes. La famille comme instrument de solidarité pour les moins de 25 ans constitue une injustice notoire. Il faut, pour pallier l'inéquité dans la redistribution occasionnée par le quotient familial, le réformer et ouvrir le RSA à la majorité civile (18 ans) sans créer de dispositif spécifique qui étiquetterait négativement les jeunes. La pauvreté qui sévit dans cette catégorie de la population l'exige. Le principe de la lutte contre les discriminations l'impose.
Plus largement, la "défamilialisation" de la protection sociale, avec la création d'un service public de la petite enfance, reste un des enjeux cruciaux pour réconcilier activité (des femmes notamment) et solidarité dans des conditions qui n'identifient pas la reprise d'emploi à une punition pour des allocataires soupçonnés de paresse. A côté de cette première démarche d'extension du RSA aux jeunes sans travail et sans protection, une autre réforme doit être menée : il s'agit de substituer la fiscalité à l'assistance pour lutter contre les bas salaires.
Comme Dominique Méda et ses collègues l'ont expliqué (Le Monde du 21 avril), le non-recours aux dispositifs d'assistance parmi les travailleurs modestes (mesuré par le taux de non-recours de plus de 60 % au RSA) incite à la plus grande prudence vis-à-vis d'une extension du RSA. C'est par la fiscalité, en s'adressant au citoyen, qu'il sera possible de pallier la déstabilisation croissante des strates inférieures du marché du travail.
Enfin, les débats sur l'élargissement de l'indemnisation du chômage et la flexisécurité doivent être repris pour réinscrire la protection sociale dans une dynamique d'universalisation et d'adaptation au nouveau cours économique. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par des réflexions intenses sur la manière de réarticuler la protection sociale, conçue pour protéger l'emploi industriel d'un salarié masculin, avec les enjeux de la tertiarisation, de la flexibilité croissante des parcours d'emploi et avec l'éclatement des formes familiales du fait de l'augmentation du nombre de séparations. La protection sociale française doit se réorienter pour s'adapter à la nouvelle conjoncture économique. Elle doit se tourner vers la personne et moins sur le statut d'emploi.
Elle doit tendre vers une plus grande égalité dans l'attribution des ressources. Cela vaut pour l'éducation, où les inégalités territoriales restent massives, cela vaut pour la formation continue, qui doit être mise au service de la mobilité sociale des moins qualifiés et non de l'excellence d'une mince couche de travailleurs hyperproductifs. Les défis sont immenses et ils traversent toutes les "questions", de genre, de ségrégation territoriale, de discrimination ethnique, de génération, qui ont émergé ces dernières années. La pauvreté est plus forte chez les femmes, plus concentrée dans les quartiers défavorisés, et elle frappe plus les étrangers.
Elle est plus prégnante chez les jeunes et les actifs, mais elle remonte chez les personnes âgées. Elle est toujours plus sévère chez les moins qualifiés. Elle doit donc être au coeur de tous les pans de l'action publique et non réduite à une maigre assistance qui permet à peine d'assurer la survie de ceux qui la reçoivent. La lutte contre ce phénomène doit s'inscrire dans la réflexion sur la réforme de chaque pilier de la protection sociale.
Si une partie de la population doit être aidée, soutenue, l'assistance ne peut et ne doit plus être utilisée pour pallier les failles et les inégalités croissantes de notre système de protection sociale. La solidarité est nécessaire. Elle sera d'autant plus légitime qu'elle ne sera utilisée que dans les situations de grande pauvreté, en laissant aux protections universelles contre les risques sociaux le soin de prévenir l'entrée dans une citoyenneté sociale plus faible et moins légitime, avec tous les effets corrosifs, individuels et collectifs, que cette "chute" entraîne.
A l'aube d'un nouveau quinquennat marqué, espérons-le, par une lutte déterminée contre la précarité et la pauvreté et, à tout le moins, par la fin de la stigmatisation des assistés à qui des devoirs croissants n'ont cessé d'être imposés, il ne semble pas inutile de rappeler que c'est d'abord par des protections générales qu'une société lutte le plus efficacement contre ces fléaux, dont rien n'assure qu'ils soient des reliquats du passé ou des effets temporaires de la crise.
Sociologue, maître de conférences à l'université Paris-Descartes, membre du Cerlis, le Centre de recherche sur les liens sociaux (Paris-Descartes / CNRS). Il est l'auteur du "Nouvel âge de la solidarité. Pauvreté, précarité et politiques publiques" (Seuil, 104 p., 11,80 €) et de "L'Autonomie des assistés" (PUF, 2009). Il est également rédacteur en chef de la Vie des idées.fr et a été membre du Comité national d'évaluation du revenu de solidarité active de 2009 à 2011.

L'échec du revenu de solidarité active
L'histoire du revenu minimum d'insertion (RMI), devenu l'emblème de "l'assistanat", est en soi significative. Créé par Michel Rocard en 1988 pour pallier les situations de détresse sociale nées du chômage de masse, le RMI s'est transformé en instrument d'indemnisation de ce même chômage au gré des réformes de l'Unedic. Le RMI n'a en effet cessé de voir ses effectifs croître, non parce qu'il entretiendrait la mauvaise volonté des personnes mais parce qu'il a compensé le détricotage de la protection contre le risque chômage.
Ce rôle de plus en plus large rempli par le RMI est cependant devenu de plus en plus insupportable à mesure que le développement des emplois précaires, à temps partiel, faiblement rémunérés, est venu rapprocher objectivement les revenus d'un salarié modeste (une femme non qualifiée ayant un emploi à mi-temps payé au smic) de ceux d'un allocataire de l'assistance.
Ainsi, depuis la fin des années 1990, la préoccupation centrale a été de renforcer les"devoirs" mis en face des "droits" et de lutter contre la désincitation à la reprise d'un emploi que l'assistance est supposée créer. Cette situation de clivage croissant entre salariés modestes et assistés, populations proches par ce qu'elles vivent mais éloignées par la manière dont elles se représentent du fait qu'elles sont placées de part et d'autre des seuils de l'ouverture des droits à l'assistance, a fait l'objet de toutes les attentions.
Nicolas Sarkozy a été élu, entre autres, en affirmant qu'il fallait rendre le travail payant par rapport à l'assistanat. Créé dans le cadre de l'ouverture à des personnalités de gauche, le revenu de solidarité active (RSA) devait, entre autres, réparer cette injustice faite aux travailleurs modestes. Le RMI a été fusionné avec la prestation d'assistance pour les familles monoparentales et s'est vu adjoindre un nouveau dispositif de complément de revenu pour les travailleurs, leur permettant de cumuler jusqu'à 62 % des revenus issus du travail avec ceux de l'assistance.
Du point de vue de la lutte contre la pauvreté, la dynamique d'insertion par le travail que le RSA devait entraîner a été battue en brèche par la crise. Le RSA a aussi connu des évolutions différenciées en fonction de ses deux composantes. Le RSA socle, c'est-à-dire l'ensemble des anciennes prestations RMI et allocation parent isolé, a vu leurs effectifs croître, passant de 1,3 million d'allocataires en juin 2009 à environ 1,6 million fin 2011. Le rôle de l'assistance a été renforcé par la crise. Le nouveau dispositif, le RSA complément d'activité, voit quant à lui ses effectifs plafonner autour de 465 000 allocataires (fin 2011), alors que plus d'1,5 million de personnes y sont éligibles.
Désolant paradoxe : en ouvrant l'assistance aux travailleurs modestes, le RSA a fait apparaître en pleine lumière que la fraude souvent dénoncée avait pour envers un non-recours massif aux prestations sociales.
Plus des deux tiers des personnes préfèrent se tenir à l'écart des prestations qui leur sont destinées. Un manque à distribuer important en résulte pour l'Etat ! Seuls 70 000 foyers (150 000 individus) sont sortis de la zone des bas revenus grâce au RSA. Rien n'a changé pour les autres. Etant donné l'augmentation des dépenses contraintes, cela signifie qu'ils ont continué à s'appauvrir. Le RSA n'a pas seulement échoué en raison de son contexte d'application, il a également échoué parce que son principe directeur (les individus choisissent de ne pas travailler parce qu'ils n'y ont pas d'intérêt financier) est, à quelques exceptions près, sans fondement dans la réalité.


Nicolas Duvoux

Manuel Valls mis en garde sur la rétention des mineurs

Le Monde.fr avec AFP | 
Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, a indiqué au Journal du Dimanche, dimanche 17 juin, qu'il entendait rappeler au ministre de l'intérieur que les enfants d'immigrés clandestins ne devaient pas être placés dans des centres de rétention administrative (CRA).
"Je renouvellerai (...) dès demain, lundi, ma demande auprès du ministre de l'intérieur", a déclaré au JDD M. Baudis, qui réclame "que les préfets reçoivent des instructions claires et précises afin que des enfants ne soient plus placés dans ces centres".
Ces cinq derniers jours, M. Baudis a alerté le cabinet du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, à trois reprises sur des cas de rétention d'enfants, a expliqué à l'AFP son directeur de cabinet, Antoine Grezaud, évoquant "une multiplication des placements de mineurs". M. Baudis a par ailleurs été informé de deux autres cas.
HUIT À DIX CAS RECENSÉS DEPUIS L'ÉLECTION
Huit à dix cas ont été recensés depuis l'élection de François Hollande, qui avait promis pendant sa campagne de faire cesser la rétention des enfants d'immigrés clandestins pour laquelle la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme le 19 janvier.
Ce lundi, à nouveau, une famille, avec trois enfants, d'origine russe, devrait arriver au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) depuis Brest (Finistère), selon M. Grezaud.
Mardi soir, une famille angolaise avec une petite fille de quatre mois et un garçon de deux ans a été placée en rétention à Rennes. Mercredi soir, une famille russe d'origine tchétchène a été enfermée dans un CRA à Oissel (Seine-Maritime) et jeudi soir, un adolescent malien arrêté à Auxerre a été placé en rétention au Mesnil-Amelot.
"A QUOI BON LES Y FAIRE ENTRER ?"
Ils ont tous été relâchés après la visite d'émissaires de M. Baudis, et notamment de son adjointe, la Défenseure des enfants, Marie Derain, qui ont alerté le cabinet de M. Valls ou ont adressé leurs observations au juge administratif.
"Nous en sommes à la 25e ou 26e visite depuis février, à chaque fois nous les faisons sortir", affirme M. Baudis au JDD"Alors à quoi bon les y faire entrer ?" demande-t-il insistant sur le fait que "nous aurions dû, depuis février, mettre fin à ce type de pratique".

QUEBEC
Le ministre de la Justice annonce l'encadrement de la pratique de la psychothérapie au Québec
MONTRÉAL, le 18 juin 2012 /CNW Telbec/ - Le ministre de la Justice et ministre responsable des lois professionnelles, M. Jean-Marc Fournier, annonce l'entrée en vigueur de l'encadrement de la pratique de la psychothérapie au Québec. À partir du 21 juin prochain, cette pratique sera encadrée par le système professionnel québécois. Ce changement majeur s'inscrit dans la foulée de la Loi modifiant le Code des professions et d'autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines.
« Dorénavant, au Québec, les patients vulnérables seront mieux protégés contre des individus qui se prétendent spécialistes. Alors qu'auparavant la psychothérapie n'était pas réglementée, il faudra désormais détenir un permis pour utiliser le titre de psychothérapeute et pour exercer cette activité. Notre gouvernement est très fier de cette avancée significative pour le système professionnel qui permettra d'assurer la protection du public québécois », a déclaré le ministre Jean-Marc Fournier.
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Radio-Canada.ca
Il faudra un permis pour pratiquer la psychothérapie au Québec

Mise à jour le lundi 18 juin 2012
Entrevue avec la présidente de l'Ordre des psychologues, Rose-Marie Charest
Dès jeudi, un permis sera nécessaire afin d'utiliser le titre de psychothérapeute et d'exercer cette activité au Québec, a annoncé lundi le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier.
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Benicio Del Toro et Mathieu Amalric dans le prochain Desplechin !
18 juin 2012

L'acteur Benicio del Toro va s'illustrer sous l'œil du cinéaste français Arnaud Desplechin et aux côtés de Mathieu Amalric, fidèle du réalisateur, dans un film intitulé Jimmy Picard qui relatera la relation d'amitié qui s e noua entre un amérindien traumatisé de guerre et le psychologue Georges Devereux.
Benicio Del Toro et Mathieu Amalric dans le prochain Desplechin !




















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40 000 appels traités en 2011 par Violences conjugales Info (3919)

lequotidiendumedecin.fr 18/06/2012

Près de 2,5 millions de femmes sont victimes de violences conjugales, selon les estimations de la Fédération nationale Solidarités femmes. Ce réseau d’associations, qui gère la plate-forme d’écoute 3919 depuis 20 ans, a traité plus de 40 000 appels en 2011. Le 3919 est une plate-forme anonyme et gratuite, qui a une mission d’écoute, d’information et d’orientation.
Sur les 42 140 appels, la majorité des coups de fils pertinents, soit environ la moitié, concernait directement des cas de violences conjugales. Le reste des appels portait sur des demandes d’information ou d’autres violences.
Les victimes sont en grande majorité des femmes, entre 30 et 50 ans, qui travaillent et ont au moins un enfant. Mais il arrive aussi que la situation soit inversée, dans 2 % des cas en 2011, un homme était victime d’une femme. Il peut s’agir également d’une femme victime d’une femme, 1 %, ou d’un homme victime d’un homme, 0,7 %.
Pour déterminer le nombre de femmes victimes de violences conjugales, Solidarité femmes a rapporté les données dont elle dispose aux chiffres de l’Insee sur la population, et elle évalue la proportion de femmes victimes à 9,1 %. Les violences subies peuvent être psychologiques (87,8 %), physiques (79,4 %), verbales (72,3 %), économiques (7,5 %) ou encore sexuelles (6 %), et certaines femmes subissent plusieurs types de violence. Encore très peu d’entre elles portent plainte (seulement 9 %) et elles sont 18 % à avoir obtenu un certificat médical.

Les violences psychologiques en hausse.

Les victimes signalent de plus en plus de violences psychologiques et verbales, des injures, du harcèlement, des menaces ou du chantage. Solidarité femmes a également constaté une augmentation de la gravité des violences physiques, avec l’utilisation d’arme.
Les violences sexuelles sont présentes dans 6 % des situations, et sont plus souvent révélées qu’auparavant : 433 femmes ont déclaré avoir subi un viol conjugal et 71 une tentative de viol.
L’auteur est la plupart du temps plus âgé que sa victime, de quatre ou cinq ans. C’est aussi très souvent le partenaire régulier, et dans 58,2 % des cas le mari.
L’association tient à préciser que, dans ces situations, les enfants sont en première ligne, et peuvent être des victimes, directes ou indirectes. Environ 15 % des enfants qui résident dans le domicile où se déroulent les violences sont eux-mêmes victimes de maltraitance. Solidarité femmes souligne la nécessité de prendre en compte leur situation, car au-delà du risque de maltraitance, les enfants peuvent subir un traumatisme.
Selon Solidarité femmes, le nombre d’appel est étroitement lié aux campagnes d’informations. L’association estime donc qu’il est important de faire des rappels réguliers dans les médias, mais également au niveau local, via les services de police, de justice, de santé ou les collectivités.
› CÉCILE RABEUX

Procès de la maltraitance : la passivité des services sociaux en question

lequotidiendumedecin.fr 18/06/2012


Les services sociaux sont convoqués devant la cour d’assises du Mans, où se tient depuis une semaine le procès de Virginie Darras, 33 ans, et Éric Sabatier, 40 ans, accusés de « torture et actes de barbarie sur mineur de moins de 15 ans par ascendant ayant entraîné la mort ». Leur fille Marina est décédée le 6 août 2009 après six ans de maltraitances.
Pourquoi les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) du conseil général de la Sarthe ont-ils tant tardé à agir, alors que le calvaire de Marina, née en 2001, est ponctué de signalements ?
Les premiers soupçons de maltraitance datent de 2006 : la grand-mère compose le 119, le numéro d’Enfance en danger, service rattaché au conseil général. Les assistantes sociales ne la croient pas et l’accusent de vouloir récupérer Marina, a-t-elle expliqué la semaine dernière au procès. Ces services ne seront pas entendus à la barre. Seule l’aide sociale à l’enfance témoigne ce lundi après-midi.

Registre des blessures

Les signalements commencent vraiment lorsque Marina est scolarisée à 6 ans. À l’école de Parennes (Sarthe), elle vole les goûters de ses camarades. « La mère disait que sa fille était boulimique, qu’elle mangeait tout le temps. Les parents avaient toujours des explications », se souvient une des enseignantes, auditionnée la semaine dernière. La démarche de l’enfant interpelle : « un pied rentrait dedans, un doigt ne fonctionnait pas, elle avait très peu de cheveux ». Deux institutrices commencent à tenir un registre au jour le jour des blessures qu’elles observent.
Mais elles se heurtent à l’immobilisme de la médecine scolaire et du directeur d’école. La première examinera 2 fois Marina sans constater de marque de sévices. Le second a reconnu s’être « senti rassuré » par les explications des parents, qui, devant le visage tuméfié de leur fille, parlent de « conjonctivite » et de « maladie immunodéfensive ».

Signalement à la justice

Les enseignantes de Parennes transmettent la liste des blessures à l’école de Saint-Denis-d’Orques où les parents déménagent. Sans attendre la rentrée des classes, la directrice de l’école fait un signalement au parquet et à la protection de l’enfance en juin 2008. Un autre médecin scolaire l’examine et découvre une profonde ecchymose sur le dos de l’enfant. Elle fait aussi un signalement, qui aboutit à l’examen de Marina par un médecin légiste en juillet. Il recense 19 lésions « d’allure ancienne qui restaient très suspectes du point de vue de leur nombre ». Dans une vidéo en date du 23 juillet 2008, Marina, auditionnée par deux gendarmes, raconte qu’elle tombe ou se brûle en prenant sa douche. « Dis donc toi, tu es une sacrée cascadeuse », lui fait remarquer un gendarme. Rire mécanique de la fillette, qui, sauf un lapsus, défend sans faillir ses parents. Le procureur de la république de la Sarthe classe l’affaire sans suite le 10 octobre. Aucune saisine du juge des enfants ni mesure d’assistance éducative n’est lancée.
En 2009, Marina change à nouveau d’école. La médecin scolaire qui la suit depuis un an parvient, avec le directeur de l’établissement, à la faire hospitaliser 5 semaines à l’hôpital du Mans, pour des plaies aux pieds lui faisant courir un risque vital. Praticien, enseignants, directeur d’école et hôpital : tous lancent un nouveau signalement aux services sociaux.
Lorsque Marina finit par sortir de l’hôpital, elle est de nouveau confiée à ses parents. Elle décède 3 mois plus tard.
Les services sociaux ont-ils été piégés par le syndrome des enfants battus, dit de Silverman, dont souffrait peut-être Marina ? « Elle ne donnait pas d’explications. Elle disait qu’elle les aimait », déclare la médecin scolaire. Ont-ils été bernés par les explications du père, décrit par son entourage comme « manipulateur et menteur » ?

Pas de « danger immédiat ».

La cadre des services sociaux, en charge de la prévention et protection de l’enfance, assure qu’il n’y avait « pas de danger immédiat repéré »par l’assistance sociale et la puéricultrice, le 17 juin 2009, lorsque Marina rentre de l’hôpital. Sans cette condition sine qua non, aucune mesure de protection sans délai ne pouvait être envisagée, a-t-elle expliqué aujourd’hui devant la cour d’assises. La puéricultrice est pourtant retournée le 25 juin au domicile des Sabatier, confirmant le premier diagnostic tout en parlant de vigilance. Les rendez-vous suivants sont reportés par le père. Les services sociaux effectuent 2 autres visites en août et septembre. Marina est déjà décédée.
Virginie Darras et Éric Sabatier, en procédure de divorce, encourent la réclusion à perpétuité. Les services sociaux pourraient aussi ne pas ressortir indemnes d’un procès où éclate leur cécité.
› COLINE GARRÉ

Suisse: le suicide assisté légalisé dans le canton de Vaud

17 juin 2012
Clinique d'assistance au suicide près de Zurich.
Clinique d'assistance au suicide près de Zurich. ( © AFP Sebastian Derungs)
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Sunovion Pharmaceuticals Canada Inc. annonce que Sante Canada a approuve l'administration uniquotidienne de LATUDA(MC) (chlorhydrate de lurasidone) dans le traitement des patients atteints de schizophrenie

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NEURO: La théorie freudienne du conflit inconscient liée aux symptômes d'anxiété

La théorie freudienne du conflit inconscient vient d’être liée, par des mesures physiques de l’activité cérébrale, aux symptômes de l'anxiété. Cette expérience que Sigmund Freud n'aurait jamais pu imaginer il y a un siècle, apporte une preuve scientifique à l’une de ses principales théories et contribue à connecter encore plus étroitement psychanalyse et neuroscience. Ces conclusions, qui montrent aussi la capacité de la recherche fondamentale à démontrer certaines théories psychanalytiques, viennent d’être présentées au 101è Congrès annuel de l’American Psychoanalytic Association.
Ce professeur de l'Université du Michigan, le Pr Howard Shevrin, a passé des décennies à appliquer des méthodes scientifiques à l’étude de la psychanalyse. Ces  nouvelles données soutiennent le lien de causalité entre le concept psychanalytique connu sous le nom « conflit inconscient » et les symptômes conscients vécus par des personnes atteintes de troubles anxieux comme les phobies par exemple.
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Anders Breivik, la prison ou l'asile ?

Au terme d'un mois et demi d'audience, le procès d'Anders Breivik touche à son terme avec le réquisitoire du procureur attendu jeudi matin

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AFP
Tuerie en Norvège: la santé mentale de Breivik, un casse-tête pour les psychiatres

samedi 16 juin 2012



La nouvelle loi sur l'hospitalisation sous contrainte risque de créer de l'emploi. Mais plutôt dans la justice et la police que dans le secteur psychiatrique. Par Frédéric Martin, infirmier à Paris


Mes amis, réjouissons-nous, car en ces temps de crise, il est enfin un secteur qui revitalise notre marché du travail. Un secteur surprenant, d’ailleurs, tant la psychiatrie est connue pour s’inviter au journal de 20 heures et non pour créer des emplois. La dernière loi relative à l’hospitalisation sous contrainte offre en effet des retombées inattendues. Conçue afin de satisfaire à la mode « ceinture et bretelles » en vigueur dans le monde politique actuel, elle met en œuvre des compétences professionnelles particulièrement aiguisées…

La loi prévoit l’audition des personnes hospitalisées sous contrainte par le juge des libertés dans les quinze jours suivant la mesure. Si le patient n’est pas en état de comparaître, ou s’il s’en moque, il est représenté par un avocat payé par l’intéressé, ou par l’aide juridictionnelle en cas de revenus trop faibles. Premier bénéfice en termes d’emploi : du boulot pour le barreau. Du boulot spécialisé, très précis, presque de la nanotechnologie : il est demandé à l’avocat d’examiner, non pas la pertinence de la mesure, mais le respect de la procédure. Le voilà donc traquant le vice de forme ou la faute de frappe ; la date doit correspondre, le numéro du décret doit être à sa place… Un travail d’orfèvre, où l’on coupe les cheveux en quatre. La nanotechnologie judiciaire demande un personnel hautement qualifié ! La loupe est indispensable, le microscope vivement recommandé. En cas de virgule oubliée, ou si la photo du passeport est dans le mauvais sens, il est prévu de remettre le patient en liberté, dans son biotope habituel. Résultat : avocat 1- juge 0. Le prochain match se déroulera à l’occasion de la prochaine hospitalisation.

Deuxième bénéfice en termes d’emploi : il faut du personnel pour ramener le patient à l’hôpital dès qu’il se remet à troubler l’ordre public. Un boulot moins spécialisé ; un flic un peu réactif suffit pour faire le job. Bref, la psychiatrie et la justice s’unissent pour créer des emplois, et c’est là l’essentiel.