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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 7 mai 2012

La HAS publie un guide pour éviter les erreurs et accidents médicaux à l’hôpital

lequotidiendumedecin.fr 13/04/2012

Le document proposé par la Haute autorité de santé regroupe des outils pratiques et des fiches techniques pour aider les professionnels de santé.
Erreurs avec les médicaments ou au bloc opératoire, risque d’infection : les hôpitaux disposent désormais d’un guide, conçu par la Haute autorité de santé (HAS), pour lutter contre les événements indésirables graves (EIG). La seconde enquête nationale ENEIS, enquête sur les événements indésirables associés aux soins, évoque la survenue de 275 000 à 395 000 EIG par an, soit un EIG tous les cinq jours dans un service de 30 lits, un tiers d’entre eux étant considéré comme évitable. Les EIG évitables sont ceux qui n’auraient pas eu lieu, si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au moment de leur survenue, explique l’un des co-auteurs de l’étude.
La HAS précise que les enjeux sont à la fois humains, techniques et organisationnels, mais aussi juridiques et assurantiels. « Le guide propose aux équipes de mettre en place une démarche d’analyse et d’identification des risques en 5 étapes, depuis le choix de la situation à risques, jusqu’à la mise en place des solutions et au suivi des résultats », précise la HAS.

34 fiches techniques

Le guide « Gestion des risques associés aux soins en établissement de santé » regroupe les 5 étapes et présente des outils pratiques pour permettre à tous les professionnels de santé concernés, décideurs, coordonnateurs, équipes opérationnelles, d’agir de façon pérenne pour sécuriser les soins dans leur établissement de santé.
Le document aborde également selon trois fonctions, gouvernance, coordination ou équipes opérationnelles, douze axes d’actions thématiques. Il explique, par exemple, comment faire le bilan de l’existant, définir le programme institutionnel et les axes de travail ou encore mettre en place les structures pilotes. Enfin 34 fiches techniques associées permettent une déclinaison sur le terrain. « Ces fiches mettent en convergence des méthodes et des démarches existantes : analyse d’événements indésirables, revue de morbi-mortalité, audits, check-list, exigences de la procédure de certification, etc. », explique la HAS.
› C. R.

Schizophrénie : " Ils voient dans ma tête "

07/03/2012
Ce qui est terrible avec ces maladies, c'est qu'elles atteignent n'importe qui. Sans distinction. Leur fils avait 20 ans lorsque la maladie s'est insinuée chez eux. Inscrit en deuxième année de BTS « force de vente » à Poitiers, il obtenait pourtant des résultats prometteurs, son niveau s'est brutalement affaissé, il a soudain perdu la force de quitter la maison de ses parents, à Niort. « Il se renfermait dans sa chambre et sur lui-même, se souvient Philippe, son père, il laissait ses volets fermés pour rester dans le noir à longueur de journées. Il écoutait de la musique à fond, refusait le dialogue. On ne le reconnaissait plus, il semblait complètement déconnecté. »

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Une drogue de plus par semaine en Europe

LE MONDE | 


| "Le Monde"

Quasiment une nouvelle drogue par semaine : c'est à ce rythme que sont détectées les substances psychoactives en circulation au sein de l'Union européenne (UE), selon le rapport annuel conjoint de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et d'Europol, publié jeudi 26 avril. Sur les 49 nouvelles drogues dont la présence sur le marché européen a été établie en 2011, près de la moitié - 23 précisément - sont des cannabinoïdes de synthèse.
Cette septième édition du rapport annuel de l'OEDT fait suite à la décision, en 2005, du Conseil de l'Europe, de mieux évaluer les risques et de contrôler les nouvelles substances psychoactives. D'où la mise en place d'un "système d'alerte rapide de l'Union européenne", afin de rendre compte de cette émergence très inquiétante en termes de santé publique. Grâce à ce système, l'OEDT et Europol, l'agence de coopération policière de l'UE, ont constaté que 2011 avait été une année record pour le nombre de nouvelles drogues mises sur le marché, qu'elles soient proposées par des boutiques en ligne, dans des boîtes de nuit ou directement dans la rue.
DISPONIBILITÉ EN LIGNE DES SUBSTANCES
Les substances détectées en Europe appartiennent à trois classes chimiques : les cannabinoïdes de synthèse (23 des 49 substances détectées), parents du cannabis ; les cathinones (8 substances), un dérivé du khat ; le phényléthylamine (5 substances), apparenté à l'amphétamine.
La surveillance repose sur les saisies de drogues et les produits récupérés auprès d'usagers, mais également sur les résultats des recherches actives menées officiellement en laboratoire. L'achat en ligne d'échantillons permet d'analyser la composition des produits vendus. Sans surprise, celle-ci est très variable d'un produit à l'autre. Elle comprend parfois des substances réglementées. Les mêmes substances psychoactives peuvent ainsi être vendues sous des noms différents.
L'OEDT exerce une veille sur Internet afin de suivre la disponibilité en ligne de substances qui n'ont pas encore fait l'objet de décisions de réglementation.
Ce marché lucratif attire de plus en plus d'acteurs. Le rapport indique que le nombre de boutiques de vente de drogues en ligne a presque doublé en un an, passant de 170 en janvier 2010 à 314 en janvier 2011. Et, visiblement, cette progression s'est accélérée au cours des derniers mois : l'OEDT a recensé 630 sites de vente en ligne en juillet 2011, et 690 en janvier 2012.
ACTIVITÉ IMPORTANTE DES LABORATOIRES CLANDESTINS
"Généralement, ces sites vendent plus fréquemment leurs nouvelles drogues sous des noms tels que "herbal highs" (drogues à base de plantes) ou "research chemicals" (produits chimiques de recherche), plutôt que sous le terme de "drogues légales"", indique le rapport. Même s'il est difficile d'identifier avec précision les pays d'origine des boutiques en ligne qui offrent ces substances, les deux organismes européens estiment cependant que l'augmentation du nombre de sites est principalement due à de nouveaux entrants américains.
Le plus connu des cannabinoïdes de synthèse est vendu sous le nom de "Spice", dont les effets secondaires sont une augmentation du rythme cardiaque, une hypertension artérielle, une agitation et des hallucinations. Au cours de la période 2008-2010, les cannabinoïdes de synthèse déjà répertoriés appartenaient à cinq groupes chimiques différents. Mais cinq nouveaux groupes de cette famille sont apparus sur le marché européen des drogues en 2011 et début 2012. Ce qui témoigne d'une activité importante des laboratoires clandestins.
Le rapport cite l'exemple de la méphédrone, un stimulant de la famille des cathinones, qui atteint au Royaume-Uni des niveaux de consommation équivalents à ceux de l'ecstasy (1,4 % de la population des 16 à 59 ans) ou de la cocaïne (4,4 % des 16-24ans).
En 2011, cette drogue de synthèse était toujours disponible dans des boutiques en ligne, même si celles-ci étaient moins nombreuses à le proposer et si les prix avaient grimpé. Elle semble surtout consommée par des personnes faisant également usage d'autres drogues.

La Coordination médicale hospitalière (CMH) interpelle les deux candidats arrivés en tête à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle 2012 sur la "grave crise" dans laquelle se trouve l'hôpital public, dans un courrier daté du 23 avril 2012.
La CMH pose trois questions au candidat UMP Nicolas Sarkozy et au candidat socialiste François Hollande.
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Dedans : nouveau spectacle de la Compagnie du lit qui grince - Le Tourneur
vendredi 27 avril 2012

Amélie Boblin et David Louazel de la Compagnie du lit qui grince travaillent « Dedans » qui sera dansé samedi 28 avril, salle des fêtes du Tourneur.
Du spectacle vivant et travaillé
Amélie Boblin et David Louazel, les deux danseurs et chorégraphes de la Compagnie du lit qui grince, travaillent sur leur nouveau spectacle intitulé Dedans. Jouée et dansée déjà cinq fois à Vire et à Caen, cette nouvelle création est en plein travail « afin de la rendre plus compréhensible. Nous avons monté ce spectacle cet hiver lors d'une résidence à la halle de Vire, mais il nous manquait le miroir et le recul nécessaire », expliquent les deux danseurs.
Il faut dire que le sujet est complexe puisque cela touche à la psychiatrie. « J'avais envie de traiter le sujet de la folie, vue de l'intérieur de la tête de mon personnage,explique David Louazel. Tout ce que l'on montre passe par ses yeux. » Et on peut s'y perdre. D'autant que les précédents spectacles, que ce soit Les poissons ou Le Doctor F, faisaient appel à des situations facilement décodables - des voisins et une histoire d'amour ou encore Frankenstein et sa créature.
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Les Livres de Psychanalyse

L'Unebévue N°29 : LACAN DEVANT SPINOZA, CRÉATION/DISSOLUTION

L'Unebévue 2012


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APPEL À CONTRIBUTION

Vendredi 18 mai 2012 

Patients et traitements psychiatriques à l’écran : pratiques militantes, soins et processus de subjectivation

Publié le mardi 06 mars 2012 par Loïc Le Pape
RÉSUMÉ
Le colloque transdisciplinaire « patients et traitements psychiatriques à l’écran : pratiques militantes, soins et processus de subjectivation » (5 et 6 décembre 2012) a pour objectif d'étudier l'évolution des représentations du patient psychiatrique et des traitements en santé mentale à l'écran. On analysera l'émergence de nouvelles subjectivités et récits de l'intime qui peuvent s'inscrire dans une démarche de réhabilitation de pratiques médicales institutionnelles ou bien traduisent la réappropriation de l'outil filmique par des collectifs militants.
ANNONCE

Argumentaire:

Patients et traitements psychiatriques à l’écran : pratiques militantes, soins et processus de subjectivation.

La mise en scène de l’univers asilaire

A partir des années 1960, plusieurs films mettant en scène l’internement psychiatrique reçoivent un excellent accueil de la critique et du public. De nombreux réalisateurs, s’inscrivant dans la mouvance du Nouvel Hollywood, se risquent à traiter le thème de la folie à travers une démarche visuelle et artistique non-consensuelle. Qu’ils adoptent une posture d’ethnographe, tel Frederick Wiseman pour son documentaire Titicut Follies (1967), ou optent, à l’instar de Milos Forman avecVol au-dessus d’un nid de coucou (1975), pour l’adaptation cinématographique d’un roman, ces cinéastes s’attachent à montrer et dénoncer la violence inique des traitements imposés aux patients : le lieu de soin est dépeint, dans ces œuvres, comme une institution malade. Cette production cinématographique s’inscrit dans une tradition remontant aux années 1940 qui, avec des productions appartenant à des genres différents – du fantastique de Bedlam (inspiré de l’œuvre picturale A Rake’s Progress de William Hogarth) au drame réaliste de The Snake Pit(Anatole Litvak, 1948) – retranscrivent l’expérience de l’internement à travers le regard de personnes présentées comme victimes des contraintes normatives imposées par l’institution psychiatrique et des soignants peu avenants. La portée dénonciatrice primant sur la retranscription de l’expérience individuelle subjective de la pathologie mentale, le héros principal est bien souvent un non-malade : un écrivain rêvant de gagner le prix Pulitzer en « s’infiltrant dans l’univers asilaire » pour en livrer un récit qui fera date dans Shock Corridor de Samuel Fuller (1963) ; ou bien un marginal qui pense, en se faisant interner, échapper à la prison (Vol au-dessus d’un nid de coucou).

Filmer la folie, entre fiction et documentaire

La folie à l’écran : un motif récurrent auprès de cinéastes « engagés » ? Certainement, si l’on songe à Family Life de Ken Loach (1971), violente chronique de la descente aux enfers d’une jeune schizophrène qui montre que des facteurs familiaux couplés au manque d’empathie des praticiens peuvent aggraver voire provoquer des troubles mentaux. Si la fiction cinématographique pointe directement du doigt l’institution, se faisant l’écho des écrits des représentants les plus virulents du mouvement antipsychiatrique anglo-saxon (Laing, Cooper), le documentaire vise à faire apparaître les expériences menées par des psychiatres ou éducateurs désireux d’améliorer le sort de leurs patients en leur offrant plus de liberté et d’autonomie. On pensera ainsi à Ce gamin-là de Renaud Victor (1975), qui retrace l’expérience de Fernand Deligny avec des enfants autistes, ou à Fous à délier de Marco Bellochio (1975), qui enquête sur le parcours de trois ex-patients employés à l’usine dans l’Italie de Franco Basaglia. Au cours des années 1990 d’autres réalisateurs, tels que Benoît Dervaux, Jean-Michel Carré et Nicolas Philibert, se proposent de faire le bilan de l’antipsychiatrie ou de la psychothérapie institutionnelle. La clinique de la Borde et le Coral, lieu de vie qui accueille indifféremment psychotiques et jeunes délinquants, ouvrent ainsi leurs portes aux cinéastes qui, à travers des films à la croisée du documentaire et de la fiction (comme par exemple Visiblement je vous aime, 1995), donnent la parole aux soignants et patients.

Cadrage

La folie à l’écran : trois axes de recherche

Les travaux de ce colloque multidisciplinaire, ouvert aux contributions d’historiens, sociologues, anthropologues, philosophes et cinéastes, se déclineront selon trois axes de recherche.


Il s’agira en premier lieu d’étudier les relations entre l’histoire de la folie mise à l’écran – qu’il s’agisse de la fiction cinématographique ou bien du documentaire ethnographique ou journalistique – et l’histoire des changements survenus au sein du monde psychiatrique tout au long du dernier demi-siècle. On s’interrogera à la fois sur le film et l’enquête filmée en tant que moyens « engagés » de réhabiliter une pratique ou une éthique des soins en psychiatrie (La moindre des choses, La devinière, Visiblement je vous aime, Valvert, la série italienne Il était une fois la cité des fous de Marco Turco), et sur le rôle qu’ils ont pu éventuellement jouer dans l’univers du militantisme en psychiatrie. Peut-on dès lors parler d’une réception de ces films auprès des usagers militants ? Certains films ont-ils contribué à alimenter le désir de dénonciation des traitements jugés dégradants et coercitifs ?


Le deuxième axe s'interrogera sur les usages sociaux et politiques de la folie mise à l’écran, et notamment sur les films produits par les acteurs (psychiatres, usagers, familles) du champ psychiatrique.


De quelles manières les images de la folie peuvent-elles participer à la construction des controverses morales et politiques propres au monde psy (on songera à la polémique autour du documentaire sur l’autisme, Le Mur) ? Comment sont-elles mobilisées dans une cause et ainsi appropriées par de différents acteurs, qu’il s’agisse de militer contre la « dérive » sécuritaire de la psychiatrie contemporaine, comme l’a récemment fait en France le documentaire Un monde sans fous, ou bien au contraire de dénoncer les politiques de désinstitutionalisation et de plaidoyer pour l’usage de l’électro convulsivothérapie en montrant la souffrance des familles, comme le très discuté reportage brésilien Omissão  de socorro : pacientes psiquiátricos tomam a palavra (Omission de prêter secours : des patients psychiatriques prennent la parole) ?


Le troisième axe portera enfin sur la question des processus de subjectivation. A l’heure où les usagers, réunis au sein d’associations, mettent en scène leurs parcours – souvent douloureux – de la dépendance à l’autonomie et décrivent, dans des documentaires de commande publique ou militants, leur passé de malade et leur présent d’usager ou de survivant, le fou et les soins en psychiatrie ont-ils cessé d’être fantasmes ? La valeur de preuve attenante aux témoignages rassemblés contribue-t-elle à produire de nouvelles subjectivités qui doivent composer avec les contingences des productions cinématographiques et audiovisuelles ?


Comment les éléments autobiographiques personnels sont-ils mobilisés pour traiter, non plus de la folie, mais du handicap psychique, concept porté en France par l’adoption de la nouvelle législation sur le handicap de 2005 ? La prise de parole des usagers devant la caméra modifie-t-elle leur relation à la maladie ? Et dans quelle mesure l’appropriation des moyens visuels par les associations d’usagers ne reflète-t-elle pas un retour du politique dans la sphère du privé, privant parfois ceux qui font l’expérience de la maladie mentale et des soins en psychiatrie, de la possibilité de produire des objets cinématographiques relevant réellement de l’intime ?


Dans ce contexte, un intérêt particulier sera également accordé à toute contribution portant sur les dispositifs narratifs et les moyens techniques (split screen, musique, ellipses…) par lesquels l’expérience du trouble mental peut être traduite à l’écran.

Liste de films indicative:

The Snake Pit, Anatole Litvak, 1948 ; Titicut Follies, Frederick Wiseman, 1967 ; Family Life, Ken Loach, 1971 ; Fous à délier, Marco Bellochio, 1975 ; Vol au-dessus d’un nid de coucou, Milos Forman, 1975 ;  La moindre des choses, Nicolas Philibert, 1996 ; La devinière, Benoît Dervaux, 1999 ; Julien Donkey Boy, Harmony Korine, 1999 ; The White Sound (Das Weisse Rauschen), Hans Weingartner, 2001 ; Clean, Shaven, Lodge Kerrigan, 1995 ; Visiblement je vous aime, Jean-Michel Carré, 1995 ; Valvert, Valérie Mréjen, 2009 ; La Pecora Nera, Ascanio Celestini, 2010 ;C'Era Una Volta La Citta Dei Matti, Marco Turco, 2010 ; Les Voix de ma sœur, Cécile Philippin, 2010 ; Un monde sans fous, Philippe Borrel, 2010 ; Le Mur, Sophie Robert, 2011...

Modalités:

Vos propositions de communications doivent nous parvenir sous la forme d'un résumé de 450 mots maximum envoyé en pièce-jointe aux adresses suivantes: nausica.zaballos@ehess.fr; manna@ehess.fr et coffin@pouchet.cnrs.fr.

Date limite de réception des résumés: 18 mai 2012.

dimanche 6 mai 2012


Étonnantes mystifications de la psychothérapie autoritaire

Étonnantes mystifications de la psychothérapie autoritaire


Thème: Autisme
Jean-Claude Maleval
 Avril 2012
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Psychothérapie institutionnelle d'enfants-erès-9782749231976



Psychothérapie institutionnelle d'enfants
L'expérience KaPP


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Auteur :  |

Editeur : ERÈS

Collection : EMPAN

Fruit d'un travail collectif, cet ouvrage témoigne d'une expérience de psychothérapie institutionnelle dans un hôpital de jour, le KaPP, accueillant depuis dix ans des enfants de 0 à 13 ans en grande difficulté. Qu'ils soient atteints d'autisme ou de psychose, qu'ils présentent un retard cognitif, une violence extrême ou une anorexie mentale, ou qu'ils soient victimes de maltraitance, les enfants ainsi que leurs familles bénéficient au KaPP d'une attention particulière à leur souffrance. Dans le quotidien, l'anecdotique, le fugace, les soignants croisent leurs regards pour approcher la singularité de chaque enfant. Aider l'enfant à accomplir sa tâche d'humanisation implique de lui permettre de grandir au niveau de ses émotions, son comportement, ses compétences relationnelles et cognitives, ses apprentissages.

Au KaPP, on pratique une multidisciplinarité interactive dans la prise en charge. Chacun travaille en lien avec les collègues, pas seulement lors des réunions d'équipe, mais aussi en coanimant activités et ateliers, parfois même en invitant des parents... Le projet thérapeutique est en construction permanente. Les principes en sont connus et forment la culture thérapeutique de l'équipe qui doit faire preuve de créativité pour garder le projet vivant.


«Il faut humaniser notre système de santé»

TRIBUNE Dans cette tribune, l'urgentiste Patrick Pelloux, rejoint par d'autres médecins, appelle à voter pour François Hollande dimanche, pour un renouveau du système de santé et de l’hôpital public.

Les questions de santé ont été très peu abordées lors de cette campagne pour l’élection présidentielle. Pourtant la santé est l’une des préoccupations principales des Français et elle a semblé être cantonnée à des débats de spécialistes. Or, il s’agit bien de choix politiques ultralibéraux qui nous ont conduits, en dix ans, à reculer sur les valeurs humanistes et les acquis du Conseil national de la résistance en matière de santé et de protection sociale.
La question fondamentale est de savoir si le système économique est au service du progrès de l’humanité ou si les femmes et les hommes doivent subir l’économie, en l’occurrence une marchandisation de la santé, par exemple avec la tarification à l’activité dans les établissements de santé.
Le travail doit être débuté afin d’humaniser notre système de santé. Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons eu une telle espérance de vie issue de l’œuvre civilisatrice. Mais en même temps, les inégalités se sont creusées. La santé est devenue une source de profit. L’idée d’un hôpital entreprise inclus dans la loi Hôpital, patient santé et territoire (HPST) est en contradiction totale avec l’hôpital public, élément majeur de stabilité sociale et expression de ce que la science peut faire pour améliorer la vie des femmes et des hommes. Des régressions inquiétantes montrent qu’il y a urgence à changer, comme le recul de la France de la 7e à la 20e place en Europe pour la périnatalité ou le recul de l’espérance de vie en bonne santé.
Enfin au cours de ces dix ans, le progrès social pour les personnels hospitaliers a été brutalement stoppé avec une aggravation majeure des conditions de travail. Les patients et leurs familles le constatent au quotidien: surcharge des urgences, manque de lits d’hospitalisation, difficultés d’accès aux soins (notamment en psychiatrie), difficultés pour la prise de rendez-vous dans des spécialités comme l’ophtalmologie, problèmes de prise en charge des personnes âgées ou des adultes handicapés…
Mais il n’y a pas que l’hôpital: il faut une véritable articulation des professions de santé entre ceux qui exercent en ville et dans les établissements de santé. Il est nécessaire de créer une université de la santé ouverte à toutes les professions incluant la formation continue indépendante. Il convient de développer la santé dans les écoles, au travail, dans les prisons, mais aussi de mener des politiques de prévention… Tous ces éléments ne font qu’un: celui d’un système de santé moderne et conquérant des nouveaux possibles. Cela ne peut plus continuer ainsi ! Un changement radical de la politique de santé est indispensable. Même si le programme de François Hollande est perfectible, il est porteur d’espérance pour un renouveau du système de santé et de l’hôpital public. Nous voterons donc pour François Hollande, tout en restant très vigilants devant l’urgence humaniste à porter dans notre pays.
Patrick Pelloux (urgentiste, Paris), Adrienne Reix (urgentiste Bordeaux), Jean-Luc Baudel (réanimateur médical, Paris), Dalila Serradj (urgentiste Dijon), François Danet (psychiatre, chercheur en sociologie Lyon), Christophe Prudhomme (urgentiste syndicaliste CGT, Bobigny), James Brodeur (anesthésiste réanimateur Bourges), Frederic Pain (urgentiste Parthenay), Jean-Claude Penochet (psychiatre Montpellier), Fabrice Venier (urgentiste Rouen), Carole Fink (soins palliatifs, Lons le Saunier) Jacques Trevidic (pharmacien Caudan), Séraphin Collé (médecin généraliste Toulouse), Olivier Varenne (cardiologue Paris), Karim Boudemia (urgentiste Dijon), Marcel Viallard (Anesthésiste Paris), Daniel Jannière (anesthésiste réanimateur Paris) , Julie Rivière (Gynéco-Obstétricienne Paris) Fabrice Vallée (Réanimateur Paris) Didier Menard (médecin généraliste, Seine-saint-Denis), Pierre Paresys (psychiatre de secteur, Bailleul), Dr Philippe Crova (urgentiste Bourgoin-Jallieu) Christophe Jedrecy (urgentiste, Dourdan).
Psychiatries dans l’histoire
Actes du 6e congrès de l’Association européenne pour l’histoire de la psychiatrie publiés sous la direction de Jacques Arveiller.
`Collection Symposia.
Ce volume, rassemblant des contributions au 6e congrès de l’Association européenne pour l’histoire de la psychiatrie, aborde de façon très variée comment la psychopathologie et la psychiatrie se sont incarnées et déployées dans diverses périodes de l’histoire, de l’Antiquité à la période contemporaine, et dans des zones géographiques elles aussi variées (les pays d’Europe, mais aussi ceux d’Amérique du Nord et du Sud). On y insiste sur les échanges et influences entre ces pays et ces zones, tant sur le plan des théories que sur celui des pratiques. Ces contributions se regroupent autour de grandes thématiques concernant la psychiatrie (cliniques et psychopathologies, psychiatrie de l’enfant, psychanalyse et psychiatrie, institutions psychiatriques, thérapeutiques psychiatriques, psychiatrie légale et écritures de la psychiatrie).

Consulter l’ouvrage
2008, 16 x 24, br., 478 p.
978-2-84133-331-8
F205993

La psychiatrie selon feu Félix Guattari (2)

Rev Med Suisse 2012;8:

Un livre apparaît et des souvenirs émergent (Rev Med Suisse 2012;8:870-1). C’était il y a un quart de siècle, ou presque. En France, un président de la République affiché socialiste venait d’être réélu. L’époque était encore de celles, attachantes et précieuses, où les intellectuels se piquent de psychiatrie. Effet de mode ou symptôme d’une société en quête d’identité ? Parmi eux, Félix Guattari qui, en marge de ses activités philosophiques et littéraires, aura travaillé de 1955 à 1992 au sein de la célèbre clinique privée deLa Borde située à Cour Cheverny (Loir-et-Cher). Un tout récent ouvrage[1] nous rappelle avec acuité et cet homme et cette époque.
Sans reprendre le refrain (qui finira bientôt par lasser) de l’âge d’or (et de son c’était-mieux-avant), fort est bien d’observer qu’en ces temps héroïques les croisements du journalisme et de la psychiatrie pouvaient ne pas être inféconds. Après avoir fait (avec Guattari le soignant) le chemin de La Borde financièrement étranglée, nous nous étions retrouvés peu de temps plus tard. La Borde vivait encore ; Ronald Laing venait de mourir. C’était le 23 août 1989. Guattari n’avait plus que trois ans à vivre. Il nous avait accordé un entretien qui fut publié dans Le Monde du 6 septembre 1989.
«Au début de ce mois, j’ai été interviewé (…) pour Le Monde, à l’occasion de la disparition de Ronald Laing, écrira-t-il dans un texte (intitulé Journal de Lebos et reproduit dans l’ouvrage cité). Pour la énième fois, j’ai été amené à expliquer l’impasse que connaît la psychiatrie française – malgré ses efforts de modernisation, malgré les expériences intéressantes du "secteur" extrahospitalier – par l’archaïsme de ses structures. L’esprit corporatiste de ses soignants, la passivité de l’opinion… (…). A ma grande surprise, cette interview a suscité quelques réactions et fait quelques vagues.»
Ronald Laing était mort après Franco Basaglia (1980) et David Cooper (1986). Etait-ce donc, en 1989 la disparition de l’antipsychiatrie ? Que pouvait nous dire sur ce point le psychanalyste qui avait été le principal animateur, avec les docteurs Jean Oury et François Tosquelles, de l’école française de psychothérapie institutionnelle ? Extraits :
«Avez-vous en 1989 le sentiment d’être un has been ?
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