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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 29 avril 2012


Colloque de médecine et de psychanalyse

Le colloque de médecine et de psychanalyse 2012 aura pour thème « L’avenir de la relation de soin : le transfert est-il en option ? » et se déroulera les 29 et 30 juin 2012 à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques - 2, rue Viguerie à Toulouse.
Ce congrès est organisé sous l’égide de la Société Médecine et Psychanalyse(SMP).
Comité scientifique : Pr. Jean-Philippe Raynaud, Louis Ruiz, Dr. Hubert Stoecklin, Dr. Agnès Suc, Dr. Michel Vignes.
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Programme du colloque médecine et psychanalyse
Carlos Maffi, Le Souvenir-écran de la psychanalyse. Freud, Klein, Lacan. Ruptures et filiations
Loïc Geffrotin
1Avec Le Souvenir-écran de la psychanalyse. Freud, Klein, Lacan. Ruptures et filiations, Carlos Maffi signe un livre très stimulant. L'auteur est psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Buenos Aires, et docteur à l'Université de Paris VII. Ce livre est le fruit d'une réécriture six ans durant de sa thèse. S'adressantà ses confrères et consœurs psychanalystes, il cherche à montrer que Klein et Lacan ont été en rupture complète avec des théories centrales de Freud, tout en se présentant comme ses plus fidèles continuateurs. Cette rupture, présentée comme une filiation, se dissimule derrière le thème de la rupture épistémologique de Freud d'avec les scientifiques de son époque. Carlos Maffi va chercher à montrercomment de telles opérations ont été rendues possibles, quels en sont les objets, et quels enseignements il faut en tirer pour la théorie et la pratique psychanalytique. L'enjeu du livre est de comprendre le rapport qu'entretient la psychanalyse avec le réel, et si ce rapport est lié à une compréhension matérialiste et moniste de la relation corps-esprit.
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Cinq ans de sarkozysme… et un système de santé à terre

Par CHRISTIAN LEHMANN
Si Nicolas Sarkozy a largement contribué à mettre à genoux le système de santé français, la destruction de la sécurité sociale solidaire avait été largement entamée par ses prédécesseurs.
Dès 2004, Jacques Chirac avait nommé à la tête de l’Assurance maladie Frédéric Van Roekeghem, ancien directeur à l’audit du groupe AXA. Ayant tout pouvoir, ce proconsul s’entoura de zélotes libéraux qui, sous couvert de «sauver la Sécu», la métamorphosèrent en utilisant le management du privé : fermetures de centres, transfert non rémunéré de la saisie des feuilles de soins aux soignants, primes d’intéressement des médecins conseils, falsification des chiffres d’arrêts de travail injustifiés.
Dès 2005, au ministère de la Santé, agissant en back-office de Philippe Douste-Blazy, Xavier Bertrand, ancien assureur chez AXA, organisait entre les syndicats médicaux les plus réactionnaires et l’Assurance maladie new-look une convention surchargeant les généralistes de travail administratif sans même leur octroyer les moyens de payer un secrétariat, désespérant leur relève éventuelle, hâtant leur disparition. En échange d’un «parcours de soins» transformé en labyrinthe tarifaire, ces syndicalistes obtenaient l’élargissement des dépassements d’honoraires des spécialistes et la mise à mort de l’option référent, seule avancée financière et conceptuelle de la médecine générale en vingt ans.
Dans le même temps, à l’hôpital, se mettait en place, au nom de la culture du chiffre, la tarification à l’activité. Les vieux atteints de pathologies lourdes nécessitant trop de «temps soignant», devaient être refoulés de l’hôpital pour équilibrer les budgets. Déjà pénalisés par l’usine à gaz de la convention 2005, les patients subirent dès 2007 les franchises, lubie sarkozyste. «Y a-t-il une seule assurance sans franchise ? C’est la seule façon de res-pon-sa-bi-li-ser les patients.»Responsabiliser les cancéreux, les diabétiques et les accidentés du travail, voilà au moins une promesse que Nicolas Sarkozy peut fièrement se vanter d’avoir tenue. A l’époque, la Cour des comptes avait proposé, plutôt que de piocher ainsi 850 millions d’euros dans la poche des malades, de taxer les stock-options à l’égal des salaires, ce qui aurait rapporté 3,5 milliards d’euros par an. Nicolas Sarkozy, en gestionnaire avisé, trancha pour la finance. Au bout de cinq ans, le constat est accablant. A défaut de responsabiliser les patients, les franchises auront aggravé le renoncement aux soins, certains patients devant aujourd’hui choisir entre se soigner ou payer leur loyer.
Mais ce n’est pas tout. Dès 2005, Frédéric Van Roekeghem, dans ce sabir qu’aurait goûté George Orwell, s’était juré de «redéfinir le périmètre des affections de longue durée». En clair, l’idée, lumineuse, était de ne plus prendre en charge à 100% les pathologies chroniques qu’au stade des complications. Ayant déclenché un tollé, cette mesure fut mise sous le boisseau et ressortie après l’élection. Plus fort que les rois médiévaux censés guérir les écrouelles : sous Sarkozy, du jour au lendemain, l’hypertension artérielle sévère n’est plus une affection de longue durée. Dans un pays où l’espérance de vie d’un ouvrier est de sept ans moindre que celle d’un cadre, ceci aggrave encore le différentiel entre ceux qui peuvent prendre en charge les soins de prévention et les autres.
Passons brièvement sur le calamiteux épisode de la grippe H1N1, éclairant exemple de cette médecine sans médecins que dessinent année après année les fossoyeurs du système : Roselyne Bachelot fut grandiose de bout en bout, commandant des vaccins par lots de dix en quantité invraisemblable, niant les compétences des infirmiers et généralistes «incapables de respecter la chaîne du froid», surjouant la dramatisation. Entourée d’«experts» prédisant l’Apocalypse, elle mit en place des vaccinodromes dispendieux que louèrent sans grande lucidité aussi bien François Chérèque, persuadé que les généralistes voulaient vacciner par appât du gain, que Jean-Luc Mélenchon, fasciné par la «résurgence du collectif» quand les vaccinodromes en gymnase signaient la défaite de la pensée scientifique indépendante.
En 2010, de déremboursements en franchises, l’Assurance maladie ne remboursait plus que 50% des soins ambulatoires, tandis que le pourcentage d’étudiants en médecine s’installant en ville passait de 14% à 9%. Sommés d’injonctions contradictoires par les nouveauxbenchmarkers de la Sécu, menacés dans certains départements pour avoir octroyé à leurs patients le tiers payant, les soignants dévissaient leur plaque par centaines chaque année.
Dans le même temps, Xavier Bertrand, pour faire oublier aussi bien l’amitié de trente ans entre Jacques Servier et Nicolas Sarkozy que ses nombreux conseillers issus de Big Pharma ou le saccage du Fonds d’orientation pour l’information médicale indépendante (son premier acte en tant que secrétaire d’Etat), lançait après le scandale du Mediator une opération mains blanches : «Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être l’organisateur». Et nous voilà ce soir, comme dirait Jacques Brel. Année après année, la pratique de la médecine générale est devenue plus difficile. Le désert avance, et les solutions de remplacement incohérentes pondues ici et là : médecins itinérants en roulottes, généralistes à la porte des urgences, vétérinaires ruraux enrôlés pour piquer les vieux, font fi du réel et de la particularité du système français, qui faisait une large place à l’humain, à la médecine de l’individu.
Le président qui vient aura le choix : accompagner le mouvement largement entamé par les fossoyeurs, instrumentaliser les dépassements pour pénaliser l’ensemble des professionnels en invoquant les «défaillances» d’une médecine de proximité exsangue, saupoudrer quelques maisons médicales pour faire branché, ou tendre la main aux médecins et infirmiers de terrain pour reconstruire avec eux une politique de santé solidaire.
Il est minuit, docteur Hollande.

L'Afssaps admet des «bénéfices cliniques» du Baclofène contre l'alcoolisme

«Concernant spécifiquement cette utilisation hors du cadre actuel de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), les données de pharmacovigilance sont très limitées, mais ne remettent pas en cause la poursuite de ce type de traitement», note-elle.
Plus de 30 000 personnes prennent déjà du baclofène en France, pour des problèmes d’alcool, hors AMM. Il est commercialisé sous forme de comprimés par le groupe pharmaceutique Novartis sous le nom de Liorésal et comme générique par Sanofi sous le nom de Baclofène Zentiva.
«Cependant, une meilleure connaissance du profil de sécurité d’emploi du baclofène dans ce cadre est absolument nécessaire et justifie de maintenir une surveillance très active de l’Afssaps et des professionnels de santé.»

Nouvelle actualisation «d'ici six mois»

L’Afssaps rappelle que «la prise en charge de l’alcoolo-dépendance implique une approche globale par des médecins expérimentés dans le suivi de ce type de patients dépendants».
«Le recours au baclofène doit être considéré au cas par cas et avec une adaptation de la posologie (ndlr: dose) individuelle afin de garantir dans le temps la dose utile pour chaque patient», précise-t-elle.
L’Afssaps souligne avoir autorisé en avril dernier le lancement d’un essai clinique contrôlé, baptisé «Bacloville», chez des patients présentant une consommation d’alcool à haut risque qui seront suivis pendant au minimum un an. Une nouvelle actualisation est prévue «dans un délai de 6 mois».
Dans son point datant de juin 2011, l’Afssaps se bornait à «une mise en garde» à propos de ce vieux médicament, autorisé depuis 1974 pour soulager de contractures musculaires involontaires d’origine neurologique.
Une position jugée dissuasive qui avait été vivement critiquée par des patients et le Pr Bernard Granger, chef de service de psychiatrie.
La popularité du baclofène a explosé en 2008 avec la parution du livre«Le dernier verre» d’Olivier Ameisen, cardiologue, devenu alcoolique, qui y racontait que ce médicament lui avait supprimé son envie de boire.
(AFP)
Evénement : Les 42e Journées de l’Ecole de la Cause freudienne
  Journées de l’Ecole de la Cause freudienne
Palais des Congrès de Paris
Les 6 et 7 octobre 2012
Autisme et psychanalyse
Les autistes nous enseignent qu’il existe un statut primitif de la langue où le signifiant est un Un tout seul, relié à aucun autre signifiant, un Un ne se rapportant pas à l’Autre. Disjointe alors de ses effets de sens, la langue – lalangue – ne produit aucun effet sujet. Cet insensé n’en est pas moins ordonné par l’ordre obscène et féroce du surmoi que Lacan reconnaissait dès le Séminaire I comme le trognon de la parole, à partir de quoi un sujet pourra se construire. Passer de lalangue au langage suppose un consentement. Un des premiers effets de cette insondable décision de l’être est de nouer ensemble le corps et la langue, car les traces laissées par les signifiants sur le corps en dessinent les bords et l’unifient. Dès lors, il est possible de dire que l’autisme est le statut premier de l’être parlant. Mais la question reste posée de savoir comment sortir de l’autisme et à quelles conditions.
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Université 
Paris8

La lettre et l’oeuvre dans la psychose

Fabienne Hulak, maître de conférences au département de psychanalyse, auteur de "La lettre et l’oeuvre dans la psychose", a présenté ses recherches autour de la psychose
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Affiche
Vieillissement : cerveau et sexe ne s'usent... que si on ne s'en sert pas
LE MONDE | 
Dans notre société fortement touchée par la maladie d'Alzheimer - environ 880 000 personnes ont été diagnostiquées en France -, l'annonce, en janvier, par une équipe de l'Inserm, d'un déclin cognitif dès l'âge de 45 ans a eu l'effet d'un électrochoc.
Dans les esprits, ce seuil était placé à 60 ans. "Cette information n'est pas nouvelle", tempère le professeur Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, président de la Fondation Ifrad pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer. "Nous avons plusieurs intelligences qui vieillissent à des tempos différents", précise-t-il.
Selon ce spécialiste, l'intelligence dite "fluide", fondée sur la rapidité et la flexibilité mentale, décline en effet très tôt, à partir de 25 ans. C'est elle qui est utilisée en mathématiques ou en finance de marchés. "C'est pour cela que mathématiciens et traders sont plus performants avant 40 ans et que les découvertes dans ces domaines se font quand on est jeune",explique-t-il.
Par contre, l'intelligence dite "cristallisée", qui repose sur les acquis liés à l'apprentissage et l'expérience (langage, culture générale...), décline bien plus lentement : "Picasso, Verdi, Chagall ou encore Michel-Ange ont eu des productions remarquables à 70 ans, voire 80 ans", poursuit-il.
Notre cerveau possède une mécanique impressionnante : "C'est, de tous les organes humains, le plus chronorésistant, en dépit d'un émoussement réel mais modéré des fonctions cognitives", note cet expert.
MÉMOIRES MULTIPLES
Pour freiner le déclin, les mots croisés sont intéressants mais ne suffisent pas. "Mieux vaut faire du bridge que des patiences, du Scrabble que du sudoku", illustre M. de Ladoucette. Car nos mémoires sont multiples : auditive, visuelle, émotionnelle, procédurale... L'idéal est de stimuler notre capacité d'adaptation. C'est le cas en favorisant les contacts humains de visu ou par écrans interposés (mails, réseaux sociaux), mais aussi en voyageant ou en étant confronté à d'autres générations.
Car le cerveau présente une caractéristique particulière : "Il s'use si on ne s'en sert pas, poursuit cet expert, comme une autre fonction, d'ailleurs, la sexualité." Continuer à avoir une vie sexuelle épanouissante en prenant de l'âge n'est plus tabou. "Nos comportements sexuels âgés ont changé, confirme le docteur de Ladoucette. L'arrivée du Viagra, à la fin des années 1990, a libéré la parole et les actes."
Autre bouleversement, les baby-boomers, héritiers de la révolution sexuelle et plutôt en bonne santé, sont désormais quinqua et sexagénaires. "Ce contexte nous a permis de découvrir qu'il existait une activité sexuelle après 50 ans, basée non plus sur la performance, mais sur la tendresse et l'échange, poursuit ce spécialiste. Cependant, on vit sur le tard sa sexualité comme on l'a vécue : un homme ou une femme hypersexués à 40 ans pourront avoir toujours des moments de plaisir à 80 ans mais moins fréquents. Et une personne moins intéressée cessera peut-être toute activité sexuelle vers 60 ans."

"On ne nous apprend pas à bien vieillir"

LE MONDE | 

Olivier de Ladoucette, auteur du Nouveau guide du bien vieillir (Odile Jacob, 2011), livre des conseils pour lutter contre les effets du vieillissement. Activités physique et intellectuelle sont fortement recommandées. Le repli sur soi est à proscrire.
Certains septuagénaires font quinze ans de moins. D'autres, non. Peut-on choisir son camp ?
Indéniablement oui, car l'âge administratif est de moins en moins pertinent. Nous avons tous un âge subjectif, résultant de différents facteurs sur lesquels nous pouvons agir : l'âge de nos artères, notre âge social, l'âge des désirs... Le vieillissement physiologique est terriblement inégalitaire. On estime que le terrain génétique joue pour 30 % dans notre longévité. Mais le reste est lié à nos comportements.
Comment mieux résister à l'épreuve du temps ?
Nos réserves physiologiques permettent à la majorité d'entre nous de vivre autonome jusqu'à 80 ans, voire 90 ans. Mais nous vieillissons par pièces détachées. Certaines fonctions se dérèglent plus vite que d'autres. Ainsi, la fonction respiratoire se dégrade à partir de 30 ans à une vitesse de 10 % par décennie en moyenne. Mais un entraînement physique d'endurance peut éviter plus de la moitié de cette dégradation. Un homme sédentaire de 50 ans serait incapable de suivre sur 400 mètres une marathonienne de 70 ans.
Même constat pour la masse musculaire. La sarcopénie (fonte musculaire) est un véritable problème dans le dernier tiers de la vie. Nous perdons 50 % de notre masse musculaire entre 20 et 80 ans et cela entraîne des troubles de l'équilibre. Progressivement, les muscles sont remplacés par d'autres tissus, notamment graisseux. Mais la parade existe : il faut manger des protéines et avoir une activité régulière. Des nonagénaires ont pu récupérer de 20 % à 30 % de leur force en quelques mois grâce des exercices de musculation appropriés.
Sur quels autres organes peut-on agir ?
L'altération du cristallin commence vers 20, 25 ans et est directement liée aux rayons ultra-violets. Porter des lunettes de soleil ralentit son vieillissement. Pour certains organes, l'égalité entre les sexes n'existe pas : le squelette des femmes se fragilise plus vite ; l'audition des hommes est touchée plus précocement. Elle peut l'être dès la cinquantaine et s'appareiller tôt permet de ralentir la dégradation.
Pour le squelette, c'est autour de 20 ans que nous connaissons notre pic de masse osseuse. Il faut donc faire du sport entre 12 et 20 ans pour maximiser ce pic. Une fois constitué, ce capital va décroître au fil des ans avec une accélération pour les femmes à la ménopause. Mais, là aussi, le déclin peut être ralenti par l'activité physique.
Pourquoi l'activité physique est-elle si importante ?
L'homo erectus est devenu "homo sedentarus" il y a à peine cinquante ans. Notre corps n'est pas génétiquement programmé pour cela et en souffre. Il faut donc s'astreindre à de l'exercice.
Bien sûr, tout le monde n'est pas attiré par le sport. Les plus âgés, qui n'ont jamais pratiqué, peuvent s'en sortir en marchant trois à cinq fois trente minutes par semaine d'un bon pas ou exploiter toutes les situations du quotidien : monter et descendre les escaliers, faire le ménage, sortir le chien...
Pourquoi notre vieillissement dépend-il de l'âge des désirs ?
Il existe un vieillissement psychologique. Mais la personnalité, qui est la résultante du tempérament, inné, et du caractère, acquis, change peu à partir de 50 ans. On observe juste une légère accentuation des traits préexistants.
Et tout le monde ne devient pas une tatie Danielle ou un Harpagon. Si certains individus changent de caractère et deviennent difficiles, c'est moins lié au vieillissement du psychisme qu'à l'accumulation de deuils (de l'apparence, du statut social, des proches, de l'intégrité physique...) qui vont saturer leurs ressources adaptatives. Cela va se traduire par l'installation de mécanismes de défense inappropriés : repli sur soi, hostilité, passéisme...
Acceptons-nous mieux notre vieillissement ?
On distingue schématiquement trois approches de l'avancée en âge. Les "joueurs" - environ 15 à 20 % de la population - jouent leur vie aux dés à l'image de cet homme en surcharge pondérale, fumeur ayant eu un infarctus, diabétique et qui ne veut pas changer de comportement"puisqu'il faut bien mourir de quelque chose".
Les "mécaniciens" - environ 50 % de la population - considèrent leur corps comme une mécanique à réparer en cas de panne. En cas d'hypertension, ils vont prendre un traitement mais ne changeront rien à leur hygiène de vie.
Enfin, les 30 % restants sont les "jardiniers" - majoritairement des femmes - ceux qui ont le plus de chances de vivre longtemps. Ils sont dans l'observation et l'anticipation. La problématique du vieillissement n'est pas nouvelle. Dès le XVIIe siècle, l'écrivain Jonathan Swift remarquait : "Tout le monde veut vivre longtemps mais personne ne veut vivre vieux."
Quel est le profil type des centenaires de demain ?
Ils ressembleront aux nonagénaires d'aujourd'hui. Pour vivre en forme aussi vieux, ils auront probablement respecté trois consignes. Ils auront su éviter les maladies avec ou sans l'aide de la médecine. Ils auront maintenu constamment un bon niveau d'activité physique et intellectuelle. Enfin ils seront restés constamment reliés aux autres.
Votre rapport sur la santé mentale des seniors, remis à Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée de la santé, en avril 2011, insiste sur la dimension spirituelle du vieillissement. Pourquoi ?
Il est recommandé, en vieillissant, de développer une certaine hygiène de conscience. On nous a préparés à devenir des adultes, on ne nous apprend pas à bien vieillir. La vieillesse est une réserve de vie spirituelle. Je parle moins de religion que d'apprentissage de la connaissance de soi. Les stages de préparation à la retraite sont peu adaptés. Il faudrait plutôt des formations de développement personnel. On ne peut pas empêcher le déclin physique. Mais le naufrage spirituel n'est pas inéluctable. On peut grandir en vieillissant.

Eviter les pilules antioxydantes
En respirant, nous produisons des radicaux libres, une des causes de notre vieillissement. "Les cellules de notre corps utilisent l'oxygène de l'air pour produire de l'énergie, détaille Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre. Il en résulte la production naturelle de radicaux libres qui sont des molécules très réactives qui déstabilisent tous les tissus de notre corps." Cette production est accentuée par des facteurs comme le tabac ou les rayons ultra-violet. De nombreux laboratoires ventent les mérites de produits anti-radicaux libres. Pourtant, selon cet expert,"certaines études montrent que leur consommation en excès pourrait devenir contre-productive pour la santé et la longévité,les seules substances antioxydantes réellement actives pour contrer les effets des radicaux libres sont celles contenues dans notre alimentation". Mieux vaut une assiette riche en fruits et légumes.

Dream Builder + : une application pour arnaquer les rêves:



On l’avait repéré dans les sorties de la semaine dernière, avec une petite appréhension au niveau de son concept : Dream Builderpermettrait de manipuler son subconscient afin de décider consciemment à quoi l’on va rêver. Alléchant dans la présentation, l’application est quelque peu mensongère. Nous ne sommes pas encore en 2084 et manipuler ses rêves n’est pas possible malheureusement. Néanmoins, ses développeurs n’ont aucun remord à manipuler les acheteurs crédules.




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On n'est pas gestionnaires de lits


«On n'est pas gestionnaires de lits, on est là pour faire de l'urgence !»

REPORTAGELe service des urgences de l'hôpital parisien Georges-Pompidou, en grève illimitée, dénonce le manque de lits disponibles pour ses patients.

Par ESTHER LAGARDE
Le service des urgences de l'hôpital Pompidou est plutôt calme ce lundi matin. Malgré la grève de son personnel, qui demande plus de lits pour les malades en attente de soins, les urgentistes ne semblent pas encore débordés.
Quelques brancards sont stationnés dans les couloirs, quatre, pas plus pour le moment. Une vieille dame attend, la main dans celle d'un proche, une poche de perfusion attachée à son brancard. Un peu plus loin, un jeune homme, bassine dans les mains, ne semble pas dans son meilleur état. Mais les malades n'affluent pas encore à l'accueil, et la salle d'attente est presque vide.
"C'est encore calme parce que c'était les vacances scolaires jusqu'à hier. Mais ça ne va pas durer, les Parisiens sont revenus", explique Dimitri Boibessot, infirmier aux urgences, pansement avec inscrit en gros "grève" collé sur sa blouse verte.
Cela fait 10 ans que le service des urgences de Pompidou se plaint du manque de lits. Pour le moment les pré-portes — les patients des urgences censés être hospitalisés dans les services appropriés mais qui n'ont pas de place — attendent dans les couloirs, sur leurs brancards. Et même s'il y a des lits libres dans les services, ils sont programmés pour de futurs patients et ne peuvent pas être utilisés. Et l'attente peut être longue, très longue dans les couloirs sombres de l'HEGP. Plusieurs heures, parfois même des journées entières passées à espérer des soins, et comptées à la Sécurité sociale comme des journées d'hospitalisation.

"On ne peut pas prévoir le verglas ou la grippe"

Une situation qui révolte le personnel de l'hôpital. «On voudrait des lits dédiés prioritairement aux urgences», explique Dimitri, qui conteste également que des lits soient exclusivement réservés aux interventions prévues à l'avance. «C'est aux autres services et à la direction de voir comment articuler le problème. Nous, on ne peut pas prévoir combien de malades vont arriver aux urgences. Il y a des jours où le manque de lits est gérable, pendant les vacances scolaires par exemple, il y a moins de patients. Mais on ne peut pas prévoir le verglas ou la grippe», raconte l'infirmier.
Et le problème ne vient pas seulement du nombre de pré-portes. «Parfois, les services eux-mêmes nous envoient des patients qui ne se sentent pas bien avant une opération par exemple. On nous demande de leur trouver des lits. Mais on est pas gestionnaires de lits, on est là pour faire de l'urgence!», poursuit Dimitri Boibessot.

Jusqu'à 20 pré-portes par jour

Si le personnel soignant est aussi remonté, c'est parce qu'il compte entre 8 et 20 pré-portes par jour. Un chiffre énorme, d'autant plus qu'il n'est pas reconnu par la direction de l'HEGP, qui estime que les pré-portes sont en moyenne 5 par jour.
Une déclaration qui ne fait qu'agacer le personnel et les syndicats. Pour la CGT, "ils refusent de reconnaître l'ampleur du problèmeIl y a des journées où l'on compte jusqu'à 20 pré-portes en attente de lits libres!", explique Joran Jamelot, délégué de ce syndicat. "On sait comment ça va se passer, les groupes de travail mis en place par la direction de l'AP-HP vont calmer les choses provisoirement. Ils sauront faire en sorte qu'au cours du mois, il n'y ait quasiment pas de pré-portes. Mais la situation ne changera pas radicalement. Cette fois on est parti dans un mouvement plus long, et on maintiendra la pression. On attend des solutions à long terme, avec un accord qui figure noir sur blanc".
Lundi après-midi l'intersyndicale CGT-SUD-FO a reconduit la grève à l'unanimité. Le personnel gréviste des urgences reste assigné, et applique le service minimum imposé au service public.
Demain mardi, les représentants du personnel de l'AP-HP manifesteront devant le siège, avenue Victoria. Ils attendent de la direction une amélioration de leurs conditions de travail, dans un hôpital qui compte environ 50 000 passages par an.