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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 16 février 2012

Guerre ouverte contre la psychanalyse dans le traitement de l’autisme

LEMONDE | 16.02.12 

Dans le douloureux casse-tête qu'est le traitement de l'autisme, la hache de guerre contre la psychanalyse est à nouveau déterrée. Et ceux qui la brandissent ne sont plus seulement des associations de parents militants.

La Haute Autorité de santé (HAS), qui doit rendre publiques, le 6 mars prochain, des recommandations très attendues de bonnes pratiques sur l'autisme chez l'enfant et l'adolescent, s'apprête à classer cette approche thérapeutique au rayon des "interventions globales non recommandées ou non consensuelles". Plus qu'un désaveu : une condamnation.
C'est un article de Libération, publié lundi 13 février et faisant état d'une version non définitive de ce rapport, qui a mis le feu aux poudres. "L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas deconclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle", peut-on lire dans cette version provisoire.
Dans un communiqué publié le jour même, la HAS regrette "que les phrases citées se révèlent hors contexte ou inexactes au regard de la version actuelle du document". Interrogée par Le Monde, elle précisait, jeudi 15 février, ne pasvouloir s'exprimer plus avant sur le sujet.
La plus haute instance sanitaire française infléchira-t-elle sa position d'ici la fin du mois, comme le lui demandent de nombreux professionnels de la santé? Si tel n'est pas le cas, il est à craindre que cette exclusion de principe ne mette à terre le fragile consensus qui s'ébauche, depuis quelques années, entre les différents professionnels tentant de soulager cette terrible maladie.
TENTATIVE DE MISE AU BAN
La mèche avait été allumée il y a quelques semaines à l'Assemblée nationale. Le 20 janvier, le député du Pas-de-Calais (UMP) Daniel Fasquelle déposait une proposition de loi visant "l'arrêt des pratiques psychanalytiques dans l'accompagnement des personnes autistes", au profit exclusif des méthodes éducatives et comportementales, provoquant un tollé parmi les psychiatres. Lesquels étaient soutenus par l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), qui estime qu'"interdire une forme d'accompagnement ne sert à rien".
Comment en est-on arrivé à ce degré de violence? A la tentative de mise au ban de toute une communauté de cliniciens dans la prise en charge d'une maladie pourtant porteuse de tant de souffrances mentales? Pour comprendre la virulence de la croisade actuelle, il faut retourner un demi-siècle en arrière. A l'époque où l'autisme était considéré comme une psychose infantile provenant, selon la théorie du psychanalyste Bruno Bettelheim, d'une mauvaise relation de la mère à son nouveau-né.
Une hypothèse qui a culpabilisé des générations de parents, et que la science estime aujourd'hui largement dépassée : désormais intégré parmi les troubles envahissants du développement (TED) dans la classification internationale des maladies mentales, l'autisme met en jeu, probablement dès la vie fœtale, un mauvais fonctionnement des circuits neuronaux.
Parallèlement à cette avancée des connaissances, les enfants atteints de ce lourd handicap ont progressivement bénéficié, en Europe comme en Amérique, de thérapies d'orientation comportementaliste. Sans faire de miracles – car on ne guérit pas de l'autisme –, celles-ci permettent souvent d'améliorer le pronostic et l'intégration sociale. Or la France, de ce point de vue, accuse un net retard.
Plus globalement, les capacités d'accueil des enfants atteints de TED y restent notoirement insuffisantes. Le secteur pédo-psychiatrique étant le seul fondé àproposer une prise en charge remboursée par l'assurance-maladie, il a cristallisé la rancœur des parents, pour qui l'accompagnement de leur enfant s'apparente souvent à un douloureux parcours du combattant.
La psychanalyse ayant longtemps régné en maître sur la psychiatrie et sur la prise en charge de l'autisme, la tentation était donc grande, pour nombre d'associations, d'accuser cette discipline de tous les maux. De lui reprocher decontinuer à culpabiliser les parents, et de freiner la mise en œuvre des thérapies comportementales. Des reproches partiellement fondés: la culture psychanalytique reste vivace en France, et certains praticiens continuent de s'élever violemment contre la répétition d'apprentissages simples sur laquelle sont basés les méthodes Teacch ou ABA, qu'ils qualifient de "dressage".
Faut-il pour autant ranimer les conflits? Les porter sur le devant de la scène politique? "Il est urgent de rétablir les équilibres, de privilégier une approche moins hospitalo-centrée et plus axée sur le projet de vie et la citoyenneté,pondère Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Mais on a besoin de la psychiatrie, de la neuropsychiatrie, et je n'exclus pas l'intérêt de la psychanalyse. Car quand un enfant autiste arrive dans une famille, tout explose."
Si le temps de la toute-puissance psychanalytique a vécu, et si la plupart des médecins préconisent désormais une prise en charge éducative et pédagogique, ils rappellent aussi qu'aucun spécialiste n'est mieux placé qu'un pédopsychiatre pour prendre en considération les singularités dont souffrent les enfants autistes: difficultés à comprendre l'autre, à ressentir de l'empathie, à prendre conscience d'eux-mêmes et de leur corps.
La Haute Autorité de la santé entendra-t-elle cet argument? "Mon principal souci dans cette histoire, c'est que les choses s'apaisent. Que ce soit pour les professionnels ou pour les parents, le climat actuel est extrêmement malsain. Personne n'y gagne, à commencer par les personnes autistes", déplore le professeur Claude Bursztejn, psychiatre et président de l'Association nationale des centres de ressources autisme.
Alors que les recommandations de la HAS se dirigeaient "vers des consensus acceptables pour une grande partie des professionnels, la radicalisation actuelle des positions risque fort, si elles sont maintenues, de les rendre inacceptables par les équipes de pédopsychiatrie, estime-t-il. On peut toujours faire des recommandations, mais encore faut-il que les professionnels du terrain puissent se les approprier". Déclaré Grande cause nationale 2012, l'autisme mérite plus d'égards et de progrès que de règlements de comptes.
Catherine Vincent




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Traiter l'autisme aujourd'hui.

10.02.2012 - 12:02

1ère partie : Traiter l'autisme aujourd'hui.


La Grande Table inaugure aujourd’hui un partenariat avec le magazine Books, le mensuel qui traite de l’actualité sur les livres du monde. Une fois par mois notre conversation de première partie tournera autour d’un sujet défini avec la rédaction du journal.


En 2012 l’autisme a été déclaré « grande cause nationale ». Juste au moment où les traitements de l’autisme sont devenus un champ de bataille où s’affrontent comportementalistes et psychanalystes. Sur le débat, on peut notamment se référer à la tribune d’Elizabeth Roudinesco dans Libération du 30 janvier dernier sur la psychanalyse en procès, et un article du Figaro intitulé « Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse »).

Avec :

Catherine CLEMENT

Bernard GRANGER,

psychiatre et psychothérapeute, membre de l’association française de thérapies cognitives et comportementales, professeur à l’Université Paris Descartes, responsable de l’unité de psychiatrie de l’hôpital Tarnier à Paris.

Geneviève BRISAC


A écouter ici



Autisme : pourquoi les psychanalystes ont perdu

Créé le 14-02-2012
"Libération" le révélait lundi 13 février : les approches psychanalytiques devraient être écartées des recommandations du rapport de la Haute autorité de Santé sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars. Pour les parents d’autistes dans leur quasi unanimité, c’est le résultat d’un long combat, d’une action de lobbying suivie et efficace et le sentiment d’être enfin entendus sur les traitements de leurs enfants. Une date. Voila des années qu’ils dénoncent une prise en charge de leurs enfants jugée inadaptée, scandaleuse, et surtout insuffisante.

Proposition de loi contre la psychanalyse

Un député UMP Daniel Fasquelle a même déposé une proposition de loi visant à interdire l’accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. Il entend demander aux universités de ne plus évoquer la psychanalyse dans l’enseignement sur l’autisme. Excessive et probablement inefficace- on n’impose pas une vérité par une loi - la démarche est révélatrice de l’échec de la psychanalyse à imposer sa vision du traitement de l’autisme.
Les psychanalystes , quant à eux dénoncent , une "croisade", menée contre eux mais il est sans doute trop tard. Ils semblent bel et bien avoir perdu la bataille de l’autisme.
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Un thème plus politique qu’il n’y parait : psychanalystes contre comportementalistes

De plus en plus, la querelle entre psys se développe. La prise en charge des enfants autistes va faire de nouvelles victimes : les psychanalystes qui vont se voir retirer la légitimité technique de fonder toute action éducative sur les apports de Freud, Lacan, Bettelheim et Mannoni, jugés "insuffisamment efficaces". Les tenants des approches dites cognitivo-comportementales (TCC) ; porteurs d'alternatives (ABA, TEACCH) se frottent les mains... Et si cette guerilla avait un fond bien plus politique qu'il n'y paraît ?...
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Institut Psychanalytique de l’Enfant – “Autisme et psychanalyse : nos convictions”

L’Institut psychanalytique de l’Enfant a pris connaissance ces derniers mois d’une étrange campagne qui vise à exclure la psychanalyse de la prise en charge des enfants et adolescents autistes. Cette campagne culmine maintenant avec une proposition de loi qui a fait réagir tous les représentants professionnels (1) et les plus grandes associations familiales (UNAPEI). Ladite campagne procède d’un intense travail de lobbying qui allègue des intentions louables : améliorer les conditions d’une catégorie de la population. En fait, il s’agit pour ses promoteurs d’obtenir des pouvoirs publics des subventions massives au bénéfice de méthodes de conditionnement, de façon à offrir des solutions ready-made aux familles qui cherchent avec inquiétude des solutions là où il y a une réelle pénurie d’accueil institutionnel.
L’Institut psychanalytique de l’Enfant réunit des psychanalystes, des intervenants d’institutions spécialisées – psychiatres, psychologues, infirmiers, orthophonistes, psychomotriciens -, des professionnels du champ de l’enfance – enseignants, éducateurs, juristes, médecins… – qui agissent depuis de nombreuses années auprès des enfants en souffrance, en s’orientant de la psychanalyse, de Freud, de Lacan et des avancées les plus actuelles de la recherche clinique.
C’est à ce titre que l’Institut psychanalytique de l’Enfant, par sa Commission d’initiative, souhaite prendre position. Il s’agit ici de témoigner des principes qui gouvernent notre action.
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A propos des initiatives actuelles contre la psychanalyse.

13 février 2012
Par Collectif des 39
Communiqué de presse
Du 12 février 2012

À propos des initiatives actuelles
contre la psychanalyse

Après avoir lancé sa proposition de loi « visant à interdire la psychanalyse pour l’accompagnement des personnes autistes », le député U.M.P. Daniel Fasquelle continue sa croisade.
Il vient de déclarer à l’AFP qu’il « va saisir le Conseil national des universités afin que l'enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l'autisme ne fassent pas référence à la psychanalyse ».
Ce député se fait donc le relai du puissant lobby de quelques associations pour  interdire la psychanalyse et également la Psychothérapie Institutionnelle.  Certaines de ces associations, se sont illustrées par la violence et la virulence de leurs attaques personnelles contre des praticiens pourtant reconnus. 
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Autisme: Fillon charge Bachelot d’un nouveau plan national


François Fillon a chargé jeudi Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, d'engager l'élaboration d'un nouveau plan autisme, décrété Grande cause nationale 2012, qui doit notamment permettre à la France de poursuivre le rattrapage de son retard en matière de prise en charge. Le Premier ministre a reçu jeudi matin à Matignon le collectif d’associations "Ensemble pour l’autisme", avant d'appeler dans un discours à «un sursaut collectif et une mobilisation nationale pour changer notre regard» sur l'autisme, qui touche entre 300.000 et 500.000 personnes en France. Outre la réactivation du Conseil national de l'autisme, le chef du gouvernement a chargé Roselyne Bachelot d'engager l'élaboration d'un nouveau plan, après le plan 2008-2010 qui n'a pas atteint tous ses objectifs en terme de créations de places. Ce nouveau plan «devra continuer l'effort de rattrapage sur le déploiement de nouvelles structures de prise en charge», a prévenu M. Fillon, fixant comme autre priorité l'intensification de «l'effort de recherche». Il a également relevé qu'en matière d'accueil scolaire, les crédits de l'Education nationale passeraient de 350 à 450 millions d'euros l'année prochaine.




  

Dépister l'autisme en 5 minutes à l'âge d'un an 

Par figaro icon Martine Perez - le 01/05/2011
Un test de repérage rapide testé sur 10.000 enfants améliore diagnostic et prise en charge.
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Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse

Par figaro icon Martine Perez, figaro icon damien Mascret - le 08/02/2012
Grâce aux neurosciences, des stratégies de soins se dessinent, loin des concepts freudiens totalement dépassés.
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dimanche 12 février 2012


2012 : les propositions santé des partis politiques


Le Tour de France de la Mutualité Française sur le thème «Votre santé en 2012 : agissons pour rester solidaire» s’est achevé mercredi à Paris. Pour cette dernière, les principaux partis politiques sont venus débattre autour des problématiques de santé. Tous ont pu exposer leur vision et argumenter en faveur de la politique qu’ils souhaiteraient mettre en place en cas de victoire.
Ils sont tous là… enfin presque ! Seul le FN manque à l’appel. Pour sa dernière étape de Tour de France des conférences-débat sur le thème de la santé, la Mutualité Française avait invité les principaux représentants des partis politiques mercredi à Paris. D’abord interrogés sur leur définition de la santé, ils ont ensuite présenté les grandes lignes de leur projet politique en matière de santé. Pour Aline Archimbaud, sénatrice Europe Ecologie – Les Verts (EE-LV), la santé est « liée aux conditions de vie et aux comportements ». De son côté, Geneviève Darrieussecq, chargée des questions santé au Modem, considère que c’est « un bien précieux que les collectivités doivent garder ». A l’UMP, la santé rime avec les trois valeurs de la République française. Michel Limousin, co-responsable de la santé pour le Front de gauche, s’appuie sur l’enquête réalisée par Harris Interactive pour la Mutualité Française, qui révèle que la santé est la deuxième préoccupation des Français, pour marquer l’engagement de son parti aux politiques de santé. Le PS estime, lui, par la voix de Marisol Touraine, secrétaire nationale à la santé et à la sécurité sociale, que la santé est un « enjeu de dignité et de progrès ».

Déserts médicaux et financement de la Sécu

Concernant la démographie médicale, tous plaident, a priori, en faveur de mesures incitatives. Pour l’UMP, « la coercition ne marchera pas », mais pour le PS il faudra tout de même « contraindre l’installation des médecins en secteur 2 en zone surdense ». Pour enrayer le phénomène, le parti de François Hollande propose de favoriser l’installation de centres de santé et de soutenir les lieux d’exercices pluridisciplinaires. Jeudi, au lendemain du débat de la Mutualité, Marisol Touraine a enfoncé le clou. Invitée des Auditions Privées organisées par le mensuel Décision santé, la députée d’Indre-et-Loire a expliqué en susbtance que le PS était un peu revenu de son hospitalocentrisme d’hier, estimant que la «clé» était «d’arriver à modidier le fonctionnement de la médecine ambulatoire» en forfaitisant davantage les réumérations. Pour le PS, les forfaits sont en effet parés de bien des vertus: orienter les installations là où on en a le plus besoin, récompenser la coordination des soins et la qualité de l’exercice...
Sur le trou de la Sécu, les avis divergent. Lors deu débat de la Mutualité, Modem et Front de gauche ont estimé que l’argent est déjà là, mais mal employée. Le parti de François Bayrou estime que la solution se trouve dans « la restructuration du système », alors que celui de Jean-Luc Mélenchon trouverait les moyens financiers dans la chasse aux fraudes et à la corruption, notamment des grandes entreprises. A EE-LV, on pense qu’on peut faire des économies en agissant davantage en amont de la maladie : s’attaquer aux causes des maladies dues aux conditions de travail, à l’environnement et à l’alimentation. Le Dr Philippe Juvin, député européen UMP, préconise pour sa part un élargissement de l’assiette des cotisations sociales et à une réduction des exonérations fiscales. Enfin, Marisol Touraine fait du retour à l’équilibre des comptes de la Sécu une priorité pour « assurer la pérennité du système », en faisant porter l’effort sur « l’ensemble des revenus du capital au même niveau que celui du travail ».
Caroline Laires-Tavares


  

Les socialistes et la santé : Marisol Touraine (PS) précise le projet « Hollande »

lequotidiendumedecin.fr 09/02/2012

 
Secrétaire nationale du PS à la Solidarité et à la Protection sociale, chargée de piloter le pôlesocial dans l’équipe deFrançois Hollande, MarisolTouraine a dessiné les contours de la politique de santé que conduirait un gouvernement « Hollande » en cas de victoire à l’élection présidentielle.

À l’occasion d’une rencontre organisée ce jeudi à Paris par « Décision Santé » (1), la députée d’Indre-et-Loire a annoncé qu’il y aurait une« réforme de structure » centrée sur la médecine de proximité. « Nous sommes arrivés au bout de l’organisation d’un système, les inégalités d’accès aux soins sont creusées, et la santé est devenue une question grand public », a-t-elle expliqué, citant les interpellations permanentes sur « les dépassements d’honoraires », « les rendez-vous dans des délais déraisonnables », ou encore la démédicalisation des zones rurales. « Dans l’organisation actuelle, les rustines sont vouées à l’échec », a-t-elle résumé.
S’il n’est pas question d’abroger la loi HPST (« nous ne remettrons pas en cause les ARS, par exemple »)Marisol Touraine considère que cette loi a posé le principe du premier recours aux soins « sans en donner les moyens » et a également mis à mal la notion de service public hospitalier. « Il y aura de nouvelles dispositions sur ces points »,a-t-elle déclaré.
Récusant toute « vision idéologique », elle a souligné que des « règles différentes » devaient s’appliquer dans les établissements publics et privés, l’hôpital étant « le seul à traiter toutes les pathologies, à accueillir tous les publics et à assumer toutes les missions ». S’il n’est pas question de revenir à l’enveloppe globale hospitalière, elle juge que la T2A a abouti à des dérives « inflationnistes » et qu’il faudra compléter ce mode de financement.
En ville, elle confirme que les dépassements seront « encadrés » même si elle ne plaide pas pour la suppression du secteur II« Nous proposerons une négociation sur l’encadrement des dépassements d’honoraires, avec les complémentaires dont le rôle devra être mieux reconnu avec un cahier des charges », a-t-elle indiqué,précisant que la situation n’est pas la même dans toutes les régions. « Il faudra remettre à plat la question du reste à charge », a-t-elle ajouté.
Côté rémunération, il faudra « développer la part forfaitaire » à côté du paiement à l’acte. Ces forfaits devront favoriser l’approche préventive, l’implantation des médecins dans les zones fragiles et les coopérations.« Nous ne voulons pas remplacer la médecine libérale par du salariat »,a-t-elle insisté.
La liberté d’installation ? Marisol Touraine a expliqué que la question de la contrainte « fait débat chez nous, comme dans la majorité » mais qu’une action autoritaire risquait de pas aboutir aux effets recherchés. Elle appelle de ses vœux un ensemble de mesures – sur les études, les forfaits, les maisons de santé, la coopération, l’aménagement du territoire, les services publics sans oublier la mise en place de « centres de santé avec des médecins salariés ».
Sur le financement de la protection sociale, elle a confirmé l’hostilité duPS à la TVA sociale, la volonté de François Hollande de remettre en cause bon nombre de niches sociales avant de préciser que c’est« autour de la CSG que doivent se reconstruire les recettes »« Des recettes de la Sécurité sociale qui devront être sanctuarisées », a-t-elle conclu.
Se verrait-elle en ministre des Affaires Sociales et/ou de la Santé ?« Pour l’instant, je me bats pour que François Hollande soit le prochain chef de l’État et pour retrouver mon siège de députée », a-t-elle botté en touche.
› CYRILLE DUPUIS

Pénibilité : 1243 dossiers de retraite à 60 ans acceptés


2.520 demandes de retraite dès 60 ans pour pénibilité ont été enregistrées du 1er juillet 2011 au 6 février 2012. Sur ce total, 1.243 retraites pour pénibilité ont été attribuées et 841 demandes sont encore en cours d'étude, tandis que 418 ont été rejetées, selon les premières statistiques fournies jeudi par la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV). «Ces chiffres peuvent paraître modestes» a concédé le directeur de la CNAV Pierre Mayeur au cours d'un voyage de presse en Bretagne de l'Association des journalistes d'informations sociales (AJIS). Selon la réforme de 2011, pour pouvoir bénéficier d'une retraite à 60 ans pour pénibilité, il faut être atteint d'une incapacité d'au moins 20% reconnue au titre d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail ayant entraîné des lésions identiques. En cas d'incapacité entre 10 et 20%, et un temps d'exposition d'au moins 17 ans à un facteur de risques, le dossier du candidat à la retraite est examiné par une commission. Selon les estimations qui avaient été données par le gouvernement au moment du vote de la loi sur les retraites, quelque 30.000 personnes par an devaient pouvoir bénéficier du dispositif pénibilité, sur les 700.000 départs à la retraite chaque année.