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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 27 octobre 2011


Soins de santé mentale : les grands oubliés

Compte rendu
10.10.11

Dépression, épilepsie, démence, troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives : à un moment ou à un autre de sa vie, une personne sur quatre dans le monde aura besoin de soins de santé mentale ou neurologiques, estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, la plupart des pays ne consacrent à ce secteur qu'à peine 3 % des ressources destinées à la santé, quand environ 13 % seraient nécessaires. Un manque d'investissement jugé inquiétant par l'agence des Nations unies, qui a publié, lundi 10 octobre, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, un état des lieux des services de soins psychiatriques dans cent quatre pays.
Selon ce nouvel Atlas de la santé mentale - le dernier datait de 2005 -, près de la moitié de la population mondiale vit dans des pays où il n'y a pas plus d'un psychiatre pour 200 000 habitants. Quand ce n'est pas pour un million d'habitants, comme dans nombre de pays pauvres. De même, alors que les dépenses pour la santé mentale sont globalement inférieures à 2 dollars (1,5 euro) par personne et par an, elles tombent à 0,25 dollar dans les pays à faible revenu.
Selon l'OMS, plus de 75 % des personnes atteintes de troubles mentaux ou neurologiques (dont 95 millions souffrant de dépression) dans les pays en développement ne bénéficient d'aucun traitement. Et quand soins il y a, ce sont pour l'essentiel des soins à long terme en milieu hospitalier.
"A l'heure actuelle, 67 % des dépenses de santé mentale vont aux institutions psychiatriques", précise le docteur Ala Alwan, sous-directeur général chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale à l'OMS. "Si les pays dépensaient davantage au niveau des soins primaires, ils pourraient atteindreplus de gens et commencer à s'attaquer aux problèmes suffisamment tôt pourréduire les besoins en soins hospitaliers, plus coûteux." Pénurie de ressources et de compétences oblige, les malades ne sont souvent traités que par des médicaments, quand des soins psychosociaux seraient aussi nécessaires.
Seul indicateur positif : comparé à 2005, le nombre de lits psychiatriques semblediminuer dans la plupart des pays, "ce qui laisse supposer une baisse des soins institutionnels au profit des soins communautaires", estime l'OMS. Si beaucoup reste à faire, le Programme d'action mondial pour la santé mentale (mhGAP), lancé en 2008 par l'OMS pour aider ses membres à développer la prise en charge des troubles mentaux et neurologiques, n'en commence pas moins àporter ses fruits dans certains pays, où sont observés "des progrès notables".
L'Ethiopie et le Nigeria ont ainsi commencé à former leurs personnels de santé au dépistage et au traitement des principaux troubles mentaux. La Chine a élargi son programme de soins contre l'épilepsie à dix-neuf provinces, où plus de 40 millions de personnes en bénéficient. La Jordanie a lancé un programme de prise en charge des troubles mentaux prioritaires. Et les grands pays en développement, comme le Brésil, l'Inde et la Thaïlande, "sont également sur le point d'accomplir des progrès rapides en développant les soins à travers les programmes de santé nationaux", affirme l'OMS.
Dans ce contexte, les pays occidentaux sont évidemment bien mieux lotis que d'autres. Une étude, publiée début septembre par le Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP), jette pourtant une lumière alarmante sur la situation de la santé mentale et neurologique en Europe.
Portant sur trente pays et sur une population de 514 millions d'individus, elle répertorie les principales maladies mentales des enfants, adolescents et adultes, ainsi que plusieurs maladies neurologiques. Soit, au total, un éventail de troubles bien plus large que celui retenu par l'OMS, d'où il ressort des résultats quelque peu surprenants : 38 % de la population de l'Union européenne, soit près de 165 millions de personnes, souffriraient chaque année d'une de ces maladies.
"Les maladies les plus fréquentes sont les troubles de l'anxiété (14 %), l'insomnie (7 %), la dépression majeure (6,9 %), les troubles somatoformes (6,3 %), le trouble de déficit d'attention avec hyperactivité (5 % chez les jeunes), la dépendance à l'alcool et aux drogues (4 %) et la démence (1 % chez les personnes âgées de 60 à 65 ans, 30 % chez les personnes âgées de 85 ans et plus)", énumèrent les auteurs de ces travaux.
Dans l'ensemble, ces derniers n'ont pas observé d'augmentation de ces troubles par rapport à 2005, date de la dernière étude similaire. Mais ils n'ont, inversement, constaté "aucune amélioration" quant au taux "notoirement bas" de soins dont bénéficient ces patients : un tiers d'entre eux seulement reçoivent un traitement, et le plus souvent "après des délais de plusieurs années en moyenne".
Les maladies du cerveau vont-elles, comme le pensent ces experts, devenir le problème de santé majeur du XXIe siècle ?
Catherine Vincent
CNW

Plan directeur des psychiatres pour combattre la stigmatisation et la discrimination au sein de la profession médicale : Nouvel énoncé de principes rendu public lors du Congrès annuel de l'APC, à Vancouver

VANCOUVER, le 13 oct. 2011 /CNW/ - Aujourd'hui, l'Association des psychiatres du Canada (APC) a rendu public un plan directeur permettant aux psychiatres de combattre la stigmatisation et la discrimination au sein de la profession médicale.
« La stigmatisation et la discrimination constituent l'une des principales raisons pour lesquelles un Canadien sur cinq qui sera atteint de maladie mentale au cours de sa vie n'obtiendra pas d'aide ou tardera à chercher un traitement jusqu'à ce que sa situation se détériore davantage, déclare la Dre Susan Abbey, auteure du document et membre du Groupe de travail de l'APC pour combattre la stigmatisation et la discrimination. Les personnes peuvent se rétablir d'une maladie mentale, mais d'ici à ce que nous abordions ces questions, tous nous efforts pour offrir de meilleurs soins en santé mentale continueront d'être entravés. »
À l'instar de leurs compatriotes, les médecins, y compris les psychiatres, font partie de la société et ne sont pas à l'abri des sentiments et des attitudes de stigmatisation envers les personnes atteintes de maladie mentale. « Les médecins sont le reflet de leur société lorsqu'il s'agit des attitudes de stigmatisation, mais cela est terrible lorsque des patients qui ont besoin d'aide font face à de telles attitudes », explique la Dre Manon Charbonneau, présidente du Groupe de travail. C'est pour cela que l'APC a choisi d'axer ses efforts pour combattre ce fléau au sein même de la profession de la médecine. En tant que médecins et psychiatres, nous en sommes responsables. »
La Commission de la santé mentale du Canada a aussi lancé  « Changer les attitudes », une initiative pour combattre la stigmatisation et la discrimination associées à la santé mentale. Elle a ciblé deux groupes principaux : les enfants et les adolescents et les professionnels de la santé.
L'énoncé de principe présente une approche fondée sur trois volets stratégiques permettant aux médecins de réduire la stigmatisation : la protestation, l'éducation et le contact. Dans ce document, l'APC invite tous les psychiatres à jouer un rôle de chef de file et à identifier et étiqueter immédiatement la stigmatisation lorsqu'ils en sont témoins, à éduquer pour faire échec à la stigmatisation et à promouvoir le contact direct avec des personnes aux prises avec une maladie mentale qui se sont rétablies.
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RAPPORT DE L'OBSERVATOIRE EUROPÉEN DE L’ACCÈS AUX SOINS DE MÉDECINS DU MONDE

L’ACCÈS AUX SOINS DES PERSONNES SANS AUTORISATION DE SÉJOUR DANS 11 PAYS D'EUROPE
L’accès aux soins : un droit fondamental non respecté en Europe -
Deuxième rapport de l’Observatoire Européen de MdM - Enquête, basée sur 1 218 entretiens dans 11 pays
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Deux ans après la sortie de son premier rapport, Médecins du Monde publie sa deuxième enquête européenne sur l’accès aux soins des sans-papiers. Basée sur 1 218 entretiens dans 11 pays, elle constitue un témoignage inédit sur les conditions de vie, l’état de santé et l’accès aux soins des personnes parmi les plus pauvres et les plus discriminées: les sans-papiers. Et parmi eux, les plus vulnérables : les femmes enceintes et les enfants.


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La question de l’éthique dans l’intervention en psychologie du sport

Si les compétences de l’intervenant en psychologie du sport sont de plus en plus souhaitées pour accompagner les sportifs de haut niveau, sa présence n’est, quant à elle, pas forcément désirée. Même si la prise en compte du versant mental avance dans certaines disciplines, les français éprouvent des difficultés à abandonner leur place de mauvais élève sur la question. Encore trop souvent, cette formation et les apprentissages qui la caractérisent sont amorcés lors de situations problèmes (lorsqu’« ils ont tout essayé » comme certains se plaisent à le dire), juste avant des échéances importantes, pour établir des profils qui serviront davantage à trier, cataloguer des sportifs qu’à les faire progresser…
Les structures et leurs acteurs éprouvent des craintes légitimes vis à vis de notre métier. Le manque de connaissances sur le sujet (dont ils sont, malgré tout, les premiers responsables) ne fait qu’accentuer leur méfiance et leur manque de confiance vis à vis d’une profession où certains s’invitent sans le moindre diplôme. Consciente de cette réalité, la Société Française de Psychologie du Sport (SFPS) a mis en place une procédure d’accréditation destinée à valider, par un comité de professionnels reconnus, les compétences des intervenants en psychologie du sport tant sur le plan de leur formation que de leur expérience. Ces derniers doivent alors s’engager à respecter la « Charte éthique de l’intervention en psychologie du sport de la SFPS » (voir site officiel de la SFPS pour la liste des accrédités ou la Charte ; le nouveau site web est en cours de construction).
L’article 4 de la Charte stipule : « L’intervenant en psychologie du sport est tenu par le secret professionnel :
-       La personne concernée par l’intervention doit être informée et donner son approbation préalable en ce qui concerne la forme et le contenu de toute communication de résultat à d’autres individus.
-       La personne garde le droit et le privilège de refuser que soient communiquées des informations ».
Les entraîneurs sont souvent craintifs vis à vis des informations que les joueurs, le staff ou eux-mêmes nous font partager et ils le sont encore plus vis à vis de la confidentialité dont nous allons faire preuve ce qui, à mes yeux, est fondamental. Comment nous assurer la confiance de ces acteurs si nous ne sommes pas en mesure de répondre à cette attente essentielle ? Si en tant que Docteur d’université et intervenante en psychologie du sport, je prends plaisir à discuter avec vous des déclarations de sportifs ou des situations de structures à la lumière d’écrits psychologiques et de recherches scientifiques, les lecteurs les plus assidus ont pu remarquer que le contenu des notes s’appuie majoritairement sur des interrogations, des hypothèses permettant de faire vivre la psychologie du sport grâce à l’actualité. Cependant,  jamais je ne m’autoriserai à écrire sur les sportifs que j’accompagne (à moins de décrire une anecdote en conservant l’anonymat). Tous les entretiens que j’ai accordés à la presse ont été préalablement validés par les sportifs ou les structures concernés.
Pour ces raisons, je me suis trouvée quelque peu déstabilisée à la lecture de l’article de Monsieur François Peltier, conseiller en développement personnel auprès de l’équipe de France de rugby depuis deux ans (In L’Equipe, Lundi 3 octobre, p.20). Loin de moi l’idée de porter un jugement sur son travail et la véracité de ses propos, cependant, je reste gênée par certains passages : par exemple, nous apprenons dans quelle catégorie certains joueurs ont été classés à partir de leur profil psychologique (nous permettant par déduction de trouver les non leader, ou d’extrapoler les catégories des autres), il nous fait partager quelques constats établis suite à ses évaluations, ses sentiments sur les individus, le groupe, le sélectionneur… A la lecture de ses mots, des questions sont venues bousculer mes pensées : les joueurs, le sélectionneur, le staff, la fédération ont-ils donné leur aval pour que ces informations nous soient communiquées ? Si tel est le cas, pourquoi cela n’a-t-il pas été précisé pour éviter de déstabiliser entraîneurs et athlètes envisageant d’amorcer ce travail et très soucieux de la notion de confidentialité ? A moins que ce papier ne s’apparente davantage à une stratégie de communication ? La psychologie des joueurs aurait-elle été utilisée comme outil de manipulation des foules ? N’a-t-on trouvé que ce rôle à lui faire jouer ? Pourquoi ne pas communiquer sur le travail effectué (d’autant que notre domaine a besoin de clarifier ses actions), sans parler d’individus en particulier ? Comment les joueurs ont-ils vécu cette interview ? En sortent-ils valorisés ? Vont-ils conserver le même état d’esprit vis-à-vis de ce travail ? Encore une fois, il ne s’agit pas de remettre en question la véracité des propos tenus mais de nous demander s’il paraît légitime que nous en ayons bénéficié. Dire d’un joueur qu’il manque de puissance n’aura jamais le même impact sur ce dernier que de mettre en avant ses carences mentales. C’est pourquoi ces informations sont à manier avec prudence et confidentialité.

dimanche 23 octobre 2011


Urgences psychiatriques : le personnel est au bout du rouleau au Chu de Toulouse





Lundi 17 octobre, une délégation de grévistes a prévu de s’inviter, en début d’après-midi, à la réunion du comité de surveillance du Chu de Toulouse, où sont conviés représentants de la direction, de la mairie et des associations d’usagers. Ces infirmiers, aides soignants et agents de service hospitalier (Ash) des urgences psychiatriques de Purpan et de Rangueil sont mobilisés depuis maintenant trois mois pour dénoncer leurs conditions de travail et leur épuisement, psychique et physique, professionnel.



Pour la psychanalyse et une culture humaniste Contre le scientisme et le chosisme nord-américains


Pour la psychanalyse et une culture humaniste
Contre le scientisme et le chosisme nord-américains
Parution de trois livres :

Six Manifestes contre le DSM. Ravenne, Paris, Barcelone, Buenos Aires, São João Del Rei. Présentation et commentaires d’Émile Jalley. Tome 1.
La rédaction, en la période resserrée de tout juste un an (2010-2011), de six Manifestes contre le DSM représente l’un des événements les plus importants dans les sciences de la vie mentale, depuis la disparition de Jacques Lacan et de Jean Piaget en 1980-1981. Le DSM, ou Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, de source essentiellement nord-américaine n’en prétend pas moins à une hégémonie croissante mais de plus en plus discutée aussi sur l’ensemble de l’espace mondial. Or la rédaction et la publication communes des Six Manifestes de Ravenne-Italie (2), Paris-France, Barcelone-Espagne, Buenos Aires-Argentine et São João Del Rei-Brésil, organise  le fait sans précédent de la première émergence réelle d’un front unique des cultures latines contre l’impérialisme idéologico-scientifique nord-américain en matière de soins psychiques.

Les deux volumes de notre ouvrage sont coordonnés mais peuvent être lus séparément. Dans ce tome 1, nous présentons d’abord ces six manifestes, dont trois ont été traduits par nos soins, en les assortissant de commentaires et d’annotations personnelles. On s’intéresse ensuite à présenter pour la première fois aussi le cadre philosophique de ce que nous appelons « les divers visages de l’empirisme nord-américain ».

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Psychiatrie : les maires forcés de se repositionner face à l’hospitalisation d’office


Dans une décision du 6 octobre 2011, le Conseil constitutionnel 
a jugé les arrêtés fondés sur la notoriété publique contraires 
à la Constitution.
Les plaintes du voisinage ou les signalements des services d’hygiène et des bailleurs sociaux ne suffisent plus à justifier un arrêté municipal d’admission en soin psychiatrique sous contrainte. Les maires doivent désormais s’appuyer sur un avis médical.
Le Conseil constitutionnel a en effet censuré, le 6 octobre 2011, la possibilité de prendre une mesure de privation de liberté sur le seul fondement de la « notoriété publique » (1). Cette disposition avait pourtant été maintenue dans la loi relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques », promulguée le 5 juillet, et entrée en vigueur le 1er août (2).
Pas de statistique nationale – En 2007, 12 000 mesures d’admission en soin psychiatrique sous contrainte ont été arrêtées par les préfets (3)

A l’époque on utilisait encore le terme d’hospitalisation d’office (HO). 70 % ont été prises à la suite d’une décision provisoire d’un élu ou, à Paris, d’un commissaire de Police. Il n’existe cependant aucune statistique nationale concernant l’usage spécifique, par les élus, du fondement de « notoriété publique ».

« Dans sa réponse à un questionnaire adressé par le Comité européen de prévention de la torture en 2000, le gouvernement français avait fait savoir au Conseil de l’Europe que cette disposition était tombée en désuétude », rappelle le Conseil constitutionnel dans le commentaire de sa décision du 6 octobre.
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Le juge face aux internés

Une audience du tribunal est désormais réservée aux patients hospitalisés d'office à Vauclaire.

 Juge des libertés, Gérard Charollois doit se prononcer sur le maintien de la mesure d'hospitalisation.  PHOTO ARNAUD LOTH

Juge des libertés, Gérard Charollois doit se prononcer sur le maintien de la mesure d'hospitalisation. PHOTO ARNAUD LOTH

C'est une nouveauté au tribunal correctionnel de Périgueux. Une fois par semaine, ce sont des justiciables un peu particuliers qui franchissent la porte du palais de justice. Les patients hospitalisés sous contrainte en psychiatrie à Vauclaire à Montpon viennent jusqu'à Périgueux, pour une audience devant le juge des libertés et de la détention, chaque vendredi après-midi. Celui-ci n'est pas là pour les juger, mais pour dire si leur hospitalisation d'office est justifiée ou pas, afin de garantir les droits du patient. C'est la conséquence de la loi du 5 juillet, applicable depuis le 1er août.


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L’ARS d’Ile-de-France présente son plan stratégique


L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a présenté mercredi le plan stratégique régional de santé pour cinq ans que son directeur, Claude Evin, a arrêté le 11 octobre dernier. Le document est consultable sur le site internet de l’ARS. Il doit à présent servir de base aux trois schémas régionaux: prévention, médico-social et organisation des soins

Plan santé mentale : les quatre axes du gouvernement

17/10/2011
      



Le ministère de la Santé a soumis au comité d’orientation du plan Santé mentale 2011-2015 un document de travail fixant quatre grands axes stratégiques destinés « à prévenir et réduire les ruptures » : au cours de la vie du malade, au niveau de l’offre de soins de proximité, au sein des modes d’exercice et de « l’environnement sociétal » de la psychiatrie.
Les membres du comité d’orientation se sont réunis lundi après-midi au ministère de la Santé pour discuter d’un document de travail qui fixe le cap souhaité par le gouvernement pour le plan Santé mentale. Attendu pour le mois de décembre, ce plan ne devrait pas excéder les 15 pages (contre près d’une centaine pour le précédent plan 2005-2008).« Prévenir et réduire les ruptures pour mieux vivre avec des troubles psychiques », tel est le titre encore provisoire suggéré dans le document de travail ministériel. Quatre grands axes stratégiques y sont présentés. Le premier aborde la prévention et la réduction des ruptures durant la vie du malade. Il s’agit notamment d’« améliorer l’accès de la personne aux soins psychiatriques et somatiques dont elle a besoin », de « favoriser la réhabilitation psychosociale », d’« améliorer la continuité des soins et de l’accompagnement aux différents âges de la vie de la personne », sa qualité de vie et son accès aux droits. Le soutien aux aidants constitue une autre priorité de ce premier axe. Le deuxième axe ambitionne de « prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires ». Y seront entre autres inscrits, une meilleure répartition de l’offre de soins dans sa proximité et sa variété, la fin des« points noirs » en matière d’hospitalisation psychiatrique, l’adaptation de l’offre aux populations ayant des besoins spécifiques (prisonniers, sans-abri, handicapés), ainsi qu’une information beaucoup plus lisible sur les dispositifs de prise en charge.

Sortir des conflits d’école.

Le troisième axe arrêté par le ministère vise à la réduction et à la prévention des ruptures entre la psychiatrie et son environnement sociétal (représentations sociétales de la psychiatrie, relations avec la justice…). « Les représentations négatives des troubles mentaux, de la psychiatrie, des handicaps psychiques nuisent à la santé publique, en tant qu’elles retardent bien souvent la demande d’aide et le recours aux soins. Elles peuvent aussi mettre en échec les programmes d’accès au soin, de prise en charge et d’accompagnement, mais aussi isoler et faire souffrir les personnes et leurs proches », souligne le ministère.
Le quatrième et dernier axe s’attache à « prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs ». Il s’agit ici de « sortir des conflits d’écoles », entre les différentes approches thérapeutiques, « toutes utiles et complémentaires ». À l’issue de la réunion de lundi, les membres du comité d’orientation du nouveau plan doivent faire part de leurs commentaires sur ces grands axes arrêtés par le gouvernement. S’ensuivront quatre autres réunions de travail – une par axe – qui permettront d’aboutir à la rédaction du plan à partir du mois de décembre.
› DAVID BILHAUT

La chronique de Cynthia Fleury

Psychanalyse dans la cité

Les palmes cannoises ont eu aussi leur vague de récompenses collectives : le prix Nobel de la paix (cela sonne toujours comme un oxymore) vient d’honorer trois femmes, Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee, 
et Tawakkol Karman. Ce qui porte à quinze le nombre 
de femmes désignées par le Nobel pour avoir œuvré pour la paix, après Wangari Maathai, Shirin Ebadi, Jody Williams, Rigoberta Menchu Tum, Aung San Suu Kyi, Alva Myrdal, Mère Teresa, Mairead Corrigan, Betty Williams, Emily Greene Balch, Jane Addams, Bertha von Suttner.
C’est une autre femme que les Journées de l’École de la cause freudienne ont célébrée, fêtant le 30e anniversaire de la mort de Lacan, ou comme le dit plus justement Judith Miller, le 110e anniversaire de la naissance de Lacan. Le flash mob, formé par la communauté analyste 
et analysante, qui eut lieu 
en début d’après-midi du dimanche du premier tour des primaires sur le parvis du Palais des congrès, finit par désigner le visage de Rafah Nached, psychanalyste syrienne, tout récemment emprisonnée par les autorités syriennes pour avoir simplement exercé son métier de psychanalyste dans un État qui nie la liberté des hommes comme celle des femmes, et qui ne donne droit de cité à aucun exercice de souci de soi.
La dénonciation de la psychanalyse est le symptôme du malaise contemporain, qu’il relève d’un État démocratique ou autoritaire, a remarqué Judith Miller. Julia Kristeva, quant à elle, a appelé de ses vœux l’organisation récurrente d’un forum portant sur la psychanalyse 
dans la diversité culturelle, qui pourrait porter le nom, désormais emblématique, de forum Rafah Nached.
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Une psychiatrie ou la liberté est thérapeutique

UNE PSYCHIATRIE OU LA LIBERTE EST THERAPEUTIQUE
Parler de psychiatrie, c’est parler de liberté, car, qu’on le veuille ou non,    quels que soient les débats qui peuvent et doivent se dérouler, à partir de cette proposition fondamentale : la psychiatrie n’existe que du fait que des hommes sont en difficulté sur une problématique de liberté.
Lucien Bonnafé,  Dans cette nuit peuplée, 18 textes politiques, Paris, Ed. Sociales, 1977
La déclaration d’entrée en résistance à la loi sécuritaire du 5 juillet 2011 relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et ses décrets d’application, ouvre le débat et l’action, sur quelles modalités de défense  d’un soin psychique psychiatrique et d’une « politique de santé mentale » qui refusent l’imposition de la contrainte et le contrôle social comme organisation du soin en psychiatrie, de l’hôpital au domicile, sous la nouvelle appellation aberrante de soins sans consentement. Par là même, elle met en avant une position  soignante dans sa qualité relationnelle qui ne soit pas dégradée en « expertise de dangerosité », en contrôle social contraint en ambulatoire, mais aussi le refus de la situation actuelle faite de souffrance psychique, d’errements dans le sens des pratiques et de désillusions dans de nombreuses équipes.


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