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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 20 avril 2011

Le nouveau Nanni Moretti à Cannes

Habemus papam - Nanni Moretti et Michel Piccoli sur la Croisette







 












En habitué du festival, le cinéaste italien revient en compétition, cinq ans après Le Caïman, avec une comédie papale qui s’annonce corrosive.
L’argument : Le cardinal Melville vient d’être élu pape et prend le nom Celestin VI. En proie en doute, tombé en dépression, il entreprend une psychanalyse avec Brezzi.
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Récidive : que peut vraiment la médecine ?
Publié le 19/04/2011

Paris, le mardi 19 avril 2011 – Le drame est survenu à Toulouse ce week-end. Et l’enlèvement et le viol d’une enfant de cinq ans commis par un homme déjà condamné à plusieurs reprises pour des faits similaires, relance inévitablement le débat sur la récidive. Il remet également sur le devant de la scène les interrogations sur le rôle de la médecine face à ces délinquants sexuels et ce d’autant plus que l’homme arrêté dimanche faisait l’objet d’une injonction de soins… qu’il respectait scrupuleusement. « Lorsqu’il est arrivé à Toulouse, c’est lui qui a fait les démarches nécessaires pour bénéficier du suivi sociojudiciaire ordonné par la justice. Il est même allé signaler sa présence à la gendarmerie de Muret (…). Il voulait s’en sortir » a ainsi témoigné l’avocat qui l’a assisté lors de sa garde à vue, tandis que le procureur de la République précisait que le jour même de l’agression, le suspect « avait rencontré le médecin chargé de son suivi psychologique ».

Que se passe-t-il lorsqu’ils ont passé la porte ? 

L’évocation de la volonté impuissante de cet homme et d’une médecine tout aussi incapable de répondre à ses troubles confèrent aux paroles du docteur Florent Cochez de l’hôpital Charles Perrens à Bordeaux une résonance particulière. Le responsable de l’unité qui au sein de l’établissement prend en charge les délinquants sexuels avait été l’objet d’un long reportage réalisé par Sud Ouest au début du mois. Il y évoquait les enjeux et les limites des soins proposés à ces patients. « On ne sait pas si notre thérapie fonctionne. Que se passe-t-il lorsqu’ils ont passé la porte ? » s’interrogeait-il.

Peut-on soigner et comment ?

A cette incertitude quant aux résultats des thérapies dispensés aux délinquants sexuels, s’ajoutent les discussions toujours nourries qui agitent la psychiatrie quant à son rôle face à cette problématique (tous les délinquants ne souffrent en effet pas d’une maladie mentale caractérisée) et aux méthodes les plus adaptées. « La démarche n'est pas simple. Notre mission de soignant consiste à éviter la récidive. Or, à la base il faut savoir que la plupart des délinquants sexuels n'ont pas forcément envie de se soigner. Ils sont rarement demandeurs. En plus, il y a des chapelles en matière de thérapie : d'un côté le traitement anti-hormonal, plus trivialement appelé castration chimique et de l'autre, la psychothérapie qui permet une prise de conscience, une culpabilité. Parce que souvent, ils n'éprouvent même pas de culpabilité vis-à-vis des victimes, d'où la difficulté de notre tâche », analysait le docteur Cochez.

Liste d’attente

Ces discussions paraîtront presque vaines à ceux qui avant même de s’interroger sur les protocoles thérapeutiques à mettre en œuvre et sur leur efficacité dénoncent les insuffisances du système actuel. On rappellera à cet égard que le suivi socio-judiciaire avec injonction de soins a été mis en place en 1998. Concernant le volet médical, il repose, pendant le temps de la détention sur les équipes de psychiatres, psychologues et infirmiers intervenant au sein des établissements pénitentiaires, tandis qu’après la sortie du condamné il s’appuie sur des praticiens coordonnateurs chargés de jouer le rôle d’interface entre la justice et la médecine et un médecin traitant choisi par le patient. Or, le manque d’effectifs est toujours criant. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales consacré à l’injonction de soins publié en mars évoquait ainsi en ce qui concerne les équipes soignantes présentes au sein des établissements « de notables disparités (…). Au centre de détention de Mauzac persistent un manque d’offre en soins psychiatriques et une liste d’attente tandis qu’au centre de détention de Melun et à la maison central d’Ensiheim il n’y a plus de liste d’attente ».

Pas d’injonction de soins faute de médecin coordonnateur

Les médecins coordonnateurs sont aujourd’hui 200 , « presque tous psychiatres » relève l’IGAS (bien que depuis 2009 l’ensemble des praticiens puissent exercer cette mission). Si au regard des 4 000 injonctions de soins « en cours aujourd’hui », leur nombre apparaît suffisant (un coordonnateur pouvant prendre en charge 20 patients), là encore « les disparités départementales sont très importantes : seize départements et trente-deux tribunaux de grande instance sont totalement dépourvus de coordonnateur ». Ces manques obligent parfois les magistrats à renoncer à prononcer des mesures d’injonction de soins. Aussi l’IGAS a-t-elle recommandé le recrutement d’une centaine de médecins coordonnateurs supplémentaires (dont la responsabilité devrait être précisée). Elle a également plaidé pour « un développement des actions d’information des centres de ressources » dont le nombre mériterait lui aussi d’être augmenté. Ces structures qui offrent aux praticiens et aux praticiens traitants des outils de formation indispensables sont en effet aujourd’hui au nombre de cinq (dont celui de Charles Perrens). Enfin concernant le manque de praticiens traitants, face à l’engorgement et aux réticences des centres médico-psychologiques, l’IGAS s’était interrogé sur la pertinence du recours aux « psychologues exerçant à titre libéral ».
Aurélie Haroche

mardi 19 avril 2011

Vision de l’OMS sur la maladie bipolaire
Publié le 12/04/2011

Nouvelle mouture nosographique de la classique psychose maniaco-dépressive, la maladie bipolaire compromet davantage l’espérance de vie que toutes les formes de cancer ou de troubles neurologiques majeurs (comme la maladie d’Alzheimer), en raison de son apparition précoce, de sa chronicité, de son incidence péjorative sur le risque de suicide (« trente à soixante fois plus élevé que dans la population générale ») et sur la fréquence des comorbidités associées, notamment l’addiction alcoolique (présentée autrefois comme une dépression ou une manie « arrosée »).

Dans le cadre du programme World Mental Health Survey Initiative [1], l’Organisation Mondiale de la Santé brosse, à travers onze pays et plus de 60 000 patients adultes, un portrait de cette maladie dont la fréquence globale oscille autour de 1 à 2 %. A noter que cette dernière passe de 0,4 % pour les troubles bipolaires II au sens du DSM-IV où se succèdent un ou plusieurs épisodes hypomaniaques et dépressifs majeurs, à 2,4 % pour les troubles de type ‘‘bipolar spectrum disorder’’ [2].

En dépit des disparités régionales dans la fréquence des troubles bipolaires et assimilés qui varient de 0,1 % au Nigéria à 3,3 % aux Etats-Unis (la dépression n’est pas forcément, comme on le croit souvent, le triste apanage des pays riches), cette étude montre que, dans l’ensemble, « la sévérité, l’impact et les types de comorbidités » se révèlent « remarquablement similaires » d’un pays à l’autre. Cette identité suggère que, même s’ils jouent sans doute un rôle dans le déterminisme ou les modalités de la maladie bipolaire, les facteurs culturels sont probablement moins concernés que d’éventuels facteurs génétiques, vu l’universalité de cette affection.

Autre constat : la sévérité des symptômes se révèle plus marquée pour les épisodes dépressifs que pour les épisodes maniaques : si environ trois quarts des sujets en phase dépressive (74 %) déclarent éprouver des difficultés graves (reporting severe impairment), cette perception ne concerne que la moitié (50,9 %) des personnes touchées par un épisode maniaque.

Dr Alain Cohen

Merikangas KR et coll. : Prevalence and correlates of bipolar spectrum disorder in the World Mental Health Survey Initiative. Arch Gen Psychiatry 2011 ; 68 (3) : 241-251.
Et pourquoi pas un tribunal de santé mentale ?
Publié le 14/04/2011

Aux États-Unis et au Canada, certaines approches innovatrices existent, depuis quelques années, pour tenir compte de la spécificité des malades mentaux incriminés dans des procédures pénales. Il s’agit des « tribunaux de santé mentale » basés sur le recours à « un programme sous surveillance judiciaire et une approche d’équipe multidisciplinaire encourageant le traitement volontaire plutôt que la punition pour régler la cause profonde d’une conduite criminelle. » Encore expérimentales, et concernant des accusés ayant des problèmes psychiatriques ou une déficience intellectuelle, ces juridictions se conforment aux règles ordinaires d’un tribunal pénal, mais s’appuient sur un programme destiné à prendre en charge le suivi de sujets « souffrant de problèmes mentaux au sein du système de justice pénale. »

Juge en chef de la Cour provinciale du Nouveau-Brunswick [1], R. Jackson évoque cette démarche prometteuse : « La réussite du Tribunal de la santé mentale témoigne bien de ce qui peut être accompli lorsque la magistrature et des organismes publics et privés collaborent pour résoudre un problème entraînant trop souvent des situations qui nécessitent l’intervention des tribunaux réguliers. » Comparant l’incidence des tribunaux de santé mentale sur l’évolution de 447 personnes ayant relevé d’un tel dispositif à San Francisco, Santa Clara (Californie), Minneapolis (Minnesota) et Marion (Indiana), et de 600 sujets-contrôles (jugés comme à l’accoutumée), une étude plaide en faveur de cette nouvelle pratique médico-juridiciaire. En termes de « sécurité publique » (public safety objectives), les auteurs observent en effet une durée d’incarcération de 30 % moindre et un taux de récidive diminué de 45 %, dix-huit mois après l’intervention du tribunal de santé mentale. Rappelant les relations (parfois équivoques) entre la psychiatrie et la justice, ces données peuvent être rapprochées d’un débat de société agitant actuellement le milieu psychiatrique français, la polémique sur « la nuit sécuritaire » [2], soulevée par le projet gouvernemental d’instituer des « soins ambulatoires sans consentement », idée assimilée par ses opposants à une « déraison d’état. »

Dr Alain Cohen

Steadman HJ et coll.: Effect of mental health courts on arrests and jail days. Arch Gen Psychiatry 2011 ; 68 (2) : 167-172.
Attaque en règle des "neuromanciens"

Des neurones pour modéliser la schizophrénie

Des neurones générés à partir de cellules souches de personnes schizophrènes ouvrent la voie vers la compréhension des fondements biologiques de la maladie.

Des anomalies de connexion entre les neurones issus de cellules souches de patients schizophrènes expliquent peut-être la maladie. Dr. Kristen Brennand, Salk Institute for Biological Studies.

Des anomalies de connexion entre les neurones issus de cellules souches de patients schizophrènes expliquent peut-être la maladie. Dr. Kristen Brennand, Salk Institute for Biological Studies.

La schizophrénie est un trouble de la perception de la réalité qui touche environ 1% de la population mondiale, dans tous les pays et toutes les cultures, elle s’accompagne de désordres cognitifs, et de dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. En France, c’est le trouble psychiatrique le plus répandu.

Pourtant par bien des aspects la schizophrénie reste encore mystérieuse et son traitement imparfait. Après un siècle de recherches, les causes de la maladie restent encore inconnues. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, pourrait cependant contribuer à améliorer  la connaissance de cette pathologie.

Des chercheurs de l’institut Salk, en Californie, ont montré que les neurones cultivés à partir de cellules souches issues de patients schizophrènes se connectent moins facilement entre eux et que la loxapine, un traitement antipsychotique couramment utilisé pour traiter la schizophrénie, restaure la connectivité neuronale

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La schizophrénie mieux comprise grâce à un nouveau type de recherche en santé mentale

Des cellules nerveuses (neurones) fabriquées à partir de cellules de la peau de personnes atteintes de schizophrénie ont permis de découvrir des mécanismes de la maladie. Des chercheurs du Salk Institute for Biological Studies ont ainsi mis en évidence des troubles de connections entre les cellules nerveuses.

Grâce à ces travaux, une nouvelle ère s'ouvre dans la recherche en psychiatrie, qui devrait déboucher sur une meilleure compréhension de ces maladies et sur une meilleure évaluation des médicaments, considèrent les chercheurs.

Fred Cage et Kristen Brennand ont, avec leurs collègues, prélevé des cellules de la peau chez 4 personnes atteintes de la maladie. Ils les ont transformées en cellules souches pluripotentes, puis transformées en neurones spécifiques de chaque malade. Ils étaient ensuite comparés à des neurones provenant de personnes en santé.

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Des neurones fabriqués à partir de la peau de patients ont permis de découvrir les mécanismes de la maladie.

Une avancée considérable dans l'étude des maladies mentales vient d'être accomplie par des chercheurs de l'Université de Californie et du laboratoire Spring Harbor de New York qui ont travaillé avec des outils totalement inédits: des cellules de la peau de malades schizophrènes transformées en neurones. Ils ont ainsi pu mettre en évidence sur ces cultures des troubles importants de la connection neuronale, mettant le doigt sur les mécanismes biologiques de la maladie. Ils ont également testé des médicaments antipsychotiques sur ces cultures et montré que l'un d'entre eux améliorait les connections entre neurones. Grâce à ces travaux publiés mercredi sur le site de la revue Nature, une nouvelle ère s'ouvre dans la recherche en psychiatrie qui devrait déboucher sur une meilleure compréhension de ces maladies, trop longtemps considérées par certains psychanalystes comme la conséquence de mauvaises interactions «parents-enfants», et sur une meilleure évaluation des médicaments.

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Enfants hyperactifs : un gène est identifié

18/04/2011   Imprimer  Envoyer par email
 
Des Coréens ont découvert qu’un variant du gène GIT1 est associé à une susceptibilité au trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH).

Il existe une composante héréditaire et certains loci de susceptibilité mettent en cause un déficit en dopamine. Toutefois, de nombreux loci de susceptibilité ne contiennent pas de gènes liés à la dopamine, ce qui suggère d’autres mécanismes possibles.

Dans l’un de ces loci de susceptibilité sur le chromosome 17, l’équipe du Dr Eunjoon Kim (KAIST, Daejeon, Corée) a étudié le gène candidat GIT1. Les chercheurs ont génotypé 27 variations SNP du gène GIT1 chez 338 enfants coréens, dont la moitié était affectée du TDAH et l’autre moitié non. Une seule variation, produisant une expression réduite de la protéine GIT1, est apparue associée à une susceptibilité au TDAH.

Les chercheurs ont ensuite créé une souris KO en GIT1 ; cette souris présente à 2 mois une hyperactivité, un trouble de l’apprentissage et de la mémoire, et des oscillations thêta élevées, anomalies qui sont toutes normalisées sous traitement par amphétamine ou méthylphénidate, des psychostimulants couramment utilisés pour traiter le TDAH.

L’hyperactivité disparaît lorsque les souris sont âgées de 7 mois, de la même façon que le TDAH peut disparaître à l’âge adulte.
› Dr V. N.

« Nature Medicine », 17 avril 2011, Won et coll.



Quelle contribution génétique au comportement asocial ?

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Fonction publique hospitalière : le gel des salaires confirmé pour 2012


19/04/2011   Imprimer  Envoyer par email
Le gouvernement a annoncé ce mardi le gel de l’indice salarial des fonctionnaires en 2012 pour la deuxième année consécutive, ont indiqué les syndicats, à l’issue d’une réunion à Bercy.

Le point d’indice, qui sert de base au calcul des salaires des 5,2 millions d’agents des trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière), avait été relevé de 0,5 % au 1er juillet 2010 et son gel décidé pour 2011. Il y a un an, la hausse, accompagnée d’un relèvement du minimum de traitement des fonctionnaires (à 1 365,94 euros bruts) a représenté un montant d’un milliard d’euros.

Le ministre du Budget et de la Fonction publique, François Baroin, invité ce mardi matin sur i›Télé/Radio Classique avant la réunion avec les syndicats, a affirmé que le contexte économique ne permettait aucun relâchement. « Je vous ai expliqué la situation de nos finances publiques. Si nous allons mieux, cela ne nous donne pas les moyens de nous relâcher », a-t-il déclaré.

En octobre, la Cour des comptes avait estimé que le gel du point d’indice « jusqu’à fin 2013 » semblait « techniquement nécessaire » pour « respecter l’objectif global de maîtrise de dépenses publiques ».

Stress au travail, des accords signés mais peu de mesures prises19/04/2011

La moitié des entreprises de plus de 1000 salariés ont signé un accord ou un plan de prévention du stress. Mais la plupart de ces engagements ne comportent pas de mesures concrètes


Des engagements, certes, mais trop peu souvent suivis d’effets. C’est le bilan d’un rapport du ministère du travail que Xavier Bertrand a présenté mardi 19 avril au Conseil d’orientation des conditions de travail concernant la prévention du stress en entreprise.

Selon cette étude, 600 accords ou plans d’action ont d’ores et déjà été engagés par les grandes entreprises depuis l’automne 2009. Un résultat qualifié par le ministre d’« encourageant, car il concerne près d’une entreprise de plus de 1000 salariés sur deux » : 1300 entreprises avaient en effet été sollicitées.

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Services publics : un malaise face à l’hémorragie

Après l’opposition, des ministres et des élus de la majorité dénoncent les ravages de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.
Par CÉDRIC MATHIOT
Une agence Pôle emploi de Dijon le 29 février 2009.
Une agence Pôle emploi de Dijon le 29 février 2009. (© AFP Jeff Pachoud)

Un nouveau dogme du sarkozysme se fissure. Après l’abandon du bouclier fiscal, c’est désormais la règle d’or du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui fait débat. Cette promesse de campagne du candidat Sarkozy est contestée depuis quatre ans par l’opposition et les syndicats, qui dénoncent sa logique «quantitative» et les dégâts qu’elle cause dans les services publics (lire ci-contre). La nouveauté, c’est que le débat gagne le gouvernement.

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«Une culture de l’écoute qui a disparu»

Les délégués départementaux du médiateur de la République tentent de répondre au trouble d’usagers confrontés à des cas ubuesques ou à la surdité des administrations.
Par FABRICE TASSEL

Après la fracture sociale de 1995, la fracture civique ? A écouter des délégués départementaux du médiateur de la République, le constat revient en boucle. «Je vois davantage de gens me dire qu’ils n’iront pas voter plutôt que me dire pour qui ils iront voter… Il existe un vrai désintérêt pour la chose publique», soupire Jean-René Thibaud, médiateur à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Il y a un an, le médiateur Jean-Paul Delevoye évoquait «une société usée psychologiquement». En mars, dans son ultime rapport (1), il estimait que «les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens». «C’est vrai, on ressent une grande lassitude par rapport à la politique. Les gens disent souvent que, quels que soient les gouvernements et les réformes, ils ne sont pas écoutés. Et que pour obtenir gain de cause face à l’administration, il faut aller au tribunal», relève Patrick Bellet, médiateur depuis 1994 dans le Gard.

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Faire dérailler une administration en trois leçons

Décryptage

Effectifs remaniés, rationalisation contre-productive ou responsabilités accrues… Exemples de services publics à l’os.
Par CHRISTOPHE ALIX

Ce ne sont pas nécessairement des services publics stars (éducation, justice…), dont le malaise fait les grands titres de la presse. Ils sont plus petits, mais tout aussi précieux, et plus que jamais en crise.

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Les robots : technologie sociale ?

12/04/11
Que veut dire d’avoir des robots personnels ? Quelles sont les conséquences pour nous, en tant qu’être humain ? Allons-nous tomber amoureux d’eux ?… Retour sur nos relations aux robots à l’occasion de la première édition d’InnoRobo et des conférences RoboLift qui lui étaient associé.
Dans un article de 2007 qui est resté une référence (Dawn of the Age of Robots – “A l’aube de l’ère des robots”), Bill Gates comparait l’évolution de la robotique à celle des ordinateurs et prédisait qu’un jour nous aurions tous un robot chez nous, comme nous avons tous fini par avoir un ordinateur dans nos maisons. Mais force est de reconnaître qu’ils n’ont pas encore vraiment franchi la porte de nos foyers, estime Cynthia Breazeal du Personal Robots Group du Media Lab du Massachusetts Institute of Technology. Et cela est certainement dû au fait que, contrairement à ce qu’on pense, ils ne sont pas comme les ordinateurs.

L’impact de l’expressivité des robots sur notre perception est primordial

Les robots savent pénétrer notre “cerveau social”, explique la chercheuse lors de sa présentation (.pdf) en faisant référence aux travaux des psychologues Fritz Heider et Marianne Simmel sur la perception de l’animéité, c’est-à-dire, dans le domaine de la cognition, le fait de pouvoir distinguer un être animé d’un être inanimé. Quand on regarde un robot bouger, ses expressions, nous regardons un être plutôt qu’une chose. La manière dont les formes du robot bougent est d’abord ressentie comme des intentions ou des buts, avant que d’être des angles ou des accélérations. Nous interprétons les mouvements du robot en terme psychologique, comme nous interprétons les mouvements d’autres êtres humains. Nous véhiculons nos propres perceptions psychologiques dans ce que l’on regarde et cela affecte notre jugement social, c’est-à-dire que la manière dont nous percevons quelqu’un a une influence sur notre jugement. Et pour Cynthia Breazeal cette perspective ouvre de nouvelles applications pour les robots.

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Un nouveau modèle génétique prévoit précisément qui vivra centenaire



Lorsque Jeanne Calment est morte en 1997, elle était âgée de 122 ans. C’est l’être humain qui a vécu le plus longtemps.

Mais existe-t-il une explication génétique à cette longévité exceptionnelle?

D’après les résultats d’une étude à long terme menée par l’école de médecine de Boston, la réponse est oui. En étudiant les marqueurs génétiques les scientifiques sont parvenus à dégager un modèle leur permettant de prédire avec 77% de précision qui deviendra centenaire.

Apparemment les centenaires vieillissent très bien: 90% d’entre eux sont indemnes de tout handicap à l’âge de 93 ans. Mais les gens qui vivent 100 ans et plus sont rares: environ une personne sur 600.000 vit aussi longtemps dans les pays industrialisés.

Évidemment les gènes ne font pas tout: les chercheurs rappellent qu’une vie saine et équilibrée avec une activité sportive régulière contribuent grandement à vieillir dans de bonnes conditions. A propos, que faites-vous encore là? A cette heure-ci vous devriez déjà avoir commencé votre jogging dominical. [PopSci et image]

De nouvelles normes nationales sur les services de santé mentale mettent l'accent sur les services communautaires

OTTAWA, le 14 avril /CNW/ - Agrément Canada a lancé de nouvelles normes nationales en matière de soins de santé pour les organismes qui offrent des services de santé mentale communautaires. Les normes sur les services de santé mentale communautaires et le soutien offert aux clients portent sur une vaste gamme de services, y compris la promotion de la santé mentale et l'éducation, les services d'intervention précoce, l'intervention en situation de crise, le counseling et la thérapie, les programmes d'entraide, les services de déjudiciarisation et de soutien aux tribunaux, ainsi que la réadaptation sociale et les activités récréatives.

« La maladie mentale touche tous les Canadiens et Canadiennes, soit directement ou par le biais de l'un de leurs proches. Les répercussions de la maladie mentale sur les activités quotidiennes des personnes, des familles et des amis peuvent être très importantes, déclare Wendy Nicklin, présidente-directrice générale d'Agrément Canada. Souvent, le soutien dont a besoin la personne n'est pas fourni à l'hôpital, mais se trouve plutôt dans une clinique ou un centre communautaire. Ces nouvelles normes aideront les organismes qui offrent des services de santé mentale communautaires à fournir des services sécuritaires et de haute qualité à leurs clients. »

Étant donné l'accent accru qui est mis sur le traitement de la maladie mentale à l'extérieur d'un milieu institutionnalisé, Agrément Canada en a conclu qu'il devait se concentrer davantage sur les services de santé mentale communautaires dans le cadre de son Programme d'agrément Qmentum. Un conseil consultatif composé de clients, de visiteurs et d'experts de ce secteur a apporté son expertise à ce projet. Une consultation nationale et une mise à l'essai ont orienté l'élaboration des normes et assuré que celles-ci répondent aux besoins en matière de qualité et de sécurité des professionnels de la santé qui les appliquent.

Agrément Canada (www.accreditation.ca) est un organisme indépendant sans but lucratif qui fournit aux organismes de services de santé un processus d'agrément rigoureux et exhaustif. Il favorise l'amélioration continue de la qualité au moyen de normes fondées sur des données probantes et d'un examen mené par des pairs de l'externe. Agréé par l'International Society for Quality in Health Care, Agrément Canada aide les organismes à viser l'excellence depuis plus de 50 ans.

dimanche 17 avril 2011

Jean Ayme
15.04.11

Pionnier de la psychiatrie dynamique, syndicaliste, psychanalyste et militant de gauche, Jean Ayme était né à Laon le 14 juillet 1924. Il s'est éteint à Paris le 31 mars 2011.

Engagé dans la Résistance en 1942, Jean Ayme adhère ensuite au mouvement trotskiste de Pierre Boussel (alias Pierre Lambert) qu'il ne quittera jamais. Cela ne l'empêchera pas de soutenir, avec ses camarades du Parti communiste français - Lucien Bonnafé, Sven Follin et Louis Le Guillant -, l'expérience de psychothérapie institutionnelle née à l'hôpital de Saint-Alban, en Lozère, sous la houlette de François Tosquelles, psychiatre espagnol de tendance libertaire, et de Paul Balvet, catholique de gauche.

En ce lieu, devenu mythique, s'étaient retrouvés pêle-mêle des résistants, des fous, des thérapeutes et des intellectuels de passage, parmi lesquels Georges Canguilhem et Paul Eluard.

Au milieu de la guerre, l'espoir d'une libération prochaine avait conduit l'équipe de cet hôpital à réfléchir au principe d'une nouvelle psychiatrie communautaire visant à réformer l'asile carcéral afin de lui substituer une thérapeutique de la folie fondée sur une relation dynamique entre soignants et malades.

Psychiatrie de secteur

Pendant l'Occupation, 45 000 malades mentaux étaient morts de faim dans les forteresses asilaires, créées au XIXe siècle et devenues de gigantesques mouroirs.

Au lendemain de cette hécatombe et grâce à l'apparition des médicaments de l'esprit - le Largactil notamment -, l'idée s'impose d'étendre l'expérience de Saint-Alban à toutes les institutions psychiatriques. Portée par la psychanalyse, elle permettait une alliance fructueuse entre le traitement chimique, la vie communautaire et la cure par la parole. Tous les psychiatres modernistes participèrent à cette aventure : Henri Ey, Georges Daumezon.

Analysé par Jacques Lacan de 1950 à 1970, membre de l'Ecole freudienne de Paris (EFP, 1964), puis du conseil d'administration de l'Ecole expérimentale de Bonneuil-sur-Marne (1969), auprès de Maud Mannoni, Jean Ayme a consacré l'essentiel de sa vie à cette entreprise de "désaliénation" de la folie : à l'hôpital des femmes de Clermont-de-l'Oise (1952-1963), à celui des hommes de Moisselles (1963-1980) et enfin à Sainte-Anne, à Paris (1979-1992).

Aussi fut-il, à la même époque, l'un des organisateurs de la psychiatrie de secteur, aujourd'hui démantelée, et qui avait pour objectif de traiter les malades comme des sujets à part entière, grâce à une prise en charge complète de la folie, à l'hôpital et "hors les murs".

A cet égard, Jean Ayme fut bien l'artisan du projet utopique né de la Révolution de 1789 et formulé ainsi par Bertrand Barrère le 23 messidor an II : "Mettez donc au-dessus de la porte des asiles des inscriptions qui annoncent leur disparition prochaine. Car si, la Révolution finie, nous avons encore des malheureux parmi nous, nos travaux révolutionnaires auront été vains."

14 juillet 1924 : Naissance à Laon
1942 : Communiste, il entre dans la Résistance et prend conscience d'une réforme majeure de la psychiatrie
1950-1970 : Analysé par Jacques Lacan
1952-1992 : Œuvre en milieu hospitalier à faire reconnaître les malades comme des sujets à part entière
31 mars 2011 : Mort à Paris

Élisabeth Roudinesco



Lost in cognition : psychanalyse et sciences cognitives




Ce livre examine les prétentions du nouveau paradigme de la psychologie à se proposer comme modèle d'avenir pour les disciplines cliniques, et par là, venir à bout de la psychanalyse. Quel est ce changement de paradigme ? C'est le cognitivo-comportementalisme. D'où vient-il ? Des États-Unis. Jusqu'aux années soixante, la psychologie comportementale avait joui d'un certain prestige. Elle s'est trouvée disqualifiée par l'objection du linguiste Noam Chomsky : aucun apprentissage ne pourrait jamais rendre compte de la compétence linguistique. Celle-ci devait être innée. La psychologie comportementale mit trente ans à se revêtir d'habits neufs. Les avancées de la biologie, de la neurologie, et de la nébuleuse qui en a résulté sous le nom de neurosciences le lui ont permis.

Sous le nom de cognitivisme comportemental, une nouvelle réduction de l'expérience humaine à l'apprentissage a fait retour.

A partir de la psychanalyse d'orientation lacanienne, ce livre soutient une thèse opposée. L'inconscient ne relève d'aucun apprentissage. Il est ce qui manque ou excède tout apprentissage possible. L'inconscient est un mode de la pensée délivrée de l'apprentissage comme de la conscience. C'est son scandale et sa particularité.
- 4ème de couverture -