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mardi 22 juin 2010






La vie n'est (plus) un préjudice

En France nul, désormais, «ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance». C'est la fin de la jurisprudence Perruche.
Jean-Yves Nau [1]
22 Juin 2010

Elle alimentait depuis près de dix ans de violentes controverses dans des milieux très divers. C'est fini: la loi dite «anti-Perruche» est bel et bien conforme à la Constitution française. C'est ce qu'a décidé, vendredi 11 juin le Conseil constitutionnel. Les «Sages de la rue Montpensier» ont ainsi tranché un débat fondamental qui empruntait au droit, à la médecine et à l'éthique, sinon au religieux. Le Conseil était présidé par Jean-Louis Debré en présence de Jacques Barrot, Michel Charasse, Jacques Chirac, Renaud Denoix de Saint Marc, Jacqueline de Guillenchmidt ainsi qu'Hubert Haenel et Pierre Steinmetz. Pour résumer à l'essentiel: nul ne peut plus désormais, en France, se prévaloir d'un préjudice du seul fait d'avoir vu le jour.

Retour sur les principaux chapitres de cette affaire sans précédent et hautement «clivante».

Acte I : Le préjudice d'être né


Tout commence avec la naissance, en janvier 1983, de Nicolas Perruche. L'enfant souffre de graves troubles neurologiques et cardiologiques, conséquences d'une infection rubéoleuse contractée par sa mère durant la grossesse. Il apparaît très vite que le diagnostic de cette infection n'avait pas été porté du fait, notamment, d'erreurs commises par un laboratoire d'analyses biologiques. Or Mme Perruche fait alors valoir que si ces erreurs n'avaient pas été commises, elle aurait choisi d'avorter. Il y a donc, selon elle, un préjudice manifeste: en toute logique, son fils Nicolas ne devrait pas vivre. Il existe donc un préjudice d'être né. Ce cas de figure sans précédent est soumis quelque temps plus tard à la justice: en 1989 le couple Perruche attaque, au nom de leur enfant, le médecin, le laboratoire et leurs assureurs. C'est le début d'une longue histoire.

En 1992, un tribunal de grande instance juge le laboratoire et le médecin «responsables de l'état de santé de Nicolas Perruche et les condamne in solidum avec leurs assureurs» à l'indemnisation de Nicolas et de ses parents. Un an plus tard, la cour d'appel de Paris refuse d'admettre la réparation pour l'enfant tout en maintenant, bien évidemment, l'indemnisation des parents. Dans un arrêt du 26 mars 1996, la première chambre civile de la Cour de cassation prononce la cassation:

Attendu qu'en se déterminant ainsi, alors qu'il était constaté que les parents avaient marqué leur volonté, en cas de rubéole, de provoquer une interruption de grossesse et que les fautes commises les avaient faussement induits dans la croyance que la mère était immunisée, en sorte que ces fautes étaient génératrices du dommage subi par l'enfant du fait de la rubéole de sa mère, la cour d'appel a violé le texte susvisé.

L'affaire doit être rejugée. Elle l'est en 1999 par la cour d'appel d'Orléans qui estime alors, en substance, que le préjudice de Nicolas n'est pas dû aux fautes du laboratoire et du médecin, mais a bien été causé par l'infection rubéoleuse. Les parents forment un nouveau pourvoi en cassation. Il faut en finir. Ce sera, croit-on, chose faite avec le célèbre arrêt du 17 novembre 2000 de la Cour de cassation

(...) dès lors que les fautes commises par le médecin et le laboratoire dans l'exécution des contrats formés avec Mme Perruche avaient empêché celle-ci d'exercer son choix d'interrompre sa grossesse et ce afin d'éviter la naissance d'un enfant atteint d'un handicap, ce dernier peut demander la réparation du préjudice résultant de ce handicap et causé par les fautes retenues.

Acte II : La polémique

Cet arrêt fut aussitôt suivi de violents échanges et de multiples commentaires sur fond d'eugénisme. Pour la première fois en France, la jurisprudence consacrait sans équivoque le droit pour un enfant né handicapé d'être indemnisé de son propre préjudice. Affaire complexe. Si le médecin et le laboratoire n'avaient pas commis de fautes diagnostiques, Nicolas Perruche n'aurait pas vu le jour. La seule conséquence de cette faute était donc la venue au monde de cet enfant que l'on indemnisait personnellement à ce seul titre... En clair, la justice française considérait le seul fait de vivre (handicapé) comme un préjudice. Et cette décision s'inscrivait dans le contexte plus général du rejet croissant du handicap, du refus des aléas thérapeutiques et de la judiciarisation croissante des rapports entre les médecins et leurs patients.

On pouvait aussi aisément extrapoler, ce que firent notamment des associations de handicapés: il existait des vies qui ne méritaient pas d'être vécues. Découvrant cette nouvelle jurisprudence, les compagnies d'assurance concernées recalculèrent très vite à la hausse leurs primes suscitant l'ire des gynécologues-obstétriciens et des spécialistes du diagnostic prénatal: on passait d'une obligation de moyens à une obligation de résultat. Certains firent aussi observer que l'arrêt de la Cour de cassation pousserait les médecins à ne plus prendre aucun risque. Pour prévenir le risque grandissant de poursuite judiciaire et de condamnation, ils n'auront guère d'autre choix que de placer les futurs parents devant leurs nouvelles responsabilités, et, en cas de doute, de les inciter directement ou pas à choisir d'avorter. Comment en rester là?

Acte III : Toute vie vaut d'être vécue


Une première proposition de loi «anti-Perruche» fut proposée en 2001, reprise dans la loi Kouchner du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Cette disposition a trouvé depuis 2005 sa place dans le code de l'action sociale et des familles, à l'article L. 114-5 [3]:

Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance.
La personne née avec un handicap dû à une faute médicale peut obtenir la réparation de son préjudice lorsque l'acte fautif a provoqué directement le handicap ou l'a aggravé, ou n'a pas permis de prendre les mesures susceptibles de l'atténuer.
Lorsque la responsabilité d'un professionnel ou d'un établissement de santé est engagée vis-à-vis des parents d'un enfant né avec un handicap non décelé pendant la grossesse à la suite d'une faute caractérisée, les parents peuvent demander une indemnité au titre de leur seul préjudice. Ce préjudice ne saurait inclure les charges particulières découlant, tout au long de la vie de l'enfant, de ce handicap. La compensation de ce dernier relève de la solidarité nationale.

Il n'en reste pas moins que la loi «anti-Perruche» a été régulièrement remise en cause par certains couples concernés devant la Cour européenne des droits de l'homme. Mais pour le Conseil constitutionnel, la messe est dite. Ce dernier avait été saisi le 14 avril par un particulier parent d'un enfant souffrant de myopathie du fait d'une erreur diagnostique. Cette demande s'inscrivait dans le cadre des questions prioritaires de constitutionnalité que prévoit un nouvel article (61 alinéa 1 [4]) de la Constitution. La plaignante contestait plusieurs dispositions de la loi du 4 mars 2002. Selon Me Arnaud Lyon-Caen, avocat d'une famille touchée par le handicap, la loi anti-Perruche viole les «droits et libertés garantis par la Constitution» et s'oppose au principe de dignité humaine. La réponse des Sages n'a pas tardé: «Ces dispositions sont conformes à la Constitution.» [5]

En 2001, le Comité national d'éthique –saisi sur ce thème par Elisabeth Guigou, alors ministre de l'Emploi et de la solidarité– avait rendu un avis (pdf [6]) dans lequel on peut lire en conclusion:

La reconnaissance d'un droit de l'enfant à ne pas naître dans certaines conditions apparaîtrait hautement discutable sur le plan du droit, inutile pour assurer l'avenir matériel des personnes souffrant de handicaps congénitaux et redoutable sur le plan éthique. En effet, un tel droit risquerait de faire peser sur les parents, les professionnels du diagnostic prénatal et les obstétriciens, une pression normative d'essence eugénique.
Jean-Yves Nau

Source URL : http://www.slate.fr/story/23121/arret-perruche-toute-vie-vaut-detre-vecue

Links:
[1] http://www.slate.fr/source/jean-yves-nau
[2] http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007041543&dateTexte=
[3] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=D1EB8E4D1FE4AA7D3BF7DBF90A36DA4F.tpdjo04v_2?cidTexte=LEGITEXT000006074069&idArticle=LEGIARTI000006796463&dateTexte=&categorieLien=cid
[4] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071194&idArticle=LEGIARTI000019239217&dateTexte=&categorieLien=cid
[5] http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2010/2010-2-qpc/decision-n-2010-2-qpc-du-11-juin-2010.48407.html
[6] http://www.ccne-ethique.fr/docs/fr/avis068.pdf
[7] http://www.flickr.com/photos/gabi_menashe/218574269/
[8] http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr

[2]. Réunie en assemblée plénière sous la présidence de Guy Canivet, la Cour casse le dernier arrêt donnant ainsi raison aux parents:










La justice confirme le caractère intransmissible du sperme

L’insémination post-mortem est interdite par la loi de bioéthique, et devrait le rester lors de la révision de cette dernière, comme le recommande la Mission de Jean Leonetti. Fabienne Justel voulait donc récupérer le sperme congelé de son mari, décédé d’un cancer en septembre 2008, pour pouvoir se faire inséminer à l’étranger. Elle a intenté une action en justice pour récupérer le sperme auprès du CECOS (Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme) de Rennes.

En première instance, le tribunal de Rennes l’a déboutée en octobre dernier, rappelant que, selon la loi, « font obstacle à l’insémination ou au transfert des embryons le décès d’un des membres du couple, le dépôt d’une requête en divorce, la séparation de corps ou la cessation de la communauté de vie ».

En appel, en mai, l’avocate de Fabienne Justel avait plaidé que le contrat de conservation des paillettes conclu entre son mari et le CECOS faisait partie de l’actif net successoral et devait donc être restitué à son héritière. Le défenseur du CECOS avait évoqué de son côté « le caractère intransmissible du sperme aux héritiers ». La cour d’appel de Rennes a tranché ce mardi en confirmant le jugement du tribunal de grande instance.

R. C.
Quotimed.com,
le 22/06/2010

 
Sur la psychanalyse et sur sa fin
Notes de séminaires, Tours, 1996-1997
Bernard Casanova

Présentation de l'éditeur

Tour à tour incisif sur la "profession", acerbe sur les médias, moqueur des modes, Bernard Casanova confrontait ses auditeurs aux aspérités de cette pratique analytique qu’il avait fait sienne après celle de psychiatre des hôpitaux, un jour délaissée. Membre dès l’origine de l’École lacanienne de psychanalyse, il tint sans discontinuer séminaire à Tours, loin du ton magistral qu’il n’affectionnait guère.

Sont ici présentées les deux dernières années (1996-1997) de ce séminaire, accompagnées de quelques-uns des dessins qu’il crayonnait en séance. Bernard Casanova croise ici à de multiples reprises et sous des angles divers une préoccupation qui lui tenait à cœur : celle-là même de la psychanalyse envisagée depuis sa fin.




Expériences de la folie
Patrick CHEMLA (ed)

Co-Auteurs : Yacine AMHIS - Mathieu BELLAHSEN - Herve BOKOBZA - Loriane BRUNESSAUX - Coralie DA SILVA - Patrick FAUGERAS - Anne-line FOURNIER - Olivier GRIGNON - Emile LUMBROSO - Simone MOLINA - Jean OURY - Jean-claude POLACK - Christelle POURRIER - Laure THIERION -
©2010
Santé mentale (Hors collection) -

Faire « l'expérience de la folie » renvoie à l'énigme de l'Inconscient que l'invention freudienne a défriché mais qui nous revient toujours de façon inédite et bouleversante. Cela relance une traversée de ce qui, au plus intime de chacun, fait obstacle ou empêchement à la rencontre de la folie, à rebours de l'hygiénisme et de la prévention généralisée que notre société impose aujourd'hui dans l'espoir insensé d'en finir avec la maladie, mentale ou somatique, voire même avec la mort.

Renoncer au leurre séducteur d'un « savoir par avance », quand bien même il puiserait aux meilleures sources, est nécessaire pour privilégier « la parole vraie » et le geste nécessaire. Encore faut-il sans cesse subjectiver les théories analytiques pour fabriquer sa « boîte à outils conceptuels » qui se trouvera malmenée à chaque fois, et surtout prendre le risque de la rencontre. Les auteurs en témoignent chacun à leur manière.

Patrick Chemla est psychiatre, chef de service, psychanalyste.

Avec la participation de : Yacine Amhis, Mathieu Bellahsen, Loriane Brunessaux, Hervé Bokobza, Coralie Da Silva, Patrick Faugeras, Anne-Line Fournier, Olivier Grignon, Émile Lumbroso, Simone Molina, Jean Oury, Jean-Claude Polack, Christelle Pourrier, Laure Thiérion.

Mise en vente le 27 mai 2010



Un lieu, un temps pour accueillir la folie
Une expérience de communauté thérapeutique
Francois DE CONINCK - EQUIPE DU WOLVENDAEL


 « Là où la folie se perd, un lieu peut faire repaire...
Un repaire, oui, mais pas comme lieu d'écart, de retrait,
un repaire comme lieu d'ouverture,
mais aussi un lieu d'investissement sur la cité.
Un repaire, donc, qui, dans le fil du mouvement de la psychothérapie institutionnelle, vise l'ouverture au possible, l'ouverture de possibles. »

Ce livre est le récit d’une expérience de communauté thérapeutique (pour adultes le plus souvent psychotiques), s'inspirant de quelques principes essentiels de la psychothérapie institutionnelle. Il vise à en défendre la pertinence et l'actualité, à contre-courant de la psychiatrie actuelle, dominée par le savoir de la biologie et des techniques comportementales et cognitivistes. Sans récuser l'apport du savoir scientifique quand il est rigoureux, ce témoignage fait valoir que toute approche de la folie est vaine si elle ne donne pas réellement, c'est-à-dire au sein même du dispositif de soins, une place à d'autres dimensions humaines telles que l'incomplétude, le temps, la parole, l'inattendu, l'angoisse, le risque, la responsabilité, certaines transgressions...

François de Coninck, écrivain, a accompagné l’équipe thérapeutique du Wolvendael dans ce travail d’écriture.

lundi 21 juin 2010


MENTAL , REVUE INTERNATIONALE DE SANTÉ MENTALE ET PSYCHANALYSE APPLIQUÉE
No 24 - Avril 2010
Clinique et pragmatique de la désinsertion en psychanalyse
 
SOMMAIRE

 Éditorial: Vicente Palomera

Jacques-Alain Miller : Le salut par le déchet

I - Fondements psychanalytiques de la désinsertion
Philippe La Sagna : Sortir de l’isolement par l’ironie
Hebe Tizio : Le délire comme désinsertion du langage
Maurizio Mazottti : La désarticulation du corps dans la schizophrénie

II - Variétés cliniques de la désinsertion
Céline Menghi :  Sono solo
Jean-Louis Gault : Une nouvelle alliance avec la langue
Lucia D’Angelo : Le sentiment de la vie

III - Enseignements de la pratique dans les lieux alpha
Carlo Vigano : Le psychanalyste et l’illusion de l’insertion sociale
Jean-Claude Razavet : Débranchement successifs de l’Autre
Amanda Goya : Subjectiver la maladie
Eugenio Diaz : Le freelance
Nadine Laceur : De la permanence du travail interprétatif à la permanence d’un lien
Pilar Foz : L’invention d’un mode d’insertion dans l’Autre
Thomas Roïc : Un signe de socialisation
Thierry Van de Wijngaert : S’appliquer contre la volonté d’insertion
Natalie Wulfing : Du  sans domicile fixe au  logement permanent
Despina Andropoulou :Toxicomanie : un symptôme social de désinsertion subjective

IV - La pratique des réunions cliniques et la cartographie du réel
Présentation : Éric Laurent
Yasmine Grasser : Les embarras de la sexualité dans le discours globaliste
Dominique Holvoet : Leçons des pratiques de réunions cliniques au Courtil
Antonio Di Ciaccia : la pratique des réunions cliniques et la cartographie du réel
Manuel Fernandez Blanco : Réunion clinique et réel
Débat : Les régimes du savoir dans les réunions cliniques
 animé par Éric Laurent
avec P. Francesconi, G. Briole, J.-D. Matet, A. Stevens

V - Étude

Éric Guillot : De l’agressivité à la pulsion de mort

Commande du numéro ou abonnements sur le site de l'ECF (cf Rubrique "Liens")

samedi 19 juin 2010

Psychiatrie : Un projet de loi inacceptable

Communiqué de presse à propos du « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge »


Notre prise de position se situe à l'envers du projet gouvernemental ici dénoncé. Nous pensons quʼil faut un processus d'évolution de la psychiatrie quand elle s'emploie à défendre et accroître la justice sociale dans le soin, quand elle cherche à augmenter les possibilités de liberté dans chaque situation de soin, quand elle considère toujours tout être humain en souffrance psychique en qualité de sujet, de personne et de citoyen, pris dans un environnement social et existentiel, quand elle garantit un accompagnement des professionnels garants de ce qui précède.

Quels que soient les atours dont la ministre de la santé veut l'habiller, le projet actuel est à l'opposé d'une telle orientation. Il ne fait qu'appliquer les discours sécuritaires du président de la république dans ce domaine. Nous sommes plus que jamais dans l'ordre gestionnaire et administratif, où le préventif n'est que prédictif, où le soin n'est que contrainte, où la « personne présentant des troubles mentaux » n'est que dangerosité à neutraliser. Toutes les mesures prises depuis décembre 2008 le confirment. Dans ce contexte, comment comprendre autrement la rétention de 72 heures que comme une « garde àvue »psychiatrique,et les développements des « soins sans consentement » comme participant de la société de surveillance et du nouveau management scientiste promouvant l'homme économique.

Cela ne peut avoir échappé aux organisations professionnelles et aux associations d'usagers et des familles dont la ministre de la santé affiche à longueur d'interviews avoir leur accord. Or, au climat d'insécurité nourrit par toute occurrence tant auprès de la population que des professionnels, s'adjoint un évident risque d'effet opposé, soit une plus forte soustraction, voire une violente opposition, au soin psychiatrique.

Nous ne pouvons donc cautionner de telles « innovations» en trompe l'œil ! A la place d'une attribution de dangerosité, à la place de la violence du soin intrusif et contraint, c'est bien d'une disponibilité et d'une obligation à soigner dont il doit être question dans les attributions effectives de la psychiatrie, ainsi que d'un engagement de l'État. A l'extensivité du soin sans consentement (qui pourrait s'étendre jusqu'à la collocation à domicile et l'emploi de la géolocalisation), il est possible d'opposer une psychiatrie de proximité, d'accueil, d'écoute, respectueuse de la personne, de sa parole, de sa dignité, de sa vie privée comme publique, capable de prendre en compte pleinement besoins et état de nécessité, la personne et son environnement.

Les organisations signataires déclarent qu'elles appellent les parlementaires à rejeter le « projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et qu'elles organiseront un débat public citoyen pour s'y opposer. Elles se déclarent prêtes à œuvrer pour le développement d'une politique du soin psychique respectueuse de la personne et de ses droits fondamentaux, mais aussi attentive aux demandes de son environnement. A ce titre, elles affirment qu'il s'agit de supprimer mesure de sûreté et loi de police actuelles (sous l'autorité du préfet), pour une loi basée sur la protection de la personne. C'est dire que toute mesure de contrainte, tout soin sans consentement relève de l'autorisation préalable d'un juge judiciaire et de son contrôle ensuite. Les organisations signataires en feront un thème démocratique fort.
Paris, le 16 juin 2010

Premiers signataires :
Advocacy France, CAUPsy, Collectif Non à la Politique de la Peur, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), Groupe Information Asiles (GIA), Ligue des Droits de lʼHomme, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti communiste Français, Parti de Gauche, Solidaires, SUD santé sociaux, Syndicat de la Médecine Générale, Union Syndicale de la Psychiatrie, Les Verts.



Communiqué de presse : santé
Communiqué le 17/06/2010

Demande de moratoire au processus de certification des CHS


Conférence régionale Rhône-Alpes des Présidents de CME de CHS


Communiqué de la conférence régionale Rhône-Alpes des Présidents de CME  de CHS
                                                                                      
La Conférence de Présidents de CME de Rhône-Alpes réunie le 8 juin  2010 au CHS du Vinatier, tient :

- à interpeller solennellement nos tutelles et tout particulièrement l'ARS  de Rhône-Alpes,

- mais aussi à alerter l'ensemble des collègues des établissements hospitaliers de psychiatrie sur  la situation difficile  que traverse actuellement  nos établissements…

En effet il existe actuellement  de manière très perceptible un sentiment d'usure et de désinvestissement des soignants de nos établissements qui nous conduit à demander,  « un moratoire  au processus de certification » en cours dans nos établissements hospitaliers.

Ce moratoire se trouve particulièrement justifié et légitimé d'autant que, si la démarche de certification était supposée garantir l'engagement dans une amélioration continue de la qualité, force est de faire le constat, après les certifications de la  V1 et de la V2, que cela n'a pas conduit à l'engagement des professionnels dans les processus d'amélioration escomptés.

En effet ces visites ont  plutôt été vécues comme une contrainte.  D'autant plus qu'il s'y ajoute  pour la psychiatrie le  caractère inadapté  des visites de certification, dont les préoccupations ont semblé très loin de notre réalité quotidienne de terrain.

Cette usure que nous professionnels ressentons est due aussi au fait que nous présidents de CME avons eu à mener les différentes réformes hospitalières.

Mais leurs superpositions, conduites « à marche forcées », sans réelle concertation préalable avec les professionnels a eu pour nous un impact négatif sur la  gouvernance de nos établissements.

En outre  nous aurons à faire face d'ici peu à refonte de la loi de 90; sans vouloir entrer  dans la polémique les conséquences de  ce projet de loi renforce notre inquiétude, quand à la capacité de nos établissements à assumer cette réforme.

Il s'y ajoute pour notre spécialité l'impact de la baisse démographique conjugué à la perte d'attractivité de la carrière hospitalière  ce qui ne permet plus de détourner les professionnels des soins dus aux patients vers les tâches surajoutées par les démarches des processus de certification.

Nos difficultés sont aussi aggravées  par l'augmentation incessante de la demande adressée au secteur psychiatrique, tant de la part des pouvoirs publics que de la société civile et du fait de l'évolution démographique de notre spécialité.

Les problèmes majeurs et constants de réduction des effectifs soignants, les restrictions budgétaires récurrentes, les problèmes croissants de démographie médicale, auxquels se surajoutent de plus en plus les phénomènes de désorganisation des unités et services, la surcharge des personnels ainsi que les problèmes permanents de gestion de la violence et de sur-occupation des services, ne permettent pas d'envisager les démarches et enquêtes de certification dans les conditions requises à une évaluation correcte.

De  toute évidence, les conditions minima pour un travail de qualité ne sont aujourd'hui plus présentes.

Notre Conférence tient à insister sur le fait qu'il ne s'agit pas de remettre ici en question l'intérêt même de l'évaluation et du regard extérieur, mais de souligner que les exigences de qualité, d'efficience, de performance s'avèrent ici particulièrement inadaptées aux conditions dans lesquels doivent fonctionner les établissements ;  et ce alors même que les professionnels s'attèlent au quotidien à maintenir des équilibres en grande fragilité.

C'est pourquoi la Conférence de Présidents de CME de Rhône-Alpes réclame ce moratoire aux processus de certification de nos établissements.

Nous demandons aussi que pendant cette période de moratoire, le processus de certification soit adapté aux spécificités de la psychiatrie, et qu'il  se rapproche de la réalité de notre pratique quotidienne.

Correspondants / Bureau de la conférence

Dr  LABRUNE   Laurent                 (Bassens -Savoie)              04 79 60 30 66
Dr  GIRAUD      Franck                   (Privas - Ardèche)              04 75 20 14 40
Dr POLI            Angelo                     (St Cyr  -   Rhône)               06 20 75 60 98
Dr SALVARELLI    Jean Pierre      (Vinatier -   Rhône)              06 60 26 95 50

Logement social: "Nous allons vers l'échec"
http://www.lejdd.fr/JDD-Paris/Actualite/Logement-social-Nous-allons-vers-l-echec-200732/

Un collectif de 31 associations a déposé mercredi une lettre au gouvernement afin de relancer la politique du logement. Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, regrette un décalage entre les ambitions affichées en 2008 et les premiers résultats.

Pourquoi interpellez-vous le gouvernement ?
Nous soutenons les grands axes de la "refondation" de la politique du logement qui a été définie avec les associations. Mais au bout d'un an, les mesures prises laissent penser que nous allons vers l'échec. La logique souhaitée du "logement d'abord", qui consiste à éviter que les personnes mal-logées atterrissent en hébergement provisoire, n'a pas été enclenchée. En même temps, il n'y a pas non plus d'efforts pour l'hébergement d'urgence puisque la priorité est censée être donnée au logement permanent…

La loi sur le logement opposable n'a pas dopé l'offre ?

Très peu. Des milliers de personnes ont obtenu un avis favorable du comité de suivi mais attendent toujours une solution. La politique du logement social est affaiblie. Le 1% logement (participation des employeurs à l'effort de construction) est fragilisé. L’Etat se désengage dans le budget de l’Anah (fond d'aide au parc privé)… Tous les indicateurs sont au rouge.

Le gouvernement a tout de même promis de débloquer 110 millions pour les sans-abris ?
Ces 110 millions doivent au mieux nous rapprocher des dépenses de 2009… On ne peut pas refonder la politique du logement au rabais. Nous demandons donc des engagements conséquents, au niveau interministériel. Les problèmes de logement ont à voir avec la santé et la psychiatrie pour ce qui est des sans-abri, avec les migrants… Ce pourquoi nous avons interpellé le secrétaire d'Etat Benoist Apparu mais aussi François Fillon.

Outre les moyens, quelles sont vos réclamations ?
Entre autres, il faut mettre l'accent sur la prévention, car l'expérience montre que beaucoup d'expulsions peuvent être évitées si on suit les gens en amont, en échelonnant leurs paiements par exemple.

On apprend que les loyers des HLM ont augmenté au-delà du 1% recommandé par l'Etat en 2009. Etes-vous favorable à un gel des baux ?
Je crois qu'il faut être vigilant et adresser un signal fort aux bailleurs sociaux. Mais le gel n'est pas forcément une solution car il se solde généralement par un rattrapage rapide dans les années qui suivent. Il vaudrait mieux aider les locataires, via les APL notamment, qui ont perdu 12% de leur pouvoir solvabilisateur depuis 2001.

Que vous inspirent les logements de fonction des ministres ?

C'est insupportable. Il est temps de faire du ménage et de remettre tout à plat. Aujourd'hui, le pays compte 3 millions de mal-logés et 1,3 millions de demandes de logement social. Qui a besoin des aides de la collectivité en priorité? Je ne crois pas que les ministres soient concernés.

Certaines villes font de la résistance aux logements sociaux comme en témoigne votre classement. Comment réduire les inégalités sur le territoire ?

Malheureusement, les maires ont aujourd'hui le dernier mot sur le foncier, même si la loi autorise potentiellement les préfets à s'y substituer. Certains de ces maires agitent le chiffon rouge. Tout cela est très politique. C'est une question de courage. Aujourd'hui, nous avons besoin de beaucoup plus de logements. Il n'y a pas de raison que ce soient toujours les mêmes communes qui fassent des efforts. L'État devrait pouvoir imposer des constructions.

Alice Pouyat
leJDD.fr




Jean-Bertrand Pontalis : Pas inquiet pour la psychanalyse

Même s’il s’en défend, Jean-Bertrand Pontalis est, à 86 ans, l’un des papes de la psychanalyse française. Longtemps proche de Jacques Lacan, il s’en est ensuite éloigné pour tracer sa propre route. Rencontre avec un homme qui fuit l’esprit de corps, les chapelles, et plaide pour une vision joyeuse de sa discipline.

Hélène Fresnel

Psychologies : Vous avez exercé la psychanalyse pendant plus de quarante ans, mais vous refusez de vous définir comme psychanalyste. Vous écrivez depuis plus de trente ans, mais vous refusez de vous définir comme écrivain. Vous publiez des auteurs depuis quarante-quatre ans, mais vous refusez de vous défi nir comme éditeur. Comment peut-on vous définir en un mot ?

Jean-Bertrand Pontalis : Je refuse une des appellations prise seule, mais peut-être pas les trois si elles forment un ensemble. J’exerce ces activités très différentes, mais elles se rejoignent en moi et ne sont pas en contradiction les unes avec les autres. Ce que je n’aime pas, c’est être étiqueté. D’une façon générale, l’idée d’un prédicat, de quelque chose qui vous qualifie, vous fige, ne me plaît pas. Il m’est impossible de me définir en un mot. D’ailleurs, je pense que personne ne le peut. Je suis un être multiple. Comme chacun de nous. Notre identité est toujours multiple, parce que nous sommes le produit des identifications variables qui jalonnent notre existence.

Ça, c’est bien une remarque de psychanalyste…

J.-B.P. : Psychanalyste, c’est une fonction. Pas un être. Ce n’est pas une identité. J’espère par exemple ne pas l’être avec mes proches, ne pas les bombarder d’interprétations plus ou moins sauvages. Et puis, même parfois dans mon cabinet, je ne le suis pas toujours non plus. Quand j’étais psychanalyste débutant, je me demandais ce que je faisais là : de quel droit ? Je dis souvent que se prendre pour un analyste est le commencement de l’imposture. Et si j’ai réussi à le devenir, c’est bien parce que je ne me suis pas pris pour un analyste.

A priori, tout vous destinait à l’exercice de la philosophie : vous avez été l’élève de Jean-Paul Sartre, et été soutenu par le philosophe Maurice Merleau-Ponty ; vous êtes agrégé dans cette discipline et vous l’avez enseignée pendant plusieurs années. Comment et pourquoi l’avez-vous quittée ?
J’ai enseigné la philosophie à Alexandrie, en Égypte, à Nice, puis à Orléans, en hypokhâgne. Un jour, l’une de mes élèves m’a dit : « Vos cours sont bien, mais on a l’impression que vous n’y croyez pas. » Ses paroles m’ont saisi. Je me suis aperçu que, lorsque l’on est professeur, c’est la voix des autres que l’on fait entendre, pas la sienne propre. J’ai voulu me déprendre de ce discours savant, bien agencé, maîtrisé. Si j’avais du goût pour la philosophie, je n’en avais pas la passion. Et, à ce même moment, j’étais fasciné par des camarades qui, pour des raisons névrotiques, avaient commencé une psychanalyse. Je leur demandais en quoi cela consistait. Je leur posais des questions, mais comme ils ne m’en disaient pas grand-chose, forcément, j’ai été attiré, curieux d’aller explorer ce domaine inconnu, non cerné, difficilement transmissible, indéfinissable. Je me disais que, dans ce lieu, l’usage de la parole devait être différent.

Comment êtes-vous venu concrètement à la psychanalyse ?

C’était en 1953. Je me suis présenté à la Société psychanalytique de Paris et j’ai pu entreprendre ce que l’on appelle une analyse didactique, c’est-à-dire une psychanalyse de formation permettant de devenir éventuellement analyste. Je pense que j’ai été admis parce que, à l’époque, c’était surtout des médecins, des psychiatres qui se pointaient : mes interlocuteurs ont dû être séduits par l’idée qu’un jeune philosophe vienne vers eux. Je n’y connaissais vraiment pas grand-chose : j’avais juste lu deux ou trois livres de Freud. C’était d’abord la curiosité intellectuelle qui m’animait et, bien sûr, il n’a pas fallu longtemps pour qu’il s’agisse d’autre chose. Disons qu’au début de mon analyse je me considérais comme « normal » et puis, très vite, je me suis rendu compte que les choses n’étaient pas si simples que cela.

C’est-à-dire ?
J’étais tellement naïf avant de commencer. Je pensais qu’il fallait avoir des souvenirs d’enfance très précoces et je me souviens avoir dit à un ami : « Mais je ne me rappelle pas de moi, nourrisson. » Très vite, j’ai découvert qu’il ne s’agissait pas du tout de cela. J’ai fait connaissance avec ma propre névrose. J’étais pris dans une histoire d’amour compliquée, souvent douloureuse. J’ai dû embêter mon analyste avec cela pendant des séances et des séances. C’est tellement banal, ces souffrances d’aimer et de ne pas être aimé comme on le voudrait. Au début, j’avais tendance à incriminer les autres : c’est à cause d’« elle », à cause de maman, à cause de mon éducation, du milieu social auquel j’appartiens. Puis, grâce aux séances, je me suis aperçu que j’étais partie prenante dans mes plaintes : j’ai réalisé que les raisons de ma souffrance n’étaient pas extérieures à moi-même.





[VIDEO] "Paroles de soldats", par Jean-Paul Mari
Nouvelobs.com propose un supplément inédit du film "Sans blessures apparentes", diffusé le 24 juin à 22H45 sur France2.

Ce document inédit vous est proposé en avant-première du film de Jean-Paul Mari sur les "blessures psychiques" des soldats français ayant opéré en Afghanistan, "Sans blessures apparentes", diffusé le 24 juin à 22H45 sur France2 dans l’émission Infrarouge... Nouvelobs

Le 18 août 2008, une unité française du 8ème RPIMa tombait dans une embuscade tendue par les talibans dans la vallée d’Uzbeen, sur les pentes du col de Sper Kunday, en Afghanistan. Le bilan officiel, dix morts, vingt deux blessés, n’est pas exhaustif. Il ne tient pas compte des "blessés psychiques", ces hommes, guerriers d’élite, traumatisés par ce qu’ils ont affronté, "fixés", coincés pendant des heures sur le col à la merci des tirs de kalachnikovs, de grenades et de roquettes des talibans. Ceux, nombreux, qui ont vu leurs camarades mourir devant eux, ont pris une balle en plein casque, on vu la mort en face ou ont ramassé les cadavres au lendemain de la bataille. Plusieurs mois plus tard, de retour en France, ceux-là ont continué d’arriver au service de psychiatrie de l’hôpital militaire de Percy à Clamart. Le 14 juillet 2009, les Marsouins du 8ème RPIMa ont défilé sur les Champs-Élysées.

Le Dr Franck de Montleau, chef-psychiatre à Percy, présent en Afghanistan peu après l’embuscade, a soigné ces traumatisés psychiques. Et il a recueilli les paroles intimes de ces soldats blessés.

Ce supplément, inédit, est diffusé en avant-première du film de Jean-Paul Mari, "Sans blessures apparentes", diffusé le 24 juin à 22H45 sur France2 dans l’émission Infrarouge.

Le film est tiré du livre éponyme "Sans blessures apparentes", paru en 2008, aux Editions Robert Laffont.

Samuel Beckett, œuvres intégrales

PRÉSENTATION

A travers les nombreuses pièces de théâtre de Samuel Beckett diffusées à la radio, ce sont les intégrales et interprétations mises en scène qu’il a lui-même validées qui ont été choisies.

CONTENU
En attendant Godot : à la Comédie Française en 1978, avec Jean Paul Roussillon  et Michel Aumont, mise en scène de Roger Blin
Oh les beaux jours : avec Madeleine Renaud, Régis Houtin et Roger Blin en 1970 pour France Culture ;
Toux ceux qui tombent : en 1959 sur la Chaîne Nationale ;
Cendres :  avec Roger Blin  et Delphine Seyrig en 1966 ;
Compagnie et l’Expulsé : toujours avec Roger Blin, sur France Culture e
Le Dépeupleur :  avec Daniel Warrilow.

Le 8ème CD comprend des témoignages de ses proches, tel Jérôme Lindon ou Jean-Marie Serreau et de ses interprètes.
C’est un coffret incontournable pour tous les amoureux de S. Beckett et une remarquable approche pédagogique de son œuvre.

COMPLÉMENTS
CD 1 :
Plage 1 - Lettre à Samuel Beckett lue par Roger Blin - 1'45
Page 2 à 8 - En attendant Godot (acte 1) - 68'08

CD 2 :Plages 1 à 5 - En attendant Godot (acte 2) - 52'12

CD 3
:Plages 1 à 6 - Oh les beaux jours (acte 1) - 60'59

CD 4 : Plages 1 à 3 - Oh les beaux jours (acte2) - 34'28
Plages 4 à 7 - Cendres - 40'14

CD 5 : Plages 1 à 7 - Tous ceux qui  tombent - 74'03

CD 6 : Plages 1 à 8 - Compagnie - 76'43

CD 7 : Plages 1 à 4  - L'Expulsé - 37'47
Plages 5 à 7 - Le Dépeupleur - 35'10

CD 8 : Témoignages - 58'09

GÉNÉRIQUE
Auteur De L'œuvre Originale :
Beckett, Samuel

FICHE TECHNIQUE

Durée Totale: 09h00min00s
Couleur: Couleur
Date Parution: Juin 2010
Éditeur: André Dimanche/Ina
Distributeur: Harmonia Mundi

59€


Qui est fou ?
09/01/1976 - 01h09min33s

PRÉSENTATION
Henri BARUK, Nicole MARTIN, Gérard HOF, Roland JACCARD débattent autour de Bernard PIVOT sur le thème de la psychiatrie d'aujourd'hui. Référence des ouvrages : "Des hommes comme nous" d'Henri BARUK,"Rescapée d'un mythe" de Nicole MARTIN, "Je ne serai plus psychiatre" de Gérard HOF, "L'Exil intérieur" de Roland JACCARD.
Interview d'Henri BARUK neurologue et psychiatre : "la différence entre la neurologie et la psychiatrie, la neurologie est l'étude des mécanismes d'exécution, la psychiatrie est l'étude des altérations de la commande générale de l'organisme ... pour moi il n'y a pas de fous, de malades mentaux ...."
Interview de Nicole MARTIN qui a fait plusieurs séjours en hôpitaux psychiatriques : "j'ai été incarcérée , je souffrais d'une sorte de dédoublement ... le jour où j'ai compris que les psychiatres ... aussi fous que moi ... mais d'une autre folie ... d'un abus de pouvoir ... alors j'ai dit non en bloc ..."
Interview de Gérard HOF : "pour être interné en asile psychiatrique, il faut être débile ..."
Interview de Roland JACCARD : "l'exil intérieur c'est le retour sur soi , le retrait de la réalité , incapable d'avoir avec autrui une relation ...le terme de malade mental est un terme ambigu, il y a des maladies cérébrales et des déviations de normes psychosociales et morales qui appartiennent à la psychiatrie ..."

TÉLÉCHARGER 5€

 
La psychanalyse
16/11/1964 - 01h02min09s


PRÉSENTATION
Cette émission propose de découvrir la psychanalyse. Etienne LALOU s'entretient avec un psychanalyste, monsieur NACHT, dans son cabinet.En introduction, il présente Sigmund FREUD, atteint d'un cancer de la mâchoire à la fin de sa vie. Puis, il évoque quelques principes de FREUD qui sont à la base de la compréhension psychanalytique, notamment la distinction entre ce qui est conscient et inconscient chez l'être humain.Etienne LALOU explique ensuite aux téléspectateurs le caractère exceptionnel de cette émission, habituellement consacrée à l'exploration des maladies. Il s'agit aujourd'hui d'une initiation, d'une évocation. Il demande au public, dans ce cadre, de se prêter au jeu et d'entrer "dans les méandres de l'inconscient et du conscient".Cette évocation prend la forme de séquences correspondant à différents exemples, où le récit de patients virtuels (en voix off) s'articule autour des images du bureau du psychanalyste. Parfois, ces histoires sont illustrées par des images truquées : effets de dédoublement, de multiplication, de miroir, images en silhouette...A la fin de chaque "séance", le psychanalyste donne des éléments d'interprétation.








Association psychanalytique

Accueil

Gynépsy, Association loi 1901, est un lieu d’accueil, d’écoute et d’orientation pour toute femme en souffrance psychique.

Accueil de la parole de chaque femme :
- Le mal-être
- Les violences
- Le corps gynécologique
- Les addictions
- Les femmes étudiantes
- Les femmes prostituées
- Les lesbiennes

La consultation d’accueil, d’écoute et d’orientation est un lieu où la souffrance d’une femme peut être entendue par des psychanalystes, ou des psychologues, sous 48 heures si nécessaire.

La participation financière aux consultations reste libre, car son unique but est d’aider au bon fonctionnement de l’association.

Téléphones centraux :
01.43.28.16.91
01.42.16.85.83


3 lieux d’écoute la journée en entretien privé :

Station Saint-Mandé (ligne 1)
Station Chevaleret (ligne 6)
Station Maraîchers (ligne 9)

Une permanence téléphonique : mardis et vendredis de 20h à 22h pour les femmes habitant Paris ou l’île de France au :


Tél : 01.43.28.16.91

Siège social :
74 rue Dunois
75013 PARIS

Courrier et Contact :
Nadine MOREAU
1, rue Bérulle
94160 SAINT MANDE
Tél : 01.43.28.16.91 ou jaccosse@orange.fr

Courriel de toute l’équipe :
gynepsy@laposte.net

Courriel privé :jaccosse@orange.fr

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Agenda du mois de Juin : (voir aussi la rubrique événementiel)

-Du 27 Mai au 15 Juin 2010 – 21 Av du Maine 75015 Paris notre marraine présentera ses nouvelles toiles aux Archives Yves Klein .

- Le 5 Juin 2010 : Les enfants KDOS – Espoir du don – MAS – 10 – 18 rue des terres au curé – 75013 PARIS.

- Le 10 Juin 2010 : la souffrance au travail – Café Annecom – De 20 h à 21 h 30 – Café au Gai moulin – 10 rue saint Merri – 75004 PARIS

- Le 17 Juin 2010 : Journée CLSM – Santé mentale et santé publique
De 10 h à 17 h – Salle des fêtes de la Mairie du

- Le 19 juin 2010 : « VIOLENCES ENVERS LES FEMMES :
Espace conférence des diaconesses Paris XIIe – de 9 h à 18 h

- Le 23 juin 2010 à Metz : Par Sanviolentine de 20 h à 22 h
Les garçons victimes d’agression sexuelle, le tabou dans le tabou !





Suicide, selon l’emploi
Publié le 21/05/2010    

Toutes les catégories professionnelles ne sont pas égales devant le suicide. C’est ce qui ressort d’une étude conduite par des équipes de l’Unité mixte de recherche et de surveillance transport travail environnement* et de l’InVS, qui se sont attachées à décrire, en population active, via deux indicateurs, les tentatives de suicide (TS) au cours de la vie et la mortalité par suicide, selon l’emploi.

La description des TS s’est fondée sur les données du Baromètre Santé 2005 de l’INPES**, enquêtant tous les 5 ans, notamment sur les comportements, attitudes, prises de risque, et l’état de santé de la population vivant en France. La description de la mortalité par suicide avant 65 ans s’est appuyée sur les données du programme COSMOP (Cohorte pour la surveillance de la mortalité par profession) de l’InVS, issues des données de l’échantillon démographique permanent de l’INSEE** et de celles du Cépi-DC de l’INSERM** intéressant les causes médicales de décès.

La description des tentatives de suicide a porté sur 7 389 femmes et 6 264 hommes, actifs occupés, âgés de 18 ans et plus, résidant en France, celle de la mortalité par suicide avant 65 ans, sur 138 194 femmes et 187 938 hommes, nés en France métropolitaine après 1890, déclarés actifs occupés à au moins un des recensements de 1968, 1975, 1982, 1990, et les risques relatifs de décès par suicide ont été estimés selon la dernière catégorie socio-professionnelle ou le dernier secteur d’activité connus.

Tentatives de suicide : les femmes et les ouvriers

Dans la population étudiée (52,5 % d’hommes), où 80 % des sujets, actifs occupés, étaient, quel que soit le sexe, en CDI, la prévalence des TS vie entière déclarées était 2 fois plus forte chez les femmes que chez les hommes (6,9 % vs 3,1 % ; p < 0,001).

En population masculine, la prévalence des TS était plus élevée chez les hommes travaillant à temps partiel que chez ceux à temps plein (6 % vs 2,9 %), plus élevée encore chez ceux travaillant en intérim en comparaison des hommes travaillant en CDI (7,6 % vs 3,1 %).

Chez les salariés, un gradient social est observé : les ouvriers sont les plus touchés par les TS vie entière (3,9 % chez les hommes, 12,5 % chez les femmes), les exploitants agricoles (0,4 % des hommes, 4,1 % des femmes) et les cadres (2,2 % des hommes, 4,2 % des femmes) les moins atteints, l’association entre TS et groupe socio-professionnel n’étant significative que chez les femmes. Au sein des catégories professionnelles aussi, hommes et femmes différaient en terme de TS.

Mortalité par suicide : les hommes, les exploitants agricoles et les ouvriers

Chez les hommes, 1 114 décès par suicide ont été observés pour 3 534 883 personnes-années (taux de décès prématurés par suicide : 0,3 p. 1 000 personnes-années). Les chiffres correspondants, chez les femmes, étaient 268 décès prématurés par suicide pour 2 698 299 personnes-années (0,1 décès p. 1 000 personnes-années).

Les exploitants agricoles, qui étaient apparus les moins atteints par les TS vie entière étaient les plus touchés par les décès par suicide [RR = 3,1 IC à 95 % 2,3-4,2 chez les hommes et 2,2 (1,1-4,5) chez les femmes], en comparaison des cadres.

Chez les salariés, quel que soit le sexe, un gradient social de mortalité par suicide est là encore mis en évidence. Les cadres sont les moins atteints, les ouvriers les plus touchés (RR = 2,6 ; 2,0-3,4 pour les hommes et 1,9 ; 1,0-3,7 pour les femmes), les différences n’atteignant pas la significativité statistique chez les femmes, probablement, selon les auteurs, en raison du faible nombre de décès.

De l’analyse selon le secteur d’activité il ressort, chez les hommes, en comparaison des secteurs non marchands, une surmortalité par suicide significative dans les secteurs de l’agriculture, sylviculture et pêche, des industries agricoles et alimentaires et celles des industries des biens intermédiaires. Chez les femmes, pour cette même comparaison, la surmortalité significative par suicide concerne le secteur des biens d’équipement, puis le secteur agricole.

Les modalités de suicide différaient elles aussi selon le sexe : le suicide par ingestion de substances était plus souvent le fait des femmes, le suicide par pendaison (plus fréquent chez les exploitants agricole), armes à feu (chez les hommes de toutes catégories socio-professionnelles) ou noyade, plus le fait des hommes.

Cette étude, fondée sur des données existantes attire l’attention sur les inégalités devant le suicide et la mortalité par suicide en lien avec l’emploi ; elle appelle l’examen d’autres sources de données et la prise en considération de ses résultats. C Cohidon et coll. notent en outre : « Plus généralement, le déterminant « travail » devrait être pleinement pris en compte dans les plans de prévention proposés par les pouvoirs publics. »

* INRETS (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité), Université Lyon 1, InVS (Institut de veille sanitaire)
** Cépi-DC : Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès ; INPES : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé ; INSEE : Institut national de la statistique et des études
économiques ; INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Dr Claudine Goldgewicht

Cohidon C et coll. Suicide et activité professionnelle en France. Rev Epidemiol Santé Publique 2010 ; 58 : 139-50.

mercredi 16 juin 2010

Santé
L'information des professionnels de santé
http://sante.weka.fr/rhsante-flash/pas_de_dispositif_specifique_pour_la_nomination_des_psychiatres_des_hopitaux-4545


Pas de dispositif spécifique pour la nomination des psychiatres des hôpitaux


Actualités

16 Juin 2010


Il n'y aura pas de dispositif de nomination des praticiens hospitaliers spécifique à la psychiatrie. C'est ce qu'a indiqué la ministre de la santé en réponse à la question écrite du sénateur Paul Raoult le 13 mai 2010.


C'est au nom des praticiens hospitaliers, craignant de graves atteintes aux libertés individuelles et au respect de l'indépendance des pouvoirs médical, administratif et judiciaire, que le sénateur a demandé que la nomination des psychiatres des hôpitaux chargés de rédiger les certificats médicaux confirmant ou infirmant les hospitalisations sous contrainte soit soumise par les décrets d'application de la loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires à l'avis systématique de la commission statutaire nationale (CSN) initialement prévue pour une période transitoire de cinq ans (soit jusqu'au 6 octobre 2011).


La ministre a toutefois considéré que "l'élaboration d'un dispositif de nomination des praticiens hospitaliers spécifique à la psychiatrie, et dérogatoire au droit commun, n'apparaît pas fondée", dès lors que la procédure ne relève pas, comme l'entendent les syndicats de psychiatres hospitaliers, de la seule autorité du directeur de l'établissement.



En premier lieu, le pouvoir de proposer un candidat praticien hospitalier au directeur général du centre national de gestion (CNG) n'appartient pas au seul chef d'établissement, la communauté médicale étant pleinement associée à la procédure, par le biais tout d'abord d'une proposition du chef de pôle qui conditionne la proposition qu'adressera le directeur au directeur général du CNG, puis par l'avis du président de la commission médicale d'établissement.



En second lieu, la décision de nomination appartient au seul CNG. "La pluralité des intervenants dans la décision garantit ainsi la qualité et l'impartialité du processus de nomination, a conclu Roselyne Bachelot. Rien ne permet de supposer que ces nouvelles modalités de nomination d'un praticien hospitalier dans un établissement puissent être de nature à remettre en cause l'indépendance des psychiatres dans l'exercice de leurs missions."


Sur le site du Sénat : Question n°11529 posée par M. Paul Raoult - Réponse du ministère de la santé et des sports









Chefs de pôle dans les hôpitaux : les textes publiés au « JO »

Un décret et deux arrêtés attendus concernant les pôles d’activité clinique ou médico-technique dans les hôpitaux et les fonctions et indemnités des chefs de pôle ont été publiés au « Journal officiel » du 15 juin.

Le décret précise les conditions de nomination des chefs de pôle par le directeur pour une période de quatre ans renouvelable (sur présentation d’une liste de propositions d’au moins trois noms établie notamment par le président de CME, le directeur gardant le dernier mot en cas de désaccord), les conditions d’exercice des fonctions de chef de pôle et le contrat et projet de pôle (définissant les objectifs en matière de politique et de qualité des soins).

Figurent notamment dans ce contrat de pôle (conclu donc pour quatre ans) les conditions de la délégation de signature accordée au chef de pôle permettant d’engager des dépenses de médicaments et de dispositifs médicaux, des frais à caractère hôtelier, des dépenses d’entretien et de réparation des équipements ou encore des dépenses de formation de personnel.

Le contrat de pôle précise également les missions du chef de pôle en matière de gestion du tableau prévisionnel des effectifs et des tableaux de service des personnels médicaux et non médicaux, ou encore son rôle de définition des profils de poste ou d’affectation des personnels au sein du pôle.

Le premier arrêté fixe les modalités de la formation à l’exercice des fonctions de chef de pôle (gestion budgétaire et financière ; pilotage médico-économique et performance hospitalière ; systèmes d’information hospitaliers ; management des ressources humaines ; qualité, sécurité et gestion des risques liés aux activités de soins ; management d’équipe et conduite du changement), formation qui ne peut être inférieure à 60 heures.

Quant au deuxième arrêté, il précise le montant et les modalités de versement de l’indemnité de fonction des chefs de pôle. Cette indemnité comprend une part fixe mensuelle de 200 euros et une part variable annuelle d’un montant maximal de 2 400 euros (déterminé par le directeur de l’établissement en fonction de la réalisation des objectifs qui figurent dans le contrat de pôle). L’indemnité est versée par l’établissement public de santé où exerce le chef de pôle (la part fixe est versée mensuellement, la part variable en un seul versement annuel).

C. D.

Quotimed.com, le 15/06/2010






Certification : la V2010 est bien partie !


Un premier bilan de la nouvelle certification V2010, débutée en janvier dernier, montre une bonne acceptation de cette procédure par les établissements de santé. Basé sur les 100 premières visites, ce bilan montre surtout que l’instauration de pratiques exigibles prioritaires (PEP) a été très bien acceptée par les établissements (91,4% de satisfaits). Autre enseignement : l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) est en plein déploiement. Ainsi, les réunions pluridisciplinaires se pratiquent dans 94% des établissements sondés. La non-exhaustivité de la demande est un point qui a été apprécié, et les établissements requièrent également une plus grande personnalisation. En revanche, les rapporteurs de la HAS ont constaté que seulement un quart des établissements se sont attachés à l’analyse de la morbi-mortalité, et la démarche d’EPP, dans sa globalité, marque le pas. Cette première évaluation fut aussi l’occasion de réfléchir à de possibles ajustements : l’adaptation du manuel de certification aux différentes prises en charge, notamment en psychiatrie et HAD, ainsi que l’organisation d’actions de benchmarking entre structures.
J.- B. G.
Information du 14.06.10







Corbigny, la danse entre art et thérapie

Durant 6 mois, des patients de l'hôpital psy de la Charité-sur-Loire ont travaillé avec le chorégraphe Serge Ambert

Mouvement, art et psychiatrie,ce thème a été exploré à travers une exposition, du théâtre et des spectacles de danse, 2 jours durant, à l'Abbaye de Corbigny. A l'origine de cet événement baptisé "Art Psy Chore", le chorégraphe Serge Ambert.

Installé dans la Nièvre, il a voulu ainsi témoigner de son travail auprès de patients d'hôpital psychiatrique.

Ces six derniers mois, Serge Ambert  a donc mené des ateliers avec une dizaine de patients du CHS de la Charité-sur-Loire. Cette expérience, il l'avait déjà tentée il y a quelques années à l'hôpital de la Chartreuse, à Dijon, et il iy avait découvert tout  l'intérêt pour ce public particulier d'une pratique artistique mobilisant le corps. L'engagement des soignants dans cette activité, aux côtés des patients, permet de aussi de renforcer le lien soignant-soigné, essentiel à une meilleure qualité de vie pour les uns et les autres.
Enfin, au terme de six mois d'atelier, il paraissait important à tous les acteurs de cette aventure de présenter leur  travail dans un lieu extérieur à l'hôpital, ouvert à tous,en l'occurence l'Abbaye de Corbigny. A voir le reportage de Maryline Barate et Damien Rabeisen.

Par M.G

Les Livres de la psychanalyse

L'éloge du rien : il faut croire quelque chose dans le monde
Henri Rey-Flaud


« Il faut croire quelque chose dans le monde », disait Sganarelle à Don Juan : un précepte qui ne relève pas du religieux, mais désigne une nécessité vitale, inhérente à la nature humaine. En cela Molière rejoint Freud qui définit la psyché de l'homme par sa capacité à croire, l'incroyance signant la catastrophe de la psychose. Au-delà des menus objets qui lui donnent sa consistance, la croyance s'adresse à l'Autre en tant que tel, c'est-à-dire à la puissance représentative, chargé de consoler l'homme de la perte du Bien.

Molière, mis à la question par Freud et Lacan, illustre cette fatalité sous les traits de trois figures. Sganarelle, l'hystérique, prêt à faire feu de tout bois pour nourrir sa croyance - en quoi il incarne le bienheureux qui a toujours un petit rien sous la main pour nourrir un désir. Face à lui, Alceste campe l'obsessionnel qui, incapable de prêter foi aux semblants qui tissent la réalité quotidienne, est exclu de la communauté des hommes. Quant à Don Juan, paradigme d'une superbe perversion, sa mé-créance exprime, au-delà de son mépris pour les croyances ordinaires, son refus de faire crédit à l'Autre en tant que tel.

La leçon conjointe de Molière et de Freud reste plus actuelle que jamais en un temps où les croyances « malades » produisent dans le monde un désert mélancolique ou, à l'inverse, une terre brûlée par la flambée des intégrismes.


Les Livres de Psychanalyse
Métamorphoses de la mélancolie
Claude Rabant


Pourquoi la tristesse plutôt que la joie ? Quelle est l'énigme de la mélancolie ? Avec autant de profondeur que de puissance, Claude Rabant nous invite à ce propos à explorer l'espace entre philosophie et psychanalyse. Les lectures croisées de Spinoza, Imre Hermann, Freud, Kierkegaard, construisent ici une nouvelle problématique autour des figures de la métamorphose : sublimation, traduction et transfert, qui contribue à renouveler les exigences de l'éthique psychanalytique.
La première guerre mondiale amène Freud à opposer la pulsion de mort aux pulsions de vie et à remanier en même temps son analyse du processus civilisateur. L'auteur démontre la façon dont s'instaure une dialectique entre pulsion et libido : à la constante universelle d'une pulsion destructrice qui peut engendrer la mélancolie, s'oppose le fragile renouveau d'une force vitale, l'Éros. Par contraste, le deuil devient l'agent civilisateur par excellence. Si la voie de l'éthique implique une probité à l'égard de soi-même, c'est que, dans la pratique de ce métier, la pulsion est envisagée comme outil de sublimation et non comme objet de refoulement. Enfanter et non pas créer... Faire face à la «superstition psychologisante» dont Lacan soulignait déjà la dérive dans les esprits...



Les Livres de Psychanalyse
19 MAI 2010

Sigma n°3 - La Norme alitée : effets de discours


La revue Sigma est une revue annuelle de recherche en psychopathologie et de clinique psychanalytique



Éditorial par Yann Divry

CLINIQUE
« C’est trop ! » Récit clinique, Jean-Charles Troadec
Clara allégée, Gael Nevi
Reich et le bestiaire, Claude Oger

RECHERCHES
« Le bâillon infernal »,quelques notes incomplètes, Laurent Ottavi
Le « phallus lacanien » et l’opération analytique, Marie-Hélène Blancard
La « charge mentale » comme actualité de la clinique du travail ?, Patrice Poirier
Phénomène élémentaire psychotique et psychose ordinaire, François Sauvagnat

OUVERTURES
De l'ordinaire au pire..., Xavier Bernard
Rencontre avec Guillaume Le Blanc, Guillaume Le Blanc
Dé-penser le corps, Lucie Juliot
Evaluator, Anne Dubreucq

Les prochains numéros auront pour thèmes :
De Mens en savoir plus
La sexualité freudienne en savoir plus


Les Livres de Psychanalyse

Le symptôme et la création
Serge André
En quoi l'œuvre d'art intéresse-t-elle le psychanalyste ? Freud attribue à l'artiste un savoir : celui même que le psychanalyste élabore avec tant de peine. Un savoir, donc, mais un savoir qui s'ignore. L'ignorance de l'artiste est-elle condition nécessaire au savoir produit par sa création ?

L'œuvre de Lacan, inséparable d'un style, nous invite à situer l'art du côté de l'éthique plutôt que de l'esthétique. Le Beau n'est ici que masque glaisant jeté sur un affrontement à la jouissance dont s'extrait le sujet.

Plutôt que par la sublimation - terme par où s'évapore le débat -, c'est par la mise en œuvre du symptôme que Serge André aborde l'œuvre d'art, et la dimension propre du savoir qui y opère.


Jésus était-il fou ?
psychanalyse du Christ











Auteur : Frédéric Joi
Éditeur : Max Milo, Paris
Collection : Essais & documents
EAN13 : 9782353410910

Résumé
D'un point de vue athée, Jésus ne peut être le fils de Dieu. Deux questions se posent alors : de quelle maladie psychique était-il frappé ? Comment est-il parvenu à convaincre les foules ? Se basant sur les«Evangiles», l'auteur suit Jésus au quotidien, dans ses actes et ses paroles et offre une explication rationnelle au comportement religieux de masse, qu'il rapproche de la politique.

Quatrième de couverture
La chance de Jésus, c'est d'être né avant Freud. Car imaginons un instant que la grille de lecture de la psychanalyse soit appliquée au personnage décrit par les Évangiles. Que penser d'un quidam qui prétend à qui veut bien l'entendre : «Le Père est en moi et je suis dans le Père» ? Que diriez-vous si votre voisin venait frapper à votre porte pour vous informer que «celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle» ? Jésus était-il fou ? Se basant sur les Évangiles, l'auteur suit ce «fils de Dieu» autoproclamé dans ses actes et ses paroles et découvre qu'il peut être diagnostiqué comme «mégaparanoïaque», c'est-à-dire un paranoïaque produisant des projections mythiques. Mais la difficulté augmente d'un cran lorsqu'on sait que Jésus a fasciné des foules toujours plus vastes, au fil d'innombrables générations. D'où ces autres questions : de quelle maladie psychique étaient frappés ceux qui l'ont cru ? Comment fut possible cet amour entre fous, entre un berger mégaparanoïaque et ceux qu'il appelait à juste titre ses moutons ?


Claire Pagès

UN DEUIL DANS LE MIROIR DE LA PSYCHANALYSE :
relire le Et nunc manet in te d’André Gide


L’article se propose de montrer que les thèses psychanalytiques peuvent être étayées sur les productions culturelles et au premier chef littéraires. Nous prendrons en exemple le texte que Gide consacre à sa femme juste après sa disparition, Et nunc manet in te. Nous défendrons, d’une part, qu’il offre un étayage saisissant de la théorie freudienne du deuil et, d’autre part, que sa lecture à la lumière de la psychanalyse permet de redresser un contresens qui a dominé sa réception et qui fait du texte un « portrait dégradé ». On expliquera sa curieuse facture par le travail psychique du deuil qui préside à son écriture.

LES SYNOPTIQUEShttp://dakone.unblog.fr/2010/06/14/conference-inedite-les-institutions-une-nouvelle-frontiere-pour-la-psychanalyse-par-jean-daniel-matet/

Conférence inédite : “Les institutions une nouvelle frontière pour la psychanalyse” par Jean-Daniel Matet

Jean-Daniel Matet vient nous parler, dans cette conférence de 2 heures (!!), d'une pratique encore jeune. Celle qui se propose dans les C.P.C.T., c'est-à-dire le Centre psychanalytique de Consultation et de Traitement.
La particularité essentielle, n'en déplaise aux détracteurs de la psychanalyse qui pensent qu'une séance coûte 450 euros [Sic], c'est que ces consultations-là sont gratuites. La psychanalyse entre dans la cité et ouvre ses portes à celles et ceux en souffrances et qui pourraient bien avoir besoin d'une écoute “autre”, voire d'une écoute tout court qui manque beaucoup à nos médecins aujourd'hui et que propose la psychanalyse.
Évidemment cette demande se développant implique plus d'analystes et donc la question de la formation, à cet égard, se pose.

ATTENTION!! Jean-Daniel nous promettait, ce jour-là, un scoop!!

Jean-Daniel Matet, psychiatre psychanalyste et président de l'École de la Cause Freudienne,  témoigne de son expérience dans cette jeune institution et parle des sujets qu'il rencontre.

Passionnant ! Et, si vous aimez, vous pouvez revenir sur cette conférence (exclusive et inédite également) que Les Synoptiques vous ont proposés, naguère, en cliquant sur ce lien:

“Au cas où”   (conférence donnée dans le cadre du dernier congrès de psychanalyse “Comment-on devient psychanalyste ?”)

Voici le lien:
Format: mp3, Durée: 2h, Qualité: excellente
http://www.mediafire.com/?gnztzt2n2zm



Sur le divan, même à 80 ans
Par Betty Mamane
12/06/2010

Pour Catherine Bergeret-Amselek, psychanalyste et présidente du colloque "la cause des aînés" organisé ce week-end, il n'y a pas d'âge pour commencer une psychanalyse.

La psychanalyse Catherine Bergeret-Amselek est la présidente ducolloque "La cause des aînés, pour vieillir autrement... et mieux" qui se tient ces samedi 12 et dimanche 13 juin, à la Maison de la chimie à Paris. Elle expose les raisons qui poussent les plus de 60 ans à faire une psychanalyse.

Passé 60 ans, quel peut être le bénéfice d'entamer un travail sur soi ?

Le processus de vieillissement est une réalité biologique associée à une crise existentielle, au même titre que l'adolescence et la maternité. C'est une période de questionnement sur le sens de la vie liée à un changement inédit de rapport au corps et au temps. On a l'impression de rattraper ses parents sur le chemin de la vieillesse et de la mort. On se met même à leur ressembler... Chacun s'interroge: vais-je vieillir comme eux? Tout l'enjeu est là, vieillir différemment. Rencontrer un psy offre la possibilité de faire ce travail de reconstruction pour trouver une cohérence à sa vie, dans un cadre sécurisant. La présence charnelle de l'analyste, au moment même où l'on a l'impression de perdre ses limites corporelles, permet d'effectuer une "greffe de vie".

Existe-t-il différents types d'approches selon l'âge ?
Quel que soit l'âge du patient, la démarche du psychanalyste reste fondamentalement la même, mais ce sont les questionnements qui changent. A 50 ans, on se demande quel sens a sa vie? Aura-t-on le temps de tout faire? C'est une période de remise en cause, il est encore temps de changer de cap. A 70 ans, on se dit: quel sens a eu ma vie? Ai-je été quelqu'un de bien? C'est un temps d'intégration et d'acceptation, qui permet de rester encore ouvert à la vie.

Quelles sont les spécificités de l'accompagnement psychologique du grand âge ?

Quand on reçoit une personne de 80 ans, on sait que le travail d'analyse risque d'être perturbé par des problèmes pratiques, qui se poseront tôt au tard: que faire, par exemple, si le patient doit être hospitalisé? L'analyste doit-il faire ses séances au sein de l'hôpital, alors que c'est a priori contraire à sa déontologie? Il doit en tout cas être capable de remettre en question son mode habituel de pratique. Chaque cas est particulier. De même, une approche tactile ou affective, contraire à la neutralité bienveillante recommandée aux thérapeutes, peut être réellement bénéfique sur les patients très âgés. Dans le cadre de certaines maladies dégénératives, comme la maladie d'Alzheimer, le praticien doit être capable de prodiguer une sécurité affective qui l'oblige lui-même à se remettre en question. Au moment de l'annonce de la maladie, ce type d'accompagnement peut même être salvateur. C'est un moyen de prendre en charge la souffrance psychique qui s'ajoute aux troubles cognitifs. Mais nous n'en sommes qu'aux prémices... La géronto-psychanalyse a encore beaucoup à prouver.

Héros contemporains et psychanalyse
Et si Sigmund Freud avait rencontré Homer Simpson ?
http://heroscontemporainsetpsychanalyse.wordpress.com/2010/06/12/lost-ou-lillusion-groupale/

Lost, ou l’illusion groupale

« Lost, les disparus » est une série télévisée diffusée depuis 2004 aux États-Unis, 2005 en France, et arrêtée en 2010. Elle comporte 6 saisons.

Lost raconte l’histoire des rescapés du vol 815 d’Oceanic Airlines, partant de Sydney et à destination de Los Angeles. L’avion s’écrase sur une île déserte en plein milieu du pacifique. Cependant les survivants comprendront rapidement qu’ils ne sont pas seuls: une fumée noire attaque certains imprudents s’aventurant dans la forêt, et il existe des installations de la « Dharma Initiative », qui semblent être présents pour effectuer des expériences autour de la particularité magnétique de cette île.

Au-delà des intrigues se déroulant sur l’île, les épisodes de cette séries se construisent autour de flashbacks des personnages principaux: le Docteur Shephard ramenait le corps de son père aux États-Unis pour l’enterrer. On comprend qu’il avait de grandes difficultés relationnelles avec ce dernier (comme son père, il est neurochirurgien, et semble être dans une identification mais également une rivalité avec lui), Kate revient aux États-Unis afin d’être condamnée pour le meurtre de son beau-père… Chaque personnage expose au fil des épisodes son passé, ses problématiques, sa souffrance.

Les rescapés forment un groupe tout d’abord pour fuir cette île, et pour s’opposer aux « Autres ». Il existe dans toutes les saisons un « Autre » inconnu permettant au groupe d’exister. L’illusion groupale (Anzieu, « le groupe et l’inconscient ») est un espace psychique collectif dans lequel les membres du groupe se pensent comme bon groupe. Ce groupe se constitue autour d’un ennemi commun. Il existe un clivage entre bon groupe et mauvais groupe. On pense le groupe comme un bon groupe avec un bon leader si celui-ci ne conteste pas ce statut. L’illusion groupale peut survenir après la domination d’une angoisse de persécution. Shephard semble ressortir de ce groupe comme leader, mais il ne se conçoit pas comme tel et semble être contester, surtout par Sawyer.

L’île, elle-même a une histoire conflictuelle: ses origines se construisent sur une rivalité fraternelle et le parricide: Jacob souhaitant sauver l’île quand la fumée noire, son frère (qui n’a pas de nom), souhaite la détruire.

La fin de la série renvoie beaucoup à des conceptions judéo-chrétiennes: afin d’atteindre le paradis, les personnages doivent résoudre leur conflit et souffrir sur l’île afin d’être apaisés par la suite. L’île semble correspondre aux limbes, et Jacob (dans la bible Jacob se nommera Israël ensuite: « celui qui a lutté avec Dieu ») est son protecteur. Les personnages pourront enfin atteindre le paradis après la résolution de leurs problèmes sur l’île et de leurs souffrances.

Le père de Jack, tel Dieu le Père, réunit tous les membres de l’équipage dans une église et leur ouvre les portes du paradis. Il est bien sûr à noter que le vol était en direction de Los Angeles « La cité des anges ».


 Anakin Skywalker serait borderline 

 Grosse surprise ! Anakin Skywalker aurait une personnalité de type borderline (aussi appelé trouble de la personnalité limite). C’est en tous cas ce qu’affirme Eric Bui, médecin psychiatre au CHU de Toulouse. Non mais sans blague, un type qui coupe la main de son fils et qui pense en plus que c’est le bon moment pour lui révéler qu’il est son père, dire de lui qu’il est borderline est un euphémisme, non ?

Peu importe ce que je pense, Éric Bui a publié un article expliquant son analyse dans la revue Psychiatry Research. Il a expliqué aux journalistes de Libé son raisonnement que vous pouvez suivre en vidéo. Passionnant, et inquiétant puisque 2% de la population mondiale serait borderline et pourrait donc rejoindre le côté obscur de la Force.