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vendredi 18 mai 2018

Le DG de l'ARS Pays de la Loire récuse tout "chantage" ou "prise en otage" de l'EPSM de la Sarthe

Mis en cause par médias interposés et jusque dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour son refus d'accorder à l'établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe le droit de déroger au groupement hospitalier de territoire (GHT) départemental, le directeur général de l'ARS Pays de la Loire rejette les accusations de "chantage" et de "prise en otage" de l'hôpital psychiatrique. Jean-Jacques Coiplet assure ainsi à Hospimedia ce 14 mai que la trésorerie hospitalière du Mans n'a fait qu'appliquer la loi en décidant début avril de suspendre le paiement des médicaments mais aussi de la collecte des déchets et de l'affranchissement du courrier (lire notre article). En l'occurrence, depuis le 1er janvier, l'EPSM n'a plus la possibilité d'engager le moindre marché car cette compétence relève depuis du CH du Mans, l'hôpital support du GHT sarthois.

Et contrairement à ce qui à pu être laissé entendre par le directeur de l'EPSM, Vincent Thomas, et l'intersyndicale CGT, FO et Sud, l'ARS n'est aucunement responsable de cette décision de suspendre les paiements, ajoute son directeur général, celle-ci relevant de la seule trésorerie mancelle. Aucun courrier en ce sens n'a d'ailleurs été adressé par l'agence le mois dernier. La lettre datée du 9 avril qui annonce à l'hôpital psychiatrique d'Allonnes en périphérie du Mans l'arrêt des paiements — et dont Hospimedia a obtenu copie — est signée du responsable de la trésorerie, qui indique avoir interrogé la direction départementale des finances publiques de l'envoyer. Quant au courrier signé quatorze jours plus tard par l'ARS, il se borne à demander au directeur de l'EPSM d'informer l'agence de toute rupture de médicaments. Jean-Jacques Coiplet écrit toutefois que "cette situation, que vous avez générée, est sous votre responsabilité" et l'invite à "y remédier sans délai".

Et pour prouver sa bonne foi, le directeur général assure à Hospimedia que sa "main reste tendue" avec "toujours l'objectif de convaincre" pour ramener Vincent Thomas "à plus de raison" et le faire cesser son "obstination déraisonnable" (lire notre article et notre interview). Et de rappeler ainsi que l'EPSM a toute sa place dans le GHT comme dans le projet territorial de santé mentale "avec des garanties ni de fusion ni d'absorption". Quoi qu'il en soit, le dirigeant ligérien confirme que le directeur de l'EPSM s'est décidé à réquisitionner le comptable public pour passer outre l'arrêt des paiements, continuant donc bel et bien à camper sur sa position. Mais pas question pour l'heure d'envisager d'éventuelles sanctions disciplinaires à son encontre. Pour autant, Jean-Jacques Coiplet ne cache pas que Vincent Thomas utilise "beaucoup d'énergie à attaquer l'État" et "doit sûrement engager des moyens conséquents car il fait appel à des cabinets d'avocats de renom pour défendre sa position". Et si ce dernier ne change pas de position, "chacun en tirera les conséquences" prévient-il.
Thomas Quéguiner
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