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lundi 1 janvier 2018

Aux urgences hospitalières, embouteillage maximum après les fêtes

Par Eric Favereau — 

A Nantes.

L'après week-end de fêtes et l'épidémie de grippe rendent la situation périlleuse dans les établissements parisiens comme en province.

La situation est extrêmement tendue dans les services d’urgences, en France, en ce retour d’un long week-end de fêtes. A Paris, la quasi-totalité des urgences débordent, connaissant des taux d’occupation imposants. Dans un hôpital du Nord de la capitale, ce sont près de 30 patients qui sont sur des brancards dans les couloirs, certains étant là depuis plus de deux jours. Quand on regarde en direct le tableau de bord de l’Agence régionale de santé de l’Ile-de-France, on note qu’à Paris, même un petit établissement comme l’hôpital de la Croix-Simon a un taux d’occupation de plus de 200%, ce mardi soir. A l’Hôtel-Dieu, on dépasse les 150%. A Saint-Antoine comme à Lariboisière ou à la Pitié, le taux est entre 150 et 200%. A l’hôpital Bichat, c’est à plus de 200%. «Cela craque de partout», lâche le DrChristian Prudhomme qui dirige l’Amuf (Association des médecins urgentistes de France). «Et le pire, c’est que l’on ne s’en étonne même plus. Cela concerne aussi bien Paris que l’Ile-de-France, mais aussi toute la province.»

De fait, en ce lendemain de 1er janvier, il y a une conjonction d’éléments qui a rendu la situation particulièrement difficile. D’abord un week-end de trois jours, c’est l’assurance d’un embouteillage aux urgences, un grand nombre de patients restants coincés, ne trouvant pas de place dans les services. De plus, en raison des fêtes, un certain nombre de lits dans les services ont été fermés, faute de personnel. Enfin, il y a une épidémie de grippe forte et surtout assez grave qui se traduit par un nombre élevé de personnes nécessitant une hospitalisation, qui plus est en réanimation. «Le résultat est celui que l’on voit. Des patients qui traînent des journées entières sur des brancards dans des couloirs», raconte ce médecin. Qui ajoute : «La sécurité même des patients est difficile à assurer.»
Certains diront que tout cela était prévisible. Le 29 décembre, l’Assistance publique hôpitaux de Paris a d’ailleurs déclenché le niveau 2 de son plan hivernal. «Le nombre de recours aux urgences pour syndrome grippal est très élevé, supérieur à celui observé au pic de l’épidémie de l’année dernière, tant pour les adultes qu’en pédiatrie.» Ajoutant : «Il paraît probable que l’impact de l’épidémie sur l’activité hospitalière soit maximum ce week-end et la semaine prochaine. Le cycle des épidémies hivernales est connu et anticipé. Il se traduit par une occupation importante des capacités hospitalières de l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), dans les services d’urgences adultes et pédiatriques, en aval des urgences et dans les services de réanimation notamment.» Et de conclure: «Le niveau 2 du plan est déclenché dès l’apparition des premiers signes d’un impact épidémique sur l’activité hospitalière. Il permet de renforcer les mesures d’organisation mises en place en période hivernale pour maintenir le maximum de capacités d’accueil et notamment.» Manifestement, à Paris comme ailleurs, cela ne suffit pas.

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