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jeudi 8 septembre 2016

Le secours populaire alerte sur les difficultés d'accès aux soins des plus pauvres

Coline Garré   07.09.2016

« Membres d'une association très décentralisée, en permanence sur le terrain, en ville ou à la campagne, les bénévoles du Secours populaire français voient augmenter au quotidien les problèmes pour se soigner, même si souvent une grande pudeur empêche les personnes accueillies de se confier », témoigne Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, en introduction du sondage Ipsos-SPF 2016*. 

Ce sondage paru le 6 septembre traduit une peur rampante de la pauvreté dans la société, avec plus d'un Français sur deux (55 %, soit + 10 points par rapport à 2007) qui juge que sa vie quotidienne est menacée. 
Juste derrière les vacances ou la culture, la santé est le poste le plus esquinté. Ainsi 36 % des sondés disent connaître des difficultés pour payer certains actes médicaux mal remboursés par la sécurité sociale, 24 % peinent à se procurer une alimentation saine, trois fois par jour, et 24 % aussi ont du mal à disposer d'une mutuelle santé.
Les écarts entre les ménages en fonction de leurs revenus sont criants : ceux qui gagnent moins de 1 200 euros mensuels sont 64 % à évoquer des difficultés pour payer les soins, 48 % une nourriture saine, et 53 % une mutuelle, contre respectivement 23 %, 9 % et 8 % des ménages gagnant 3 000 euros et plus. 
Dents et yeux 
Plus d'un tiers des Français a renoncé (ou retardé) au moins une fois l'achat de prothèses dentaires en raison de leur coût. Un taux qui descend à 30 % pour l'achat de lunettes ou de lentilles de contact, 28 % pour une consultation chez un dentiste, et 25 % chez un spécialiste. Mais des proportions qui explosent quand on regarde les ménages les plus modestes, qui sont 50 % à témoigner de difficultés financières pour se rendre chez un dentiste (+ 22 points par rapport à 2008) et 40 % chez un spécialiste. 
Les Français sont 17 % (voire 33 % à 39 % chez les plus modestes) à parfois avoir renoncé au moins une fois à l'achat de médicaments ou à une consultation chez l'ophtalmologiste, 15 % à des analyses en laboratoire ou à des radios, 12 % à des soins dentaires pour l'enfant (un chiffre sous évalué selon Ipsos), et 10 % à une consultation chez un généraliste, psychiatre ou psychologue. 
Appel aux mutuelles et à l'Ordre 
Près de 70 % des Français estiment que les inégalités en matière d'accès à la santé se sont creusées et la quasi-unanimité plaide pour que le Secours populaire fasse une priorité de l'accès aux soins pour les enfants et les adultes, des actions de prévention, et des projets de solidarité à l'égard des étrangers. 
Et 54 % des sondés se disent prêts à soutenir les médecins du secours populaire, par un don ou une action bénévole. 
« Aujourd'hui, il convient avec toutes les bonnes volontés, je pense à Essilor, à GSK, aux mutuelles, au réseau de l'Ordre national des médecins, de mener des actions précises, suivies dans le temps, pour aider à l'accès aux soins partout et pour tous », exhorte Julien Lauprêtre. 
* Sondage réalisé par téléphone du 11 au 15 juillet 2016 auprès de 1 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française, selon la méthode des quotas. 

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