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lundi 11 juillet 2016

Le CH Guillaume-Régnier se lance dans l'habitat regroupé avec un dispositif de "famille gouvernante"

Depuis septembre 2015, huit résidents souffrant de troubles psychiques bénéficient du nouveau dispositif d'habitat regroupé mis en place par le CH Guillaume-Régnier de Rennes. Cette alternative à l'hospitalisation temps plein en santé mentale fait aussi office de lieu de vie en garantissant aux résidents un droit au logement et à la dignité.
En lien avec l'union départementale des associations familiales d'Ille-et-Vilaine (Udaf 35), le CH Guillaume-Régnier de Rennes a inauguré le 5 juillet un nouveau dispositif d'habitat regroupé, dénommé "la famille gouvernante" et qui se veut une "alternative à l'hospitalisation temps plein en santé mentale en Bretagne", soulignent les deux partenaires dans un communiqué commun. Situé dans le centre du bourg de Pacé en périphérie nord-ouest de Rennes, avec un accès facilité aux services notamment aux transports collectifs, il accueille huit résidents depuis septembre 2015. "Le concept est de favoriser les conditions d'insertion des personnes atteintes de troubles psychiques en créant un lieu de vie qui permet le droit au logement et, plus largement, le droit à la dignité pour chacun des résidents."
Le plan des huit logements proposés à Pacé par le CH Guillaume-Régnier.
Le plan des huit logements proposés à Pacé par le CH Guillaume-Régnier.

300 euros mensuels charges incluses

Pour y parvenir, l'habitat "souple et adaptable" de type 1 (30 m2) et meublé propose de recréer une cellule à dimension familiale pour des personnes isolées cumulant handicaps et/ou pathologies. Le loyer est fixé à 300 euros mensuels charges incluses (1). Ces logements gérés par l'Udaf 35 s'adressent précisément à "des adultes souffrant de troubles psychiques suffisamment stabilisés pour vivre en logement autonome mais dont la fragilité rend nécessaire une présence qui, sans être continue, apporte sécurité, convivialité par un accompagnement personnalisé et, autant que faire se peut, une insertion sociale". En l'occurrence, il s'agit de patients antérieurement hospitalisés au long cours à Guillaume-Régnier. "Ces personnes vivent dans un appartement avec des espaces communs et ils sont co-employeurs d'une maîtresse de maison appelée "gouvernante"", ajoutent les deux partenaires.

Une triple coordination

Le dispositif de coordination des résidents proposé par Guillaume-Régnier et l'Udaf 35 est triple : chaque mois, une réunion collective pour échanger sur le fonctionnement (besoins matériels, gestion quotidienne...) ; deux fois par mois, un groupe de parole animé par un psychologue pour discuter du quotidien ; chaque mois, un conseil des résidents sous l'égide de l'Udaf 35 pour discuter de la vie en collectivité.

Aucune réhospitalisation constatée

Pour garantir la continuité des soins, l'entée dans le dispositif impose aux résidents de continuer à être suivis par l'hôpital psychiatrique rennais. Sur les huit actuels, sept le sont en hôpital de jour et un par le biais du centre médico-psychologique. En sachant qu'aucune réhospitalisation n'a pour l'heure été constatée. Sur orientation d'une équipe pluriprofessionnelle des pôles du CH Guillaume-Régnier concernés et en accord avec le patient, "celui-ci ou son représentant complète le dossier d'’entrée et dépose  si il n'en bénéficie pas encore  un dossier auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), afin d'obtenir une prestation de compensation du handicap (PCH)", ajoutent les deux partenaires. Après visite du logement puis adhésion au projet social et au règlement intérieur, l'entrée ne se fait qu'après validation de la candidature par la commission d'admission (2).

Ce projet s'inscrit notamment dans les orientations du plan Psychiatrie et santé mentale 2011-2016, du projet régional de santé (PRS) de Bretagne 2012-2016 ainsi que du projet d'établissement du CH Guillaume-Régnier 2012-2016. Il est également dans la droite ligne du groupe de travail associant l'ARS à l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap) sur les parcours en santé mentale.

Guillaume-Régnier précise les conditions de sa dérogation au GHT

Par ailleurs, dans le cadre le 1er juillet de la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT), le CH Guillaume-Régnier a obtenu de l'ARS de pouvoir y déroger "au regard de la taille importante de l'établissement et de sa spécificité hospitalo-universitaire". L'hôpital va toutefois œuvrer à bâtir le projet médical partagé du GHT de Haute-Bretagne, qui compte comme support le CHU de Rennes, sur quatre thématiques cliniques, précise-t-il par communiqué : urgence et crise ; addictologie ; psychiatrie de liaison à tous les âges (périnatalité, enfant et adolescent, adulte, sujet âgé) ; accès aux soins des personnes atteintes de troubles psychiques. À l'image de son souhait de constituer une communauté psychiatrique de territoire départementale, l'hôpital rennais entend également développer ses activités de recherche et de recours sur l'ensemble de l'Ille-et-Vilaine.
Thomas Quéguiner
(1) Ce montant ne tient pas compte de l'éventuelle aide personnalisée au logement (APL), qui reste à déduire.
(2) La commission se compose du directeur et du coordinateur de l'Udaf 35, du médecin référent, du cadre de santé et de l'assistante sociale référente du CH Guillaume-Régnier ainsi que d'un des gouvernants œuvrant dans le logement concerné par l'admission.
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