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vendredi 1 avril 2016

Le tout Paris s'organise pour une meilleure prise en charge psychiatrique des résidents d'Ehpad

"Créer une meilleure adéquation entre pathologies, conditions de vies et modalités d'hébergement", c'est en ces termes que le Dr Norbert Skurnik, président de la commission médicale commune de la communauté hospitalière de territoire (CHT) de Paris justifie, dans un communiqué du 30 mars, la convention nouée entre la CHT et le centre d'action sociale de la ville de Paris (CASVP). Officialisé le 16 mars dernier, le projet entend répondre à un triple objectif : favoriser l'hébergement des personnes âgées atteintes de maladies psychiatriques ; améliorer le parcours de soins des résidents d'Ehpad et réduire l'impact des troubles psychiatriques sur l'autonomie.

Pour y arriver, la CHT et la ville de Paris ont opté pour l'échange de bons procédés. Ainsi, 60 places seront réservées sur les 11 Ehpad parisiens du centre d'action sociale pour les patients des services psychiatriques de la communauté hospitalière âgés de plus de 60 ans. D'ici 2019, le chiffre pourrait doubler. Avec près de 1 400 lits sur ces établissements*, la part réservée par le CASVP aux patients de la CHT atteste d'un "partenariat d'une ampleur inégalée", précise à Hospimedia Raphaël Yven, directeur adjoint à la direction des parcours et de l'innovation de la CHT pour la psychiatrie parisienne.

En contrepartie, les établissements de la communauté hospitalière, au nombre de cinq, s'engagent à assurer des vacations hebdomadaires d'infirmiers formés à la psychiatrie, et "si nécessaire", de médecins psychiatres. Au côté des équipes du centre d'action sociale, ils travailleront au suivi de l'ensemble des résidents (20 à 30% présenteraient des troubles psychiatriques), mais également au "repérage des résidents fragiles souffrant de pathologies psychiatriques non diagnostiquées", précise le communiqué. Et pour cause, la moitié des résidents concernés par la prévalence dépressive (40%) ne bénéficieraient pas de soins. "Par nature, il est difficile d'évaluer le non-recours, reprend Raphaël Yven. C'est bien l'objectif de la présence de nos professionnels dans les établissements médico-sociaux : mener des actions de prévention, de détection et anticiper le besoin, ou au contraire, écarter les demandes [de recours psychiatriques non fondées] pour éviter les hospitalisations."

À ce travail de suivi, s'ajouteront donc des actions de formation psychiatrique des personnels médicaux et paramédicaux du centre d'action social. En parallèle, les acteurs sanitaires seront formés aux questions gériatriques et gérontologiques pour une meilleure acculturation des problématiques médico-sociales. Un axe recherche-innovation devrait quant à lui se mettre en place dans un second temps en collaboration avec le médico-social pour déployer à terme de nouveaux outils, à l'instar de téléconsultations de psychiatrie. Les interventions en Ehpad, quant à elles, pourraient être évaluées dans le cadre d'un projet de recherche en soins infirmiers. Un bilan sera par ailleurs présenté à l'ARS Île-de-France.
Agathe Moret
* 93 places sont actuellement fermées pour cause de restructureation de l'Ehpad Belleville.
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