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mardi 8 mars 2016

Traumatismes : combien de violences domestiques ?

 04/03/2016
Les violences domestiques (VD) transcendent les frontières et les civilisations, et sont responsables de plus de traumatismes sur les femmes que les accidents de la route. Au Etats-Unis, comme ailleurs, c’est un phénomène d’importance croissante mais la prévalence des VD (hors les agressions verbales, ainsi que les négligences ou abandons) au sein des traumatismes reste mal connue. C’est pour la préciser que B Joseph et coll. ont entrepris cette étude.
Les auteurs ont recueilli les données d’un registre national américain de 2007 à 2012, incluant plus de 300 centres d’urgences traumatiques. Ils ont distingué les mauvais traitements infligés aux enfants (VE), aux sujets âgés (VV) ou aux partenaires (VP), en stratifiant 3 groupes de victimes selon l’âge (< 18, 19 à 54, et > 55 ans).

Sur près de 3 millions de traumatismes, 16 575 concernaient des VD, dont 62 % de VE, 33 % de VP et 5 % de VV. Les hommes représentaient curieusement 50,7 % des victimes et, dans les milieux noirs ou hispaniques, les violences domestiques étaient plus fréquentes que les autres traumatismes, à l’inverse de ce qui était observé chez les Blancs. Les auteurs de violence étaient plus souvent des hommes apparentés.

Score de gravité maximal pour les enfants

Si elles ne représentent que 0,57 % des traumatismes, les VD sont en constante progression, et 980 (5,9 %) ont abouti à la mort, ce taux étant plus élevé chez les enfants (8,6 % !) mais identique dans les deux sexes.
Parmi les 10 224 enfants battus, 69 % étaient des nourrissons, et le score de gravité des traumatismes (14) était plus élevé que celui de la cohorte générale (9). Ici aussi, le père ou compagnon de la mère était le responsable habituel et encore plus dans les communautés noires ou hispaniques, avec une tendance à la progression au fil des ans.
Parmi les VP, les femmes sont majoritaires (63 %) mais le score de gravité moyen ne dépasse pas 5. Là aussi, l’homme est plus violent mais une femme jalouse est presque aussi redoutable, notamment chez les noirs et les hispaniques.
Quant aux VV, leur âge moyen se situe à 66 ans, la prédominance féminine s’y confirme, et les auteurs en sont le plus souvent des familiers des 2 sexes, les Noirs et Hispaniques étant les plus violents. C’est le seul groupe où la violence reste stable.
Une prévention et une répression plus sévères de ce fléau pourront seules en inverser la courbe.   
Dr Jean-Fred Warlin
RÉFÉRENCES
Joseph B et coll. : Prevalence of domestic violence among trauma patients

JAMA Surg., 2015; 150:1177-1183

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