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mardi 16 février 2016

Conditions de travail à l'hôpital : un praticien sur deux déclare subir des tensions avec le public

Anne Bayle-Iniguez
| 16.02.2016

Contraintes de rythme de travail, exposition à des produits dangereux, tensions avec les patients, confrontation à la souffrance ou travail de nuit fréquent… Dans son portrait annuel des professionnels de santé, la DREES* (ministère) consacre un volet aux conditions de travail à l'hôpital de l'ensemble des salariés, médecins inclus.
En 2013, les tensions avec le public se sont accrues dans les hôpitaux, note la DREES. En première ligne, les praticiens hospitaliers (PH) y sont particulièrement confrontés. 54 % des médecins se disent concernés, de même que 66 % des infirmiers et sages-femmes et 56 % des aides-soignants. Globalement, un salarié hospitalier sur deux dit subir des tensions, contre 38 % en 2003.

S'agissant du temps de travail, en 2013, le recours aux dépassements d’horaires concerne toujours plus de la moitié des PH, des infirmiers et des sages-femmes alors qu'on observe une diminution globale du phénomène sur l'ensemble des salariés. 30 % travaillent en effet au-delà de l’horaire prévu tous les jours ou toutes les semaines, soit deux fois moins qu’en 2003 (70 %) ou 2006 (66 %).
Le sentiment de travail excessif est partagé par l'ensemble des salariés de l'hôpital. 69 % des médecins et 75 % des infirmiers déplorent « devoir penser à trop de choses à la fois ».

La peine physique en déclin

Au rayon des bonnes nouvelles, les contraintes physiques (être longtemps debout, déplacements fréquents, port de charges lourdes, mouvements douloureux) ont globalement diminué pour le personnel hospitalier entre 2003 et 2013. Cette amélioration est particulièrement ressentie chez les médecins, les infirmiers et les sages-femmes, note la DREES.
Les praticiens constituent aussi la catégorie professionnelle la plus positive concernant le sentiment de bien-être au travail (satisfaction, relation aux autres, fierté), quand 72 % des infirmiers et des sages-femmes disent se sentir exploités. Corollaire, quatre salariés hospitaliers sur dix ne se sentent pas capables de faire le même travail jusqu’à leur retraite. Là encore, les médecins semblent davantage épargnés. Seuls deux sur dix partagent ce constat.
La DREES compare enfin les conditions de travail dans le secteur public et privé. Les médecins du secteur privé déclarent ainsi moins souvent rencontrer de difficultés au travail que leurs homologues du public. Ils sont plus nombreux à disposer de souplesse dans leur travail : 82 % des libéraux peuvent organiser leur emploi du temps comme ils le souhaitent contre 71 % dans le public.
* Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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