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vendredi 29 janvier 2016

Le mal-logement, synonyme de mauvaise santé physique et mentale

28.01.2016

La fondation Abbé Pierre a présenté son 21e rapport annuel sur le mal-logement jeudi 28 janvier, ciblé cette année sur les liens qui existent entre mal-logement et santé publique. Alors qu'aujourd'hui, 3,8 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d'absence de logement personnel en France, le surpeuplement et l'insalubrité des habitations sont la première cause d'aggravation de leur état de santé.

Au rang des principaux risques, le rapport cite les intoxications au plomb, au monoxyde de carbone et au radon et les pathologies allergiques et respiratoires liées à l'humidité et à la formation de moisissures. 

Chez l'adulte, les conséquences sont essentiellement d'ordre psychique : troubles de l'humeur, fatigue et troubles du sommeil. Mais chez l'enfant, les rhinites, maux de gorge et otites sont fréquents, affectant presque un enfant sur deux au moment de l'enquête. Ainsi que les atteintes de la peau comme l'eczéma (17%), l'asthme (17%)  et les troubles du sommeil (17%).

Le saturnisme en baisse mais toujours préoccupant

Le saturnisme touche encore beaucoup d'enfants, bien que ce chiffre soit en baisse. Selon l'Institut de veille sanitaire, en 2008-2009, il touchait 0,11 % des 1-6 ans, contre 2,1 % en 1995-1996. Le rapport de la fondation Abbé Pierre déplore cependant le manque de recherche active de cas de plombémies dans certaines régions, qui entraîne la sous-évaluation du nombre de personnes contaminées.

Outre la vétusté du logement, la précarité énergétique et le froid ont aussi un impact sanitaire important. Le rapport a observé dans ces populations une fréquence accrue des maladies chroniques (bronchites, arthrose, anxiété, dépression, maux de tête…), aiguës (rhumes, angines, grippes, diarrhées…) et des symptômes associés tels que des sifflements respiratoires, des crises d'asthme, rhume des foins ou irritations oculaires. 48 % des adultes victimes de précarité énergétique affirmant aussi souffrir de maux de tête et 41 % d'anxiété et de dépression.

Les sans domicile et habitants de bidonvilles particulièrement touchés

Les personnes les plus touchées restent les sans domicile ou les habitants des "bidonvilles". La rue est synonyme de conditions de vie difficiles, d'addictions aux drogues et à l'alcool et d'un accès à l'hygiène très limité. Selon une étude menée en 2014 par Médecins du monde, les conséquences sont des affections respiratoires (28 %), digestives (27 %), ostéoarticulaires (21 %), des troubles psychologiques (17 %), des affections dermatologiques (21 %) ou la tuberculose, maladie très répandue chez les grands précaires : 1,8 cas pour 1 000 chez les personnes sans domicile en 2006.

Dans les bidonvilles, c'est l'absence d'eau potable et d'hygiène qui est pointée du doigt dans le rapport, entraînant des pathologies digestives et dermatologiques potentiellement graves (dermatoses infectieuses, surinfection des plaies, parasitoses intestinales…) et la diffusion de maladies comme la tuberculose, l'hépatite, la gale ou la rougeole.

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