Déambulant dans les rues de Paris, des réfugiés de Calais, pris en charge par des associations, ne comprennent rien. Des trottoirs pleins de gens pressés, croulant sous les paquets devant des devantures aguicheuses comme le palais d’un sultan. Se faisant expliquer le potlatch auquel se livrent les pays riches, ils s’étonnent de voir cette corvée prendre des formes inédites dans l’espace public. Ici, des animaux empaillés dans de la neige artificielle,
là, une vitrine de poupées au milieu d’arbres en chocolat poudrés d’or, plus loin des objets métalliques indéfinissables jetés autour d’un vieux terminal téléphonique noir sous un sapin clignotant. Ahurissants décors de villes soudainement méconnaissables que certains puristes fuient comme des orgies romaines qui auraient dégénéré.