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mercredi 14 octobre 2015

Un protocole de coopération pour les urgences psychiatriques de "Rhône métropole" est signé à Lyon

 - HOSPIMEDIA
Les CH du Vinatier, Saint-Jean-de-Dieu et de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or ont signé le 8 octobre avec l'ARS Rhône-Alpes un protocole de coopération pour la prise en charge des urgences psychiatriques sur le département du "nouveau Rhône" et la métropole de Lyon. Un service "porte d'accueil" spécifique de ces urgences est notamment créé au Vinatier.
Un protocole de coopération pour la prise en charge des urgences psychiatriques entre le CH du Vinatier à Bron, le CH Saint-Jean-de-Dieu à Lyon et le CH de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône) a été signé le 8 octobre avec la direction générale de l'ARS Rhône-Alpes. Il prend la forme d'une convention valable pour trois ans et "renouvelable par tacite reconduction". En préambule de ce protocole, qu'Hospimedia a pu consulter, la validation de ce projet pour la prise en charge des urgences psychiatriques sur le département du "nouveau Rhône" et la métropole de Lyon est actée par l'ARS.

Un projet structuré en trois niveaux de recours 

Ce projet "centré sur les parcours cliniques" est structuré en trois niveaux. Le premier s'appuie sur un "service d'accueil des urgences" psychiatriques. Il est constitué d'une part, "d'un partenariat renforcé et lisible" des services d'urgences somatiques (Hospices civils de Lyon (HCL) et CH Saint-Joseph-Saint-Luc), avec les trois établissements sectorisés de psychiatrie (CH du Vinatier, CH de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or et CH Saint-Jean-de-Dieu) et, d'autre part, par la création des urgences psychiatriques Rhône Métropole (UPRM). Cet UPRM est un service "portes" d'accueil spécifique de la métropole et du département du "nouveau Rhône", à l'exception du bassin de Villefranche-sur-Saône, qui appartient au territoire Nord et pour lequel les prises en charge sont organisées autour du CH Nord Ouest. Le deuxième niveau consiste en l'accueil des urgences psychiatriques 24h/24 au sein des trois établissements sectorisés de psychiatrie, lorsqu'une hospitalisation est nécessaire, au moyen d'une régulation sur site et d'une unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD). Enfin, au troisième niveau, se retrouvent la post-urgence psychiatrique, permettant un relais rapide en ambulatoire, des prises en charge à domicile, notamment par des équipes mobiles ou des orientations en hospitalisation dans des établissements privés.

L'UPRM placée sous la responsabilité du CH du Vinatier   

Juridiquement, l'UPRM est une unité fonctionnelle du CH du Vinatier, précise la convention. Elle est donc placée sous la responsabilité du directeur de l'établissement. Cependant, il est assisté dans la gouvernance de la structure par un comité de coordination, composé de représentants de l'ensemble des établissements sièges de services d'urgences et des établissements sectorisés impliqués dans le projet, ainsi que des associations partenaires et des usagers. Dans ce nouveau schéma d'organisation, il est prévu que l'accueil soit réalisé directement sur le site de l'UPRM pour les "urgences de présentation éminemment psychiatrique ou par réorientation rapide depuis les services d'urgences somatiques". Ces derniers sont donc "déchargés d'une partie du flux des urgences psychiatriques "pures" (...) par opposition aux urgences "somato-psychiatriques" qui doivent bénéficier d'une double prise en charge", comme les tentatives de suicide, les intoxications aigües, etc. Les hospitalisations programmées n'entrent pas dans le cadre de ce dispositif, explique la convention. L'unité médicale d'accueil (UMA) du Vinatier devient donc l'UPRM, tandis qu'une unité d'hospitalisation de très courte durée (UHTCD) de neuf lits et quatre espaces de soins psychiatriques en soins intensifs (ESPI) est créée au Vinatier en complément de l'UHCD actuelle de dix lits. Le CH de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or crée une unité de régulation et déploie son UHCD (dix-huit lits, actuellement mono-sectorielle) sur tous les secteurs de l'établissement. D'autre part, le CH de Saint-Jean-de-Dieu, "disposant déjà d'une régulation" et de deux UHCD (dix et douze lits), crée deux équipes mobiles de secteur en complément d'une équipe préexistante. "Cette organisation met au même niveau d'équipement les trois établissements", avec une équipe de régulation et une UHCD, est-il expliqué. Au global, l'UPRM est une structure supra sectorielle qui a vocation à accueillir "tous les patients pour lesquels une prise en charge spécifique en psychiatrie est nécessaire, ainsi qu'une décision d'orientation adaptée". Elle est composée de onze lits-porte et trois ESPI et comprendra à terme quinze lits-porte pour adultes et trois lits-porte pour adolescents.

Des engagements de prises en charge par les établissements      

Cette convention rappelle qu'après évaluation clinique et une fois le diagnostic et l'indication de prise en charge posés, l'orientation et la prise en charge qui en découlent "s'imposent 24h/24 aux trois établissements psychiatriques". Par ailleurs, le protocole de coopération sous-entend une mutualisation des ressources humaines "se traduisant notamment par une possible participation des psychiatres des autres établissements du Rhône, y compris les établissements de santé privés, aux gardes et astreintes de l'URPM, sur la base du volontariat". La convention indique que cette organisation devra faire l'objet d'une contractualisation entre établissements. Enfin, la convention détaille le rôle et les missions de l'UPRM, son fonctionnement (lire encadré ci-dessous), notamment en ce qui concerne la gestion des hospitalisations sans consentement. La sortie de l'UPRM s'effectue, selon la nécessité clinique, soit par sortie directe avec ou sans rendez-vous en ambulatoire, soit par orientation en clinique privée, "soit par un accompagnement ou un transfert, organisé et assuré par l'UPRM vers les trois établissements sectorisés en vue d'une hospitalisation". Mais une consultation post urgence peut être proposée au patient à l'UPRM si nécessaire.

L'équipe médicale et soignante de l'UPRM

Dans le service d'UPRM, la prise en charge est assurée 7 jours sur 7 par une équipe médicale dédiée, assurant une présence médicale de 2 psychiatres. L'équipe est constituée de :
  • 4 praticiens hospitaliers (PH) psychiatres ;
  • 2 PH somaticiens ;
  • 1 assistant spécialiste ;
  • 1 interne en psychiatrie et 1 en médecine ;
  • 14 infirmiers de jour, 12 infirmiers de nuit et 1 infirmier d'accueil (répartis en 4 infirmiers le jour et 3 la nuit) ;
  • 5 aides-soignants de jour ;
  • 5 agents de service hospitalier (ASH). 
Cette équipe est renforcée par une équipe administrative constituée de 5 adjoints administratifs, 2 cadres de santé, 1 attaché d'administration (pour les hospitalisations sans consentement) et 3 ambulanciers dédiés.
Caroline Cordier 
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