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lundi 21 septembre 2015

Les infirmiers et kinés libéraux accusent la Cour des comptes de les "jeter en pâture"


 - HOSPIMEDIA

Sans surprise, le rapport annuel de la Cour des comptes sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale (lire ci-contre) a suscité par communiqué une levée de boucliers chez les infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes. Pas question pour la Fédération nationale des infirmiers (FNI) de laisser les infirmiers libéraux "se faire jeter en pâture". Au Syndicat des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), on s'insurge également contre un travail "aux conclusions hâtives" ne prenant en compte "que des données partielles". Ses responsables rappellent par exemple que les régions à forte activité infirmière sont celles où se trouvent des populations à la fois plus âgées, plus dépendantes (bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie) mais aussi plus fréquemment atteintes d’affections de longue durée ou prises en charge en chirurgie ambulatoire. "Autant de facteurs qui expliquent un plus fort nombre d'actes par patient", ajoute le syndicat, dénonçant "une méconnaissance totale de la réalité du métier d'infirmier libéral". Outre la réalisation d'une vraie étude sur la profession, le Sniil espère toutefois que le rapport ouvre la voie à des travaux attendus de longue date : actualiser la nomenclature des actes (NGAP), réviser les critères de zonage démographique, reconnaître toutes les compétences "par l'adjonction de la notion de missions en complément du décret d'actes"...


De leur côté, les kinés s'indignent eux aussi, par la voix de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) et du syndicat professionnel Alizé, du positionnement de la cour, pointant un rapport "consternant" qui "jette l'opprobre" sur leur profession. "Il convient quand même de rappeler qu'étant une profession prescrite, le masseur-kinésithérapeute ne pourra pas s'installer dans une zone sans médecin sauf à ce que son accès direct aux patients soit développé", note la FFMKR. Et de rappeler combien les masseurs-kinésithérapeutes sont parfaitement conscients de la nécessité de faire des économies, "avec une quinzaine de référentiels couvrant près de 40% de leur exercice limitant le nombre de séances". Face au "manque de rigueur et de discernement" de la cour et au sentiment de passer pour des "boucs-émissaires", Alizé signale pour sa part que les actes de kinésithérapie n'ont pas été revalorisés depuis près de vingt ans. Et d'ajouter : "Si les kinésithérapeutes libéraux se trouvent dans l'obligation d'augmenter leur activité, prescrite, les hôpitaux qui pour cause de rentabilité, ou de manque de kinésithérapeutes, "jettent" les patients dehors avec des durées moyennes de séjour pouvant être critiquées, n'y sont pas étrangers". En revanche, le syndicat rejoint la cour sur la "stupidité" des quotas de formation et sur l'idée d'une obligation temporaire d'exercer en établissement de santé avant toute installation libérale.
Thomas Quéguiner 

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