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jeudi 3 septembre 2015

Brigitte Bourguignon défend une refonte des formations du travail social basée sur un socle commun

 - HOSPIMEDIA
Le rapport de la députée Brigitte Bourguignon (SRC, Pas-de-Calais) chargée d'élaborer un plan d’action de revalorisation du travail social suggère l'adoption d'une définition commune et d'un socle officiel de compétences. La fin de sa mission ouvre aussi d'autres chantiers possibles.
Chargée de conduire une concertation spécifique sur les évolutions possibles de l’architecture des diplômes du travail social, Brigitte Bourguignon, députée (SRC, Pas-de-Calais), a remis mercredi 2 septembre son rapport "Reconnaître et valoriser le travail social". Il s'agit souligne-t-elle en conclusion de "valider les points de consensus" et non pas d'imaginer un nouveau dispositif de formation. Le sujet est effectivement sensible. Dans le cadre des réflexions des états généraux du travail social, la commission professionnelle consultative du travail social et de l'intervention sociale (CPC) a essuyé une véritable levée de boucliers de la part des syndicats. Elle a en effet voulu revoir le système par la mise en place d'un diplôme par niveau (lire ci-contre). Il est vrai qu'actuellement près d'une quinzaine de diplômes d'État sont délivrés en France dans le secteur du travail social.

Pas de nouvelle définition des diplômes par niveau

Brigitte Bourguignon écrit donc avoir abandonné ce "principe controversé". Ce qui ne l'empêche pas d'insister sur la nécessité de réinterroger les formations et les pratiques professionnelles au regard des profondes mutations économiques, sociales et sociétales. Et d'ajouter que ces évolutions et notamment le vieillissement de la population "font désormais de l'intervention en faveur de la cohésion sociale et du vivre ensemble un enjeu stratégique des politiques publiques". Mais avant de réformer la formation, elle semble passer par un chemin détourné qui consiste à glisser du principe d'un diplôme par niveau vers celui d'un socle commun. Sa première proposition consiste ainsi à inscrire dans le Code de l'action sociale et des familles une définition du travail social qui pourrait être celleapprouvée par l'assemblée générale de l'International association of schools of social work, il y a un an à Melbourne. Le travail social y est décrit comme "une pratique professionnelle et une discipline". Son objectif est de promouvoir "le changement et le développement social, la cohésion sociale, le pouvoir d’agir et la libération des personnes". Il y est aussi question "des principes de justice sociale, de droit de la personne, de responsabilité sociale collective et de respect des diversités". Le travail social s'inspire"des sciences sociales, des sciences humaines et des connaissances autochtones". 

Un socle commun pour une reconnaissance officielle

Brigitte Bourguignon voit donc dans l'adoption officielle de cette définition dans le droit français "un acte de reconnaissance" et même "un nouveau texte fondateur sur l'identité du travail social". Du point de vue des personnes accompagnées, elle note que "beaucoup pointent le morcellement et le cloisonnement du travail social". L'identification d'un socle commun identitaire de compétences pourrait devenir, selon elle, le soubassement des "diplômes d'État de travail social tels qu'ils existent actuellement dans leur dénomination et pourrait même inspirer en tout ou partie les diplômes qui en reconnaissent ses valeurs (aide sociale à l'enfance, protection des majeurs...)". Elle propose aussi d'aller plus loin en procédant, par exemple, à une étude sur les schémas d'emploi du secteur social, médico-social et de l'intervention sociale ou encore en instaurant une instance garante de la validité des contenus de formation sur le modèle du Conseil supérieur des programmes de l'éducation nationale. Enfin, elle suggère d'engager un travail avec les représentants des organismes de formation pour clarifier les attentes et les fonctions de formateur en distinguant formateurs permanents, occasionnels et de terrain.
Lydie Watremetz 
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