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lundi 6 juillet 2015

A propos du reportage sur la pédo-psy à St-Denis de C.Coq-Chodorge

 |  PAR AGNÈS PIERNIKARCH

Cet article pose de nombreuses questions. La première est la question du temps de latence entre la demande dans les Centres de Consultations pour enfants, qu'il s'agisse des CMP-secteur public- ou des CMPP-secteur privé non lucratif. Ce problème est le même quel que soit le mode de gestion des secteurs de pédo-psy, Centre Hospitalier Général ou Etablissement Public de santé Mentale. Il s'agit d'un constat parmi les plus préoccupant des Etats Généraux de la pédo-psychiatrie, effectué en 2014.
Outre la question de la précarité des patients de St-Denis, se pose les questions budgétaires: l'étranglement des hôpitaux par une politique d'austérité qui touche tous les domaines de la Santé Publique. Il y a des lignes de fractures géosysmiques dans le service public de santé. La cohabitation de deux systèmes de financement dans les Centres Hospitaliers en est une. La loi HPST qui donne des pouvoirs sans contre-pouvoir institué aux Directeurs des Hôpitaux en est une autre. L'hôpital est enfin géré comme une entreprise, les Missions de Santé Publique passent au second plan devant l'objectif de rentabilité. Les petits enfants qui posent des problèmes psychologiques ne vont pas être le grain de sel qui risque d'enrayer le système. Comme l'a déclaré publiquement un Directeur d'hôpital,  la pédo-psy ne l'intérresse pas car elle ne rapporte rien à l'hôpital, avant de se raviser, son budget annuel étant une dotation globale, qui n'est pas lié à l'activité: il s'agit "d'un matelas", en convient-il, qui amortit les problèmes financiers. Ce budget annuel, appelé DAF, concerne la pédo-psy, et les services de psychiatrie qui s'occupent de patients adultes, principalement.
Les services de psychiatrie adultes ou enfants à financement DAF cohabitent avec des services de médecine, chirurgie,obstétrique à financement T2A, à l'activité.

La Direction de l'Hôpital pour équilibrer son budget va prioriser l'activité des services de médecine, chirurgie, obstétrique, puisque l'activité  des services de psychiatrie "ne rapporte rien" et n'est qu'un "matelas"financier. Les problèmes deviennent aigus et posent la question de la survie de ce système de cohabitation lorsque pour une raison ou une autre, la gestion d'un hôpital passe une phase critique.

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