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mercredi 20 mai 2015

Lens: cette maison où les patients du service psychiatrique du CHL retrouvent leur équilibre

PAR YVES PORTELLI  

Les premières expériences d’appartements communautaires destinés aux patients suivis par le service psychiatrique du CHL existent dans le secteur depuis une vingtaine d’années, mais la maison particulière à l’angle de la rue du Wetz et l’avenue du 4-Septembre, elle, fête ses dix ans.




Le mobilier du salon a dix ans d’âge, comme la maison, mais c’est surtout un lieu de convivialité où les malades et les infirmiers référents peuvent discuter, sans blouses blanches interposées.





« Ici, on ne vient pas en blouse blanche mais en civil et on se parle », la remarque de David Bouchonnet n’est pas anodine. Le cadre de santé référent du service psychiatrique au Centre hospitalier de Lens évoque ce détail qui fait toute la différence dans l’esprit de Fabrice, François, Marie-Christine et Alice (les prénoms sont parfois d’emprunt). Tous les quatre sont des patients de longue date mais à la différence de ceux qui sont soignés systématiquement ou régulièrement à l’unité Poussin à la Grande Résidence, eux se partagent le même appartement à Lens, depuis plusieurs années, entre cinq et neuf ans.
Quand on leur demande s’ils ont parfois envie de ne plus vivre au même endroit, la réponse fuse : NON ! Alice a trouvé ici un équilibre qu’elle n’osait même pas imaginer : « Ici, on peut faire ce que l’on veut quand on veut tout en étant suivi par les infirmières. On ne subit pas les contraintes de l’hôpital, à heures fixes. » Une liberté qui n’a pas de prix à ses yeux. Françoise, elle, a trouvé des gens à qui parler : « C’est important après être restée quinze ans seule, 24 h sur 24 h. Depuis mon arrivée, pas une seule fois je n’ai dû retourner aux urgences. » Fabrice devait absolument partir de chez lui, « je pétais un câble ».

« Ici, je suis protégé»

L’hôpital à intervalles réguliers ? Pas une solution, la maison communautaire a tout changé : « J’y suis protégé et je peux même participer à des actions, c’était impensable avant. » Marie-Christine, elle, a vécu les deux expériences, durant des années : « On est pris en charge dans les deux cas mais je me suis rendue compte que dans la maison, je n’étais pas seule. Cette liberté de vivre ensemble n’a pas de prix. »

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