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mardi 5 mai 2015

Contrainte de s’externaliser, la psychiatrie rejoint le médico-social

Rue89 Strasbourg Antoine Sanchez-Operiol 5 mai 2015
Dans la salle d'attente du Centre de Soins, d'Accompagnement et de prévention en Addictologie de l'association Ithaque, les éducateurs écoutent et discutent avec les usagers. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg / cc)
Dans la salle d’attente du Centre de Soins, d’Accompagnement et de prévention en Addictologie de l’association Ithaque, les éducateurs écoutent et discutent avec les usagers. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg / cc)

Alors que l’accompagnement social est en crise et que les hôpitaux sont surchargés, leurs acteurs appellent à un décloisonnement. Une belle idée qui ne masque pas le désengagement progressif de l’État.

Externaliser, le mot est fort mais c’est bien l’alternative proposée à la psychiatrie pour qu’elle remplisse sa mission médicale. Un manque de lits dans les hôpitaux psychiatriques, une précarité sociale qui conduit à un isolement, moins de psychiatres dans le public en raison de la baisse des budgets : autant de facteurs qui conduisent à reporter cette population vers d’autres structures.
Celles-ci sont extra-hospitalières (hôpitaux de jour, centres médico-psychologiques) voire médico-sociales (les centres médico-sociaux en particulier). Travailleurs sociaux, médecins, infirmiers, aides soignants, psychologues forment une équipe dite « pluridisciplinaire » et élaborent des « projets de soins » à chaque usager. Le social est-il devenu une part essentielle du travail des médecins ? Le Dr Edmond Perrier, chef de pôle en psychiatrie infanto-juvénile à l’Epsan (Etablissement Santé Public Nord Alsace), voit dans travailleurs sociaux des partenaires parmi d’autres :
« Le travail social c’est surtout quand on soigne en psychiatrie publique. Les psychiatres libéraux ont affaire à des problèmes personnels mais avec des gens encore insérés. Les maladies chroniques, surtout quand elles surviennent depuis la jeunesse, ont des effets de désocialisation. Pour les enfants (les moins de 18 ans), les premiers partenaires sont la famille. Viennent ensuite l’école, les travailleurs sociaux que je nomme les « aidants » et la justice en cas de délinquance.
On ne sent pas dépossédés, ça va de soi. Un enfant qui vient le matin pour des soins en hôpital de jour va à l’école l’après-midi. Quand il va mieux, on augmente l’école et on diminue les soins. Le centre médico-psychologique pour le social, l’école pour l’éducatif, la psy pour la santé : tout ça est imbriqué. »

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