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dimanche 15 février 2015

L’HAD pas assez impliquée dans la fin de vie des personnes précaires

11.02.2015


Les services d’hospitalisation à domicile (HAD) ont "un rôle crucial" à jouer dans la promotion de l'égalité d'accès aux soins palliatifs en fin de vie mais manquent d'outils pour repérer les situations de précarité, selon l'Observatoire national de fin de vie (ONFV). L'HAD, l'une des rares ressources en terme d'accompagnement de fin de vie qui se déplace en dehors des murs de l'hôpital, devraient "intervenir davantage dans les établissements sociaux et médico-sociaux, notamment dans les établissements accueillant des personnes précaires", selon ce rapport "HAD, fin de vie et précarité". Il pointe plus généralement un recours à l'HAD "trop tardif" : si en moyenne 77 décès sont recensés par HAD et par an, une part importante des demandes ne peut aboutir du fait du décès du patient ou de l'aggravation de son état à l'hôpital.



L'observatoire a lancée une étude nationale rétrospective auprès de 311 structures et services d'HAD entre le 15 mai et 30 septembre 2014. Il en ressort que une majorité de ces services n’interviennent jamais dans les lits halte soins santé (52%), dans les pensions de familles (53%), les lits d'accueil médicalisés (54%), les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (66%), les hôtels (68%) et les appartements de coordination thérapeutique-ACT (70%). Il n'existe aucun outil de repérage (formalisé) de la précarité dans 59% des HAD, note le rapport. Enfin, côté ressources humaines, seuls 33% des infirmiers et 26% des aides-soignants sont formés aux soins palliatifs alors que c'est le cas de 66% des médecins et 63% des psychologues, pourtant bien moins souvent sur le terrain auprès des patients en fin de vie, d'après l’Observatoire.

Au total, selon l'étude, 65 personnes décèderait chaque jour en HAD. 95% des décès "non soudains" représentent autant d'accompagnement de fin de vie potentiel. 84% des patients décédés de manière non soudaine étaient en soins palliatifs. Ils étaient en majorité (70%) atteints d'un cancer et (77%) traités aux morphiniques forts pour combattre la douleur. 35% ont fait l'objet d'une décision de limitation ou d'arrêt de traitement et 22% d'une décision de sédation en phase terminale. Au cours de leur dernière semaine de vie, 24% étaient sous nutrition artificielle et 56% sous hydratation artificielle.

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