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jeudi 26 février 2015

C’est arrivé… le 26 février 1857 Naissance d’Émile Coué, inventeur d’une célèbre méthode !

26.02.2015

Descendant de petits nobliaux Bretons, Émile Coué de la Châtaigneraye est né à Troyes. Alors qu’il rêve de devenir chimiste, son père, employé des chemins de fer de l’Est, lui conseille de devenir pharmacien, profession qu’il juge plus rémunératrice…

Après un stage dans une pharmacie de Troyes, il monte à Paris où il poursuit ses études, au collège Sainte-Barbe avant de faire son internat à l’hôpital Necker. Son diplôme de pharmacien de première classe en poche, il retourne dans l’Aube où il ouvre une officine dans sa ville natale.

Dans son exercice quotidien, il prend l’habitude d’accompagner la vente de ses produits de paroles encourageantes, découvrant par là même l’action du moral sur le physique et son rôle prépondérant dans le processus de guérison, ce qui l’amène à jeter les premiers fondements de sa méthode : toute maladie est double, produisant ses effets sur la condition physique du patient, mais aussi sur son moral. En guidant l’imagination de manière positive, il est possible de faire pencher la balance du bon côté et par là même de déterminer la guérison. Ainsi, lorsqu’un malade se persuade que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, il pourra néanmoins obtenir par la suggestion une amélioration optimale de son état.

Entretemps, Émile Coué se marie à une jeune femme originaire de Nancy, Lucie Lemoine, qui le pousse à rencontrer le Dr Liébault, un médecin de champagne qui a été l’un des premiers à s’intéresser aux phénomènes de suggestion.


Médiocrement convaincu par la méthode de Liébault qu’il juge trop centré sur le rôle du suggestionneur, Coué rencontre aussi en Lorraine, le Pr Hippolyte Bernheim, autre éminent membre de l’Ecole de Nancy qui s’oppose, dans ses conceptions sur l’hypnose, à l’Ecole de la Salpêtrière du Dr Charcot.
Coué construit ainsi peu à peu sa propre méthode d’autosuggestion, comme le décrit Charles Baudoin, grand thuriféraire du pharmacien troyen : « L'action capricieuse des remèdes, la portée d'une parole bien placée jointe au flacon, la guérison d'un mal rebelle par un composé fort anodin, tous ces faits, d'un ordre assez banal, avaient pris pour ce grand observateur un sens nouveau; ils s'enregistrent en lui au cours de sa jeunesse, et dans cet "inconscient" dont il devait plus tard chanter les louanges, ils préparaient l'élaboration de sa thèse future: celle de l'autosuggestion ».

Une méthode, trois principes simples

Au fil des ans, sa méthode se précise, reposant sur trois principes simples :

- Toute idée que nous avons dans l’esprit tend à devenir une réalité dans l’ordre du possible. Ainsi l’idée de guérison peut produire la guérison. Ou bien encore, sur le plan psychologique, considérer comme facile une chose à réaliser en facilite effectivement la réalisation.

- Notre être inconscient ou imaginatif, qui constitue la partie cachée de notre moi, détermine nos états physiques et mentaux. Il est en réalité plus puissant que notre être conscient et volontaire, qu’il englobe entièrement, et c’est lui qui préside à toutes les fonctions de notre organisme et de notre être moral. Donc chaque fois qu’il y a conflit entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte.

- Imagination et volonté doivent par conséquent travailler en synergie : lorsque la volonté et l’imagination sont en accord, elles ne s’additionnent pas l’une à l’autre, mais leurs forces se multiplient l’une par l’autre.

Et, même, la méthode Coué peut se résumer en une phrase à répéter vingt fois le matin et vingt fois le soir : « Tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux ». Une phrase qui répétée machinalement va faire pénétrer mécaniquement dans le cerveau une idée d’amélioration…

En 1910, sa méthode étant devenu selon lui un tout cohérent, Coué vend sa pharmacie de Troyes et s’installe à Nancy où il crée une « Clinique libre » dans sa propriété de la rue Jeanne d’Arc. Il y organise des séances individuelles ou collectives où il distribue l’espérance à des milliers de patients qui voient en lui un Messie.

Même si de nombreux médecins trouvent ses méthodes « simplistes », Coué voit sa réputation franchir les frontières. La Belgique, la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne l’accueillent triomphalement. Il se rend aux Etats-Unis en 1923 où le président Coolidge lui-même l’accueille. Un film et un disque lui sont consacrés. Après un deuxième voyage triomphal outre-Atlantique l’année suivante et une tournée en Europe, l’épuisement gagne Émile Coué. Après une ultime conférence à Strasbourg, le 21 mai 1926, il meurt deux mois plus tard des suites d’une pneumonie...

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