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mardi 20 janvier 2015

Le « peau à peau » est indispensable, même après une césarienne

16/01/2015

Les mérites du peau à peau ne sont plus à démontrer (maintien de la température, stabilité de la glycémie, diminution du stress aussi bien de l’enfant que de la mère, effets positifs sur l’allaitement et l’attachement). Lorsqu’il ne peut être obtenu avec la mère, le peau à peau avec l’autre parent reste positif (moins de cris, plus de calme, meilleur sommeil, et enfant plus enclin à chercher le sein le moment venu).

Le taux d’allaitement maternel plus faible chez les femmes ayant accouché par césarienne s’explique entre autre par un taux hormonal (ocytocine et prolactine) plus bas et par un délai entre la naissance et la première mise au sein plus long qu’après un accouchement par les voies naturelles.
Lorsque les sages-femmes sont interrogées sur leur expérience du peau à peau après une césarienne, leur vécu s’apparente à une lutte sans fin : elles travaillent à la promotion d’interventions dont l’efficacité est prouvée, alors que les parents peuvent apparaître comme peu enthousiastes et n’en voient pas l’intérêt, rechignent à laisser l’enfant sans les vêtements  qui ont été achetés pour lui, s’imaginant que leur bébé serait bien gentiment placé dans un berceau : cela démontre la nécessité d’informer les couples en amont, et pourquoi pas aussi les mères /belles-mères/entourage qui, dans certain cas, sont ceux qui prennent le pouvoir et l’initiative d’habiller les nouveau-nés.
Par ailleurs, beaucoup de structures ne favorisent pas le peau à peau : manque d’espace, faible participations des autres professionnels de santé. Mais les sages-femmes peuvent également se mettre leurs propres barrières et invoquer par exemple la douleur de la césarienne, alors que le peau à peau, en déstressant la mère, va permettre de diminuer sa douleur. C’est aussi une façon d’assimiler la césarienne à un accouchement naturel que de poser sur la mère un nouveau-né encore nu. Restent celles qui ont reçu des doses importantes de drogues antalgiques et peuvent être somnolentes : le conjoint peut alors être mis à contribution.
Le peau à peau est plus difficile à mettre en place en cas de césarienne en urgence par rapport à une césarienne programmée : communication et collaboration inter professionnelle sont la clé du succès. Malgré tout, l’autonomie de la patiente doit être respectée, si elles n’ont pas envie de ce peau à peau, malgré les bénéfices.
Marie Gélébart
RÉFÉRENCES
Sofia Z et coll. : Midwives' experiences with mother–infant skin-to-skin contact after a caesarean section: ‘Fighting an uphill battle’ . Midwifery 2015; 31 : e215-220.

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