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dimanche 11 janvier 2015

La France garde son dynamisme démographique

LE MONDE |  | Par 


C’est une minuscule hausse, un infime progrès qui doit tout de même être mentionné en premier parmi les résultats du bilan démographique publié mardi 13 janvier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : l’indice conjoncturel de fécondité est repassé en 2014 à deux enfants par femme. Il était passé légèrement en dessous de ce seuil symbolique en 2013. Pour l’heure, les mesures de politique familiale prises depuis mai 2012, dont la droite affirme qu’elles mettent en péril le dynamisme démographique français, n’ont donc pas d’impact sur la natalité, qui reste stable. La France reste le pays le plus fécond d’Europe avec l’Irlande.


La France compte désormais 66,3 millions d’habitants, ce qui en fait toujours le deuxième pays le plus peuplé d’Europe (13 % de la population européenne) derrière l’Allemagne (15,9 %) et juste devant le Royaume-Uni (12,7 %). C’est environ 300 000 personnes de plus qu’en 2013, soit une hausse de 0,4 %, similaire à celle des années précédentes. Comme toujours en France, c’est le solde naturel (la différence entre naissances et décès) qui tire cette croissance, et non le solde migratoire. Les naissances sont stables : 820 000 bébés sont nés en 2014. En revanche, l’année a été marquée par un nombre de décès moins important qu’en 2013 et en 2012. Quelque 556 000 personnes sont décédées (contre 572 000 l’année dernière).

La population continue de vieillir


La cause se trouve du côté des conditions climatiques et sanitaires : après des hivers rigoureux et des épidémies de grippe longues, l’hiver 2013-2014 se place au deuxième rang des hivers les plus doux depuis 1900. Janvier 2014 a été le mois le plus chaud depuis cette date. La grippe saisonnière a été courte et de faible intensité. Conséquence, l’espérance de vie est repartie à la hausse, s’établissant à 85,4 ans pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes. Cela représente une hausse de 3,6 ans pour les femmes et de 5,6 ans pour les hommes en vingt ans. L’espérance de vie des deux sexes a tendance à converger. « Cela est dû à un rapprochement des modes de vie, explique Marie Reynaud, chef de l’unité des études démographiques et sociales. Les hommes font davantage attention à leur santé et les femmes ont davantage de comportements à risque, comme la consommation d’alcool et de tabac. »
La population continue de vieillir, puisque la part des plus de 65 ans augmente. « Mais il n’y a pas d’amenuisement de la pyramide des âges par le bas, contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne », poursuit Marie Raynaud.


Autre enseignement de ce bilan démographique : l’inscription durable dans le paysage national du mariage entre personnes de même sexe. Quelque 7 000 unions avaient été célébrées en 2013, sur une partie de l’année seulement, puisque la loi a été promulguée en mai. En 2014, le chiffre s’élève à 10 000, ce qui représente 4 % du total des unions célébrées, un taux plutôt élevé (il est de 2 % en Espagne). Les homosexuels dopent l’institution maritale : alors que le nombre de mariages chute quasiment chaque année, il est en hausse en 2014, avec un total de 241 000 mariages contre 238 000 contre 2013. Une courte embellie avait déjà été enregistrée en 2012.


Le nombre de pacs progresse


Le profil des mariés de même sexe continue à différer de celui des mariés de sexe différent : ils sont plus âgés et l’écart d’âge entre les conjoints est plus important, mais ces différences ont tendance à se réduire. Comme en 2013, les mariages gays ont été célébrés dans toute la France : 23 % dans des villes de plus de 200 000 habitants… et 23 % dans des communes de moins de 2 000 habitants. Quelque 6 000 communes ont célébré au moins un mariage entre personnes de même sexe.

A Paris, la proportion de mariages entre personnes de même sexe bat des records, selon les chiffres de la municipalité. En 2014, ils ont représenté 13,48 % des unions. Dans le 4arrondissement de Paris – où se trouve le Marais, le quartier gay de la capitale –, le chiffre a grimpé à 32,2 %.

Conséquence de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe, le nombre de pacs conclus entre personnes de même sexe diminue d’environ 1 000 déclarations entre 2012 et 2013. Le pacs n’ouvre pas le droit à la pension de réversion ou à l’héritage automatique, ni surtout au droit d’adopter conjointement un enfant ou d’adopter l’enfant de son conjoint. Il est donc logique que les couples de même sexe le délaissent. En revanche, les couples de sexe différent, qui n’ont pas besoin d’être mariés pour faire reconnaître leur lien de filiation avec leurs enfants, s’y intéressent à nouveau. Alors qu’il avait connu une forte baisse en 2011 après la fin d’un régime fiscal très avantageux, le nombre total de pacs conclus progresse de 8 400 déclarations en 2013 et repasse au-dessus de la barre des 150 000. Les données pour l’année 2014 ne sont pas disponibles, car depuis que les pacs peuvent être conclus devant notaires, les statistiques sont plus longues à établir.

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