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jeudi 13 novembre 2014

Enquête pénibilité à l’hôpital : plus de 4 000 PH ont répondu, 43 % se déclarent exposés

13/11/2014

Les cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers viennent de rendre public une enquête d’envergure sur la pénibilité de leur travail à l’hôpital.
L’objectif de ce travail de fourmi, auquel ont contribué 4 038 PH (1) le mois dernier, est double : établir un diagnostic des spécialités exposées à des facteurs de pénibilité (à l’heure où le gouvernement met en place un compte pénibilité pour les salariés du privé) et alerter les pouvoirs publics sur la réalité du terrain.
Depuis plusieurs mois en effet, les cinq intersyndicats de praticiens militent pour que les PH aient accès au compte personnel de prévention de la pénibilité, mesure phare de la réforme des retraites. En vain.

Travail alterné ou de nuit, mais aussi bruit et risque chimique

Le diagnostic est sans appel. 43 % des médecins interrogés se disent exposés au travail en équipes alternantes et au travail atypique de nuit (horaires comprenant au moins une heure de travail entre minuit et 5 heures du matin, associé à du travail de jour en alternance, au moins 50 nuits par an). 10 % des sondés disent même travailler au moins 120 nuits par an.
Ces résultats sur l’exposition au travail de nuit sont liés au cumul des gardes et astreintes déplacées. Par exemple, 942 médecins (23 %) estiment faire plus de 50 permanences sur place par an. Et 430 PH (10,6 %) estiment faire plus de 50 astreintes déplacées par an.
Moindre, l’exposition à des agents chimiques concerne toutefois 14 % des PH. Selon leur discipline, ils citent le contact avec des radiations ionisantes, des gaz anesthésiques, du formol, certains produits radioactifs, etc.
475 PH (soit 12 %) se déclarent exposés au bruit : il s’agit de biologistes (machines, centrifugeuses, automates), radiologues (IRM), orthopédistes (moteurs scies), spécialistes de bloc et de réanimation (alarmes et machines) ou encore urgentistes (régulation SAMU, hélicoptère).

Un PH sur deux tenté par le temps partiel

Les manutentions de charges lourdes concernent 11 % des médecins (brancardage de patients obèses au bloc, en radio, en SMUR). Le port de tabliers de plomb toute la journée est également cité.
Le travail répétitif est subi par environ 3 % des PH, essentiellement pour du travail sur ordinateur des biologistes, radiologues et régulateurs. À noter que 16 PH spécialisés en médecine d’urgence et réanimation travaillent en milieu hyperbare.
Les PH ont été interrogés dans un deuxième temps sur les compensations éventuelles (prévues dans la réforme du compte pénibilité) qui pourraient les intéresser. Les résultats sont spectaculaires. 53 % d’entre eux seraient tentés par la possibilité d’un temps de travail réduit et 48 % par une retraite anticipée.
En revanche, seuls 14 % d’entre eux opteraient pour une formation-reconversion ouverte en cas d’exposition au risque pendant cinq ans.
Anne Bayle-Iniguez
(1) Parmi les 4 038 répondants (à 66 % des hommes), 3 756 sont PH, 81 contractuels et 79 PU–PH. On trouve également des maîtres de conférences des universités PH, praticiens attachés, chef de cliniques-assistant et retraités.

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