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vendredi 10 octobre 2014

TDAH : Trop de retard au diagnostic

10.10.2014

En l’absence d’hyperactivité patente, le diagnostic de TDAH est difficilement posé. Or les conséquences d’une non-prise en charge affectent lourdement l’enfant dans son évolution.

Le TDAH (Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité), trouble d'origine neurobiologique lié essentiellement à des anomalies de la maturation cérébrale, est encore mal connu en France. Pourtant, selon le Pr Manuel Bouvard (CHU de Bordeaux), sa prévalence est estimée, à des degrés divers, à 5 % chez l'enfant et l'adolescent et à 4 % chez l'adulte. Selon une récente enquête OpinionWay, 9 Français sur 10 ont déjà entendu parler d'hyperactivité mais peu des troubles de l'attention sans hyperactivité et de l'impulsivité et 7 % seulement connaissent le terme de TDAH. Les généralistes eux-mêmes ont du mal à poser le diagnostic, notamment quand l'enfant n'est pas hyperactif mais « dans la lune », incapable de se concentrer et de travailler seul, ou bien impulsif, avec du mal à anticiper les conséquences de des actes. Certains pensent aussi que « ça va passer » à l'âge de raison alors que le TDAH persiste à l'âge adulte dans 2/3 des cas.

Une double prise en charge

Les conséquences de ce retard sont lourdes : redoublement à l’école chez un enfant sur deux, relations familiales conflictuelles, mauvaise estime de soi et souvent conduites à risque. Selon l'ANSM, le nombre d'enfants traités en France est plus faible que dans d'autres pays industrialiséss. « Or une prise en charge adaptée précoce permet de limiter l'impact du TDAH sur la vie quotidienne de l'enfant, sur son avenir et de déculpabiliser les parents », explique le Pr Patrick Berquin (neuropédiatre, CHU d'Amiens). Cette prise en charge est double : thérapie individuelle ou de groupe, coach, orthophoniste + méthylphénidate (Quasym* LP 10, 20 et 30 mg). Le traitement médicamenteux, prescrit à partir de 6 ans et remboursé jusqu'à
18 ans, est d'au moins deux ans. Avec la maturation cérébrale, les enfants peuvent ne plus en avoir besoin mais il faut souvent continuer à l'adolescence.
Conférence de presse des laboratoires Shire, septembre 2014.
Evelyne Gogien

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