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vendredi 5 septembre 2014

Six mois de prison avec sursis requis contre un infirmier violent de l’hôpital psychiatrique de Saint-Venant

PAR TIMOTHÉE BRISSON et REYNALD CLOUET LE 
Les faits remontent au mois d’août 2012. La cinquantaine, S.P. est infirmier depuis plusieurs années au sein de l’établissement public de santé mentale Val de Lys – Artois, dont la direction générale est basée à Saint-Venant (Pas-de-Calais). Affecté à l’antenne de Saint-Pol-sur-Ternoise, il s’occupe de personnes atteintes de pathologies psychiatriques lourdes, qui nécessitent de les maintenir dans une unité fermée.
Le Parquet d’Arras a requis contre le prévenu qui officiait à l’antenne de Saint-Pol une interdiction définitive d’exercer le métier d’infirmier.
À la fin du mois d’août, alors qu’il s’occupe avec quelques collègues d’un patient atteint d’une maladie dégénérative, ce dernier lui saisit le poignet. « J’ai depuis longtemps une fragilité à cet endroit et ça m’a provoqué une douleur intense, explique S.P. Je reconnais lui avoir porté deux coups, au sternum, pour me libérer. » Un acte que ses collègues, interrogés par la suite, trouveront exagéré.
Quelques jours plus tard, alors qu’il encadre une pause cigarette avec quelques patients, il fait remarquer à ses pensionnaires qu’il est temps de rentrer dans les chambres. Mais alors qu’il se dirige vers la porte, l’un d’eux lui assène un coup. Surpris, S.P. se retourne violemment et le blesse à la lèvre. « Je ne voulais pas le toucher, c’est en me retournant brusquement que ma main est venue le heurter », se défend-il.
Interpellée par l’équipe soignante des agissements de l’infirmier, la direction de l’établissement le suspend de ses fonctions le 30 août, à titre conservatoire, et saisit le Procureur de la République.
Présenté au tribunal d’Arras lundi 1er septembre, le prévenu se défend d’avoir infligé de mauvais traitements à ses patients. « Je traversais une période difficile, j’étais sous pression, explique-t-il. Dans d’autres temps et d’autres circonstances, jamais je n’aurais agi comme ça. » Pour la présidente du tribunal, il appartenait à l’infirmier d’informer sa hiérarchie de ses faiblesses. « Vous êtes confronté à des patients qui peuvent avoir des réactions inattendues, lui fait-elle remarquer. Vous devez savoir les anticiper ! »

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