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lundi 8 septembre 2014

Robots-chirurgiens : halte à la supercherie !

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
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Depuis plus de dix ans maintenant, les tenants de la chirurgie robotique ­assènent sans vergogne des contrevérités sur l’intérêt des robots dans leur domaine chirurgical. Comme l’a souligné Ezekiel J. Emanuel, ancien conseiller à la santé de la Maison Blanche et chroniqueur pour le New York Times, cette pseudo-innovation consiste à augmenter les coûts sans améliorer la qualité des soins (New York Times, 27 mai 2012).
Prenons l’exemple emblématique du cancer de la prostate, pathologie qui a servi de fer de lance à la diffusion des différents robots chirurgicaux. Plusieurs ­travaux ont clairement montré l’existence d’un surtraitement pour les cancers les moins agressifs. Les conclusions d’une des études les plus abouties provenant de l’agence canadienne du ­médicament se résument à recommander une augmentation du nombre de patients à opérer afin d’amortir le coût du robot, de sa maintenance, mais aussi des consommables pour chaque intervention (« Technology Report » n° 137, Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, 2011). Cela revient pour le cancer de la prostate à ­aggraver le surtraitement qui existe déjà à des fins purement économiques.
INTÉRÊT CONTESTABLE POUR LE PATIENT
Lors de la présentation d’une étude au dernier ­congrès américain d’urologie de l’American Urological Association (AUA), en mai, il a été mis en évidence une ­corrélation entre l’augmentation nette d’ablations de la prostate et l’installation de robots dans les centres chirurgicaux. Ainsi, entre 2002 et 2010, le nombre moyen de systèmes de chirurgie robotique par Etat américain est passé de 2 à 26,3. Dans le même temps, le taux de chirurgie a augmenté de 37,5 % à 52,4 %, et ce principalement aux dépens de patients atteints de cancer de la prostate à un stade très localisé (Eggener et al., congrès de l’AUA, 2014). En ­miroir, en 2013, dans un des grands centres de chirurgie ­robotique parisien, 60 % des ­patients ayant eu une ablation de la prostate ­appartenaient au groupe de plus faible risque de progression de la maladie.

En mai, une étude effectuée sur 6 000 patients et publiée dans le journal de référence de cancérologie, le Journal of Clinical Oncology, n’a montré aucune différence de résultats en termes d’efficacité sur l’ablation complète du cancer et sur ses effets secondaires – incontinence, troubles de l’érection postopératoires (Gandaglia et al., Journal of Clinical Oncology, 10 mai 2014).

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