Des salariés de l’hôpital psychiatrique de Caen bloquent depuis neuf jours les admissions dans l’établissement de certains patients pour protester contre des suppressions d’emploi, ce qui inquiète l’Agence régionale de santé (ARS).
«Plusieurs hospitalisations par jour ne peuvent être faites. Nous recherchons avec beaucoup de difficultés des places ailleurs», a indiqué mercredi à l’AFP Monique Ricomes, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS).
Selon la CGT, entre 40 et 50 patients ont été «réorientés» en neuf jours. «C’est très tendu. Nous sommes assez inquiets pour la sécurité des patients», a ajouté Mme Ricomes.

La CGT souligne que seuls certains patients sont réorientés et estime que personne n’a été laissé dans une situation d’insécurité.
Des salariés CGT et Sud de l’hôpital «filtrent» depuis le 8 septembre les entrées. «Moins 50 emplois, ça suffit», «Deux ans de colère, stop», peut-on lire sur des banderoles à l’entrée de cet hôpital.
Les grévistes luttent depuis des mois contre un plan de réduction de déficits et qui prévoit actuellement selon eux la suppression d’au moins 50 emplois (sur environ 1 100). La CFDT ne participe plus au mouvement.
«Nous sommes déjà en sous effectif. Il y a déjà six mois d’attente pour obtenir un rendez-vous dans un des centres médico-psychologiques» qui dépend de l’hôpital et «le temps que nous passons avec les patients se réduit. Or, en psychiatrie, c’est ce qui compte le plus», a déclaré Wilfrid Davoult, un infirmier CGT.
Mardi, environ 80 d’entre eux ont occupé les bureaux de la direction sans en bloquer le fonctionnement, selon la police. Selon la CGT, ils étaient 250.
En avril, des salariés ont empêché la direction de présenter son plan de«modernisation». Dans la foulée, le tribunal administratif de Caen leur a interdit de renouveler ce type d’action sous peine d’une astreinte de 500 euros par jour.