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mercredi 30 juillet 2014

Au nom de tous les siens






New York, le samedi 21 juin 2014 – Il n’aura pas d’enfant. Et sur la tombe de celui qui ne naîtra jamais, il verse une longue lamentation, une longue prière pour cette humanité déportée, condamnée, asphyxiée. Dans son « Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas » (actuellement l’objet d’une mise en scène dramatique à Paris), l’écrivain hongrois Imre Kerstész, rescapé des camps de concentration, raconte son refus de donner naissance à un enfant après l’expérience apocalyptique de la guerre. L’impossibilité de toute transmission. 

Décodage d’un traumatisme

Imre Kerstész est un écrivain, un poète. Pas un chercheur en génétique. Pourtant, l’épigénétique est une autre façon de raconter l’extrême difficulté pour les survivants de la Shoah d’échapper à leur terrifiant passé. C’est tout au moins ce que tentent de mettre en évidence depuis quelques années plusieurs travaux consacrés à la transmission aux descendants des marques épigénétiques entraînées par certains traumatismes graves. La dernière étude en date a été publiée le mois dernier dans les colonnes de l’American Journal of Psychiatry par l’équipe du professeur Rachel Yehuda (chercheuse en neurosciences au sein de la Mount Sinai School of Medicine de New York). Cette étude a porté sur 80 adultes dont au moins un des parents avait été déporté dans les camps nazis, comparés à quinze sujets présentant des caractéristiques démographiques similaires, mais dont les parents n’ont pas souffert de l’Holocauste et ne présentaient pas de stress post traumatique. Les travaux ont mis en évidence chez les enfants dont les pères avaient été envoyés dans les camps une méthylation plus fréquente de GR-1F, promoteur d'un gène qui code pour un récepteur des glucocorticoïdes et qui a de ce fait une action dans la réponse au stress. En bref, une transmission de la conséquence épigénétique du syndrome de stress post traumatique des survivants de la Shoah à leurs enfants semble être mise en évidence par ce résultat. Cependant,  ces données, en raison notamment de la petite taille de l’échantillon (qui s’explique aisément par la spécificité du public étudié) sont très fortement controversés.

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