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samedi 8 mars 2014

Livres pour enfants : les clichés sexistes n'ont jamais été aussi présents

MARIE PIQUEMAL


Que les angoissés d’une pseudo «théorie du genre», de nature à gommer toute différence entre garçons et filles, se rassurent. Vraiment. Faites un tour dans n’importe quelle librairie jeunesse, vous verrez : des rayons entiers de livres pour enfants reproduisant parfaitement les clichés et les stéréotypes.
Des livres roses, avec des paillettes, des histoires de fées et de princesses qui poireautent en attendant leur chevalier. Pour les petits gars virils : l’escadron de pirates, cow-boys, et autres pompiers dans leur gros camion. «Oui, contrairement à ce que disent les anti-gender qui craignent une société unisexe, les livres n’ont jamais été aussi genrés qu’aujourd’hui», confirme Anne-Charlotte Husson, agrégée de lettres, et auteure du blog «Ça fait genre». Certes, derrière les piles, il y a aussi des livres qui sortent du lot, féministes et antisexistes assumés. Ceux-là même qui inquiètent tant Copé, comme Tous à poil(éditions du Rouergue), mais ne représentent qu’une part anecdotique des ventes.
En cette journée de la femme, tour des rayons avec Mariotte Pullman (1), libraire dans les Hauts-de-Seine et Clémentine Beauvais (2), auteure et chercheure en littérature jeunesse à Cambridge, en Angleterre.

LES HÉROÏNES SONT BIEN PLUS SEXUÉES QU’AVANT

Mariotte Pullman : «Prenez Charlotte aux fraises. Elle a changé. A ses débuts, dans les années 70, c’était une petite fille avec de bonnes joues. Une enfant. Aujourd’hui, on dirait une pré-ado : elle s’est amincie, elle ressemble beaucoup plus à une femme. Sous couvert de rajeunir le personnage, les éditeurs accentuent la féminisation. Il y a un autre exemple de cette hypersexualisation, presque caricatural : les Winx, vous connaissez ?»
Clémentine Beauvais : «Les éditeurs arrivent même à sexualiser Mon petit poney, c’est pour dire ! Jamais les héroïnes n’ont été aussi girly qu’aujourd’hui. Cela n’a pas toujours été le cas. La littérature jeunesse suit l’évolution de l’idéologie en général. Dans les années 1970, il y avait une prise de conscience commune de l’importance de faire évoluer l’image de la femme. Avec des personnages comme Fifi Brindacier ou Fantômette, dégourdies et hyperactives. Quant à Caroline, elle était en salopette et faisait de la montgolfière.»

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