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jeudi 16 janvier 2014

La santé en ligne comme moyen de lutte contre les inégalités est valorisée au niveau européen




Le Parlement européen a adopté ce 14 janvier un rapport d'initiative en faveur d'un plan d'action actualisé pour la santé en ligne. Il estime en effet que la télésanté présente un formidable potentiel de lutte contre les inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins de santé. Il envisage même un plan sur la santé mobile.

"La santé en ligne (lire encadré) est un moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité des soins de santé au 21e siècle ainsi qu'une manière de les généraliser", rappellent les députés européens dans un rapport d'initiative intitulé "Plan d'action pour la santé en ligne 2012-2020", adopté ce 14 janvier en séance plénière au Parlement. Ils sont ainsi favorables à l'actualisation du plan d'action de 2004 proposée par la Commission et prient même cette dernière "de poursuivre ses travaux en vue de l'adoption globale de la santé en ligne sur tout le territoire de l'Union". Ils jugent en effet que les systèmes de santé en ligne peuvent atténuer les inégalités au droit fondamental d'accès à des soins de qualité. Vieillissement de la population, impact des maladies chroniques, mobilité des patients et des professionnels de santé, évolution des attentes des citoyens en matière de santé... la santé en ligne peut répondre en partie à ces problèmes, "en tant que moyen d'améliorer l'accès aux services de santé pour les personnes vivant dans des zones isolées ou faiblement peuplées, d'améliorer les conditions de travail, de réduire l'attente et, surtout, d'aider à la mise en place de soins de santé sûrs, efficaces et de qualité". Ils insistent à ce titre sur la notion d'accessibilité, une condition qui devrait être, selon eux, "obligatoire" pour chaque produit et application logicielle.

Pour que la santé en ligne devienne une réalité

Les députés ont alors plaidé pour le développement d'une culture numérique, en particulier pour les femmes, les personnes âgées et handicapées, d'autant plus lorsqu'elles sont isolées. S'ils saluent les intentions de la Commission de lancer une étude sur les aspects juridiques des services de santé en ligne, ils jugent aussi nécessaire de prendre des mesures (légiférer, établir des lignes directrices...) concernant le remboursement, la responsabilité, la protection des données, la confidentialité, le respect de la vie privée. Des normes doivent aussi être mises au point sur les questions transfrontalières, un réseau "santé en ligne" doit se constituer et l'interopérabilité des systèmes à l'échelle européenne doit être respectée. Tout cela doit être érigé en parallèle de campagnes de formation et d'information pour les patients mais aussi les professionnels de santé. Tenir compte de leur point de vue, en amont et en aval, est primordial puisque ce sont eux qui utiliseront les applications. Ils doivent dès lors "non seulement être convaincus de leur utilité mais également savoir les utiliser". 

Au-delà, un plan d'action sur la santé mobile

Le travail n'est donc pas mince puisqu'il s'agit là non seulement d'exploiter le potentiel du marché (11,6 milliards de dollars en 2011 pour le marché de la télémédecine au niveau mondial contre 27,6 milliards estimés à l'horizon 2016)  mais aussi de traiter les aspects sémantiques, techniques et organisationnels ainsi que les questions juridiques tout en soutenant la recherche et l'innovation ainsi que l'interconnexion. Et les députés européens de pousser la Commission à aller encore plus loin, en les invitant à la construction d'un "plan d'action pour la santé mobile" afin d'intégrer le potentiel des applications pour appareils mobiles destinées aux patients, en particulier ceux atteints d'une maladie chronique.


Michèle Rivasi, vice-présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement, souligne toutefois dans un communiqué "le risque de "déshumanisation des soins" qui pourrait se produire si l'on généralise la télésanté". Elle rappelle dès lors "les vertus thérapeutiques du rapport au soignant" et "le rôle primordial du contact humain". Elle insiste enfin pour que la santé en ligne n'ampute ni les fonds actuellement disponibles pour les services de santé traditionnels ni n'occulte le nécéssaire débat sur les déserts médicaux.
Pia Hémery

La définition de la santé en ligne des rapporteurs  

L'expression "santé en ligne", pour les députés européens auteurs de ce rapport d'initiative, désigne l'utilisation des Technologies de l'information et de la communication (Tic) dans les produits, services et processus de santé, associée à des modifications organisationnelles dans les systèmes de soins de santé et à de nouvelles compétences, afin d'améliorer la santé de la population, l'efficacité et la productivité dans la prestation des soins de santé et la valeur économique et sociale de la santé. L'interaction entre patients et prestataires de services dans le domaine de la santé, la transmission de données entre institutions ou la communication entre patients et/ou professionnels de la santé entrent également dans le cadre de la santé en ligne.

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