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vendredi 3 janvier 2014

Hôpital psychiatrique de Villejuif : un rapport de l’IGAS met le feu aux poudres

03/01/2014

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de boucler un rapport explosif sur le fonctionnement du groupe hospitalier Paul-Guiraud, à Villejuif (Val-de-Marne), théâtre de violentes prises de bec entre la communauté médicale et la direction.
Ce document, réalisé à la demande de Marisol Touraine, n’a pas encore été rendu public mais a fuité dans la presse, provoquant de vives réactions dans le monde de la santé.
Dans son analyse de 90 pages, l’IGAS constate sans détour que la situation conflictuelle que connaît depuis de longs mois l’établissement de psychiatrie générale (13 secteurs, 461 lits) se traduit par « un état de relative paralysie des instances de gouvernance ».

Perte de confiance

Plusieurs événements (décès d’une cadre, fermeture d’unités en période estivale, dénomination polémique d’un bâtiment) ont contribué à l’apparition d’un « mauvais climat social endémique » doublé d’une« perte de confiance générale ».
Le président de la commission médicale d’établissement (CME) et les syndicats de personnels s’opposent à la direction sur le schéma immobilier de l’établissement, la politique de communication et les mesures d’économies, souligne l’IGAS.
L’inspection ose évoquer un conflit d’ego : « L’intensité des désaccords et la vivacité de leur expression sont telles que l’on peut se demander si leur explication n’est pas à rechercher dans l’existence d’une rivalité entre chaque camp pour assurer l’entièreté du pouvoir sur l’établissement. »

Excès

Dans ce contexte tendu où les revendications syndicales s’exercent« dans des conditions qui passent l’acceptable, prenant la forme de manifestations violentes et de diffusion de tracts au caractère polémique très marqué », la position « parfois hésitante » du conseil de surveillance et l’accompagnement « distant » de l’agence régionale de santé (ARS) francilienne n’ont en rien contribué à apaiser les tensions.
Que faire pour un retour à une gouvernance apaisée ? Les recours aux prestations extérieures et aux heures supplémentaires « excessives » tout comme les 27 jours de RTT doivent bénéficier d’une « rigueur accentuée », professe l’IGAS.
Le temps de présence des médecins, lui, doit être « contrôlé » afin d’en finir avec le « soupçon d’absentéisme important » qui empoisonne la vie de l’établissement.
L’hôpital ne parviendra pas à s’en sortir seul. L’IGAS table sur l’apport d’une mission d’appui et de conseil et une plus grande implication de l’ARS. Sans imposer un changement de directeur.

Mensonge et mauvaise foi

Longs communiqués de presse enflammés ou timides paragraphes de soutien, les réactions du monde médical sont significatives du caractère polémique de l’affaire. Et chacun voit midi à sa porte.
La Fédération sud santé-sociaux dénonce les conclusions d’un rapport« qui vise une fois de plus à faire des personnels la "variable d’ajustement" du plan de retour à l’équilibre ». L’organisation menace d’un nouveau conflit social « d’envergure ».
Du côté des médecins, plusieurs syndicats (SNAM-HP, Convergences HP, CMH) apprécient le « peu de critiques importantes » émises par l’IGAS à l’encontre des praticiens de l’établissement. Les trois instances soutiennent « sans réserve » le président de la CME.
La Fédération hospitalière de France (FHF) se contente d’exprimer sa solidarité au directeur de Paul-Guiraud « face au mensonge et à la mauvaise foi » dans un communiqué énigmatique qui ne cite aucun nom.
› ANNE BAYLE-INIGUEZ

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