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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 8 juin 2013

Les p'tits déj de la prévention : addiction et psychiatrie


Publié le 03-06-2013


Réservés aux professionnels et bénévoles des Hauts de Rouen et Grammont, ces petits-déjeuners sur le thème de la prévention permettent d'actualiser leurs connaissances du réseau spécialisé de prise en charge des addictions.




La 4e rencontre sur la thématique "Addiction & Psychiatrie : des lieux de prise en charge spécialisés au Centre Hospitalier du Rouvray" est programmée le jeudi 20 juin 2013 de 9h à 12h à l'Espace Médiation Santé au Village du Bellay.
L'occasion également de découvrir le blog des "p'tits déj de la prévention" qui relate le contenu des différentes rencontres mais qui met également à disposition un certain nombre de ressources en rapport avec les addictions avec, par exemple, l'annuaire des intervenantshaut-normands en addictologie.

Coût de vos prescriptions : le top 10 des médicaments remboursés

22,7 milliards d'euros. Le montant des remboursements des médicaments prescrits en ville en 2012 a sensiblement diminué par rapport à 2011(- 0,8%). La montée en puissance des génériques y a contribué. Le classement établi par l'assurance-maladie des dix médicaments les plus remboursés en 2012 reflète ce bouleversement. Exemple frappant avec le Tahor : en tête du top 10 en 2011, la statine a vu ses remboursements s'effondrer depuis sa générication. Mais il n'est pas le seul.

La détection non invasive des trisomies 21, 18 et 13 est fiable

Une nouvelle étude publiée dans Ultrasound in Obstetrics & Gynecology, confirme la fiabilité et la sensibilité des tests non invasifs, sur simple prélèvement de sang maternel, pour le dépistage des anomalies du nombre des chromosomes. Comparativement au protocole classique, le taux de cas détecté est supérieur et le nombre des procédures invasives est réduit.
L’étude menée par Kypros Nicolaides et al. (Londres) sur 1 005 grossesses, a consisté en une analyse à 10 semaines de grossesse des cellules fœtales présentes dans la circulation maternelle. Le résultat montre une meilleure sensibilité pour dépister la trisomie 21, comparativement au dépistage standard.

480'000 Suisses ont recours à la psychiatrie chaque année

Au moins 480'000 personnes recourent chaque année à un traitement psychiatrique en Suisse, selon une étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan) publiée jeudi.
Publiée jeudi, l'étude de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan) montre pour la première fois combien de gens recourent à la psychiatrie pour des problèmes psychiques.
Près de 300'000 patients par an suivent un traitement médical ambulatoire et/ou une psychothérapie déléguée en cabinet, près de 60'000 se rendent dans un établissement hospitalier et environ 120'000 sont traités en institution ambulatoire.
Les femmes consultent une fois et demi plus souvent que les hommes. C'est pour le nombre de patients en cabinet que les différences entre les sexes sont les plus marquées au niveau du recours aux soins psychiatriques (plus de femmes traitées). On n'observe presque aucune différence entre les sexes pour le recours aux soins hospitaliers, et de très faibles différences (plus de femmes traitées) pour le recours aux prestations ambulatoires en institution psychiatrique, selon l'étude.

mardi 4 juin 2013

Les affinités sélectives


Les affinités sélectives

Discussion critique de thèmes contemporains par Marcel Gauchet et Charles Melman (*)

Nous avons déjà noté, ici même, à plusieurs reprises, la qualité de la revue lacanienne de Paris, « La Célibataire ». Dans le n°24 de l'été 2012, un débat autour du thème « Qu'y a-t-il a attendre d'une psychanalyse ? » était proposé (1). Au préalable, une série de numéros spéciaux avaient été consacrés aux trois religions monothéistes : « Le bonheur juif » (n°15), « Le christianisme » (n°16) et « Les délices de l'islam » (n°17). Sans oublier le n°20 intitulé « Les mémoires » (2).

Le numéro 25 (Hiver 2012) tourne, pour l'essentiel, autour d'un débat entre Marcel Gauchet et Charles Melman, joute verbale qui s'est tenue en trois séances, en mars et mai 2012. C'est une conversation à bâtons rompus entre deux maîtres. Les propos sont parfois abscons, comme souvent quand des intellectuels de haut niveau s'interpellent autour de la psychanalyse, mais le lecteur tenace y trouve finalement son bonheur.
Comment limiter le risque de réhospitalisation en psychiatrie ?
Publié le 03/05/2013

Dans les pays à haut niveau de vie (comme les États-Unis, la Grande-Bretagne ou le Canada, par exemple), on constate que plus de 13 % des patients hospitalisés en psychiatrie se trouvent réadmis, peu après leur sortie (concrètement, avant une période de trois mois). Dans tous les pays, cette réhospitalisation rapide constitue un critère de « mauvaise qualité » de la prise en charge  et la limitation de ce risque est donc un objectif d’amélioration des soins en psychiatrie.

Une réadmission précoce en psychiatrie peut d’ailleurs refléter à la fois une médiocre qualité des soins au patient hospitalisé, mais aussi une mauvaise coordination avec les autres acteurs du système de santé mentale, partenaires du secteur hospitalier : services de post-cure, dispensaires, médecins de ville, etc.

Les Américains, plus suicidaires que jamais

2 mai 2013

Les suicides parmi les 35-64 ans aux Etats-Unis ont augmenté de 28% au cours de la dernière décennie, surpassant ces dernières années comme cause de décès les accidents de la route, selon les dernières statistiques officielles publiées jeudi.
L’augmentation des prescriptions de neuroleptiques aux États-Unis concerne tous les âges
Publié le 02/05/2013

Archives of General Psychiatry (dont c’était la dernière parution sous ce nom, le journal s’appelant désormais JAMA Psychiatry) a publié une étude consacrée à l’évolution des prescriptions de neuroleptiques en consultation de ville entre 1993 et 2009 aux États-Unis. Portant sur près de 485 000 consultations, les données proviennent des statistiques duNational Center for Health Statistics et des compagnies d’assurance-maladie (comme Medicare et Medicaid). Cette recherche concerne à la fois les enfants (0 à 13 ans), les adolescents (14 à 20 ans) et les adultes (≥ 21 ans).
Le travail du préconscient à l'épreuve de l'adolescence, M. BENYAMIN

Rédigé le Dimanche 28 Avril 2013

Le travail du préconscient à l'épreuve de l'adolescence, M. BENYAMIN
Approches psychanalytique et psychosomatique du processus de l’adolescence sous l’angle du travail du préconscient. 
Caractéristiques 
Eds PUF, Coll. Fil rouge 
448 pages 
ISBN : 978-2-13-061734-1 
  
Table des matières 
LE TRAVAIL DU PRÉCONSCIENT A L’ÉPREUVE DE L’ADOLESCENCE 
Introduction 
Cas clinique : Louise 

PARTIE I. LE PRÉCONSCIENT : RETOUR SUR UN CONCEPT 
1. Le Préconscient dans l’œuvre de Freud. 
2. Le Préconscient dans la théorie contemporaine. 
Le gouvernement veut supprimer des miliers des masters, dont ceux avec l'intitulé " psychanalyse " ou " psychologie clinique ".

Rédigé le Dimanche 28 Avril 2013 

Des licences généralistes 

En ce qui concerne la Licence, le texte prévoit de simplifier l'offre de formation et les intitulés de diplômes par l’instauration d’une nomenclature nationale par grands domaines où les spécialités seront supprimées. 

Pour lire le référentiels des Licences, publié en juillet 2012 par le MESR, consultez la PJ. 

La disparition des intitulés en masters de psychologie 

Les intitulés des masters seront également supprimés : nous citons la presse : l'Etudiant du Figaro 
La Parisienne Libérée 


Le « 3è plan autisme » favorise les méthodes dites « comportementale » au détriment de la psychothérapie institutionnelle telle qu’elle se pratique actuellement (c’est-à-dire essayant, avec de faibles moyens, d’associer des soins psychiques, éducatifs et pédagogiques). Chanson pour une approche ouverte, multiple (et financée) du soin des enfant autistes…

CONTEXTE
Le troisième plan autisme a été présenté le 2 mai 2013 par la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti. Il a provoqué la colère de nombreux professionnels du soin, car il semble conditionner l’octroi des budgets au choix des méthodes thérapeutiques. La ministre a ainsi déclaré sur RMC : « Tous les établissements existants auront des postes s’ils s’ouvrent aux méthodes modernes de traitement de l’autisme. »

Le débat théorique porte sur ce qu’on entend par « méthodes modernes ». Celles qui sont aujourd’hui recommandées par les « experts » de la Haute Autorité de santé (HAS), s’appuyant sur les critères discutables de l’EBM (médecine fondée sur les preuves), sont déjà anciennes et parfois remises en cause aux États-Unisdepuis plusieurs années. Elles ont par ailleurs été élaborées dans des contextes anglo-saxons où les services publics et l’assurance santé sont très peu développés et où il n’existe pas d’équivalent de notre psychiatrie de secteur.
Marie-Arlette Carlotti avoue elle-même n’avoir aucune compétence particulière dans le champ sanitaire, éducatif ou pédagogique : elle a une formation de ressources humaines et a travaillé comme cadre pour la société d’aviation Eurocopter avant de faire une carrière politique, en particulier comme conseillère générale et comme porte-parole de Jean-Noël Guérini.

Psychologues scolaires : les associations disent « stop à la psychanalyse ! »

Posté par DominiqueC , 29 mai 2013

En septembre prochain aura lieu, à Nice, le congrès de l’Association française des psychologues scolaires (AFPEN) sur la situation des enfants porteurs de troubles cognitifs. Et déjà une remise en cause, la participation de psychanalystes, non pertinente selon la Haute autorité de santé.


Le Collectif Egalited, Autisme France, Hyper Supers TDAH France, l’Unapei et la Fédération française des Dys ; elles sont cinq associations à protester contre le programme du congrès AFPEN de septembre 2013. En ligne de mire, la psychanalyse.


Vous pouvez lire la suite sur le site à l'origine de cet appel : vivrefm


L'AFPEN vient juste de répondre de manière officielle par ce courrier : Fichier joint  REPONSE AFPEN COURRIER ASSOCIATIONS DU 15.05.13.pdf (133,67 Ko) 
téléchargement(s): 13



Vous pouvez également prendre connaissance de l'avis de la FFPP qui pose le problème de manière moins manichéenne dans leur Fédérer n°69 (page 20), en téléchargement ici


Enfin, le programme à l'origine de l'hostilité des associations de parents est consultable ici :http://nice2013.afpen.fr/?Programme-82 

Activités parentales : les mères plus impliquées que les pères

Le Monde.fr avec AFP | 
Le temps consacré aux enfants reste en France très inégalement réparti entre hommes et femmes, les mères y consacrant en moyenne deux fois plus de temps que les pères, révèle une étude de la Drees publiée vendredi 24 mai.
Selon cette étude, un parent consacre en moyenne 5 % de son temps journalier aux activités parentales (soit 70 minutes). De grandes différences existent toutefois entre le père et la mère : les femmes consacrent 1,8 fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques et passent 2,1 fois plus de temps qu'eux à s'occuper des enfants. Elles accordent ainsi en moyenne 1 heure et 33 minutes chaque jour aux activités parentales, alors que les pères n'y consacrent que 44 minutes.
DES ACTIVITÉS DISTINCTES
Mais la différence n'est pas qu'une question de durée, poursuit l'étude. En effet, les activités réalisées ne sont pas exactement les mêmes : les temps parentaux liés aux soins et aux déplacements sont plutôt féminins, alors que les hommes s'investissent plus dans les sphères de sociabilité et du loisir, activités davantage "valorisées".

Recommandation temporaire d'utilisation pour le baclofène

Le Monde.fr avec AFP | 

 Plus de 50 000 personnes prennent déjà du baclofène en France, pour des problèmes d'alcool, hors du cadre actuel de l'autorisation de mise sur le marché.
Plus de 50 000 personnes prennent déjà du baclofène en France, pour des problèmes d'alcool, hors du cadre actuel de l'autorisation de mise sur le marché. | VALINCO/SIPA/VALINCO/SIPA,VALINCO/SIPA

Le baclofène, un médicament testé actuellement pour traiter l'alcoolodépendance, devrait se voir accorder une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) d'ici à la fin du mois, a indiqué lundi 3 juin Dominique Maraninchi, le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
S'exprimant lors d'un colloque organisé à Paris sur la place du baclofène dans la lutte contre l'alcoolisme, M. Maraninchi a souligné que "plus de connaissances" sur l'efficacité de ce médicament étaient nécessaires et que la RTU serait valable trois ans.
La RTU est une mesure qui peut être prise par l'ANSM lorsqu'il n'existe pas d'alternative thérapeutique appropriée disposant d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour une pathologie donnée et que le rapport bénéfice/risque du médicament est présumé favorable. Elle permet de sécuriser l'utilisation des médicaments par la mise en place d'un suivi des patients mais ne peut excéder une durée de trois ans.

Philippe Collin, l'infirmier devenu grand chirurgien

Le Dr Philippe Collin, au bloc opératoire de la clinique Saint-Grégoire. Ouest-France
Le Dr Philippe Collin, au bloc opératoire de la clinique Saint-Grégoire.© Ouest-France
Son parcours est peu commun. Les travaux de recherche de ce praticien rennais, une pointure dans les pathologies de l'épaule, viennent d'être distingués lors d'un congrès mondial au Japon.

lundi 3 juin 2013

Remous dans la psychiatrie à Nice

Neuf médecins généralistes du pôle de soins somatiques et addictologie de l’hôpital psychiatrique privé Sainte-Marie de Nice ont décidé d’arrêter de travailler. Et ce en guise de protestation contre un projet d’établissement qui mettrait selon eux les patients « en danger ».

Recherche en psychiatrie : l'exemple poitevin

04/06/2013
Unique en France, l’unité de recherche clinique en psychiatrie du CH Laborit, est ouverte à l’expertise et aux projets de tous les acteurs de la santé publique.
L'unité de recherche clinique (Urc) valorise le centre hospitalier Henri-Laborit et le positionne comme un établissement de référence en psychiatrie en Poitou-Charentes et en France, confie Sylvie Peron, présidente de la commission médicale d'établissement. Et son fonctionnement en est facilité par la présence des services universitaires qui sont pour nous, une vraie richesse. »


Les détenus souffrant de troubles psychiques seront soignés à Seclin


PUBLIÉ LE 04/06/2013
Christian Caplier, directeur du pôle de psychiatrie et de médecine en milieu pénitentiaire au CHR, a piloté le projet d’UHSA (unité hospitalière spécialement aménagée) de Seclin, qui accueillera bientôt ses premiers patients. Il explique dans quel cadre fonctionnent ces unités psychiatriques destinées aux détenus... et démonte quelques idées reçues.


































Comment s’est effectué le choix de Seclin pour accueillir l’UHSA de la région Nord ?
« Le CHR étant pilote de l’opération, il nous fallait un site assez proche. Le premier choix s’était porté sur Saint-André, qui possédait les infrastructures nécessaires. Mais le maire a manifesté une opposition virulente au projet. On a donc cherché ailleurs, et le site de Seclin s’est avéré le meilleur. Le projet tel qu’il existe aujourd’hui était calé dès 2009. »





Les "races humaines" existent ? Alors énumérez-les !

LE MONDE | 
"J'appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire." Ainsi Eric Zemmour traçait-il, en novembre 2008, sur Arte, une ligne de démarcation entre lui et son interlocutrice, la militante antiraciste Rokhaya Diallo. L'écrivaine Nancy Huston et le biologiste Michel Raymond (CNRS) viennent aimablement d'offrir au polémiste, cinq ans plus tard, une formidable caution scientifique et intellectuelle.
Dans une tribune (Le Monde du 18 mai), les deux auteurs imaginent un parallèle audacieux. De même, disent-ils en substance, que la biologie constate un dimorphisme sexuel dans l'espèce humaine – hommes et femmes diffèrent par certains traits –, elle documente des différences génétiques entre les diverses populations. Ces différences sont scientifiquement démontrées et valident, assurent Mme Huston et M. Raymond, le fait que la notion de race est, s'agissant de l'espèce humaine, pertinente. Ainsi, vouloir rayer le terme de "race" de la législation française – comme François Hollande s'y est engagé – relèverait d'un égalitarisme bien-pensant, avatar d'une forme moderne de lyssenkisme...
La critique est aussi forte que l'argumentaire est pauvre.

dimanche 2 juin 2013

Le savoir-faire du psychanalyste

Le savoir-faire est une réalité dont il n'est pas facile de rendre compte. Le savoir-faire n'est pas un moindre savoir ou une pure technique, mais un ordre de savoir spécifique qui a sa raison, notamment temporelle, par exemple dans le kairos de l'interprétation, ou la disponibilité de l'analyste. Ses contours prennent forme, approximativement, au gré des ratages et des erres de la pratique. Savoir-faire est aussi savoir ne pas faire et ne pas dire. En conjoignant le temps et le lieu, la topologie montre son affinité avec le savoir-faire et en constitue un support structural. Le savoir-faire a pour boussole le savoir, référentiel et textuel, mais il se glisse dans les hiatus entre savoir, vérité et réel sexuel. Il est en retrait sur le savoir, dans la mesure où il peut l'engendrer, mais aussi en excès en ce sens que parler d'un supposé savoir-faire est trop supposer. Le savoir-faire de l'analyste offre la possibilité à l'analysant d'un savoir y faire avec son symptôme, c'est-à-dire de s'y retrouver là même où il erre.

Le lobby du médicament pourvoyeur du marché informel des psychotropes

le 12.05.13

Le professeur Boudef, qui a présidé la commission d’expertise psychiatrique de Chouaïb Oultache, l’assassin présumé du colonel Ali Tounsi, ex-DGSN, est formel : il ne fait aucun doute que le système national de santé mentale, qui est satisfaisant du point de vue quantitatif, ne répond pas à la demande et son efficience est faible.

"On assiste à une médicalisation de l'existence"

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Roland Gori est psychanalyste et professeur émérite de psychopathologie clinique à l'université d'Aix-Marseille. Il est l'auteur de nombreux ouvrages. Les plus récents, publiés aux éditions Les Liens qui libèrent, sont La Dignité de penser (2011) et La Fabrique des imposteurs (224 p., 21,50 euros).
Depuis la parution du DSM-III, il y a plus de trente ans, vous mettez en garde contre les dangers de cette classification. Que craignez-vous ?
A partir du DSM-III, les psychiatres américains chargés de réviser ce manuel ont mis au point une manière très catégorielle de poser les diagnostics. Le but était de rechercher le maximum de consensus parmi les experts en matière de troubles mentaux.
Ce principe est très bon pour faire des études de populations, évaluer des traitements ou mener des recherches épidémiologiques. Le problème, c'est qu'il a entraîné une manière de penser la souffrance psychique et sociale comme un trouble de comportement. En introduisant dans le DSM le trouble de l'anxiété sociale, on a multiplié par sept, dans les années 1980, le nombre de patients souffrant d'hypertimidité.