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jeudi 21 novembre 2013

Enfants : la surveillance et le contrôle ne sont pas la solution !

Par  le 20/11/13 
La plupart des jeunes parents ont fait l’expérience de ce sentiment de peur panique quand leur enfant disparait de leur vue, que ce soit derrière l’aire de jeu ou derrière un rayon du supermarché… rapporte Anne Eisenberg pour le New York Times (@nytimes). Heureusement, les technologies de surveillance électroniques sont là pour nous rassurer. Comme c’est le cas du bracelet de surveillance Filip que l’on attache au poignet des enfants et qui autorise des appels vocaux venant d’une à cinq personnes autorisées par les parents. La montre est également dotée d’un bouton rouge que l’enfant peut actionner quand il est perdu et qui appelle alors toutes les personnes autorisées. Mais ce n’est pas la seule solution. Il y le Trax, un simple GPS, qui vous alerte dès que votre enfant ou votre animal domestique quitte la zone où vous l’avez autorisé à circuler en délimitant un simple espace sur une carte. Aux Etats-Unis, AT&T commercialise leFamilyMap, une application qui permet de tracer les téléphones de chaque membre de la famille et de générer des alertes selon leur localisation… Et il y en a d’autres rapporte Liz Gannes pour AllThingsD (@allthingsD), comme Life360 qui compte quelques 52 millions d’utilisateurs (même si tous ne l’utilisent pas pour pratiquer une géosurveillance de leurs proches).
Le bracelet électronique pour enfant Filip
Pour la psychologue Sandra Calvert, directrice du Centre des médias numériques pour enfants de l’université Georgetown, ces produits lui font penser à la manière dont les parents utilisent aujourd’hui les téléphones mobiles pour surveiller les adolescents. Du point de vue des enfants, le parent est une ancre et ces outils permettent à l’enfant d’apprendre peu à peu à s’éloigner. Mais pour la psychologue Lisa Damour (@LDamour) qui dirige le Centre de recherche sur les filles et qui contribue à Motherlode, le blog sur la parentalité du New York Times, ces méthodes ne sont pas des solutions. “Je peux comprendre que les parents puissent vouloir savoir si leur enfant à un problème, mais je ne pense pas que cela aide un enfant de pouvoir toujours se tourner vers ses parents quand il est en difficulté. En tant que parents, nous devons d’abord chercher à ce que nos enfants développent des compétences pour résoudre des problèmes et gérer leur stress”. Le bouton panique peut avoir des effets inattendus qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt de l’enfant, estime-t-elle. Peut-être que cela réduit l’anxiété des parents d’offrir à leurs enfants ce type de produits, mais est-ce que cela réduit celle de l’enfant ? “Cette fonction envoie un message fort que l’enfant est en danger”, alors que statistiquement c’est loin d’être le cas. Et la psychologue de rappeler, que contrairement aux risques que nous surévaluons, l’abus des enfants est plutôt rare et la très grande majorité de ces abus est d’abord le fait de gens très proches des enfants que de kidnappeurs inconnus cachés dans les rayons des supermarchés.

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